Je vais revenir aujourd'hui sur ce qui fut la seule et unique partie de pêche commune avec mon fils cette année. Une saison vraiment pas comme les autres. Thibaut a pas mal pêché à la sortie du confinement pour assez vite laisser tomber la rivière au profit d'autres espaces aquatiques.

Par le fait, nos chances de pêcher ensemble étaient très réduites. Nous l'avons fait ce jour-là. J'ai pu ainsi me rendre compte que Thibaut, malgré un temps de pêche très faible, savait toujours capturer les belles zébrées de la rivière d'Ain.

Le temps de pêche, voilà un élément important. Quoi de plus "facile" que de capturer truites sur truites lorsque l'on pêche 40 heures par semaines. Lorsque l'on passe la majorité de son temps libre sur les berges, on possède là toutes les chances de tomber dans les bonnes fenêtres d'activités. Je suis bien placé pour en parler. Plus jeune, je pêchais même certainement plus de 40 heures par semaine. En toute logique, la technique s'affine à vitesse grand V et le pourcentage de tomber dans les meilleurs moments d'activité est énorme. C'est bien différent lorsque l'on pêche 40 heures par saison. Les réflexes, la techniques, les sensations sont bien différentes. De plus, tomber en face oblige d'avoir une grande part de chance.

C'est pour toutes ces raisons que je suis bien plus admiratif d'un pêcheur passant peu temps au bord de l'eau tout en ayant des résultats que de celui qui y passe sa vie. Dans ce cas-là prendre des truites en nombre relève de la normalité, dans le cas contraire, il faut changer de loisir ;-)

Quand on pêche peu, une belle truite donne encore plus plaisir, qui plus est sur un parcours réputé très difficile. Cela faisait plusieurs heures que nous trainions nos guêtres avec mon fils le long des berges de la rivière. Il y avait une bonne activité et nous avions tous les deux pris du poissons. La journée était déjà remplie de jolis souvenirs partagés, de joie et de belles émotions. Sans le savoir, la cerise sur le gâteau attendait patiemment de se faire croquer.

Alors que j'étais mis en échec sur une truite d'environ 40 centimètres depuis plusieurs minutes, j'ai proposé à mon fils qui était à mes côtés de tenter sa chance. Ce poisson était situé à environ une douzaine de mètres de la berge. Une fois en place, Thibaut commença à sortir de la soie mais se ravisa de suite. 

-Papa, tu n'as pas vu la truite dans le profond sur ta gauche ?

Je vous avoue que non. Je n'avais pas vu cette truite immobile au fond de cette petite fosse. J'étais concentré sur le poisson de 40 bien plus visible. Thibaut lui n'a pas hésité une seule seconde. Il a changé d'objectif dans la foulée. Après un posé légèrement en paquet et une légère animation, il a ferré cette truite de façon autoritaire ! Je vous fait profiter de la suite en vidéo. J'ai commencé à filmer 5 à 6 secondes après le ferrage.

Merci mon fils pour ce joli souvenir partagé ensemble.