Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Gestion piscicole

Les actions menées sur le terrain et infos diverses sur le monde complexe de la gestion halieutique

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dimanche 27 octobre 2024

Régulation du grand cormoran

Le projet d’arrêté du grand cormoran est actuellement soumis à consultation public et ce jusqu’au 8 novembre. Cette donc la dernière étape avant la publication du texte correspondant à la réouverture des tirs de régulation de cette espèce piscivore.

Je vous invite donc à cliquer sur le lien suivant pour accédez à la consultation. Après lecture de celle-ci, laissez bien votre commentaire en bas de page. Si toutefois vous manquez d'inspiration, je vous mets en dessous du lien de la dite consultation un retour écrit par le président de la fédération de l'Ain qui pourrait vous inspirer. Merci de prendre ces quelques minutes...

https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-fixant-les-conditions-et-limites-a3088.html?fbclid=IwY2xjawGKsB1leHRuA2FlbQIxMAABHeOPrF8q5uShuDT7hj4EwE4zj74pDwwuWASTpqqp2TlU8FMfJXelojaoKg_aem_-N2hvLU8umLjBQNYq8cqKQ

Sur la forme de l’arrêté :
Ce nouvel arrêté ne respecte pas la décision du conseil d’état, le retour de cette régulation aurait dû être effectif au 08 novembre 2024 dernier délai, la consultation du public devant au minimum durer 21 jours. Il est de facto impossible pour l’état de respecter ce délai.

De la prise en compte de nos remarques dépendent les suites que nous donnerons au non-respect de ce délai.

Quant à la description faite de l’espèce, le cormoran a beau être « inféodé aux eaux douces », c’est une espèce allochtone « cité que dans deux sites archéologiques ruraux français sans que ces observations permettent au demeurant de conclure à sa reproduction in situ » (L. MARION, 2003). C’est une espèce allochtone de notre département, et ceci est une certitude qu’aucune donnée scientifique ne peut contredire.

Enfin,nous ne comprenons pas pourquoi toutes les études européennes qui incriminent clairement le cormoran dans la raréfaction du patrimoine piscicole ne sont pas prises en compte : KOHL 1996 ; WURM 1998 ; KELLER et al. 1996 ; BAARS et al. 2001 ; JEPSEN et al.2018 ; STAUB et al. 2002 ; STAUB et al. 1992; SKOV et Al. 2010 ; ESCHER M.; VONLANTHEN P. (2005); Holm P. (2000).

Ces études, reconnues et prises en compte dans de nombreux pays et notamment en commission européenne(ex : Jepsen et Al. 2018) sont ignorées par le CNPN. Ce dernier a d’ailleurs émis un avis défavorable.

Pour rappel, le CNPN est présidé par le plus grand défenseur du cormoran, Loïc MARION, dont la nomination en 2022 coïncide avec la suppression de la régulation du cormoran, lui qui est également responsable technique au sein de l’association qui a porté plainte contre cette régulation, mais aussi membre du GNC qui a travaillé à la rédaction de l’arrêté modificatif.
Bien que tout cela ne soit que coïncidence et n’enlève rien aux compétences de ce monsieur, certaines personnes pourraient y voir un conflit d’intérêt évident, encore plus avec cet avis DÉFAVORABLE d’une instance censée défendre la biodiversité française, et pas les intérêts d’une espèce allochtone.

Ce n’est bien évidemment pas mon cas et je n’ai aucun doute concernant l’indépendance de ce monsieur, mais il serait judicieux de retrouver des conditions de régulation normale pour lever tout doute chez certaines personnes.

Sur le fond de l’arrêté :
De nombreuses nouveautés sont positives : possibilité de tirs fichants au canon rayé pour les oiseaux au sol, abrogation de l’arrêté cadre et définition de plafonds annuels par les préfectures et sur les bases d’estimation de population, etc.


Hélas, de nombreux points mériteraient d’être ajoutés /précisés, pour éviter de nouveaux contentieux avec les pêcheurs :

1/ Secteur périphérique aux étangs de pisciculture :

Absence de définition claire d’une limite concernant les « eaux libres périphériques », et non ajout de ces zones dans les territoires de l’article 2, chapitre I et II, et dans l’article 14.

Il aurait été judicieux de définir une distance maximale cohérente et basée sur les distances reconnues entre « eaux libres périphériques » et sites d’alimentation (étangs), le rayon moyen de 13.6 km (fiche MNHN de l’espèce) et consensus entre 20 et 30 km (AQUET ; BRUGIÈRE ; DUVAL, 1993 ; LEKUONA ; CAMPOS, 1998 ; PARZ-GOLLNER, 2003).
La définition d’un rayon clair permettrait de réguler efficacement ces eaux libres afin d’assurer la protection des étangs de pisciculture mais aussi de ces rivières en première ligne.

De plus, la définition d’une limite maximale permettrait de réaliser une cartographie de ces « eaux libres périphériques » claire et précise, que nous pourrions fournir conjointement avec le syndicat des pisciculteurs du département.

2/ Reconnaissance de l’impact du grand cormoran sur les espèces Brochet et Ombre Commun, et protection de ces deux espèces non assurée par ce nouvel arrêté :

Dans différents articles, il manque des précisions quant aux secteurs prioritaires abritant ces deux espèces, afin de faire respecter la décision du conseil d’état qui insiste sur leur protection. L’ajout des cours d’eau où la présence de ces deux espèces est avérée doit être inscrite de façon claire et sans nécessiter de précisions quant à l'impact du cormoran sur ces deux espèces.

3/ Article 3 - Périodes autorisées pour les interventions :

Pourquoi ne pas avoir homogénéisé la date de fin de régulation au 30.04 sur les étangs et les eaux libres, permettant ainsi d’assurer la protection des ombres communs et brochets durant leur reproduction en mars/avril, ces deux espèces étant, je le répète, la raison même de la victoire au conseil d’état. La date de fin février ne permet pas d’assurer ce qui a motivé la décision du CE.

Il faut homogénéiser au 30 avril pour les eaux closes et eaux libres, c’est une condition sine qua non au respect de la décision du CE.

4/ Rapport de destruction :

Article 13 : Le rapport de destruction (date, lieu) est une bonne chose, mais doit être coordonné par la fédération départementale de pêche en fin de saison de régulation, et non dans un délai de 24h, complètement surréaliste et inapplicable intelligemment ; personne n’a le temps de traiter les données en cours de saison dans des délais aussi courts. Les tireurs sont des bénévoles assermentés, pas des salariés de l’OFB, et même ces derniers ne sont pas contraints à de telles conditions. Il faut fixer un délai cohérent et en rapport avec le travail d’analyse des comptages de l'espèce, c’est-à-dire avant l’été.

5/ Plafond de destruction : Article 4

Le plafond de cormorans régulables en eaux libres fixé à un maximum de 20 % de la population estimée dans le département lors du dernier recensement national est un point de départ intéressant, et peut être même bon dans certains départements, mais pas le nôtre : En effet, la méthodologie utilisée pour ce recensement comporte un biais important. Certains de nos adhérents nous ont signalé des refus d’ajout de nouveaux dortoirs par les organisateurs de ces comptages, prétextant qu'ils ne sont pas significatifs ou qu’ils ne souhaitent pas modifier l’organisation. Ces nombreux dortoirs annexes abritent en moyenne une 50aine d’oiseaux, soit des centaines voire milliers d’oiseaux non comptés à l’échelle du département. On mesure facilement le manque de précision, à la baisse, de ces comptages.

Il faut donc soit fixer un plafond à 20% quand celui-ci est supérieur aux anciens quotas autorisés, soit rendre aux départements leurs anciens quotas sur les eaux libres si ces derniers sont supérieurs à 20%.
exemple : si ancien quota 50 cormorans et 20% de la population = 127 cormorans : application des 20%
Si ancien quota 500 cormorans et 20% de la population = 127 cormorans : retour de l’ancien quota de 500.

Détail de ces remarques dans les différents articles :

Concernant les points 1/ eaux closes périphériques et 2/ protection de l’ombre commun et brochet, les articles nécessitant des modifications se croisent, vous trouverez ci-dessous les potentielles modifications nécessaires :

« Article 2 - Territoires d’intervention.

I. - Les opérations d'intervention peuvent être autorisées :
― dans les zones de pisciculture en étang définies à l'article 5 du présent arrêté et sur les eaux libres périphériques ; »
― et, en dehors de ces zones, sur les cours d’eau tels que définis à l’article L. 215-7-1 du code de l’environnement, les plans d’eau connectés à ces cours d’eau, et les canaux où la prédation de grands cormorans présente des impacts avérés sur des populations de poissons menacées [DEBUT AJOUT] « et toutes les eaux libres situées dans un rayon de X km des étangs de pisciculture et celles où la présence des espèces Brochet et Ombre Commun est avérée » [FIN AJOUT].


II. - Les territoires sur lesquels des autorisations peuvent être délivrées sont délimités par arrêté préfectoral au vu, notamment, des dégâts de cormorans enregistrés au cours des saisons précédentes, [DEBUT AJOUT] « de la présence avérée des espèces Brochet et Ombre Commun, de la proximité d’étangs de pisciculture dans un rayon de X km », [FIN AJOUT] et en tenant compte des zones de protection existantes. »

Article 14 : rayon « à proximité des piscicultures » à définir.

Il serait judicieux aussi d’ajouter dans cet article : « En vue de la protection de leur reproduction, sur les plans d’eau et cours d’eau où la présence des ombres communs et brochets est avérée. »

Pour résumer :

Si la définition des limites des "eaux libres périphériques" autour des étangs peut prêter à débat, l’intégration des remarques concernant les cours d’eau abritant ombres communs et brochets, ainsi qu’une prolongation de la période de régulation au 30.04 pour les eaux closes et libres sont indispensables au respect de la décision du conseil d’état.

Concernant les rapports de destruction, il est inutile et irréaliste d’imposer un délai de 24 heures, puisque les analyses des populations de cormorans se font bien plus tard dans l’année. Un nouveau délai doit être fixé conformément aux réalités administratives et de terrain, soit en fin de saison de régulation(avant l’été) et pas 24h après les tirs, et c'est à la fédération départementale de centraliser ces données.
Concernant le quota, les 20% doivent être pris en compte uniquement s’ils sont supérieurs aux anciens quotas, sinon il faut un retour des anciens quotas.

Notre avis est donc « FAVORABLE SOUS COUVERT DE LA PRISE EN COMPTE DES REMARQUES CONCERNANT LA SIMPLIFICATION DES CONDITIONS DE PROTECTION DES BROCHETS ET OMBRES COMMUNS, DE MODIFICATION DU DÉLAI D’ENVOI DES RAPPORTS DE DESTRUCTION ET DU RETOUR D’UN QUOTA REALISTE».

vendredi 18 octobre 2024

Tout sauf un hasard...

Dans le Jura, comme dans les départements voisins et plus globalement dans le pays, le nombre de cartes de pêche baisse.

C’est une tendance, qui, si l’on regarde les rivières à truites du département, suit la même courbe que les populations de truites sauvages qui y vivent encore. C’est ainsi. D’ailleurs, lors de la dernière réunion des président d’AAPPMA du Jura, les discours ne font qu’un lorsque sont évoqués les stocks de truites sauvages encore présents.

Pourtant, ces discours dérivent toujours assez vite sur la taille légale de capture ou bien encore sur le nombre de prises journalières. Pour résumer, il n’y a plus grand-chose mais si on pouvait prélever ce qu’il reste, ça serait bien. Voilà où nous en sommes et voilà comment se fera l’ouverture 2025 sur les rivières de 1ère catégorie du Jura. Car de ce côté-là, rien de nouveau. Notre AAPPMA sera comme depuis longtemps déjà la seule du département à avoir 100% de son linéaire en no kill.

Ah ben voilà que j’ai dit le gros mot. Enfin Nicolas, il y a d’autres priorités ! Oui, je sais. De plus, on me le répète depuis des décennies. En attendant, que cela soit pour la qualité de l’eau, le réchauffement de celle-ci, il n’y a rien qui s’améliore bien au contraire chez nous. Et de plus, au sujet des oiseaux piscivores, je crois que l’on va attendre encore un peu. Les belles annonces des dernières semaines étant à mon avis repoussées à minima pour 2025...Si la LPO ne s’en mêle pas.

Donc qu’est-ce que l’on fait ? Encore des études, encore des réunions ? On espère que nos politiques locaux se découvrent une soudaine envie de rendre la flotte de nos rivières moins polluée ? On prie pour que la population mondiale diminue instantanément de moitié et que cette folle société actuelle dans laquelle on vit fasse machine arrière pour ne plus subir ce dérèglement climatique ? Hein, qu’est-ce qu’on fait ? Parce que s’il y en a qui pensent encore que la qualité de l’’eau de nos rivières jurassiennes va s’améliorer à court et même à moyen terme, ils rêvent !

Bien entendu, je ne dis pas cela dans le but de passer un message du genre c’est mort, laissez tomber. Non, il faut continuer à dénoncer ces abus, il ne faut surtout pas lâcher notre rôle de sentinelle. Il faut ou faudrait être encore plus intransigeant sur les négligences que l’on connait tous par le biais des pollutions agricoles et domestiques. Il faut continuer à travailler sur les habitats, sur la continuité et j’en passe. C’est évident. Mais en attendant, sur le court terme, on laisse en l’état ?

En sachant que les truites sauvages crèvent déjà en nombre à cause des pollutions, qu’elles claquent lors des périodes chaudes estivales, qu’elles se font bouffer (quand elles ont survécu aux deux premières calamités) par les harles bièvres et des cormorans qui deviennent au fil des années sédentaires…On s’autorise nous pêcheur aussi à les prélever ? Il faut croire que oui puisque les 3 principales AAPPMA (en termes de linéaire) qui gèrent la rivière d’Ain jurassienne verront encore en 2025 la majorité de leur parcours où l’on pourra prélever 2 truites sauvages par jour et par pêcheur.

Pourtant, si l’on regarde le code de l’environnement et plus particulièrement l’article L436-5, la taille de capture ne peut être inférieure à celle correspondant à l’âge de la première reproduction. Alors, si l’on peut émettre des doutes sur les secteurs de Champagnole ou Sirod (eau plus froide), le linéaire en aval de Pont-Du-Navoy à la vue de sa thermie est un parcours à forte croissance qui peut se comparer à ce que l’on trouve sur la Bienne ou sur la basse rivière d’Ain. Sur ces secteurs les études scalimétriques ont démontré par le passé une maturité sexuelle chez les truites sauvages au-delà des 40 centimètres. Étant donné que la taille légale est de 30 centimètres, que celle-ci ne peut être changé par le seul souhait de l’AAPPMA, la seule solution pour être conforme au code de l’environnement est la règlementation no kill. Cela permet de façon certaine de laisser le temps aux truites d’atteindre leur maturité sexuelle afin de se reproduire. Vu les stocks existants, ça ne serait pas du luxe ! Quand on connait la passion des procédures et autres textes de loi du président de l’AAPPMA qui gère ce linéaire, cela me fait rire jaune qu’il soit finalement à côté de la règlementation.

Bref, lors de cette réunion collective, je ne suis pas intervenu sur le sujet. Je ne le ferais plus. Nous avons mis cela en place chez nous depuis longtemps. C’est l’essentiel. Les voisins en amont et aval pensent différemment, c’est ainsi. Que l’on autorise à prélever les dernières truites sauvages en se disant que la qualité de l’eau est plus importante tout en sachant qu’elle ne s’améliorera jamais…Quel gâchis sérieux. Vous avez peur de perdre des cartes en contrariant vos pêcheurs préleveurs ? Vos cartes sont déjà en chute libre…Et sachez quand même que si les cartes baissent dans la plupart des cas, notre AAPPMA voit elle son nombre de cartes majeures augmenter entre 2023 et 2024.

Alors allez savoir, peut-être que cela démontre une vraie demande des pêcheurs actuels et que c’est tout sauf un hasard…

dimanche 13 octobre 2024

Collange, un nouveau scandale environnemental.

En ce début du mois d'octobre, une tragédie pourtant dénoncée a eu lieu à l'aval du barrage de Collange, sur la rivière Eyrieux en Ardèche. J'entends par "dénoncée" le fait que les acteurs de terrain et notamment les pêcheurs avaient prévenu des conséquences désastreuses d'une telle action (vidange).

L'action esn question : ouvrir les vannes en grand afin de vidanger de toutes ses boues l'immense retenue d'eau.

Depuis 1983, date de la création de ce barrage, on imagine aisément les quantités colossales de polluants accumulés dans les sédiments. On peut aussi ajouter à cela le fait que ce barrage ait été construit sur une ancienne décharge. Magnifique cocktail. La quantité de sédiments étaient telle qu'il fallait vidanger. La fédération de pêche n'a jamais été contre, mais pas de cette façon.

Le conseil général du 07 donne donc son accord pour cette vidange sans prendre en compte les nombreuses alertes des pêcheurs représentés par la fédération de pêche de l'Ardèche. Le directeur de la fédération de l'Ardèche avait notamment proposé d'autres façons de faire pour retirer les boues mais juger trop lentes et onéreuses par le conseil général. Les élus ont donc opté pour une solution moins couteuse, plus rapide et destructrice pour la rivière en aval. La fédération de pêche connaissant la solution choisie par les élus avait déposé un référé devant le tribunal avant d'être déboutée. On voit par cet exemple toute l'importance que nos rivières ont dans notre société.

Je vous mets ci-dessous quels éléments de toutes sortes pour mieux vous informer. Dans ces documents, un communiqué du monde agricole qui est à lire. Cliquez sur les articles pour faciliter la lecture.

Quand je vois un tel drame ailleurs, je l'imagine à chaque fois sur ma rivière, celle que j'aime depuis toujours...Et là, je me mets à la place des personnes amoureuses de l'Eyrieux...Je suis de tout cœur avec vous, sincèrement.

Une rivière de boues.

Sans oxygène, les poissons et les invertébrés sont tous morts.

Article du Canard Enchainé.

Commniqué de la fédération de pêche de l'Ardèche.

Résultats des analyses après vidange en aval du barrage.

Communiqué confédération paysanne.

Pour en savoir plus.

dimanche 22 septembre 2024

La rivière d'Ain en bon état écologique.

Le journal local, Le Progrès pour ne pas le nommer, a publié un article récemment qui a pour titre "L'Ain, une rivière qui se porte bien selon l'agence de l'eau".

Il m'est du coup difficile de ne pas réagir. Quand on pratique assidument une rivière depuis bientôt quarante ans en la voyant dépérir d'années en années, ces écrits résonnent comme un énorme mensonge. Mes mots ne changeront rien, mais cela me tenait à cœur de remettre l'église au milieu du village. 

Comment peut-on affirmer que la rivière d'Ain en plus d'être sublime est en bon état écologique quand :

  • Les pêcheurs, premiers et j'ai envie de dire, seuls sentinelles de la rivière, trouvent des poissons morts à longueur d'année.

  • Une espèce comme l'ombre commun reste fermée à la pêche sur arrêté préfectoral depuis plus de 25 ans sans résultat !
  • Les pêches électriques effectuées par la Fédération ou l'OFB sont à des années lumières des populations théoriques de poissons sauvages qu'un tel cours d'eau devrait abiter.
  • Sur ces parcours avals, la température dépasse trop régulièrement et sur des durées toujours plus longues les 20 degrés.
  • Je pourrais comme cela lister un grand nombre d'exemples en parlant aussi de la lagune de Crotenay, de la STEP de Montigny, des pollutions agricoles sur l'ensemble du bassin versant, etc...

Quand j'étais môme, les vieux pêcheurs de mon village me disaient qu'ils n'avaient plus la foi pour aller à la pêche. Qu'il n'y avait plus rien par rapport à ce qu'ils avaient connu...C'était il y a 35 ans...Imaginez aujourd'hui ce qu'ils diraient...

J'ai le sentiment que l'agence de l'eau est à l'image de notre éducation nationale. Toujours autant de réussite aux examens si ce n'est plus mais avec des élèves de moins en moins instruits et cultivés.

Quelle mascarade !

lundi 16 septembre 2024

Encore 3 semaines de pêche en 1ère catégorie !

La fermeture de la pêche en 1ère catégorie s’est faite hier dans le Jura. Il y a toujours les possibilités habituelles pour continuer à pêcher dans les départements voisins comme sur le Doubs Fanco-Suisse (25) : fermeture au 30/09 ou encore dans certains départements dits de montagne comme la Haute-Savoie (74) : fermeture au 06/10. Cette année, et cela intéressera forcément les jurassiens par la proximité géographique, il y a d’autres moyens de jouer les prolongations en 1ère catégorie. Je reçois sur ce blog le très dynamique président de la fédération de pêche de l’Ain (01), Nicolas Mandic, pour nous expliquer cette nouvelle donne pour les pêcheurs.

Nicolas Mandic : Salut Nico, comme tu l'as très bien dit, il y a les grands "classiques" de la prolongation de la pêche type départements de montagne ou frontaliers, et puis il y a les petits nouveaux, un peu moins loin du Jura : les Aindinois ! Bien évidemment, nous aurons des conditions un peu particulières : autorisée seulement sur quelques rivières, et uniquement pêche de l'Ombre.

Pour les rivières concernées, rien de mieux que le tableau de notre arrête préfectoral :

Attention, sur ces parcours, hormis BRA et bas Suran, les 3 autres rivières sont non réciprocitaires, et vous devez obligatoirement prendre une carte de pêche de leurs AAPPPMA. Sur cartedepeche.fr, il faut rechercher :

- pour l'Albarine "ALBARINE";

- Pour le Lange et l'Oignin sauf Izernore tapez "RLHB";

- pour le tronçon de l'Oignin sur la commune d'IZERNORE: "IZERNORE";

Je ne peux que vous inciter à profiter de l'offre d'automne, et puisqu'en général nous avons déjà pris une carte et payé la taxe nationale (qui ne se paye qu'une fois), la carte offre d'automne vous permet de pêcher 3 semaines pour environ 25 euros !

Cela vous coûtera le même prix que DEUX cartes à la journée, et vous permettra de multiplier les sorties en vous adaptant à la météo ou aux informations dispo, ou de profiter d'une belle fin de journée en semaine.

Pour la réglementation, et puisque cette prolongation ne concerne QUE l'ombre, toute autre espèce capturée devra être remise a l'eau immédiatement, et notamment les truites : les prendre accidentellement n'est pas un problème, mais pas de séance photo !

Enfin, et concernant les techniques, pas de restriction, mais votre bon sens vous évitera bien des ennuis : TOC, mouche, personne ne viendra vous embêter et vérifier que vous ne touchez pas une truite accidentellement, ça arrive. Par contre, éviter de prendre les gardes pour des imbéciles en peignant les fosses de la BRA avec un Rapala ou un streamer : oui, un ombre arctique en Mongolie peut attaquer un leurre de 10cm, mais nous sommes en France, et mon conseil vous évitera de venir expliquer la biologie de l'Ombre Commun au tribunal de Bourg en Bresse un jeudi matin à 09h...Nous sommes un département anti-discrimination, où toutes les techniques sont autorisées, alors faites-vous déjà plaisir au TOC ou à la mouche, et profitez de l'automne au bord de l'eau.

Enfin, et là je passe un petit message aux défaitistes et moralistes : NON, la pratique de la pêche à la ligne n'a jamais mis en péril une espèce, les "déranger" non plus : La pêche à la ligne dans le cadre du respect du code de l'environnement n'a AUCUN impact sur la pérennité d'une espèce, sans quoi le saumon de l'axe Loire/Allier serait déjà sauvé : ses effectifs continuent de s'effondrer alors que sa pêche est fermée depuis près de 30 ans...On ne compte pas aussi les pays où la pêche ferme mi/fin octobre, voire ne ferme jamais, comme sur la Ribnik en Bosnie, et si la moitié des pêcheurs français partent là-bas, c'est sûrement que leurs populations d'ombres et truites se portent très bien. Et NON, à la fermeture de la première catégorie mi-septembre, les poissons ne découvrent pas un "havre de paix", ne sont pas "tranquilles" et ne mangent pas sereinement pour vous faire plaisir : ils sont bien plus harcelés par les Harles et Cormorans quand il n'y a aucun pêcheur au bord de l'eau, la présence des pêcheurs ayant TOUJOURS un impact POSITIF pour les poissons. Et enfin, vu à quel point ces pauvres ombres ont pris cher avec les cormorans pendant 2 ans, il n'y a pas de plus beau soutien que de les pêcher, encore plus après notre victoire au conseil d'état : les pêcheurs sont encore là, les ombres aussi, et nous ne rangerons ni nos cannes à pêche, ni nos fusils !

Bel automne à tous au bord de l'eau !

Merci Président pour toutes ces informations et précisions. J'espère que les lecteurs de cet article viendront profiter pleinement de ces trois semaines de pêche supplémentaires. Je vous laisse avec une illustration en forme de montage photo réalisé par Niko. Ceux qui le connaissent bien reconnaitront "sa patte" !

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