Sans être encore vieux, du moins je l'espère, j'ai connu le Jura avec un tourisme pêche ultra florissant. Ses rivières attiraient les pêcheurs à longueur d'année. En tête d'affiche, la haute rivière d'Ain et la Bienne bien entendu.
À l'adolescence, je me souviens d'avoir vu de mes yeux l’hôtel du cerf de Pont-du-Navoy rempli de pêcheurs, une chose inimaginable aujourd'hui ! Dans les autres exemples marquants, j'ai aussi connu Champagnole, ville d'Aimé Devaux, avec 4 magasins de pêche différents. Aujourd'hui il n'y en a plus un seul !
Alors même si la dégradation de nos rivières s'est amorcée il y a bien longtemps, le Jura faisait toujours rêver les pêcheurs de truites. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, clairement. Et pour cause, les densités de truites sont d'une faiblesse abyssale de nos jours. Même pour les pêcheurs expérimentés c'est devenu compliqué de capturer du poisson. Les ombres ont quasiment disparu du département. Il subsiste quelques parcours où seuls des pêcheurs très forts techniquement avec une parfaite connaissance des ces milieux s'en sortiront.
Les heures de gloire du Jura en matière de pêche à la truite sont révolues. De nombreuses régions françaises ont beaucoup plus à apporter aux touristes pêcheurs en recherchent de rivières plus fonctionnelles avec des densités de poissons sauvages plus importantes.
Il n'y a pas à chercher bien loin d'ailleurs. Chez nos voisins du département de l'Ain (01), l'offre parait exceptionnelle avec un panel de rivières aux profils variés qui donneront satisfaction à tous les pêcheurs de truites. La vidéo ci-dessous parle d'elle même. Le Jura est à 100 lieux de proposer une telle offre. Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres tant nous sommes malheureusement relégués très loin dans la liste des destinations "pêche truite".
J'en connais qui doivent se retourner dans leur tombe !
De toutes évidences, il va falloir faire comme tous ces pêcheurs croisés depuis bientôt 40 ans ici, prendre sa voiture pour aller voir ailleurs !
Le long épisode judiciaire de la Station d'épuration de Montigny vient de se terminer.
Si vous êtes comme moi passionné de la rivière d'Ain, vous vous souvenez de cet été tragique de l'année 2010. Je vous fais un petit récapitulatif. Fin juillet 2010, les pêcheurs (encore et toujours eux) alertent sur des mortalités importantes de truites et d'ombres sur les secteurs avals de la rivière d'Ain jurassienne. Il s'agit là des linéaires de Villard, Châtillon, etc...L'ampleur des mortalités est immense. A tel point que la pêche sera fermée dès le 27 août de cette année 2010 et que cette fermeture sera reconduite pour toute l'année 2011 sur un linéaire de 9 kilomètres entre Montigny et Blye. Vous noterez qu'une fois de plus, seuls les pêcheurs ont été punis alors que c'est eux qui dénoncent ! L'histoire se répète !
On pense régulièrement à la Loue, le Doubs ou encore la Bienne pour ces mortalités massives mais la rivière d'Ain a énormément souffert lors cet épisode. Le pire dans cette histoire, c'est que cette pollution était préméditée ! Son origine était due à un rejet massif de phosphore par la STEP (station d'épuration) de Montigny gérée par l'entreprise Veolia sous l'égide de la communauté de communes Champagnole/Nozeroy Jura. Veolia avait unilatéralement décidé de ne plus traiter ce phosphore, suite à un différend avec la collectivité pour la prise en charge financière des boues générées par le traitement de cet apport massif de substance par l'entreprise Jura Terroir (Coop fruitière à Comté de Pont-du-Navoy). Il faut savoir que l'arrêté préfectoral d'autorisation de fonctionnement prévoyait un rejet maximum de 2 kg/j, seuil dépassé durant plusieurs semaines de plus de 10 fois, générant un développement massif de cyanobactéries à l'origine de l'importante mortalité de la faune aquatique à l'aval de la STEP. C'est finalement une pollution réfléchie et préméditée !
Un préjudice écologique de l'ordre 230 000 euros calculé selon la méthode Léger-Huet et Arrignon avait été demandé suite à une plainte déposée par la fédération de pêche du Jura ainsi que les deux AAPPMA concernées en novembre 2010. Voilà pour l'historique.
Cette procédure n'a que trop duré. Ce qui fait le jeu des prévenus au final. Elle s'est terminée il y a quelques semaines. La fédération ayant changé son fusil d'épaule en négociant un accord avec Veolia à hauteur de 30 000 euros. Fin rideau !
Mon analyse tout à fait personnelle de cet évènement est qu'il est facile de comprendre que le nouveau bureau fédéral a souhaité fermer ce dossier en se faisant rembourser ses frais d'avocat accumulés depuis 2010 et ce dans le but de passer à autre chose. En clair, Veolia, comme le reste des prévenus, s'en sort sans condamnation ! Ils ont fait le choix délibéré de ne plus traiter le phosphore avec les conséquences que l'on connait aujourd'hui et finalement rien ! C'est tellement scandaleux que je n'ai pas les mots.
Dans tous les cas, ces 230 000 euros évalués n'auraient pas refait revenir les truites. C'est évident. Mais il était de mon point de vue primordial d'aller au bout des choses pour envoyer un signal fort afin de démontrer que nous sommes dans notre role en défendant bec et ongles les milieux aquatiques de toutes agressions. Qui plus est dans ces proportions dramatiques de mortalités. Un autre choix a été fait. Je suis une nouvelle fois très déçu pour ne pas dire plus.
En terme de condamnation j'aurais préféré que la demande soit une mise en place d'un contrôle des eaux hebdomadaire en sortie de STEP sur X années. Contrôles et analyses réalisées par un laboratoire totalement indépendant avec une mise à disposition des données afin de mettre une pression permanente sur Veolia. Tout cela financé par les prévenus si tant est que la procédure aille à son terme et qu'ils soient condamnés ! Ce que veulent les amoureux des rivières au final, ce n'est pas de l'argent, mais avant tout chose être certain que l'eau qui ressort de ces installations soit de bonne qualité. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, loin de là, sur ce secteur comme sur d'autres.
Oui, car l'historique est très lourd pour Veolia comme pour la communauté de communes sur le secteur de la haute rivière d'Ain. Que dire de la lagune de Crotenay où plainte a été déposée également sans qu'une condamnation ne fasse suite. Pourtant, ce rejet puant et nauséabond qui se jette dans la rivière d'Ain n'est pas un mirage !
On peut aussi dénombrer les nombreux dysfonctionnements de la station d'épuration de Champagnole. Même pas de plainte pour cette installation. Quoi de plus normal quand on connait les liens qui lient les hommes concernés par les décisions.
La rivière d'Ain, comme d'autres, subit depuis des années des agressions importantes non punies. Il y a eu des choix de fait à l'époque. il y a des choix fait aujourd'hui. C'est tellement triste pour cette rivière. On en parlait encore hier avec mon jeune ami Victor au bord de l'eau en se demandant ce que l'on faisait encore là à traquer du vide. Car c'est ça aujourd'hui la rivière d'Ain, du vide !
Quand on connait l'historique des combats menés ou pas, on est en droit de se demander s'il faut conserver dans les statuts fédéraux la protection des milieux aquatiques comme on est en droit de ne plus croire en la justice. Sincèrement. Chacun fera sa propre conclusion, le mienne est faite.
On l'attendait tellement que finalement, elle ne nous a pas fait défaut. La pluie est arrivée 36 à 48 heures avant l'ouverture de la truite ce qui a eu pour conséquence de faire enfin gonfler les rivières jurassiennes et notamment la rivière d'Ain.
C'était plus de 80m³/seconde qui coulait en bas de la maison. Moi qui trouve du plaisir uniquement en pêchant à vue, je me suis résolu très vite à faire mon ouverture sans canne. Je n'étais pas le seul puisque nous nous sommes retrouvés assez vite nombreux autour du feu tant les conditions de pêche étaient compliquées que cela soit aux leurres ou au toc.
Qu'importe, une fois de plus et comme le veut notre ancienne tradition, nous étions tous réunis sur une des parcelles appartenant à l'AAPPMA pour fêter ensemble ce jour important à nos yeux. Les maîtres mots étaient convivialité et amitié. Il fallait aussi avoir un solide appétit !
La photo de groupe
Avec mon fils et Victor.
Notre habitude à partager ensemble plutôt qu'à s'acharner à prendre un poisson à tout prix contrastait avec d'autres pêcheurs croisés sur le parcours ou vus sur d'autres linéaires. Il en faut pour tous les goûts me direz-vous.
Malgré les circonstances, malgré les dégradations répétées de nos cours d'eau, malgré la baisse continue des densités de poissons sauvages, il y a encore une majorité de pêcheurs consommateurs. Alors soit dans le but de ramener leurs poissons (pour certains afin de rentabiliser la carte, je l'ai entendu ! ) ou alors de vite mettre une photo bras tendu sur les réseaux sociaux. Nous sommes encore bien loin de l'investissement de chacun dans la protection des milieux aquatiques. Heureusement, j'ai dans mon entourage des jeunes pêcheurs, je pense notamment à Hugo et Victor, qui sont tout le contraire de ce que j'ai vu. Ils me rassurent au quotidien avec leur envie de bien faire et leur investissement personnel dans la protection des milieux. D'ailleurs, je vous invite à lire l'article de presse ci-dessous. Victor, comme à son habitude, a des mots extrêmement justes. De la même façon que lorsqu'il pose une nymphe devant une belle truite, toujours très juste !
Oui, nous sommes loin du compte. Ce qui me fait le plus enrager dans cette histoire, c'est que les personnes qui n'ont pas voulu protéger plus qu'aujourd'hui les dernières truites sauvages le font pour ces pêcheurs là. Des pêcheurs qui connaissent à peine le nom de la rivière dans laquelle ils pêchent. Qui se souviennent qu'elle existe le jour de l'ouverture et qui l'oublient totalement 3 semaines après. Mais le principal, c'est qu'ils puissent encore garder leurs truites !
Quoi qu'il en soit, nous avons nous passé un formidable moment tous ensemble. Je ne suis jamais rentré aussi tard à la maison de mon ouverture alors que je n'avais pas de canne ! Merci les amis pour ce bon moment !
Croisons les doigts pour que les 100 mm de pluie tombés sur les 7 derniers jours ne soient pas les derniers ! Que l'été à venir ne soit pas sec et chaud. Même si je n'y crois pas beaucoup...
Suite à l’assemblée générale de notre AAPPMA qui s’est déroulée le vendredi 27 janvier, nous avons convenu ensemble de se retrouver ce samedi 4 février pour une journée de travail sur une parcelle en bord de rivière. Le but était de nettoyer cette zone boisée (dont la société de pêche est propriétaire) suite à la coupe blanche de tous les résineux atteint du bostryche. Place nette a été faite grâce à la volonté d’une dizaine de participants laissant libre le passage des pêcheurs et des promeneurs en bord de rivière.
À la suite de cette première étape, il a fallu reconstruire la table et les bancs pour que nous puissions de nouveau nous retrouver le jour de l’ouverture afin de partager un autre moment convivial tous ensemble. La nouvelle table réalisée avec une demie grume ne devrait pas plier !
Un casse-croûte réalisé avec les produits de nos meilleurs commerçants locaux est venu récompenser ces bénévoles. En plus d'avoir fait du bon boulot, nous avons vécu une vraie belle journée entre copains avec des moments de franches rigolades.
Merci Titis, Denis, Wilfrid, Tchico, Louis, Sébastien, Thibaut, Yoann et Didier pour votre bonne humeur.
Je ne sais pas si je m'y tiendrai à l'avenir, mais je souhaite faire un petit récapitulatif des conditions météo mois par mois.
Le mois de janvier s'est donc terminé hier avec une météo qui ressemblait à peu de chose près à celle des 14 derniers jours du mois. C'est à dire frais plus que réellement froid et surtout sec ! Effectivement, ici, dans la région de Champagnole, nous avons "subi" moins de 2mm d'intempérie ces 14 derniers jours. Un temps sec le plus souvent chargé dans le ciel sans que le soleil ne se montre et parfois même avec une bise bien désagréable. Frais, car finalement, mise à part un -10°c le 20 janvier, les gelés matinales étaient largement supportables. Il n'y a eu que deux journées complètes sans que le thermomètre ne s'élève au-dessus de 0. Un mois de janvier plutôt doux mais une fois de plus, c'est tout sauf surprenant. Moyenne des minimales à -0.1°c et moyenne des maximales à 6°c.
La rivière d'Ain un soir de cette fin janvier.
Janvier 2023 a donc eu deux vies puisque finalement chez nous, nous accumulons près de 170mm de précipitations. C'est un peu plus que la normale. On reste sur une bonne dynamique depuis septembre 2022 avec tous les mois, un bon cumul d'eau tombée (octobre 2022 étant légèrement plus faible que septembre, novembre et décembre). Depuis le 1er septembre, c'est 879 mm de pluie sur nos sols en cumulé ! Une bénédiction après ce printemps/été catastrophique. Malheureusement, et comme dit plus haut, rien ou presque depuis le 17 janvier. La tendance des prochains jours n'est guère réjouissante de ce côté là. Aucune pluie digne de ce nom annoncée.
En conséquence, la rivière d'Ain a retrouvé assez vite un niveau très bas. Les fonds sont magnifiques mais pour combien de temps...De plus, avec ces niveaux bas et une telle clarté, les harles s'en donnent à cœur joie en compagnie des cormorans. Cela a le don de me rendre fou furieux !
Derniers commentaires