Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - Gestion piscicole - AAPPMA

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lundi 8 avril 2024

Tant qu'ils sont là...

Comme les premières jonquilles, la première hirondelle, le premier chant du coucou ou encore la première morille, il y a un symbole du printemps que j'attends toujours avec impatience. Depuis que je m'en souvienne, j'ai toujours scruté fin mars les bords de gravières à la recherche du premier alevin de l'année.
Cette année c'était pour le 30 mars dernier. Des niveaux hauts, de la pluie, du vent, mais mes recherches ont porté leurs fruits.
C'est toujours surprenant de voir que la nature sauvage, malgré tout le mal que l'on se donne collectivement à la détruire, arrive à survivre et se reproduire dans un milieu aussi dégradé. Immense respect pour ces truites sauvages jurassiennes.
 

mercredi 20 mars 2024

Triste Bienne, mars 2024.

Comme un bien triste rappel, les fonds actuels des rivières franc-comtoises sont pour la plupart de couleurs noirs. Ceux-ci se sont transformés en quelques semaines. En quelques jours mêmes. Des mortalités parfois non négligeables ont été observées également. C'est le cas sur la Bienne. C'est la rivière la plus pêchée aussi d'où le fait de recevoir un grand nombre de témoignages mais l'Ain à Champagnole n'est pas mieux malheureusement. Les fonds sont complètements colmatés par ces algues filamenteuses brunes/noires. Les cadavres de truites sont régulièrement observés depuis le jour de l'ouverture et même un peu avant à vrai dire.

C'est arrivé vite, très vite. D'après les retours, en quelques jours les gravières de la Bienne se sont tapissés de ces algues qui annoncent la mort. Les photos ci-dessous parlent d'elles-mêmes. Elles ont été prises juste avant le coup d'eau de ce lundi.

Dans les esprits de chacun, après les précipitations hivernales, on ne s'attendait pas vraiment à ça. Il est tombé entre octobre et janvier autour des 900mm d'eau dans le Jura. Les bassins versants de la Bienne et de l'Ain ont été copieusement arrosés. En février, et même si la normale n'a pas été dépassée, c'est encore 80-90mm d'eau supplémentaire. Seule cette première partie de mois de Mars est en déficit en terme de pluie. Les rivières ont donc vu leur niveau baisser. Mais encore une fois, rien de dramatique. Le niveau restait correct. J'ai déjà vu nos rivières plus basses à l'ouverture. Malgré ça, la plus que médiocre qualité de nos eaux est venue nous rappeler à quel point nos rivières survivent sur un fil et qu'à tout moment, la mort peut les submerger.

Ne soyons pas surpris pour autant. Il y a des bonnes volontés un peu partout, mais au final, sur le terrain, mise à part de l'information, qu'est ce qui change en terme de qualité d'eau ? Il y a quelques années, sous la présidence de Charles Varenne, la biennoise avait dénombré près de 130 rejets directs sur 60 kilomètres. Où en sommes-nous aujourd'hui ? De plus, et on ne peut pas le nier, la Bienne possède un immense bassin versant. Les épandages massifs de lisier depuis des semaines ne sont pas pour rien sur la couleur des fonds de la rivière. En 2021 et 22, il y a eu peu ou pas de précipitations durant ces épandages de sortie d'hiver. Pas de fonds noirs. Pas à ce point là. Hasard ? Cette année, pas de grosses pluies, mais régulièrement quelques millimètres ici et là. Assez pour raviner. Là aussi, rien de plus sur ce sujet. On en est à prier qu'il ne pleuve pas lors des épandages, c'est tout.

Encore une fois, je ne jette la pierre à personne. Je suis moi-même président d'AAPPMA depuis 26 ans avec ce résultat plus que négatif en terme de défense de nos rivières. Notre parcours n'a jamais eu aussi peu de poissons. C'est un échec individuel et collectif à tout point de vue.

Mais finalement, quelle autre issue ? Peut-on me lister par exemple sur la Bienne ou l'Ain les communes, les entreprises, les exploitations agricoles et j'en passe qui ont été condamnées pour pollution ? Rien ou presque. Même lorsque les preuves peuvent être accablantes, cela ne va pas au bout. Et le plus souvent, c'est la volonté d'aller en confrontation qui est absente. Du coup, les truites disparaissent...

J'entends le discours comme quoi il ne faut pas aller au charbon contre les collectivités et les élus en place faute de couper le dialogue. Je l'entends depuis 26 ans. Est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que nos rivières se portent mieux avec cette politique ? J'ai envie de répondre non et même que c'est de pire en pire. Donc au bout d'un moment, il va peut-être falloir réunir toutes les ressources financières des divers organismes de protection des milieux aquatiques pour faire bouger les choses réellement sans se disperser de partout. Parce qu'on peut mettre en place toutes sortes de choses, réaliser tous les aménagements possibles, faire toutes sortes d'études, si l'eau de la rivière reste pourrie, il n'y aura plus jamais de vie !

https://youtube.com/shorts/ifnqUobO5BU?si=0GTmw3GoaAZdHPgh

 

lundi 26 février 2024

De quand date l'alevinage de truites dans le Jura ?

Oui, de quand date l'alevinage de truites dans le Jura ? J'avoue ne mettre jamais trop posé la question jusqu'à ce que mon ami Gaël me fasse découvrir des archives surprenantes ! Je parle là de vraies archives puisque nous allons remonter jusqu'en 1860.

Il y a toujours eu de nombreux débats sur les alevinages quels qu'ils soient. Au niveau local, j'ai souvent participé aux discussions parfois enflammées sur le sujet depuis de nombreuses années. La génétique, les maladies, le taux de réussite et j'en passe. Par le biais de cet article je ne souhaite pas remettre le couvert sur le pour ou le contre, mais juste donner une information. L'alevinage sur la rivière d'Ain jurassienne date d'au moins 1860 avec les premières réintroductions. Plus de 160 ans en arrière, les hommes remettaient déjà des truites de pisciculture en rivière. Sans doute que cela n'étonnera pas tout le monde, moi si. Je vous partage deux archives exceptionnelles. Merci Gaël.

Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de Poligny 1860

Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de Poligny 1861

samedi 17 février 2024

Restauration de l'espace de bon fonctionnement de la Bienne, le bilan.

Un premier bilan suite aux nombreux travaux réalisés par le Parc sur la rivière Bienne. A voir dans la vidéo qui suit.

mardi 9 janvier 2024

Aidons Anper-Tos.

J'ai reçu il y a peu à mon domicile une délégation d'Anper-Tos. Une branche locale va dynamiser les actions de l'association sur notre territoire. De la sensibilisation certes, mais aussi du concret avec notamment des recherches sur les polluants en sortie de station d'épuration. Car oui, si du côté agricole il y a matière à améliorer les choses, il me semble que les rejets domestiques ont eux aussi une très grande part de responsabilité sur la médiocre qualité de l'eau de nos rivières. On finit parfois par l'oublier à force de parler des épandages, de la thermie en j'en passe. Je laisse donc la parole à Valentin qui va vous expliquer la situation.

 

Bonjour à tous, et merci Nicolas de nous accorder un encart sur ton blog.

Je suis Valentin TAUTOU, dijonnais d’origine âgé de 26 ans, arrivé dans le Jura en 2020 pour raison professionnelle. J’ai tout de suite aimé les paysages à la fois de montagnes et de forêts, la gastronomie et le vin jurassien (ce qui n’est pas rien pour un bourguignon).

Etant pêcheur occasionnel, principalement à la truite, au lancer et à la mouche, j’ai aussi trouvé de jolies rivières pour pratiquer.

Je réfléchissais depuis un ou deux ans déjà à changer de vie professionnelle quand en 2023 j’ai décidé de me lancer. Je voulais me rapprocher de la nature, passer plus de temps dehors et pouvoir agir, à mon échelle, pour protéger le Vivant. En me renseignant j’ai trouvé que le CFA de Montmorot proposait une formation de BTS en Gestion et Protection de la Nature en alternance. Les conditions pour intégrer le cursus étaient plutôt abordables, le point le plus décisif étant de trouver une structure d’apprentissage. Pour mettre toutes les chances de mon côté j’ai posté mon CV sur les réseaux sociaux.

Dans le même temps, Christel Bulthé, trésorier national de l’ANPER-TOS et membre actif de la délégation franc-comtoise cherchait à structurer l’équipe régionale en recrutant un salarié. C’est par l’intermédiaire des réseaux sociaux que le président de l’association, John Philippot, m’a contacté et a transmis mes coordonnées à Christel.

Je suis donc depuis septembre 2023, chargé de mission en Franche-Comté pour l’ANPER-TOS.

Les principales missions de l’association sont la protection et la sensibilisation du public aux milieux aquatiques et ses problématiques, qui sont malheureusement aujourd’hui fort nombreuses. Etant reconnu d’utilité publique, l’ANPER-TOS a possibilité de poursuivre les pollueurs en justice, selon le principe français du pollueur-payeur.

J’ai deux missions pour les années 2024 et 2025. La première est de mener une observation de l’impact écologique des rejets de station d’épuration sur les cours d’eau, en période d’étiage. L’état des rivières franc-comtoises est malheureusement déplorable, et bien que de nombreuses études aient été menées sur l’impact des pollutions agricoles, les systèmes de traitement des eaux usées sont eux toujours mis de côté. Pourtant, tout au long de l’année, ils rejettent une eau certes nettoyée, mais qui contient encore des substances susceptibles de nuire au milieu récepteur.

Ma deuxième mission est de sensibiliser la population à l’impact des pollutions plastiques sur les cours d’eau, et leur en apprendre plus sur l’écosystème rivière. A l’aide d’un kit d’animation créé par une entreprise normande, Autorecyclab’, je propose des animations dans les écoles, et lors d’évènements thématiques, pendant lesquels le public peut transformer des objets plastiques retrouvées au bord des rivières en trois objets usuels (une toupie, un porte-téléphone, et une patère). Ce kit d’animation attirant aisément du monde, cela nous permet d’expliquer et d’apprendre aux enfants et à leurs parents qui vit dans nos rivières, et pourquoi, des invertébrés aquatiques au castor, il est important de tout mettre en œuvre pour protéger les habitats et les conditions de vie.

Cette partie est très importante pour moi, car je suis persuadé que nous ne sauvons et nous ne nous battons que pour ce que nous connaissons et nous aimons.

Animation à Valdahon en octobre 2023.

Aujourd’hui, l’ANPER-TOS a plus que jamais besoin de vous. Le budget estimé pour mener à bien nos actions pour les deux années en cours est de plus de 60.000€.

En adhérant, vous aiderez une association locale, avec des bénévoles qui se démènent depuis 60 ans pour sauver les rivières.

Vous pouvez nous rejoindre à titre personnel via Hello Asso en suivant le lien suivant : https://www.helloasso.com/associations/anper/adhesions/2024-rejoindre-anper-tos-2-1.  La cotisation est de 30€ pour un adulte, 10€ si vous êtes étudiant.

A titre associatif, faites adhérer votre AAPMA. C’est indispensable pour ANPER-TOS d’être soutenu par vous, pêcheur.

Enfin, si vous êtes chef d’entreprise rejoignez l’association PMEau, créée par des entrepreneurs doubiens et jurassiens soucieux de préserver l’environnement et d’agir de façon locale. 

Des retours réguliers sur nos actions vous seront donnés. Je serai ravi de pouvoir échanger avec vous si vous avez des questions ou que vous souhaitez nous rejoindre en tant que bénévole.

Pour me contacter, valentintautou@gmail.com

Et pour suivre ANPER sur les réseaux :  https://linktr.ee/anpertos

Halieutiquement vôtre !

Valentin TAUTOU, chargé de mission franc-comtois pour l’ANPER-TOS

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