J'ai appris suite à la lecture de l'ARP réglementant la pêche en eau douce dans le Jura qu'en 2023 le Black-Bass sera en no-kill dans tout le département. Je ne connais pas du tout ce poisson et encore moins ses effectifs sur notre territoire, mais de toutes évidences, c'est une bonne nouvelle pour les amateurs de ce poisson. Content pour vous.
Nos instances montrent là qu'il est possible d'interdire les prélèvements sur une espèce de poisson. Merci à elles.
Par conséquent, dans le Jura, on stoppe les prélèvements pour tenter d'offrir une pêche de meilleure qualité sur une espèce allochtone réintroduite et dans le même temps, on continue d'autoriser les prélèvements sur une espèce sauvage autochtone en total danger : la truite. J'avoue être perdu. Je ne remets pas en cause la règlementation black-bass, bien entendu, mais je suis perdu malgré tout.
C'est sans doute la dernière fois que je parle de ce sujet ici. Je ne vais pas me faire mal au ventre plus que de raison non plus. Sur le linéaire de notre AAPPMA, nous avons fait ce qu'il faut depuis des années. Que les voisins assument leurs décisions puisqu'à travers celles-ci, ils estiment que les truites sont assez nombreuses pour en autoriser un prélèvement journalier. La situation me fait sourire car les parcours no-kill sont mis très souvent en avant à travers diverses communications, mais la vérité est tout autre. Les chiffres ne trompent pas et c'est assez flagrant. Sur ce que j'estime être le dernier bassin (Champagnole et son amont) où les densités de truites sauvages restent correctes (malgré une baisse impressionnante ces dernières années), la majorité des parcours donneront le droit de prélever 2 truites par jour et par pêcheur en 2023. Malgré un dernier été catastrophique et une prédation d'oiseaux piscivores omniprésente depuis octobre.
Je le fais court. La rivière d'Ain possède 4 affluents principaux sur la zone Sirod-Syam-Champagnole.
- J'ai nommé la Saine, la Lemme, la Serpentine et l'Angillon. Soit plus de 70 kilomètres de rivière où il est possible de prélever. Aucun parcours no-kill.
- Sur la rivière d'Ain en amont des pertes et jusqu'à la source c'est environ 7 kilomètres de parcours où il est possible de prélever. Aucun parcours no-kill.
- Sur la rivière d'Ain en aval des pertes et jusqu'à la limite aval de Champagnole c'est environ 13 kilomètres de parcours où il est possible de prélever sur environ 57% du linéaire. 5.6 kilomètres en no-kill.
Sur la totalité de ce bassin, c'est seulement 6% du linéaire qui est en no-kill. C'est à dire rien ou presque quand on connait l'état des populations de truites sauvages.
De mon côté, et c'est pourquoi je vais arrêter de communiquer sur ce sujet, je suis sincèrement usé d'essayer de convaincre. Je vais même aller plus loin car en plus de passer pour un con en rabâchant la même chose depuis des lustres, je me prive depuis beaucoup trop d'années d'un plaisir simple. Je vais donc aller cette saison pêcher ces linéaires où je n'allais plus pour conserver quelques truites de temps à autres. Pourquoi diable continuer à aller acheter son poisson en pisciculture (qui est source de pollution pour la rivière) ou sur l'étalage du marché (avec des poissons donc la ressource n'est pas enviable à celle des truites sauvages) alors que finalement, d'après la grande majorité des décisionnaires, il reste assez de truites sauvages pour tout le monde.
Derniers commentaires