Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - No-Kill

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jeudi 9 décembre 2021

Faites-moi rêver messieurs !

La fédération départementale de pêche ardéchoise communique actuellement sur les différents réseaux. Le sujet en question est une mise en place exceptionnelle de réglementation pour 2022 visant à protéger ses truites sauvages. Sous l’impulsion des AAPPMA locales, des dizaines de kilomètres de linéaires sur différentes rivières vont passer en No Kill sur la truite fario.

Je vous mets la vidéo dédiée ci-dessous.

Vous le devinez aisément, je rêve de voir un jour une telle vidéo portée par notre fédération départementale du Jura annonçant la même réglementation sur l'ensemble de la rivière d’Ain. Rivière qui est pour moi comme pour beaucoup le dernier sanctuaire à poissons sauvages digne de ce nom de notre département.

Jusqu’à ce jour, malheureusement, cela paraissait impossible puisque vous l’aurez noté, c’est bien sous l’impulsion des AAPPMA locales que la fédération ardéchoise a pu mettre en place cette règlementation. Alors quelle est la situation chez nous ? Sur la rivière d’Ain jurassienne, il y a seulement 5 AAPPMA différentes. Voyons ensemble le détail.

•Sirod qui gère le linéaire le plus en amont et donc par définition le plus proche de la source. La politique là-bas semble différente puisque le seul petit linéaire de parcours no-kill a été effacé des cartes il y a peu. Triste et complètement illogique vis-à-vis de l’évolution des populations qui ne cessent de chuter ! Toujours pas compris pour ma part.

•Champagnole un peu plus en aval qui gère un très grand linéaire ainsi que des affluents. Certainement le parcours le plus varié et le plus poissonneux de la rivière d’Ain jurassienne. Un gros progrès a été fait ces dernières années avec un linéaire de plus de 4 kilomètres en no kill. Par contre, attention à la protection partielle. Forcément, elle oriente inévitablement les prélèvements sur des linéaires plus restreints. Ces parcours paient le prix cher pour le coup. C’est à prendre en compte absolument.

•Crotenay encore plus en aval. 100% du linéaire en no kill. La question est réglée.

•Ain - pays des lacs. Parcours allant de Pont-du-Navoy à Blye avec un linéaire supplémentaire en aval du barrage de Blye. Une partie protégée mais largement inférieure au besoin puisqu’on est là sur les linéaires aux plus faibles densités de la rivière. Avec en plus des situations ridicules comme ce court parcours entre pont et barrage à Pont-du-Navoy. Il est situé entre deux réserves. Chaque poisson qui sort d’un côté comme de l’autre peut être prélevé. Ce ne sont pas les pêcheurs qui squattent les jours d’ouverture au posé à deux cannes chacun qui s’en privent malheureusement. Ce parcours devrait être en no kill depuis bien longtemps.

•La gaule lédonienne qui possède un linéaire en aval de Blye où la truite sauvage est encore plus rare ! Parcours en no kill.

Pour celui qui connait un peu cette rivière sur tout son long, il est facile de comprendre qu’il n’y a plus les populations d’antan. Même plus du tout celles d’il y a seulement 10 ans ! Alors, donner le droit à chaque pêcheur de conserver 3 truites par jour sur la majorité des parcours est une aberration sans nom. Les effectifs s’appauvrissent et nous, on continu sans vergogne à taper dedans. C'est incompréhensible.

Cette situation est inacceptable. Alors oui, je le sais bien, c’est avant tout la mauvaise qualité de l’eau, son réchauffement et j’en passe qui sont les premières causes de la baisse des effectifs. Je le sais, vous le savez, on le sait tous. Comme on sait également que la production de comté va battre de nouveaux records en 2021 avec des sols déjà saturés, que les pollutions domestiques et industrielles sont toujours présentes. Cela aussi je le sais que trop bien. La situation ne s’améliore pas non, elle s’empire. Je le vis depuis plus de 30 ans en tant qu'acteur de terrain. À cela il faut ajouter des températures moyennes de l’eau toujours plus hautes. Et sur ce sujet, c’est encore bien plus complexe que les pollutions locales. Bref, il faut être réaliste et agir en conséquence. Ces points fondamentaux que sont les pollutions et le réchauffement ne s’amélioreront pas du tout à court ou moyen terme. C’est sûr et certain.

Du coup, il n’y a qu’un seul et unique levier à actionner pour le court terme. Pour tout de suite. Immédiatement. Protéger par l’arrêt des prélèvements cette souche de truites sauvages qui est présente sur des parcours de plus en plus rares. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Il y a assez de linéaires voir de rivières entières dans le département déjà mortes ou agonisantes pour mettre des surdensitaires afin de contenter les pêcheurs qui le souhaitent. Sincèrement, arrêtons de prélever là où il reste les dernières, cela devient vraiment insupportable. Ne faisons pas l'erreur de croire qu'on a du temps devant nous. Je me souviens de ce que je voyais en terme de truites autour de 2010, je sais ce que je vois aujourd'hui...En seulement 10 petites années. Je ne vous parle pas d'une autre époque, mais d'hier ! Protégeons ce qui peut l'être encore et vite !

Pour finir sur une note plus positive, je place beaucoup d’espoir sur les nouveaux bureaux d’AAPPMA qui ont vu le jour cet automne afin de prendre les bonnes décisions. Bureaux élus pour 5 ans. Des jeunes pêcheurs motivés, actifs et amoureux de cette rivière magique ont été élus. J’en suis le plus heureux.

-À Champagnole notamment avec un nombre important de jeunes pêcheurs motivés élus aux dernières élections. Je suis certain que leur discours fera bouger les choses rapidement car il est urgent d’agir sur le seul et unique levier que l’on possède pour le court et le moyen terme. De plus, Champagnole est le dernier linéaire avec une densité acceptable. Il est impensable de ne pas la protéger.

-À Sirod ensuite avec un changement de bureau et de présidence. Un président plus jeune, motivé et très actif sur la rivière. Sans parler de son attachement à ce parcours qu’il connait par cœur. C’est quand même primordial de savoir de quoi on parle en le vivant soi-même. Tous mes vœux de réussite !

-À Crotenay, bureau identique avec la même motivation et envie de protéger la souche sauvage.

-Pour l’aval de Pont-du-Navoy et le parcours public, des jeunes pêcheurs sont aussi entrés au bureau de l’AAPPMA Ain pays des lacs. Il y a du boulot mais je crois en eux ! Tous mes vœux de réussite également.

Je rêve que tout ce petit monde devienne enfin conscient que cette rivière d’Ain est le dernier sanctuaire à truites sauvages du département. Je rêve de voir cette population de truites qui diminue inexorablement enfin protégée dans sa totalité ! Alors messieurs, faites-moi rêver s’il vous plait. Merci.

Ce que devrait être la pêche de la truite sauvage sur la rivière d'Ain et seulement ça. Cette image résume tout. Merci Anthony

dimanche 10 octobre 2021

Mon amie la truite aux points rouges.

Voici une histoire pas comme les autres qui débute au mois de Juin de l’année 2018. Dans les premiers jours de ce mois qui est souvent donné comme un des meilleurs pour la pêche à la mouche des truites sauvages, j’ai capturé un poisson en nymphe à vue. Rien d'extraordinaire me direz-vous. Cette truite qui devait tourner autour des quarante centimètres est venue aspirer ma nymphe cuivre. Ce poisson était reconnaissable de tous les autres. La truite avait derrière la tête une blessure très récente et assez conséquente. De plus, malgré une taille déjà convenable, elle arborait de nombreux points rouges. C’est chose peu commune chez nous car cela est plutôt réservé aux juvéniles. Quoi qu’il en soit, tous ces signes distinctifs ont fait que je me suis souvenu de ce poisson très précisément. Je craignais aussi pour sa survie avec cette vilaine blessure qui, de ce que j'en pensais sur le moment, avait toutes les chances de s’infecter.

Pensez-vous, dame nature fait si bien les choses ! J’ai pu le vérifier par moi-même en capturant de nouveau ce poisson à la fin du même mois de Juin 2018. cette truite était au même endroit à deux mètres près. J'ai ainsi pu constater que la cicatrice était bien résorbée. Une bonne chose pour la suite de la vie de ce poisson.

Au mois de Mai 2019, je suis de nouveau tombé sur ce poisson sans le chercher, mais voilà, et ce malgré des populations en baisse constante, je reste et resterai un pêcheur. Il fallait regarder de près pour retrouver la cicatrice mais elle était visible pour celui qui avait connu ce poisson avant ce jour-là. C’est plus facilement avec la couleur de ses points et leur emplacement que j’étais certain d’avoir pris le même poisson pour la troisième fois. Des truites de cette taille à points rouges, ça ne court pas les radiers chez nous ! J'ai bien entendu, malgré un souvenir photographique, pris un grand soin de ce poisson sans jamais le sortir de l'eau.

2020 est passé et je vous avoue que ce poisson est passé aux oubliettes. Je ne suis pas tombé dessus et pourtant, j’ai pêché comme les autres années le secteur où il vit.

C’est en avril 2021, en compagnie de ma grande fille, que j’ai renoué le contact. Et en sèche s’il vous plait ! Aucun doute possible, c’était ma copine aux points rouges. Et comme si cela ne suffisait pas, j’ai capturé une cinquième fois en trois ans cette truite en nymphe à vue avec un gammare JFD-14. Cela est arrivé deux mois après en Juillet. Juste incroyable !

Cette truite, je l’ai capturé quatre fois exactement au même endroit à 5 mètres près et une fois quatre-vingt mètres en amont (la capture en sèche avec un niveau de rivière plus haut). Elle vit dans un secteur bien précis depuis 2018 sans jamais en bouger. Peut-être en 2020 du coup comme je ne l’ai pas vu ? Ou cette année-là, elle a peut-être été capturée avant moi par un autre pêcheur ? Le mystère demeure pour 2020.

Le bon côté de ces multiples rencontres, c’est que je me rassure dans le fait de remettre mes poissons à l’eau dans les meilleurs conditions. Sans manipulation, sans jamais les sortir de l'eau en les tenant à pleine main, pas d'apnée inutile et néfaste à la survie du poisson. Cette truite vit bien, elle grandit (autour des 55cm cette année), se nourrit malgré les captures à répétition. C'est parfait. Et puis il y a le côté un peu plus sombre. Quand on commence à prendre le même poisson aussi souvent, c’est qu’il ne doit pas en avoir beaucoup autour malheureusement. C’est même certain. La densité devient si faible que ces rencontres multi-captures deviennent la norme.

Je ne sais pas si nous nous recroiserons. Cela me semble compliqué car elle va sans doute grandir encore un peu. Cette truite va donc commencer à être à l’étroit là où elle vit. L’avenir nous le dira. C’est qui est sûr, c’est qu’elle a passé la taille « casse-croûte » pour les harles et autres cormorans…Sans compter les gros brochets qui rodent dans son espace de vie (j'ai vu en fin de saison un 80 sous sa racine !). Elle a fait le plus dur en les évitant toutes ces dernières années. Une vraie guerrière.

Belle et longue vie ma belle aux points rouges !

dimanche 22 août 2021

C'est la reprise !

Comme on dit au village, "C'est fini la fête chez Jules ! " . Et oui, il est temps de reprendre le boulot et par la même occasion, l'activité de ce blog.

Je ne sais pas si vous connaissiez l’existence des dresseurs de truites...Je ne vous en dis pas plus, découvrez le en vidéo ;-)

dimanche 1 novembre 2020

Vidéo : Souvenir partagé avec mon fils.

Je vais revenir aujourd'hui sur ce qui fut la seule et unique partie de pêche commune avec mon fils cette année. Une saison vraiment pas comme les autres. Thibaut a pas mal pêché à la sortie du confinement pour assez vite laisser tomber la rivière au profit d'autres espaces aquatiques.

Par le fait, nos chances de pêcher ensemble étaient très réduites. Nous l'avons fait ce jour-là. J'ai pu ainsi me rendre compte que Thibaut, malgré un temps de pêche très faible, savait toujours capturer les belles zébrées de la rivière d'Ain.

Le temps de pêche, voilà un élément important. Quoi de plus "facile" que de capturer truites sur truites lorsque l'on pêche 40 heures par semaines. Lorsque l'on passe la majorité de son temps libre sur les berges, on possède là toutes les chances de tomber dans les bonnes fenêtres d'activités. Je suis bien placé pour en parler. Plus jeune, je pêchais même certainement plus de 40 heures par semaine. En toute logique, la technique s'affine à vitesse grand V et le pourcentage de tomber dans les meilleurs moments d'activité est énorme. C'est bien différent lorsque l'on pêche 40 heures par saison. Les réflexes, la techniques, les sensations sont bien différentes. De plus, tomber en face oblige d'avoir une grande part de chance.

C'est pour toutes ces raisons que je suis bien plus admiratif d'un pêcheur passant peu temps au bord de l'eau tout en ayant des résultats que de celui qui y passe sa vie. Dans ce cas-là prendre des truites en nombre relève de la normalité, dans le cas contraire, il faut changer de loisir ;-)

Quand on pêche peu, une belle truite donne encore plus plaisir, qui plus est sur un parcours réputé très difficile. Cela faisait plusieurs heures que nous trainions nos guêtres avec mon fils le long des berges de la rivière. Il y avait une bonne activité et nous avions tous les deux pris du poissons. La journée était déjà remplie de jolis souvenirs partagés, de joie et de belles émotions. Sans le savoir, la cerise sur le gâteau attendait patiemment de se faire croquer.

Alors que j'étais mis en échec sur une truite d'environ 40 centimètres depuis plusieurs minutes, j'ai proposé à mon fils qui était à mes côtés de tenter sa chance. Ce poisson était situé à environ une douzaine de mètres de la berge. Une fois en place, Thibaut commença à sortir de la soie mais se ravisa de suite. 

-Papa, tu n'as pas vu la truite dans le profond sur ta gauche ?

Je vous avoue que non. Je n'avais pas vu cette truite immobile au fond de cette petite fosse. J'étais concentré sur le poisson de 40 bien plus visible. Thibaut lui n'a pas hésité une seule seconde. Il a changé d'objectif dans la foulée. Après un posé légèrement en paquet et une légère animation, il a ferré cette truite de façon autoritaire ! Je vous fait profiter de la suite en vidéo. J'ai commencé à filmer 5 à 6 secondes après le ferrage.

Merci mon fils pour ce joli souvenir partagé ensemble.

vendredi 20 mars 2020

Seasons Hebdo N°313 - Pêche Jura

J'ai écrit dans mon dernier article que j'allais laisser ce blog de côté durant cette épreuve aussi inédite que terrible que nous traversons tous. Cependant, et je les en remercie chaleureusement, j'ai eu l'autorisation de l'équipe Seasons pour mettre en ligne un extrait des tournages que j'ai réalisé avec eux. C'est vraiment très sympa de leur part. Je pense que cela peut être un passe-temps parmi tant d'autres.

Souvenir de ce tournage.

Donc si vous ne l'avez jamais vu, j'ai pu mettre en ligne une séquence de six minutes issue du Seasons Hebdo réalisé par Mathieu Labeyrie en Avril 2018 dans le Jura. Cette émission de 36 minutes au total fait un focus des possibilités pêche autour de la région de Champagnole (39). On peut y voir une séquence de pêche à la mouche avec mon fils dans un affluent, une séquence de pêche au toc dans la rivière d'Ain avec Thibaut et Hugo, une autre partie de pêche à la carpe avec Thibaut, une visite sur le plan d'eau réservé aux jeunes à Champagnole et une séquence de montage de mouche à mon domicile.

Carpe à la mouche made in Thibaut.

Dans la vidéo ci-dessous, vous allez découvrir la dernière séquence de ce Seasons Hebdo spécial Jura. Une pêche en nymphe à vue sur la rivière d'Ain. Le but avoué avec David Chaignon, le présentateur, était de capturer un beau poisson. Chose rendue extrêmement difficile par une eau glacée et une absence totale d'activité des poissons ce jour-là. De plus, et pour ceux qui ont connu la pêche avec une caméra derrière soi, ça élève encore un peu plus le niveau de difficulté. Notre seule et unique chance était de faire les bordures dans l'espoir de tomber sur une jolie truite.

Bon visionnage mais surtout, bon confinement...Restez chez vous, merci !

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