Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

Accès au Fly Shop Signez le livre d'or Suivez-moi sur facebook Le Fly Shop sur facebook

Mot-clé - Sorties de pêche

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 11 mai 2023

L'histoire d'une truite (51)

Les histoires de pêche deviennent rares sur ce Blog. Je n’ai relaté ici aucune de mes sorties depuis l’ouverture. C’est volontaire, je ne vous le cache pas. Je fais de même sur les réseaux sociaux en publiant de moins en moins de photo.

Quoi qu’il en soit, je souhaitais vous partager l’histoire d’une truite capturée il y a quelques temps car c’est assez cocasse comme situation.

C’était une journée non travaillée comme les autres où, avec ma deuxième activité, j’étais quand même à l’atelier afin de monter quelques nymphes. Plus le temps passait, plus ma réflexion tout en travaillant était orientée sur le parcours que j’allais choisir pour une partie de pêche l’après-midi. Allez savoir pourquoi, je me suis décidé de faire un peu de route pour aller voir ailleurs si l’herbe était aussi verte que chez moi. Je suis arrivé vers 13 heures sur la rivière. Je me suis dirigé sur un linéaire que je connais pas trop mal avec l’espoir d’y voir quelques gobages. Je verrais en fait assez vite une truite en bordure que je vais ferrer trop tôt et faire fuir. Pourtant, elle s’est jetée sur le JFD mais je n’ai pas été bon du tout.

Le temps s’écoulait sans qu’aucun gobage ne fasse son apparition. Trois heures passées sur ce linéaire sans rien voir ou presque. Heureusement, j’ai eu une excellente compagnie en la personne du président de l’AAPPMA locale. C’était vraiment un bon moment.

Nous nous sommes quittés vers 16h30. Comme c’était vraiment nul, je me suis posé la question de rentrer chez moi. J’ai finalement opté pour faire un autre linéaire vite fait avant de partir. Là-bas, j’ai fait la connaissance de Florent, un autre bon moment. Après avoir échangé quelques mots, je l'ai laissé pour me poster en amont sur un petit radier. À peine arrivé que j'ai vu un gobage en pleine veine centrale. À la bonne heure ! Enfin !

Un gobage très irrégulier et pas forcément à la même place. Sans chercher d’excuse, je ne suis pas arrivé à le faire monter ce poisson malgré trois changements de mouches et des dérives qui me paraissaient correctes. Dans le même temps, cela faisait deux fois que j’entendais un bruit familier dans mon dos. Je me suis alors retourné pour regarder le long de la berge derrière moi. Je ne voyais rien. Bref, je me retourne pour pêcher mon gobage de nouveau. Encore ce bruit, je me retourne vite au son…J’ai vu comme une fin de gobage. Du coup je suis resté plus longtemps ainsi et finalement j’ai bien vu ce gobage qui s’est répété une fois de plus devant moi. Je ne voyais pas le poisson malgré la faible hauteur d’eau. Normal puisque souvent j’enlève mes polarisantes quand je pêche en sèche. Je les ai remis et là les zébrures me sont apparues ! Un truc incroyable. Dans mon dos, cette belle truite gobait elle très régulièrement. J’avais ma référence SL-mai au bout de ma pointe en 15°. Premier passage bien dans l’axe facilité par le fait que je voyais ma truite et hop, la mouche engloutie. Joli combat derrière et surtout un pêcheur heureux. D’autant plus qu’après avoir remis à l’eau cette truite, j’ai enfin pu capturer celle qui gobait au milieu. Je suis rentré à la maison derrière ce joli doublé bien content.

Une histoire qui n’a rien d’extraordinaire me direz-vous. C’est un fait. Jusqu’à ce que j’échange des photos avec un jeune pêcheur de cette rivière. Il se trouve qu’il a tout de suite reconnu ma première truite car il l’a capturée deux jours avant moi ! En plus des photos qui ne laissaient aucun doute, il m’a décrit le poste où elle se tenait au centimètre près. Le plus rigolo, c’est que ce pêcheur est client chez moi et qu’il a pris cette truite avec ma référence SL-rose.

À gauche, avec la rose. À droite et 2 jours plus tard avec la mai.

Une truite pas stressée par la capture en tous les cas car elle aurait dû au moins changer de poste ou ralentir sur sa manière de se nourrir. Non, tout pareil, à deux jours près. C'est rassurant sur le fait qu'on ne les embête pas tant que ça. Quand je pense à des truites que j’ai manqué au ferrage qui faisaient un détour les jours suivants pour ne plus passer où cela s’était produit…Ou qui changeaient carrément de circuit. Là, rien. Comme si de rien n’était !

Même 35 ans après qu'André Terrier ait eu l'idée de faire une mouche avec un corps (et exuvie) 100% en laine, son modèle fonctionne toujours autant ! Ces laineuses sont aussi efficaces qu'elles ne ressemblent à pas grand chose, c'est dire !

jeudi 9 février 2023

Éric de l'Ephémère de Bourgogne.

Voilà un homme qui mérite d'être mis en lumière de par sa personnalité et son dévouement dans le domaine de la pêche à la mouche. Il se démène comme un fou pour faire vivre ses plans d'eau à travers notre passion commune. Bonne lecture.

Nicolas : Salut Éric, très heureux de te recevoir sur mon Blog. Peux-tu nous faire une petite présentation s’il te plait pour commencer cette interview.

Éric : Je suis gérant de L’Ephémère de Bourgogne depuis 2014, passionné de pêche depuis mon plus jeune âge et pêcheur à la mouche depuis 1990. J’ai 56 ans, marié et j’ai deux enfants. De formation bâtiment, j’ai ensuite réalisé l’ensemble de ma carrière professionnelle dans le monde de la protection incendie. A la tête d’une société dans ce domaine depuis 2001, j’ai décidé en octobre 2022 de céder cette activité afin de me consacrer uniquement à ma passion, la pêche à la mouche en particulier et l’amour de la nature en général.

Mon invité !

Nicolas : Tu es propriétaire d’un domaine de pêche en eaux closes type réservoir. Où est situé ce domaine ?

Éric : Les réservoirs sont situés près de Saulieu, au cœur du parc régional du Morvan en Côte d’Or sur la commune de Champeau en Morvan

Nicolas : Il y a plusieurs plans d’eau. Peux-tu nous parler de ce que tu proposes aux pêcheurs ?

Éric : Au total nous avons 4 plans d’eau sur un peu plus de 5 hectares. Tous ces plans d’eau sont peuplés de truites fario, arc en ciel, gold, tigre ainsi que des saumons de fontaine. Deux des plans d’eau accueillent une bonne population de black bass et un des étangs est spécifique à la pêche du brochet à la mouche. La pratique du No Kill intégral est une véritable institution à l'Ephémère de Bourgogne. L'accent est mis sur la qualité de l'accueil, de la convivialité du site et de la gastronomie et non sur le prélèvement.

Nicolas : Je crois savoir que tu proposes toutes sortes d’autres services en particulier côté logement. Peux-tu nous détailler tout ça, merci.

Éric : Deux gîtes au bord des plans d’eau permettent d’accueillir les pêcheurs de façon optimum tout en préservant l’aspect sauvage du site. Le chalet de 5 couchages qui est idéal pour un petit groupe ou un couple de pêcheurs qui souhaitent une immersion totale en pleine nature. Puis le cottage avec ses 250m2 et ses 13 couchages qui fait le bonheur des clubs de pêche.

Nous proposons également aux clients qui le souhaitent de les emmener découvrir les rivières du Morvan, dans ce cas nous les véhiculons et les emmenons directement sur les meilleurs postes. Ile est également possible d’aller traquer le carnassier en float tube sur les lacs du Morvan, nous prêtons alors tout le matériel nécessaire, jusqu’au Float tube.

Une nouveauté pour 2023 avec la possibilité d’aller pêcher L’Ombre sur la Haute Seine avec un guide local.

Nous avons également en Fly-shop DEVAUX sur place

Nous proposons aussi des activités annexes pour les épouses qui souhaiteraient accompagner leur mari et découvrir les richesses du Morvan.

Nicolas : Je suppose qu’il faut être avant tout passionné pour se lancer dans ce genre d’aventure. Comment es-tu arrivé à gérer un tel domaine ?

Éric : Enfant, mes parents tenaient un commerce le long du canal du centre, donc, depuis tout petit ma vie a été rythmée par la pêche et les vieilles mains locales m’ont transmises leurs passions. J’avais donc un rêve, celui d’avoir un jour un plan d’eau. Puis la passion de la pêche à la mouche m’a attrapé vers les 20 ans et ne m’a jamais quittée. Ayant beaucoup voyagé pour assouvir ma passion, l’idée d’avoir un parcours privé de pêche à la mouche a fait son chemin en moi.

Comme souvent, c’est accident de la vie qui m’a fait réfléchir au sens de ma vie. Devais-je continuer à m’user la santé au travail, à courir après ce que je n’avais pas besoin, ou allais-je vivre ma vie comme je l’entendais. J’ai donc pris la décision d’ouvrir un réservoir de pêche à la mouche pour proposer aux clients ce que j’allais chercher si loin de nos frontières. Tout ne fut pas facile et il m’aura fallu 8 ans de doubles activités pour enfin pouvoir me consacrer uniquement à ma passion.

Nicolas : Tu te démènes également pour avoir un maximum d’animations sur tes plans d’eau. C’est quelque chose qui te tient à cœur ?

Éric : Oui en tant que chef d’entreprise j’ai toujours été conscient du rôle sociétal que j’avais à jouer. En tant que propriétaire d’un réservoir de pêche à la mouche, je me dois de faire vivre ma passion, d’attirer de nouveaux pratiquants, d’éveiller de nouvelles vocations, de sensibiliser à la protection de notre environnement.  Je ne me considère pas comme un commerçant de la pêche, mais comme un passionné qui essaye de proposer des moyens pour que vive notre passion et qu’elle se développe. Comme toi, j’ai constaté la raréfaction des pêcheurs à la mouche, la détérioration de notre terrain de jeu, je ne veux pas être un observateur mais un acteur, alors je fais tout mon possible.

Nicolas : Donne-nous des exemples d’animations que tu organises à l’éphémère ?

Éric : J’organise des journées découvertes, des journées spéciales jeunes, des week-ends dédiés aux féminines, j’organise le RISE, festival international de film sur la pêche à la mouche à Chalon et Saulieu, je mets en place des journées de perfectionnement avec la présence de champions, des journées à thèmes avec des écrivains halieutiques, des artistes, des fabricants de matériel.

Afin de permettre à mes clients de voyager, j’organise chaque année des concours et challenges ou des voyages à l’étranger et des séjours en France sont à gagner, en 2023, 8 voyages à l’étranger et 4 séjours en France sont à gagner

Il ne faut pas rester inactif pour se faire connaître et fidéliser les pêcheurs.

Nicolas : Et toi Éric, as-tu encore le temps de pêcher ?

Éric : Mon premier voyage à l’étranger a été en Irlande et le guide Français chez qui je suis allé m’avait dit, si tu veux vivre de ta passion, tu n’auras plus le temps de la pratiquer. C’est en partie vrai, mais on dispose du temps que l’on se donne, c’est pourquoi j’ai décidé de céder ma deuxième activité afin de reprendre la pêche comme je l’entends. Il me reste une vingtaine de bonnes années de pêche, je vais en profiter.

Nicolas : Profites du passage sur ce blog pour donner les renseignements utiles dont on n’aurait pas encore parlé pour mieux connaitre ton réservoir.

Éric : Je pense que nous avons fait le tour de la question, par ces quelques lignes j’espère avoir expliqué mes motivations et inciter d’autres acteurs de la pêche à mettre en place des actions permettant de promouvoir notre si beau loisir. Il faut savoir donner pour recevoir.

Nicolas : Merci d’avoir accepté mon invitation et je te dis à très bientôt chez toi ou ailleurs.

Éric : Merci à toi et bravo pour tout ce que tu fais également pour la pêche à la mouche.

mercredi 12 octobre 2022

Une bien trop courte saison 2022.

La fermeture de la pêche de la truite est loin derrière nous dans le Jura. Très loin même car elle a été actée le 9 août à la suite d’un arrêté préfectoral temporaire de fermeture de la pêche. Je ne sais pas ce qu’est venu faire le mot temporaire dans la désignation de cet arrêté car il a été en fait définitif.

Sur mes parcours préférentiels, j’ai stoppé la pêche autour du 20 juin pour cause d’une eau bien trop chaude. Je me suis reporté le temps de 4 ou 5 sorties sur des têtes de bassin puis l’étiage vraiment trop sévère m’a dicté que la meilleure chose à faire était de ranger les cannes au placard.

En résumé, un peu de pêche au printemps et peu ou pas du tout en été. Une saison finalement très courte.

La saison de pêche à la truite 2022 a débuté comme souvent ces dernières années avec de la pêche à vue dés les premiers jours. Mars ayant été très pauvre en intempérie, la rivière fut basse tout le mois. De plus, et c’est flagrant quand je le compare à me souvenirs passés, l’activité des truites était déjà importante.

Avril a vu un peu plus d’eau de pluie mais sans que la rivière devienne impraticable à la mouche. De mémoire des coups d’eau pas assez forts et durables pour avoir de belles éclosions en journée. Très peu de pêche en sèche sur mes parcours habituels. De la nymphe à vue toujours mais avec des conditions plus complexes.

En mai de nouveau une pénurie de flotte. Quasiment aucune pluie et une rivière au plus bas. La bonne nouvelle de cette période fut l’observation des centaines pour ne pas dire plus de juvéniles de l’année que cela soit en truites ou en ombres. Rarement vu cela. Il va sans dire que les conditions pour les observer étaient tops mais sincèrement, le taux de réussite de ces naissances était exceptionnel. La population d’ombres adultes sur notre parcours est négligeable. Quelques individus isolés ici ou là. Pourtant, malgré cette faible densité de reproducteurs, il fallait voir la progéniture 2022, incroyable.  Côté pêche, les plus belles sessions nymphe à vue de la saison, mais comme tous les ans finalement. Et quand je dis belles sessions, c'est des sorties à deux poissons au lieu de un ou zéro. Faudrait pas s'emballer non plus.

En juin, de nouveau de la pluie. Plus que la normale sans que la rivière ne bouge ou presque. C’est dire si le déficit cumulé de mars et mai était important. Malgré pas mal de pluie en début de mois, la rivière n’a fait que baisser ensuite. Jusqu’à devenir trop basse et surtout trop chaude autour du 20 juin. Date à laquelle j’ai stoppé mes farces. Il fallait profiter des trop rares possibilités. Plus les années passent, plus les heures de pêche pour avoir le privilège de capturer un seul poisson sont nombreuses.

Ensuite, je n’ai pas cessé pour autant de me rendre à la rivière en tant qu’observateur attentif de la situation et ce jusqu’à aujourd’hui. Ce qui est flagrant, après cet été chaud et sec, c’est la disparition de ces juvéniles vus au printemps. Force est de constater qu’ils ont été les premiers impactés. Chez les adultes, j’en ai vu beaucoup moins qu’au printemps même en septembre. Mais pour eux, bien que je sois assez pessimiste, j’attends de voir les frais. Cela sera plus parlant et plus fiable. 

La densité qui n’était déjà pas très forte va obligatoirement baisser de nouveau. Sur certains linéaires de façon très visible. C’est sûr. D’autant plus que les oiseaux piscivores sont là depuis de nombreuses semaines pour finir le boulot. Mais ils ne sont pas fous, on les voit de plus en plus en amont sur la rivière, c’est-à-dire dire sur Champagnole et Sirod. Là où finalement il reste quelques poissons. Sur l’aval, ils ne font que passer. Ils seront d’autant plus tranquilles pour manger les dernières truites que le tir des cormorans sur les eaux libres a été suspendu. Bref, tout va pour le mieux. Enfin, pas pour les truites bien évidemment. 

J’ai également fait mon premier voyage de pêche à l’étranger cet été comme vous avez pu le voir sur ce blog. J’ai eu le nez fin. Cela m’a permis de pêcher une semaine durant ces longs mois sans pêche. J'aurais pu aller sur la Franco ou le 01 en septembre puisque malgré des conditions météo similaires la pêche n'était pas fermée par arrêté là-bas mais je n'ai pas souhaité le faire.

Tout n’est pas a jeté pour 2022 (je pense à ce taux de réussite des naissances) mais après 3 années tronquées (2 pour covid et 1 pour fermeture anticipée) je rêve de connaitre de nouveau une saison pleine. Simplement ça. À suivre…

Le plus beau souvenir de cette saison pour mon fils. Truite de plus de 70cm capturée au gammare JFD.

dimanche 18 septembre 2022

Une fermeture de souvenirs.

La pêche étant fermée par arrêté préfectoral depuis le 9 août, il n'y aura pas de fermeture cette année pour Thibaut, nos amis et moi-même. Enfin, sauf ceux qui vont pêcher dans les départements voisins qui n'ont pas mis en place cet arrêté...Et finalement ils ont bien raison puisque la pêche est tout à fait praticable là-bas comme chez nous.

Nous, c'est en regardant les photos que la fermeture se fera. Les derniers jours d'une saison sont toujours remplis de surprises et d'émotions. C'est une période que j'affectionne particulièrement. 

Pour celles et ceux qui auront la chance de faire dériver leurs mouches aujourd'hui, je vous souhaite une magnifique journée en famille, avec vos amis ou même seul. Profitez un maximum pour vous et un peu pour nous !

Quelques souvenirs passés...

2010, fermeture sur la Bienne avec Victor et Thibaut sans oublier Fred et les copains.

2011, mes deux grands m'accompagnaient...

2012, fermeture en compagnie de mon fils.

2013, fermeture avec Thibaut et Denis, son parrain.

2014, toujours avec Thibaut et Denis pour profiter des zébrées et des premières couleurs ornagées.

Elle s'est faite le WE précédent cette année 2015 pour cause de crue pour le dernier.

2016, pêche fermée par arrêté préfectoral au 9 septembre, donc pas de fermeture. Cette année là, l'interdiction se justifiait de mon point de vue puisqu'il y a eu de grosses mortalités. Des cadavres de truites étaient retrouvés chaque jour depuis la mi-août. J'ai le souvenir d'un cimetière à ciel ouvert. Horrible.

2017, avec mon fils et son parrain.

2018, avec mon fils !

2019, toujours avec mon fils.

2020, en solo le samedi pour un poisson de fou et avec Dylan pour clore les débats.

2021, en compagnie de mon fils !

2022...À la maison.

 

samedi 3 septembre 2022

Séjour Pêche en Bosnie sur la Ribnik et la Pliva.

Pour quelqu’un qui se défini comme un autochtone sédentaire, la simple éventualité d’un voyage à l’étranger peut rendre fébrile. C’est mon cas ! Je me suis toujours bien senti chez moi qui plus est pour pêcher. Avant ce voyage en Bosnie, j’avais à mon actif une seule et unique partie de pêche hors de nos frontières chez nos voisins suisses. J’ai toujours eu ce sentiment indescriptible d’avoir la plus belle rivière du monde en bas de la maison. Je sais très bien que dans la vraie vie c’est totalement faux, mais tant pis, laissez-moi le croire quand même.

Ce voyage en Bosnie a débuté à travers des discussions avec Sylvère dès le printemps. Il est habitué des parcours pour y aller plusieurs fois par an depuis quelques années. Il s’avère qu’il avait déjà posé une réservation pour le mois d’août et que j’avais sur ces dates mes congés annuels. Si j’ai quand même hésité au départ, il n’a pas fallu bien longtemps pour me convaincre. De plus, Thibaut pouvait se libérer afin d'être de la partie. La cerise sur le gâteau !

Le mois d’Août est pour moi la période idéale pour un voyage de pêche. Celle où la pêche n’est plus très intéressante chez nous (fermée cette année même, mais ça je ne le savais pas au printemps) et dans mon esprit, celle où les pêcheurs pouvaient être les moins nombreux sur les parcours ultra prisés de la Ribnik. Les cases étaient donc cochées. Il suffisait de patienter.

Jusqu’à fin Juin cela fut facile puisque je pêchais et profitais pleinement chez moi. En juillet, ce fût beaucoup plus long. Je voyais ce séjour comme le sauveur de ma fin de saison tant ma canne à mouche restait inactive ici.

J’ai donc profité de ce mois de juillet pour fabriquer les bestioles spécifiques en vue de ce séjour. Dans mon esprit, j’étais persuadé que mes modèles habituels allaient fonctionner, mais il vaut mieux prévoir un peu de diversité quand même surtout pour une pêche de l’ombre en pleine période d’étiage. J’ai donc suivi les indications de Sylvère pour mes montages mais aussi celles de Nikola que j’ai rencontré quelques jours avant de partir. Je n’oublie pas non plus les précieux conseils prodigués par Pascal Cognard et Saïd Yahiaoui lors d’un repas sur les bords de l’Ain fort agréable !

Quelques nouvelles bestioles fabriquées et de vieilles retrouvées !

Tout était réuni pour une belle semaine. Le départ depuis le domicile de Sylvère dans le 74 eu lieu le vendredi 5 Août en début d’après-midi. Après avoir traversés l’Italie et fait quelques kilomètres en Slovénie, nous sommes arrivés en Croatie pour y passer la nuit.  

Samedi 6 Août - Nous sommes repartis après un petit déjeuner avec l’objectif d’arriver sur les berges de la Ribnik en milieu d’après-midi. À l’instar de Thibaut qui s’est assoupi régulièrement dans la voiture lors du trajet, j’ai voulu en profiter pleinement en observant ces paysages que je voyais pour la première fois. La Croatie, de ce que j’en ai vu depuis le véhicule, est un pays magnifique avec un fort attachement patriotique au vu du nombre de drapeaux croates qui décoraient les habitations. Une fois la frontière passée, on voit de suite la différence. Nous ne sommes plus dans l’union européenne. De la même façon, j’ai scruté les paysages et je m’excuse d’ailleurs auprès de Sylvère car je ne devais pas être très bavard. J’ai été très surpris de ne pas voir d’animaux d’élevage. Aucun barbelé ne venait découper les plaines. Un paysage non modelé avec une immense impression de liberté. Malgré ça, nous avons longé une plaine où les stigmates de la guerre récente étaient encore bien présents. Il était facile de deviner les innombrables impacts d’obus un peu partout. Difficile d’avoir des mots face à ce que j’avais devant les yeux. J’étais très ému.

Nous sommes arrivés aux lodges de LTG sur les berges de la Ribnik vers 15 heures. Ma première surprise visuelle ne fut pas le niveau très bas de la rivière car nous le savions, mais sa largeur. C’est en fait un tout petit format. Je ne la voyais pas très large sur les différentes photos et vidéos que j’avais pu visionner mais pas à ce point. Pour le reste, il a suffi de jeter un œil à travers le pont qui nous séparait de notre chalet pour comprendre que les poissons étaient trèèèès nombreux ! Nous nous sommes donc installés dans le chalet numéro 2. Nous étions trois dans un confort total puisque ces chalets sont prévus pour 6. La petite terrasse qui surplombe la rivière, c’est quand même la classe.

Après notre installation, nous nous sommes rendus à l’Aqua. C’est un restaurant bien connu des habitués qui se situe au ras de la rivière. La fatigue se faisait sentir mais on voulait malgré tout tenter notre chance quelques heures. Après être allé me familiariser avec l’eau de la rivière en trempant longuement ma main, j’ai pris la décision de pêcher sans waders. J’avoue avoir hésité ! Thibaut qui n’est pourtant pas du genre frileux à lui préféré le mettre. En tous les cas, c’est lui qui a ouvert le bal avec la première truite du séjour juste en amont du pont de l’Aqua. Une belle truite capturée avec une cuivre comme à la maison.

Ma première truite de la Ribnik devant l'Aqua.

De mon côté, j’avoue avoir été désabusé d’entrée. J’avais des dizaines de poissons devant moi et je ne comprenais pas comment les prendre. Bon, on venait d’arriver, mais c’était mon sentiment premier. J’ai donc laissé tomber les ombres, je n’avais pas la patience après deux jours de voiture de me prendre la tête avec eux. J’ai cherché et trouvé des truites dans la petite fosse juste au-dessus de l’Aqua. J’en prendrais 4 avec un gammare JFD en taille 12 ainsi qu’un ombre. Mais c’était plus du bol qu’autre chose, je n’ai pas su trouver quelque chose qui était régulier. Pour mes compères se fut compliqué également. Nous avons stoppé vers 19 heures afin de nous restaurer à l’Aqua. Filip Mirkovic, le jeune et fort sympathique manager de LTG (Fly Fishing Center qui possède les droits de pêche sur le parcours), nous a fait l’honneur de nous accompagner et même de nous inviter. Les bosniaques savent recevoir !

Les premiers pas sur la Ribnik étaient faits et il n’a pas fallu de comptine pour s’endormir le soir, croyez-moi !

Dimanche 7 Août – J’avais prévenu Sylvère que mon sommeil était plutôt court. Six heures par nuit me suffisent. Du coup, j’avais prévu de pêcher devant les chalets assez tôt en attendant que lui et Thibaut se lèvent. J’ai dû débuter vers six heures. En short dans les eaux glacées de la Ribnik au réveil, ça calme ! J’ai eu le temps de prendre une très belle truite et deux ombres avant que mes compagnons de voyage apparaissent sur la terrasse. Je reprendrais une autre truite devant eux. J’ai pris ces quatre poissons avec un JFD en 18, une cuivre en 18, et une nymphe que je fais en marabout de faisan (pour une des deux truite qui était dans dix centimètres d’eau).

Sympa quand même ces truites !

Nous sommes allés ensuite à l’Aqua comme d’ailleurs tous les matins de la semaine. Un vrai petit déjeuner nous attendait pour commencer nos journées. Nous avons fait le choix de manger comme il faut le matin afin de ne pas s’arrêter le midi. C’était nickel. Et puis une omelette accompagnée de charcuterie suivi de crêpes au chocolat, ça passe crème le matin !  Après ce p’tit déj, nous sommes allés chez Blajo, le monteur de mouches local qui est présent dans son petit atelier en bord de rivière. Sylvère avait des nymphes à récupérer. Comme tous les autres avant lui, Thibaut a goûté le produit offert par Blajo. Il l’a bien senti passé dès le matin !

Nos journées débutaient ainsi.

Nous avons pêché en début de journée au milieu du parcours. J’y ai d’ailleurs vu ma plus grosse truite du séjour. Monstrueuse la bestiole ! Je ne vais pas vous cacher qu'en début de séjour, j’ai eu beaucoup plus de mal sur les ombres que Sylvère et Thibaut. Je n’étais pas surpris pour Sylvère puisqu’il avait de nombreux séjours derrière lui en Bosnie et que c’est en plus un excellent pêcheur. Pour Thibaut, une fois de plus, il a su s’adapter plus vite que moi. Je prenais moins de poissons que lui mais j’ai eu la chance de toucher le premier vrai beau. La barre des 50 centimètres est semble-t-il parlante pour les pêcheurs d’ombres du coin. Vous savez si vous me suivez que je ne mesure pas mes poissons mais j’ai un repère épuisette pour cette fameuse taille des 50. Ce poisson était juste au-dessus. Il était surtout très beau et combattif. Il a succombé à un gammare JFD en taille 12. Sylvère m’avait soufflé, gros poisson, grosse nymphe. J’ai appliqué.  

Magnifique bestiole.

Thibaut au premier plan et Sylvère au fond.

Nous avons terminé la journée dans la fosse du Komuna. Incroyable ce restaurant en bord de rivière. Tout est fait pour les pêcheurs ici !

Cette fosse deviendra mienne pour le séjour. Je veux dire par-là que c’est à cet endroit que j’ai le mieux réussi. Thibaut va perdre un très gros poisson ce jour-là. Décroché après un long combat. Je finirais mieux la journée que je l’avais commencée avec pas mal de truites prises essentiellement avec une nymphe tête orange. Les truites m’ont sauvé la journée tandis que mes compères ont bien gazé sur les ombres.

À gauche Thibaut en mauvaise posture et à droite, une truite au dos bleu !

Lundi 8 Août – J’ai débuté de la même manière que la veille. En short dès 6 heures du matin ! J’avais repéré une truite qui gobait 5 mètres en amont du pont des lodges rive droite. Je me suis donc positionné pour l’attaquer en aval du pont.  À cette heure matinale, je ne voyais rien. Ni le poisson, ni d’éventuelles mouches qui dérivaient, ni la mienne ! J’ai noué une PP-olive en 16 en lançant dans la zone avec confiance. Je ne voyais rien, mais j’ai quand même bien vu le gobage. Une belle truite d’un bon 50 venait de m’offrir un joli départ pour cette journée. Lors de cette matinée, j'ai eu la surprise de voir un castor passer à deux mètres de moi. Quand on est pas préparé, ça peut surprendre !

Le seul poisson pris en sèche du séjour. Le seul que j'ai pêché comme ça.

La météo était différente des précédentes journées. Le plafond était bas avec un ciel gris et même une légère pluie vers 15 heures. Nous avons débuté bien en aval du Komuna. Si Thibaut a commencé avec un fort rendement sur les ombres, je me suis éclipsé assez vite en remontant la rivière. Ce que j’avais vu la veille m’avait donné envie de retourner dans cette fosse devant le restaurant Komuna. J'ai bien fait. Sans bouger, j’ai pris autour des 25 truites et 4 ou 5 ombres dont un très joli de 52 centimètres (mesuré par Sylvère). Cette fosse est incroyable. Il y a des poissons de partout. Thibaut, sur les parcours avals prendra lui aussi pas mal de poissons avec les nymphes fabriquées par Blajo à la demande de Sylvère. Des petites bestioles en faisan montées sur du 22 avec une bille chocolat en Ø1.50mm.

Magnifiques ces poissons.

De mon côté, j’ai pris quelques poissons avec une cuivre et un gammare JFD, mais j’ai surtout pris avec une tête orange avec bille Ø1.50mm. C’était très fun comme pêche car le courant était assez lent à cet endroit avec le débit que l’on avait. Je voyais mon minuscule point orange dériver. Le but était de le glisser dans la gueule des poissons sans qu’ils aient le moindre déplacement à faire. Ce n’était pas chose facile avec la profondeur de l’eau mais c’était bingo à chaque fois que je le réussissais. Une truite de près de 60 centimètres n’a pas pu y résister. Le gros ombre de 52 a été pris de la même façon. Une grosse activité en particulier durant la petite heure de pluie. Les poissons étaient bien fous sous l’eau ! Seule ombre au tableau, Thibaut a cassé sa canne ce jour-là. Une GLX 9 pieds soie de 5 en deux brins. D’ailleurs, si l’un d’entre vous possède un brin de rechange, merci de me contacter.

En plein étiage, des poissons gras comme des loukoums. Ca laisse rêveur !

À gauche, la plus grande truite du séjour pour moi, autour des 60. À droite, une autre très belle également.

Une belle de la fosse du Komuna.

C'était la journée des truites.

Thibaut n'était pas en reste...Ni le chat !

Avant de quitter cette fosse, j’ai dit à Thibaut et Sylvère : « il faut toujours se finir au sparkler avant de partir ». Une pointe en 18, un sparkler or et un lancer au ras des saules en face. Je laisse couler deux secondes, je mets une tirée dans la soie et bang, une pétée ! Une belle truite mesurée à 57 par Sylvère pour finir cette journée assez folle !  

Sacrée truite.

De retour à l’Aqua dans la soirée, nous avons mangé une raclette avec Filip (manager LTG), Tomo (le patron de l’Aqua) et Jota, le garde pêche du parcours. Merci Sylvère pour l’organisation de cette magnifique soirée !

Mardi 8 Août – Nous avions décidé ce jour-là d’aller pêcher la Pliva malgré les conseils d'amis qui nous avaient promis que cela serait beaucoup plus compliqué ! J’avais tellement entendu parler de cette rivière que le résultat de la pêche m’importait peu. Je voulais simplement la voir ! Le temps du petit déjeuner (toujours aussi fourni voir plus !), le temps du trajet, le temps de faire du tourisme sur les différents ponts, le temps de prendre les permis, nous avons attaqué la pêche juste avant midi.

La première chose que j’ai vu, ce n’est pas un ombre ou une truite, mais une vache attachée à un piquet ! Nous sommes là en plein dans l’agriculture vivrière. Une femme est venue dans la journée bouger ses 3 vaches en déplaçant les piquets. Toujours aucun barbelé. Le rêve !

Côté pêche, la densité comme on me l’avait dit est nettement plus faible. Mais par contre, pour moi, la pêche est plus intéressante. J’ai déjà retrouvé cette recherche des poissons avant de pêcher. Il faut comprendre où ils se trouvent. Ensuite, il y a la distance. La rivière possède un gros débit avec une profondeur moyenne importante. L’eau est d’une clarté que je n’avais jamais rencontrée. L’eau est encore plus froide, glacée ! Mon dernier jour de pêche sans waders. J’ai terminé le soir en traversant une dernière fois la rivière, mais c’était plus compliqué quand même.

Des ombres incroyables.

Pour la pêche proprement dite, j’ai réussi à faire quelques ombres soit depuis le bord en pêchant du coup assez loin, soit en étant dans l’eau pour un poisson. J’en ai attaqué un autre ainsi mais je n’ai pu rester assez longtemps, l’eau étant trop froide dans cette rivière ! Les ombres de la Pliva sont bien différents de ceux de la Ribnik. Ils ont cette couleur or incroyable qui les rend absolument magnifiques. J’ai été scotché par la beauté de cette rivière. Encore plus une fois que Sylvère nous a présenté Borislav Smanja dit « Boro ». J’ai toujours aimé rencontrer les hommes qui étaient le reflet de leur rivière. Boro et la Pliva sont inséparables. J’ai adoré échanger avec cet homme. Côté pêche, il a sa technique bien à lui qui est d’une efficacité redoutable puisqu’après avoir bu un coup sur son terrain en bord de rivière, il n’a pas mis longtemps pour nous faire une démonstration.

Boro au 1er plan, moi au fond. Merci Sylvère pour la photo.

En bonne compagnie.

Tout le monde a fait du poisson au final. Seul regret, Thibaut sera en échec sur les ombres et ça l’a bien gonflé !

Pour résumer, j’ai dû faire 5 ombres et une belle truite qui m’a fait un combat assez incroyable pour sa taille. Tous ces poissons avec un gammare JFD en taille 12. J’ai pris un pied terrible à chercher et parfois trouver la bonne dérive en lançant cette bestiole entre 10 et 15 mètres depuis le bord. Il fallait trouver la bonne micro-veine qui allait amener le gammare comme il faut au poison. Sincèrement le pied. Si j’avas été seul, je ne pense pas que je serais revenu pêcher la Ribnik. Car cerise sur le gâteau, il n’y avait que nous. Pas un seul autre pêcheur. Le rêve en plus des vaches attachées !

Cette truite m'a fait un combat de fou.

Nous avons terminé la soirée à Sipovo où Boro nous a fait découvrir une sorte de Kebab local. Une folie ce truc. Bien gras le machin, bref, un délice !

Heureux les types !

Si jamais tu me lis Boro, encore merci pour ta gentillesse. J’ai passé un très bon moment en ta compagnie. Heureux également de te voir pêcher avec les bas ligne que je fabrique, merci pour tes compliments.

Photos by Sylvère avec son drône. Juste waouh !

Ha les noeuds !

Un autre doré !

Mercredi 9 Août – La journée la plus compliquée pour moi en tous les cas jusqu’à 16 heures. Il en fallait bien une dans la semaine ! Sylvère a très bien gazé de son côté et Thibaut, lui, a survolé les débats. Il a tout compris des ombres en pratiquant avec la petite bille chocolat en 22. Il a fait plus de 40 poissons sur cette journée, largement. Dans cette ribambelle de poissons, il a pris deux ombres et une truite de 50. Il a vraiment bien pêché. Sylvère aussi. Moi non. Je me suis énervé tout seul devant ma capacité à faire si mal. J’ai eu un sursaut en fin de journée sur un virage un peu plus profond. J’ai repris quelques poissons mais j’étais loin de mes deux compagnons.

Nous avons terminé avec Thibaut en pêchant l’un à côté de l’autre. C’était vraiment un bon moment.

La journée s’est quand même bien terminée car nous avons mangé avec deux autres français dont je ne me souviens plus des prénoms. Je me souviens juste que l’un des deux était retraité de la SNCF. Il nous a bien fait marrer ! Un très bon souvenir, merci pour cette soirée messieurs !

Heureusement que Thibaut était là pour les photos ce jour-là !

En plein combat !

Jeudi 10 Août – Nous avons débuté cette journée au rejet de la pisciculture tout en amont. Nous prendrons quelques poissons mais sans plus. Nous nous sommes séparés assez vite au final. Thibaut, un peu las de trouver trop de pêcheurs est même redescendu en aval de l’Aqua à pied pour trouver un linéaire tranquille ! Soit à l'autre extrémité du parours. Autant dire que je ne l’ai pas revu de la journée. De mon côté, j’ai principalement pêché la bordure en aval du Komuna. La journée du mercredi où j’ai été en échec sur les ombres par rapport à Thibaut m’a malgré tout fait avancer. J’ai principalement pris mes ombres avec des nymphes en 22, soit bille chocolat ou bille cuivre en Ø1.50mm. Depuis le début du séjour, c’était la première journée où j’ai totalement maitrisé ce que je faisais sur les ombres avec un grand nombre de poissons capturés. Mes dernières saisons à ne plus trop bouger de chez moi en évitant les parcours trop pêchés se sont faites sentir. J’étais bien plus réactif lorsque je pêchais régulièrement des parcours où les poissons étaient éduqués en utilisant des pêches plus fines. Là, je dois bien l’avouer, il m’a fallu quelques jours pour retrouver mes sensations. Mais pour le coup, j’ai bien enchaîné.

Le rejet de la pisciculture.

J'ai pris quelques poissons ici.

J’ai aussi eu la chance de refaire un ombre de 50. Mais pour lui, j’ai changé de bestiole. Il a craqué pour un JFD en 12 une fois de plus. J’en aurais pris quelques-uns comme ça dans la semaine. Lorsqu’ils ne voulaient des p’tiotes nymphes en dérive, je leur passais un gros gammare entre eux et le fond. Si j’étais bien l’axe, ils venaient l’aspirer en piochant dans la direction du fond. Une grosse bouchée ne leur fait pas du tout peur !

Un tout beau !

Truites, ombres, il y en a partout !

En fin de journée, Filip, le manager de LTG, est venu nous rejoindre canne en main. J’ai ainsi pu voir que comme Boro, il pêchait avec des bas de ligne jurassien. Ils ont du goût ces bosniaques.

Les poissons de Thibaut avec certainement la plus belle en esthétique du séjour. Quelle truite !

Filip a insisté pour que j’écrive dans mon compte-rendu qu’il a pris un poisson de plus que Sylvère durant notre petite partie de pêche à trois. Je crois que ça lui tenait à cœur. Il m’a aussi dit de ne pas écrire ce que j’avais pris dans le même temps. Donc motus !

J’ai fini la journée avec un poisson que j’avais manqué trois jours auparavant. Dans le bras qui longe la barrière du Komuna, il y a une arrivée d’eau. Une truite était là, postée, mais visible que partiellement. Je l’avais manquée le lundi je crois. Elle était de nouveau là. Ce fut la bonne sur cette tentative.

Une très belle journée où je me suis réconcilié avec la pêche de l’ombre en nymphe à vue. J’en ai pris tous les jours, mais, hormis sur la Pliva où la pêche est très différente, sans maitriser totalement mon affaire. Là, ce fut une journée pleine avec de nombreux poissons.

Nous avons passé cette dernière soirée à l’Aqua autour d’un très bon repas en compagnie de Filip. Une très belle soirée une fois de plus qui s’est terminée dans le chalet de trois autres pêcheurs français qui souhaitaient acheter des gammares JFD. Même en vacances, il faut prévoir un peu de stock pour satisfaire à la demande.

Vendredi 11 août – Dernière journée sur l’eau ! Et oui, nous devions prendre la route en milieu-fin d’après-midi. Tout a une fin. Sylvère nous a laissé profiter avec Thibaut en duo père/fils. Nous avons pêché l’aval des lodges. Un linéaire vraiment très joli et surtout, sans pêcheur ! On a mis un peu plus de temps à localiser des poissons. J’ai fini par trouver une cuvette avec pas mal d’ombres et de truites. Les nymphes de la veille ne me donnaient plus satisfaction. J’ai donc essayé dans le spécifique que j’avais fabriqué pour ce voyage. J’ai noué au bout de ma pointe une petite nymphe en plomb peint orange pâle avec tête noire. Je faisais ces bestioles à l’époque où j’allais pêcher les ombres chez Sanso. Alors pourquoi je l’ai essayée que le dernier jour, je n’en sais fichtrement rien mais ce que je sais, c’est qu’elle m’a aidé à capturer 12 ombres et 8 truites en un peu plus de 2 heures dans cette cuvette ! Un vrai festival. C’était peut-être la nymphe d’un jour. Je ne le saurais jamais. Alors pas de très gros poissons, mais une belle pêche de dérive avec des poissons bien joueurs. Une vraie régalade.

Les derniers ombres...

La petite qui va bien !

Thibaut était en aval de moi. Il a cruellement manqué de réussite sur cette dernière journée puisqu’il a perdu 3 très belles truites. Il a aussi tenté un huchon dans la grande fosse du bas durant une bonne heure. Celui-ci est venu jusqu’à « sentir » son streamer sans le prendre. Le gosse était fou !

Il a fini par me laisser sa place. Sincèrement, je ne voyais rien dans le fond de cette immense fosse. J’ai mis une pointe en 18 pour y nouer au bout un streamer que j’avais fait pour une occasion comme celle-ci. Une sorte de bestiole avec deux billes tungstène orange fluo et une bande en lapin blanc de 12 centimètres ! Thibaut voyait le huchon se balader dans la fosse mais pas moi. Seulement dans une petite fenêtre devant moi où il n’y avait pas de reflet quand il y passait. Du coup, ma tactique était simple. Balancer mon stream comme je le pouvais en essayant de le crocher au fond devant moi. J’avais pour idée de le soulever au passage de la bête ! Mon plan a échoué ! J’ai suivi mon streamer jusqu’au fond de la fosse jusqu’à voir une gueule blanche « macher » ! Je ne voyais rien d’autre que ce blanc de gueule. J’ai donc ferré comme un sourd ! Ce n’était pas le huchon mais une truite d’un peu plus de 50 centimètres grasse comme un cochon prêt à être tué.  Déçu ! Le huchon est venu tourner autour de la truite qui combattait fort et cela a fini par le faire fuir. On ne l’a pas revu.

Tout en finesse !

Du coup, on est venu pêcher la dernière heure juste en amont du pont des lodges. Thibaut perd encore une très belle truite ici. D’ailleurs, il y avait un paquet de truites dans un petit radier à cet endroit. J’en referais trois de façon très classique avec une cuivre en 18 comme à la maison. La chance était avec moi car j’ai décroché les deux plus petites et filoché la plus belle qui sera le dernier poisson du séjour. Une belle truite de 54.

La truite sera perdue malheureusement...

La dernière...Magnifique.

Il était temps pour nous de charger la voiture pour le long voyage de retour. Un dernier aurevoir à l’ami Filip et nous avons quitté la Ribnik.

Pour un premier voyage de pêche ce fut une belle réussite et cela grâce à Sylvère qui a tout géré. On avait juste à suivre. Une fois de plus, merci pour tout !

Je crois qu’il est compliqué de trouver une rivière avec une densité plus forte que celle-ci. Il me semble que c’est encore supérieur à ce que j’ai connu gamin chez Sanso. La taille moyenne des ombres est impressionnante. C’est la première fois de ma vie que je prends autant d’ombres de 50 et plus sur si peu de temps. D’ailleurs, nul besoin de mesurer. Une fois ferré, le combat est bien différent d’un 45. On passe dans une autre catégorie de poisson. Ils sont tellement larges en plus d’être longs. Des poissons incroyables d’une grande beauté.

J’ai quand même une préférence pour les truites, on ne se refait pas. Même si leur robe est bien différente de nos truites jurassiennes, même si le combat l’est aussi, cela reste des poissons où l’issue est plus indécise qu’avec un ombre. Des ombres, et même les gros, on n’en a pas perdu de la semaine. Des truites oui. On est d’ailleurs loin d’avoir leurré les plus grosses de cette rivière pleine de surprises. On a vu le dimanche un veau de 4-5 kilos en amont du pont de l’Aqua. Ce machin !

Sinon, et vous l’aurez compris, un vrai coup de cœur pour la Pliva. Je n’ai pas vraiment les mots pour décrire ce que j’ai ressenti sur les berges de cette rivière. Elle est envoutante et donne envie de passer le reste de sa vie à ses côtés…C’est sincèrement mon sentiment.

Un immense regret durant ce voyage, la barrière de la langue. Si j’ai pu converser tant bien que mal avec Filip et Boro, cela était impossible avec Jota par exemple ou encore Blajo. Moi qui aime faire connaissance avec les personnages de la rivière, j’étais vraiment frustré car je pense qu’ils ont des tonnes d’histoires à raconter. C’est un vrai regret. Merci Sylvère de m’avoir présenté toutes ces personnes.

À noter également que sur la Ribnik, il faut faire avec les nombreux pêcheurs présents. Moi qui pêche seul toute l’année, j’étais un peu perturbé au départ, mais on arrive bizarrement à s’y faire…Bien qu’on m’ait dit que par rapport au printemps, il n’y avait personne !!

Je vous laisse avec le détail des mouches utilisées et plus globalement du matériel. Il faut bien noter que ces bestioles ont fonctionné durant notre semaine qui était celle qui précédait le 15 Août. La rivière était à l’étiage et le poisson déjà bien sollicité. Avant ou après cette période, cela peut être bien différent. À savoir que via l’activité de mon Fly Shop, je peux vous monter les bestioles utilisées non référencées sur demande. Merci de me contacter.

•Avec Thibaut, nous avons pêché avec des 9 pieds soie de 5. Pour les bas de ligne, nous avons opté pour ma référence BDLP-4-5. Je n’ai pas pris la grande référence (BDLG-4-5) et je pense avoir bien fait. Nous avons joué avec les longueurs de pointes. J’ai pêché l’essentiel de mon temps en 12 centièmes. J’ai mis du 10 uniquement lors des pêches spécifiques d’ombres avec hameçon de 22. Thibaut a passé tout son temps en 10 et je pense que c’est pour cela qu’il a perdu plus de truites que moi. Sur la Pliva, en 12 toute la journée. Avec un gros gammare, ça passe crème.

•Pour les mouches sèches, ça va être rapide, j'ai pris une truite avec une olive. Seule fois où j'ai noué une sèche de la semaine ! Sylvère et Thibaut un peu plus que moi. Je crois qu’ils ont pris des ombres avec des petit CDC en 22.

•Pour les nymphes, Thibaut et moi avons pris tous nos poissons sur la Pliva uniquement avec un gammare JFD en taille 12. Truites et ombres.

•Pour les ombres de la Ribnik, nous avons eu trois nymphes au-dessus des autres. Bille chocolat et bille cuivre en Ø1.50mm sur hameçon de 22 + la petite orange pâle du dernier jour en plomb peint. Mais nous avons pris des ombres aussi avec les gammares JFD de la taille 12 à 18 selon les coups pêchés. J’en ai pris aussi avec des têtes orange.

•Pour les truites de la Ribnik. Beaucoup avec des têtes orange et même des très belles. Pas mal avec des cuivres en 16 mais plutôt en 18 avec 5 ou 12 tours de plomb. Quelques-unes aussi avec les billes chocolat et des gammares JFD…Et deux ou trois avec le sparkler !  

Voilà, vous savez tout. Merci de m’avoir lu et n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir.

- page 1 de 22