Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

Accès au Fly Shop Signez le livre d'or Suivez-moi sur facebook Le Fly Shop sur facebook

mardi 3 juin 2025

Toujours ça de pris !

Voilà un petit coup d'eau salvateur. En effet, la rivière d'Ain s'est gonflée des dernières pluies pour atteindre un peu plus de 40m3 sous la confluence Ain/Saine. À l'approche de l'été, ce n'est pas anondin. On ne sait jamais quand le prochain coup d'eau aura lieu...

De plus, cela devrait faire redescendre la température de l'eau. Mais sans illusion tant l'inverse va très vite. En une semaine, avec seulement deux jours de beau, elle avait pris 2.5°C. Là, elle devrait redescendre autour des 11 degrés. Le débit va être suffisant pour arracher du fond les longues algues qui y étaient déjà. Principalement sur les parcours avals d'ailleurs, l'amont étant plus épargné. 

D'autres pluies sont annoncées jusqu'à jeudi ce qui devrait à minima maintenir ce bon niveau. Pour la rivière j'entends, car pour la pêche à la mouche c'est trop haut. Mais la santé de la rivière est plus importante que notre plaisir. 

Pour ceux qui s'intéressent à la faune, la plupart des petits canards étaient déjà derrière leur mère, donc pas de soucis à se faire pour eux, la reproduction semble s'être bien passée. J'espère par contre que les petits harles n'auront pas cette chance, mais rien n'est moins sur...

Dernier point positif, cette abondance éphémère d'eau va nettoyer de la surface l'accumulation des bourres de saules...C'était un enfer ! 

La rivière avant le coup d'eau.

mercredi 28 mai 2025

Souvenirs de Bienne.

Aujourd'hui je vous publie un texte qui m'a été envoyé par un lecteur de ce blog. Il m'a beaucoup touché. Bonne lecture.

Je m'appelle Philippe et j'ai 67 ans. Il y a plus de cinquante ans, mon ami Norbert m'a initié à une expérience qui allait marquer ma vie à jamais. J'avais seize ans lorsque nous avons pris la route en direction du Jura français, impatients et curieux. Notre destination : la rivière Bienne, au lieu-dit "La Rixouse". C'était une première pour moi, et je ne savais pas encore que cette journée scellerait un lien indéfectible entre moi et cette rivière.

Nous étions là pour pêcher à la mouche sèche, une technique élégante et délicate, presque un art, technique que je pratiquais déjà depuis 2 ans, mais que je ne maitrisais pas encore. Dès les premiers instants, le spectacle qui s'offrait à nous me coupa le souffle. L'eau cristalline miroitait sous le soleil, serpentant entre des berges verdoyantes, et partout, les poissons bondissaient hors de l'eau pour saisir les mouches en surface. Jamais auparavant je n'avais vu une telle abondance de vie aquatique. Nous avons pêché toute la journée, enchaînant les prises, émerveillés par cette nature généreuse. Chaque lancer, chaque ferrage était une émotion nouvelle, une découverte exaltante.

Cette première expérience n'était que le début d'une longue histoire d'amour avec la Bienne. Année après année, saison après saison, Norbert et moi sommes retournés sur ces berges, partageant des moments de complicité et de passion. Peu importait le temps, qu'il fasse grand soleil ou que la brume matinale flotte sur l'eau, nous retrouvions toujours cette rivière avec le même enthousiasme. La Bienne était un sanctuaire, un refuge où le temps semblait suspendu. Elle nous offrait des instants de plénitude que seule la nature sait offrir. Avec les années, j'appris à en comprendre chaque méandre, à repérer les zones propices à la pêche, et à adapter mes lancers en fonction des courants et des vents. Norbert et moi partagions ces connaissances, perpétuant une tradition que nous avions instaurée depuis notre première sortie.

Hélas, les années ont passé et la rivière a changé. La pollution, insidieuse et implacable, a peu à peu fait son œuvre. Les eaux jadis si pures se sont troublées, la faune s'est raréfiée. Là où autrefois les gobages étaient incessants, seuls quelques rares remous trahissent encore la présence de poissons. Mon cœur se serre à chaque visite, en constatant l'ampleur des dégâts. La Bienne, ma rivière de cœur, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Les causes de ce désastre sont multiples : rejets industriels, pesticides, assèchement des sources. Pourtant, rien ne semble être fait pour enrayer cette catastrophe écologique. Les anciens pêcheurs du coin, ceux qui partageaient avec moi cette passion, se font de plus en plus rares, désabusés par l'état de leur rivière bien-aimée.

Et pourtant, malgré cette désolation, je ne peux me résoudre à l'abandonner. Deux ou trois fois par an, je reviens sur ses rives, comme on rend visite à un vieil ami malade. Je n'y prends plus de poissons, mais ce n'est plus l'essentiel. Ce lieu fait partie de moi, il est ancré dans mon histoire, dans mes souvenirs les plus précieux. Assis sur un rocher, canne en main, je ferme les yeux et j'entends encore le clapotis de l'eau, le bruissement des feuilles, le rire de Norbert quand un poisson trop vif nous échappait. La rivière m'a tant donné qu'il est impensable pour moi de l'oublier.

Ainsi, malgré les blessures qu'elle porte, la Bienne reste ma rivière de cœur. Et tant que je le pourrai, je reviendrai lui rendre hommage, la contempler, et me rappeler ce qu'elle fut, ce qu'elle m'a offert, et ce qu'elle signifie encore aujourd'hui. Peut-être qu’un jour, avec un sursaut de conscience et d’efforts collectifs, elle pourra renaître, retrouver un peu de sa splendeur d’antan. En attendant, je continuerai d’y aller, ne serait-ce que pour écouter le chant du vent dans les feuillages et sentir, ne serait-ce qu’un instant, le lien profond et indéfectible qui me lie à elle.

La Bienne sous Jeurre.

mercredi 7 mai 2025

Dans l'indifférence générale.

J'ai souvent parlé du sujet ici mais ma facture d'assainissement arrivée ces jours m'a donné l'envie de remettre le couvert tant la situation reste inadmissible. Oui, une facture qui s'élève à plusieurs centaines d'euros pour un service qui s'avère depuis de nombreuses années complètement déficient. C'est un sujet connu de tous, que cela soit les services concernés, les élus communaux, les élus de la fédération de pêche, les politiques locaux de tous bords. Notre AAPPMA l'a dénoncé de très nombreuses fois, il y a eu une action en justice et puis plus rien...La situation reste inchangée. Les citoyens paient plein pot alors que l'assainissement ne se fait pas pas correctement, que nos rejets domestiques rejoignent la rivière d'Ain en étant traités que très partiellement.

Le ruisseau de rejet après la lagune à une vingtaine de mètres de la rivière.

Mais qu'on se rassure, à part deux ou trois pêcheurs, cela ne gène personne. Surtout pas les élus, encore moins les baigneurs. Tout ce petit monde ne va pas tarder à patauger aux premières chaleurs quelques centaines de mètres en aval. Bon bain !

Quand on pense que même les truites n'y survivent pas, il faut avoir envie. Ou, et c'est le plus évident, ne pas être conscient de la situation. Oui, nos truites subissent aussi les excès de notre agriculture, bien sûr. Mais oublier notre assainissement parfois désastreux serait une grave erreur !

Poisson mourant photographié par mes soins ce week-end.

samedi 26 avril 2025

Ma saison préférée.

Croyez-le ou pas, mais ma période préférée de la saison truite se termine ce week-end. C'est une période que j'aime appeler celle des locaux. Ces semaines depuis le 08 mars où il faut habiter sur les berges de la rivière pour profiter des moindres esquisses d'activité des truites sauvages. Ce début de printemps où la météo est très changeante avec de la pluie, du grésille, du vent, de la bise, des éclaircies, quelques journées chaudes, des orages, de la neige. Il faut accepter de pêcher dans de mauvaises conditions avec souvent des niveaux fluctuants. Sentir les bons coups avec parfois de mauvaises intuitions et les bredouilles qui vont avec.

J'ai fait mon treizième capot de l'année aujourd'hui. Mais qu'importe, j'y retourne. Toujours. Encore. La pêche, malgré un nombre d'heures toujours plus croissant chaque année pour croiser un poisson, reste l'essence de ma vie. La truite sauvage, celle que mon grand-père, mon père et André Terrier m'ont fait connaitre hante mon esprit tous les jours.

Chaque poisson pris est un véritable moment de bonheur. Mais mon Dieu qu'il faut cravacher, chercher, traquer et avoir un moral de fou furieux pour toujours y croire. Plus rien à voir avec les pêches d’antan. Plus rien à voir avec les pêches d'il y a à peine dix ans. Non, notre rivière, comme les autres, est sur le déclin.

Oui, ma saison préférée se termine malgré quelle soit la plus difficile. Les prochains mois vont voir la température de l'eau augmenter donnant une activité plus régulière des truites encore présentes. Les prochains week-ends à rallonges vont donc faire venir les touristes pêcheurs pour profiter de cette pêche "plus facile". Les beaux jours vont attirer des badauds de toutes sortes sur les berges. Les trains de canoës vont commencer à défiler très vite. Tout cela dans l'attente des baigneurs toujours plus nombreux aux premières chaleurs. Bien sur, tout ça juste avant que cela chauffe trop, que la rivière soit trop à l'étiage et que l'on passe plus de temps à croiser les doigts pour la pluie qu'à penser à la pêche.

Oui, ma saison préférée se termine ce week-end avec comme tous les ans de nombreuses déconvenues mais aussi ici et là quelques moments de joie intense pour plus de 100 heures déjà passé à la pêche.

mardi 22 avril 2025

Virée avec les copains !

Si avec les années je pêche de plus en plus en solo par envie et besoin, je ne suis jamais contre une petite virée avec mes potes de toujours. Nous nous voyons très peu finalement mais c'est à chaque fois comme si on ne s'était jamais quittés. Un après-midi de pêche ensemble avec de l'amitié, un joli cadre, de bons moments et quelques poissons. Tous les ingrédients pour se créer de formidables souvenirs à ajouter dans la pile que l'on a déjà en commun. Une telle partie de pêche ne peut qu'être ponctuée par une soirée bivouac mémorable. Soirée qui a duré tard dans la nuit noire. Merci les copains pour tout ça !

Fred avec un poisson pris en sèche.

J'ai eu la chance de prendre une truite en nymphe à vue malgré les niveaux.

Le bivouac avec Fred, Nassim et Philippe.

Plaisir du soir, pigeon et bécassines au feu de bois !

- page 1 de 104