Me voilà de retour aux affaires avec les interviews. Je sais que c'est une de vos catégories préférées sur ce blog. Mais il faut savoir que c'est également beaucoup de travail, je peux vous l'assurer. Après les plaintes, passons au plaisir. Au plaisir de recevoir un personnage de la pêche à la mouche. Vous l'avez déjà surement lu ou du moins, vous avez déjà admiré ses photos, c'est certain. Je reçois aujourd'hui Benoit Ledoyen, pêcheur à la mouche aux multiples qualités et comme on dit, une vraie belle personne, régalez-vous.

Nicolas : Salut Benoit ou plutôt Ben. Peux-tu nous faire une petite présentation s’il te plait pour commencer cette interview.

Ben : Salut Nicolas. Que dire, je viens d’avoir 34 ans, pêcheur depuis l’âge de 12 ans, je vis dans un petit coin de campagne à 45 minutes de Paris. Cependant, j’ai la chance d’avoir un petit pied à terre à coté de Beaulieu sur Dordogne où dès que je peux, j’y file pour assouvir ma passion !

Mon invité !

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Nicolas : Racontes-nous un peu tes premiers pas à la pêche.  Qu’est ce qui a fait qu’un jour, tu te sois passionné de pêche.

Ben : Je pense que la passion au début n’était pas forcément le mot, c’était plus un moyen de passer le temps. A la campagne, les activités sont un peu restreintes, les parties de pêche avec le papy furent mes premiers pas au bord de l’eau…Vairons, goujons, pleins de petits cours d’eau qui aujourd’hui n’existent presque plus. Par la suite, j’ai commencé à fréquenter mon cousin qui par chance habitait à la jonction Cère / Dordogne…Et la commença l’aventure.
Au début j’ai touché un peu à tout, pêche des barbeaux à l’anglaise, du toc, un peu de cuiller, et un jour on me mis un fouet dans les mains ! Et là, je n’ai plus jamais touché autre chose, comme pris d’une addiction.
Ensuite, j’ai eu la chance tout au long de mon parcours de pêcheur de tomber sur les bonnes personnes, Eric Leboucher qui m’a mis le pied à l’étrier, et mon amiral avec qui je partage énormément maintenant, mais je reviendrai sur lui plus tard.

Nicolas : Si je ne me trompe pas, ta rivière de cœur est la Dordogne. Ca tombe bien, parce que je ne la connais pas du tout. Qu’évoque cette rivière pour toi ? Parles-nous d’elle s’il te plait.

Ben : Par où commencer ! Comme tout endroit où on a grandit, il y a déjà une attache sentimentale, depuis le nombre d’années que je la parcoure, je n’ai pas encore réussi à la visiter entièrement. Au début, je prospectais à vélo plutôt coté Lotois, puis en scooter, et maintenant en voiture. Cela fait que j’ai agrandi mes secteurs au fil du temps, pour maintenant  pêcher la Dordogne sur plus de 35km.
Elle a un profil assez différent sur sa partie lotoise, que sur sa partie corrézienne, mais elle inspire toujours la même sensation de grandeur. C’est une rivière relativement difficile à pêcher, aucun jour ne se ressemble et c’est pour cette raison que je l’apprécie, elle remet en question à chaque partie de pêche. Quand je suis au bord de cette rivière, cela est égoïste de dire ça, mais j’ai l’impression que la vie s’arrête, que le temps est figé, plus de femme, plus d’enfant, plus de problèmes…Juste du plaisir ! Et tant que j’aurai ce sentiment, je sais où aller pour me ressourcer !

La belle !

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Nicolas : On reviendra à la pêche plus tard. De mon côté, je t’ai connu à travers tes photographies. Tes photos de pêche sont un délice, pourtant, tu as débuté la photo dans un tout autre domaine non ? 

Ben : Tout à fait. Après être sortie d’une école photo, j’ai été embauché dans une agence de presse sportive. J’ai pu faire ce métier pendant sept ans avant de devoir le quitter pour des raisons médicales. J’en garde un super souvenir, parcourir la France, tous les terrains de foot, rugby, les omnisports, enfin tout ce qui est sport à haut niveau. Ce fut une chance et un privilège de pouvoir le faire, de belles années. Mais la pêche était largement mis de coté, je ne pêchais que trois semaines par an. Aujourd’hui cela serait impossible. Faire de la photo pro et avoir ce rythme de vie. Beaucoup de gens l’ignore, mais je ne vois plus de l’œil droit, ce qui m’a imposé de changer de voix professionnelle.

Rhooo, merci Ben pour cette photo, l'Aigle des Açores ! J'étais un grand fan !

- PSGParisSaintGermain/Lyon OL- 28.10.2007

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Nicolas : Aujourd’hui, tu continues à faire de la photo pour le magazine Pêche Mouche en autre non ? Tu travailles avec eux également dans le descriptif de fiches de montage de mouches ?  

Ben : Oui, tout à fait. Si je ne me trompe pas, je rentre dans la 5ème année avec l’équipe de Pêche mouche, déjà ! Ca passe vite ! J’espère encore les suivre quelques années et continuer à partager le montage de mouches et pourquoi pas un peu plus par la suite.

Un grand professionel.

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Nicolas : En parlant de montage de mouches, tu fais parti des quelques extra-terrestres du pays. Tes montages sont à la fois pêchants, propres et d’un esthétique incroyable. Tu es passionné de montage depuis tes premiers pas avec une canne à mouche ?  

Ben : Tout d’abord merci, c’est gentil. Effectivement, j’ai commencé le montage la même année où j’ai débuté la pêche à la mouche. Pour moi, les deux sont indissociables, ou alors il manque une roue au carrosse. Mon cousin et moi-même avons commencé à monter des mouches pour un petit magasin vers chez nous quand on avait 13/14 ans. L’approche des matériaux, la facilité de les trouver ont fait que l’on prenait cela comme un jeu et surtout comme un petit plus pour mettre de l’essence dans le scooter. Cependant, j’ai monté pour pêcher à la base, la passion du montage est venue bien plus tard.

Je vous laisse en prendre plein les yeux !

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Nicolas : Vu la qualité de tes imitations, j’imagine que tu vas au bout des choses en matière de matériaux. Je crois même qu’avec un ami tu commercialises des plumes ? 

Ben : J’aime la qualité car je pars du principe que l’on ne fera pas une jolie mouche avec des matériaux de M….. Par contre, on peut prendre du poisson avec une mouche de M…..Ca, j’en suis persuadé. Mes mouches de pêche ne sont pas le reflet de ce que je peux faire en fly art, peut-être jolies pour certain, mais ce n’est pas ce que je leur demande. J’aime surtout me donner des objectifs, des contraintes de montage, des trucs qui ne servent à rien dans le fond, mais qui apportent de la minutie et une approche différente des montages traditionnels.
Effectivement, depuis un ou deux ans, j’ai décidé de mettre en valeur les plumes de ma région. Après de longues années de recherche, je suis tombé sur Laurent qui pour moi est « Le gardien du temple » de la race limousine en France. Sa gentillesse et notre implication ont fait qu’on a voulu ouvrir cette opportunité grâce à internet et aux pêcheurs désireux de connaitre la rolls rolls des plumes (avec le Pardo). Aujourd’hui, nous travaillons sur des génétiques afin d’améliorer la finesse des hackles, la longueur en amenant d’autres gènes et en appliquant une sélection très stricte.

De la plume de très haute qualité, le must !

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Nicolas : Pour mon plaisir et celui des lecteurs de ce blog, tu peux nous mettre une ou deux photos d’un montage avec sa fiche « made in Ben » stp, merci. 

Ben : Alors oui pas de soucis, je peux te donner une copie de ce que les lecteurs peuvent trouver dans le magazine Pêche Mouche, par contre par déontologie avec le magazine, je n’en produit pas ou plus sur d’autres supports. Ils ont l’exclusivité.

Cliquez sur les photos pour mieux en profiter de ces deux fiches détaillées.

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Nicolas : Le montage de cannes devient lui aussi une passion envahissante chez toi. Que recherches-tu à travers cela ?  

Ben : Je ne dirais pas une passion, plutôt une curiosité, une envie de découvrir autre chose. Je ne pense pas avoir fait le tour du montage de mouches, mais j’avais depuis plusieurs années envie de tester. Mon but n’est pas de monter des cannes à outrance, loin de là, plutôt essayer de confectionner une canne qui répond à la façon dont on pêche en collaboration avec Christophe. Pour le moment je me fais la main, chaque chose en son temps, mais le but est là.

Il sait tout faire ce Ben !

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Nicolas : Pour mieux connaître l’homme, parles-nous de tes autres passions que sont la coutellerie et les champignons ?

Ben : Alors merci papy encore une fois. Les champignons, c’est le plaisir de me retrouver dans la nature, de plus, je peux y emmener mon fils maintenant et c’est un moyen de passer du bon temps avec lui. Les couteaux, car tout bon campagnard qui se respecte en a toujours un dans la poche, je ne saurais expliquer, l’amour des lames. Mais j’aime globalement tout ce qui est du travail artisanal, tout ce qui tourne autour du bois.
Je rajoute aussi celle de filmer, nous avons créé il y a quelques temps Caddis production, où on essaye avec modestie, de nous faire plaisir à l’image.

Magnifique.

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Nicolas : Revenons à la pêche. La Dordogne est connue comme une rivière à ombres. Mais toi, tu es plutôt du genre « truiteux », je me trompe ? 

Ben : Non tu ne te trompe pas ! Comme dit ma femme, le jour où je la tromperai, cela sera avec une fille à point rouge et noir ^^. J’admire ce poisson, sa robe, son esthétisme. Pour moi, sa pêche est complètement différente de celle de l’ombre. J’aime aussi les groins, mais on va dire que sur une rivière comme la Dordogne, la possibilité de les pêcher en fin d’année du faite quelle soit une seconde, fait que je les laisse tranquilles pendant la saison de la truite. Je privilégie alors celle-ci. Cependant, je passe quelques bonnes journées à  pêcher les ombres à vue sur d’autre cours d’eau.

Ces gros points noirs, rhooo !

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Nicolas : C’est une rivière qui est difficilement pêchable à vue. Ta pêche de prédilection sur ce cours d’eau est la pêche au fil, mais pratiquée d’une façon bien particulière. Je crois que c’est la rencontre d’un homme de la Sioule qui en est à l’origine, racontes-nous.

Ben : Cet homme est à l’origine de ce que je suis aujourd’hui en tant que pêcheur. Son nom : Christophe Masset , alias « l’amiral » pour nous. Il y a des rencontres dans une vie qui nous changent. Ce fut le cas pour moi. Quand je l’ai rencontré il y a maintenant presque dix ans, j’étais avec des copains à attendre que ça gobe, tout simplement. 
Il est arrivé, nous a demandé s’il pouvait pêcher et là spectacle ! Une nymphe ! Kesako ! J’ai su ce jour là que si je voulais évoluer dans ma pêche, j’avais besoin de connaitre et rencontrer quelqu’un comme lui. De plus, notre rencontre s’est faite sur un spot qui est celui où j’ai tout appris, comme par hasard, c’était un signe ! Sûrement ! 
Au début nous avons fait connaissance, la distance ne nous aidait pas à nous recroiser. Et une année, il m’a prit sous son aile, des mois intensifs, autant dire l’armée pour moi. Il m’a apprit sa technique qu’il a mis au point pour la Dorgogne même s’il l’applique avec grande classe aussi sur sa rivière, la Sioule. De là est née une relation particulière. Si je travaille à Pêche Mouche , c’est aussi grâce à lui. Il a su me faire prendre conscience de ma technique de pêche et de montage, de l’exploiter et surtout d’y avoir confiance…Sans lui, je ne te parlerais même pas aujourd’hui, je ne pense pas que j’aurai raccrocher les cannes, mais je ne serai pas aussi impliqué et passionné. Maintenant, je le compte comme les gens de ma famille, c’est plus qu’un professeur à mes yeux. Et s’il me lit : Mon amiral, MERCI ! On a encore, je l’espère, beaucoup de choses à vivre :-)

On a tous un "mentor"

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Nicolas : Malgré cela, la pêche à vue ne te laisse pas indifférent n’est-ce-pas ?

Ben : Non, j’adore ça ! Je ne sais pas si c’est la traque ou la pêche que je préfère, mais c’est un coté de la pêche que j’essaye d’affiner…Le chemin est encore long car les rivières que je fréquente ont difficilement cet avantage.  Mais la pêche à vue m’a aidé aussi dans ma technique de nymphe au fil à connaitre mes densités, mes animations, tout est plus facile à corriger quand on voit son erreur que lorsque l’on pêche à 30 mètres. Pour moi, je l’ai abordé au début comme complément et maintenant j’en fait une pêche à part. L’adrénaline est relativement plus forte, je crois que c’est ça qui me botte.

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Nicolas : Mise à part la Dordogne, quelles sont les rivières qui ont marqué ton parcours de pêcheurs à la mouche et pourquoi ?

Ben : LA SIOULE ! Car putain j’en ai « chié au début ». Rivière école par excellence ! C’est là où j’ai appris avec Christophe et là où j’ai découvert une seconde famille ! (ils se reconnaitront).
         La BIENNE ! Car j’ai passé peut-être un de mes meilleurs trips de pêche, en compagnie de Francois.
         Le DESSOUBRE / LA VALSERINE  pour les rencontres et les gens avec qui je suis parti…L’équipe JMC dans sa totalité et bien d’autres…
         Après je suis un peu comme toi Nico, j’ai du mal à bouger mes fesses autre part que sur la Dordogne (pour toi la HRA)…Je n’en ressens pas l’envie, j’aime découvrir de temps à autre, mais je ne suis pas à la recherche du poisson de ma vie, mais plutôt d’une ambiance, de pots,  j’aime être là où je me sens le mieux.

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Nicolas : Comme je me suis bien renseigné, il parait que tu as un surnom qui rappelle un certain coyote !  Pourquoi tes potes ont-ils choisi ce surnom de Bip Bip ;-) ?

Ben : Alors ce n’est pas tout le monde, seulement quelques uns qui me surnomme comme cela, ils ont été gentil avec toi car j’en ai plusieurs :-) Certains font plus référence à ma touffe de cheveux ;-), mais ils m’ont donné ce surnom car je marche beaucoup, trop même ! Mais j’ai besoin de me défouler, et apparemment ils ont du mal à suivre ! 

Nicolas : Tu es tout jeune papa également. J’imagine qu’un peu comme moi tu es comme un dingue de pouvoir emmener ton fils à la pêche ? 

Ben : Arfff je vais déjà préférer l’emmener au foot ;-). Et oui, cela serait plus lucratif pour moi. La pêche, on y gagne pas grand chose, le foot par contre…Comme ça, il pourra payer des voyages de pêche à son père plus tard. Non, blague à part, c’est indescriptible de partager une passion avec son fils. Je n’ai pas eu la chance d’en partager avec mon père, forcément c’est quelque chose qui me tient à cœur. Il fera comme il en a envie, mais il est évident que je serai son premier supporter dans n’importe lequel de ses choix !! Je rêve et attend avec impatience le premier jour ou il me ramènera une truite.

Le rêve de tout papa pêcheur.

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Nicolas : Pour terminer cette interview, racontes-nous un de tes plus beau souvenir de pêche. 

Ben : Pfff j’en ai plein ! Cela fait des années que j’en partage tous les étés avec mes amis Nassim, Tony, Francois, et les sioulistes. Nous ne sommes pas beaucoup dans notre groupe mais on essaye toujours d’aller à la pêche ensemble.
Mais si je dois en donner un, assurément celui de cet été avec l’amiral. Il a sorti l’un de ses plus beaux poisson sur la Dordogne et cerise sur le gâteau, je lui épuise son poisson après avoir pris deux fois le bain. Un engagement et une satisfaction comme si on avait été deux à le pêcher.

Un thon, bravo !

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Nicolas : Merci Ben pour d’avoir accepté mon invitation. J’espère que nos chemins se croiseront de nouveau. 

Ben : Merci à toi Nico, évidement qu’ils vont se recroiser ! On va faire en sorte que se soit le cas en tout cas ;-)

Bon, on va reprendre certaines bonnes habitudes. Je ne vais pas te lâcher comme ça super Ben ! J'ai demandé à un de tes amis de nous parler de toi, pour avoir un autre angle sur ton personnage. C'est François qui s'y colle, et c'est plutôt excellent ! Je lui laisse la parole.

François Gourso : Ma première rencontre avec Ben remonte au printemps 2013 sur les bords de la Sioule. Moi, je ne le connaissais que sur internet et il nous arrivait parfois d’échanger des mails. La veille, j’étais chez mon ami Tony dans l’Allier, Ben nous avait proposé de le rejoindre le lendemain sur un secteur long d’une dizaine de kilomètres, « Je serai avec Christophe, on aura un camion blanc » m’avait-il dit...Nous prîmes la route le lendemain matin, guettant le long de la rivière un hypothétique camion blanc quand on voyait le bord de la rivière. On aurait pu ne jamais tomber dessus, mais la chance ou les dieux de la pêche avaient du s’en mêler, et je me retrouve aujourd’hui à écrire ces quelques lignes.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, j’ai l’impression de le connaître depuis bien plus longtemps, en moins de trois ans une vraie amitié est née, avec ses bons et ses moins bons moments, mais il est devenu l’un de mes meilleurs camarades de pêche.
Ce qui est dingue chez lui, c’est sa polyvalence, sèche, nymphe à vue et bien évidemment la nymphe au fil, avec un très très long bas de ligne mis au point par son ami et mentor Christophe Masset.
Mais revenons en à notre rencontre, à ce moment je ne pêchais qu’en sèche, regardant comme beaucoup d’entre nous la nymphe avec un profond dégout, et encore plus la nymphe au fil… Mais voilà, force fut de constater après une saison de pêche à observer Ben et Christophe que ça fonctionnait très bien, trop bien même. Quel contraste saisissant entre moi, planté au milieu de la rivière comme un bâton, les bras croisés à attendre d’hypothétiques gobages, et eux, prenant du poissons à chaque sortie. 
Comme seul les idiots ne changent pas d’avis, je suis donc moi aussi passer du côté obscur des « nympheux au fil », il m’aura fallu bien deux ans pour commencer à comprendre cette technique et surtout ce lancer si spécifique né de la réflexion de Christophe, même si comme me dit Ben : « t’auras toujours un train de retard sur moi, et moi un train de retard sur Christophe ». C’est ce qui me fascine le plus dans la pêche à la mouche, la marge de progression et de perfectionnisme n’a pas de limite, on s’améliore jusqu’au bout. 
Sans ma rencontre avec Ben, je serai encore là à attendre que les poissons viennent embrasser la surface, ce qu’ils font malheureusement de moins en moins dans notre pays…Mais ça, c’est une autre histoire.

Ben dans une rivière, ça vaut le coup d’œil,  et encore plus dans celle de son cœur là où il fit ses premières armes, la Belle (la Dordogne pour les non initiés). Si vous le croisez, vous le reconnaîtrez avec ses « dreads Locks », ses longs lancers mélangeant souvent les coup droits et les revers pour poser à la perfection ce si long bas de ligne qui n’en finit pas. 
Une autre de ses caractéristiques, due probablement à son bon mètre quatre-vingt, c’est qu’il aime avoir de l’eau jusque sous les aisselles, mais il garde la tête sur les épaules, et ne se mettra jamais en danger pour aller tenter un coup juger trop dangereux sur cette grande et si belle rivière.
Je ne voudrais surtout pas le cantonner à la nymphe au fil. J’ai en mémoire ce jour de printemps où, sur la désormais trop célèbre Bienne, nous tombâmes sur un poisson qui gobait sur la berge opposée dans une veine dix fois plus lente que l’énorme veine principale qui nous séparait de lui. Je jugeai le coup trop difficile et le cédai volontiers à Ben. Un premier lancer pour ajuster la longueur et comprendre les courants, un second parfait, gobage, raté. Calme, et plaisantant, il noua une autre mouche, « pépère » comme il dit souvent. Au lancer suivant, la zebrée finit dans l’épuisette après avoir joué avec le fameux courant. 
Depuis quelques temps, il s’est motivé à progresser en nymphe à vue et là aussi il s’en sort. C’est ça Benoit Ledoyen, quelqu’un qui ne renonce pas, il ne se bloque jamais sur un échec et à soif d’apprendre. Il est toujours là pour tirer ses camarades de pêche vers le haut, y compris les débutants.
La saison est terminée depuis 2 mois, Il ne nous reste plus qu’à patienter jusqu’au printemps prochain pour retrouver notre terrain de jeu.
Merci à Nico de m’avoir proposé d’écrire ce petit texte.

Ben et François.

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Merci à tous les deux. J'ai passé un super moment à vous lire et je suis certain que les lecteurs de ce blog auront le même sentiment. Bonne continuation et tous mes voeux de réussite à tous les deux dans vos projets futurs.