Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - Haute rivière d Ain

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mardi 12 mars 2024

OuvertureS à Goumois et chez moi !

Ce billet pour vous raconter nos deux ouvertures de la pêche. La première, nous l'avons faite à Goumois vendredi dernier. Malgré des retours plutôt négatifs sur la situation, nous n'avons pu nous résoudre à ne pas faire cette sortie annuelle qui nous est chère. C'est donc en compagnie de Thibaut que nous sommes rendu à Goumois. Arrivés en début de matinée, nous avons fait un stop pour voir ce qu'il y avait sous le pont. Une truite. Une belle mais une seule.

Nous avons attaqué au pré Bourassin sans succès. Assez vite, nous avons cherché le soleil car à l'ombre, il ne faisait pas très chaud. On a fait le bois de la Verrerie pour ensuite faire les alentours et enfin revenir au Bourassin quand celui-ci était au soleil. Nous avons terminé en aval de la Verrerie par la suite. Environ 4 heures de pêche. Pour ma part, j'ai vu une vingtaine de truites différentes en tout. Des poissons allant de 20 à 45 centimètres. Des ombres en bordure de belles grattées également. Pas mal de Chevesnes. Pas la folie mais bon, il reste de la vie, donc de l'espoir.

Mon fils tentant une truite de Goumois.

Poisson en forme.

Belle frayère d'ombres.

Thibaut à la Verrerie.

Toujours aussi belle. La première de la saison à vue au Bourassin.

On aura laissé un pneu dans l'aventure !

Le lendemain, samedi dernier donc, nous avons ouvert chez nous. Bien entendu la priorité est avant toutes choses les copains et la convivialité. La cuvée 2024 fut vraiment excellente ! Je ne me lasse pas de ces moments-là. Quel plaisir. Côté pêche, rien à signaler. J'ai vu 2 poissons avant d'aller au feu et 2 poissons après. Si je regarde les chiffres, j'ai finalement vu 5 fois plus de poissons à Goumois qu'ici sur le même temps de pêche avec les mêmes conditions. C'est d'autant plus triste que malgré le chiffre de 70% de perte sur la Franco, nous avons ici une densité encore plus faible...

Merci les copains !

mercredi 17 janvier 2024

Une journée à la rivière.

Il faut être présent alors que la pénombre domine. J’apprécie grandement ce moment où je me déplace sur les berges de ma rivière avant même que les premières lueurs du jour ne soient visibles. Ces quelques minutes entre chiens et loups où tout un monde s’éveille. Même si ma vue s'habitue au sombre assez vite, les sons n’en sont que plus importants pour localiser avec précision la vie. C’est l’heure où les canards sauvages volent d’une rangée de saules à une autre. C’est aussi l’occasion d’apercevoir une bécasse ou parfois encore une bécassine.

Si le ciel est clair, le spectacle est souvent somptueux. Le jour se lève. Le plus beau moment de la journée et de loin. C'est un privilège renouvelé que de pouvoir assister à tel spectacle. La lumière change chaque seconde au fur et à mesure que le soleil perce l’horizon. Ses rayons viennent éclairer la surface de l’eau et réchauffer mes joues par la même occasion. Déjà, et ce même par des matinées glaciales, les truites se mettent en activité. J’ai vu plusieurs fois une truite gober devant moi au lever du jour et ce même lors des matins de janvier par plus de -10 degrés.

Matinée de janvier sur la rivière d'Ain par -11°C

Les premières minutes de la journée sont la plupart du temps un émerveillement. Hérons cendrés et grandes aigrettes ne cessent d’aller et venir en prenant le soin de bien choisir leur gravière en vue de la pêche matinale. Leur vol planant qui transperce la brume est un régal pour les yeux. Le martin-pêcheur lui va et vient entre son nid et son poste de pêche. Il débute sa journée très tôt comme tout le monde ici. Pas de grasse matinée !  

Les minutes passent, c’est le moment où les oiseaux piscivores arrivent sur la rivière. Ils viennent tout droit des dortoirs. Généralement les harles bièvres un peu avant les grands cormorans. Les quelques poissons qui nagent encore dans la rivière ont fort à faire. Il y a des matins où l’on trouve des dizaines de pêcheurs différents…alors que la pêche est fermée.

Le soleil monte pour réchauffer le monde rivière.

Une fois la première heure du jour passée, le calme revient. Tout le monde est à sa place et surtout bien occupé. Les déplacements se font plus rares sauf dérangement. Le soleil monte pour mieux illuminer la surface de l’eau mais finalement il n’ira pas très haut. Durant ces mois d’hiver, il est plutôt furtif. Si les oiseaux se font plus discrets, on peut observer si on cherche là où il le faut quelques truites sauvages. Durant le frai, ou bien en train de se nourrir. Les températures de l’eau ne sont plus ce qu’elles étaient en hiver. En conséquence, les truites mangent plus régulièrement. Il y a des insectes tout le temps. Les truites sont actives quasiment tout l’hiver.

En milieu de matinée, les piscivores ont terminé leur première razzia. Les harles prennent soin de leur plumage tandis que les cormorans toutes ailes écartées tentent de sécher. Ce manège entre pêche et bain de soleil va bercer leur journée jusqu’au retour vers le dortoir un peu avant la nuit.

Il est difficile de profiter de la rivière avec une joie non contrariée. Les jours où je ne croise pas cormorans et harles sont rares mais précieux. Ils me font espérer à une rivière sans cette prédation qui tue les poissons survivants, qui les blessent ou qui les stressent à tel point que la reproduction peut en être perturbée. Nous avons eu une superbe réussite sur la reproduction de l’ombre commun l’an dernier. Et même depuis deux ans d’ailleurs. Ce sont sans doute ces petits poissons qui nagent en pleine eau qui attirent et motivent les piscivores à rester. Il est impossible que ces ombrets passent au travers tant la pression de pêche est forte. L’étau ne se desserre jamais depuis la mi-août, jour où les premiers jeunes oiseaux de l'année ont pris leurs habitudes sur la rivière. Un peu plus tôt chaque année. Ils repartiront bientôt sur des zones plus favorables pour se reproduire. Vous trouverez une pétition sur le site d'Anper TOS. Je vous donne cette information sans grande conviction. Car même si le sujet cormoran venait à trouver solution, il resterait les harles. Et là, c’est dix à douze petits par femelle. Bref, la prédation allochtone a de beaux jours devant elle malheureusement…Pas comme les ombrets de la rivière d’Ain.

La rivière d'Ain jurassienne en journée.

Je profite parfois d’un bel après-midi pour me caler dans le creux d’une berge avec le but d’observer, mais bien souvent, il m’arrive de faire une petite sieste. Je ne résiste pas à la mélodie de l’eau qui s’écoule. Il faut dire que durant ces quelques mois d'hiver, il n'y a rien de plus paisible qu'un bord de rivière. Je passe des heures seul au monde pour mon plus grand plaisir.

Si le lever du jour est un moment à part, la tombée de la nuit l’est tout autant. On y observe des scènes de vie parfois incroyables. Comme ce soir d’automne où par un débit de plus de 100m3, j’ai observé même longtemps après la nuit, une très belle truite gober plusieurs dizaines de fois ! C’est le son de son gobage qui a attiré mon attention avant que je la localise en me mettant à plat ventre sur la berge pour voir dessous. C’était fou. La nuit est un moment charnière lui aussi à la rivière. Les sons qu’émettent les animaux diurnes laissent place sans fausse note aux bruits de toutes sortes que les habitants nocturnes du monde rivière émettent à leur tour. Il m’arrive souvent de rester tard, même très tard pour en profiter.

Une autre journée va se terminer.

Si j’aime le printemps et l’été pour le plaisir que me donne la rivière et les truites, j’apprécie tout autant l’automne et l’hiver où je profite de ces différents paysages au fil d’une journée et des saisons. Une rivière a tellement plus à donner qu’un simple combat avec une truite sauvage. Tellement plus… 

vendredi 5 janvier 2024

Vidéo : Simonet, sabotier et pêcheur !

La rivière d'Ain dans sa partie jurassienne a vu lors des dernières décennies bon nombre de grandes figures de la pêche dérouler de la soie sur ses gravières. André Terrier bien entendu ou avant lui Aimé Devaux pour ne citer que ces deux immenses personnages de la pêche à la mouche. Un peu avant eux, et bien moins connu des plus jeunes, il y a eu Mr Simonet. À son époque, son nom était souvent associé à celui de Michel Duborgel. Deux sacrés pêcheurs ! 

Mr Simonet, outre ses talents canne en main, était aussi très habile dans l'art de travailler le bois, en particulier pour les sabots. S'il a repris l'activité de son père, c'est lui qui a vraiment mis en place un atelier digne de ce nom. Aujourd'hui, cet atelier vit toujours avec le savoir-faire de Michel Simonet. 4ème génération de sabotier dans la famille. Michel ne pêche pas, mais il a gardé un pied dans l'activité puisqu'il est garde. Mais c'est avant tout une belle personne que j'ai plaisir à rencontrer dès que l'occasion se présente.

Une belle histoire de famille ou le savoir-faire manuel se transmet de génération en génération. Un petit tour dans l'atelier de Michel vaut le détour, je peux vous le dire. Ces vieilles machines, ces odeurs de tilleul, de frêne, de charmille ou de boulot en autres...Quel enchantement.

Pour le plaisir, une vidéo du grand-père de Michel, non pas canne en main, mais dans son atelier. Un régal à voir  !

jeudi 7 décembre 2023

Un mois de novembre arrosé !

Nous étions déjà comblés ici avec les pluies d'octobre en région de Champagnole. 213mm étaient tombés dans la région. Bien plus que la normale.Comment donc se douter que novembre allait suivre la même tendance et même faire mieux !

C'est bien simple, sur les 30 jours du dernier mois, seules deux journées sont restées totalement sèches. Le 23 et le 26 novembre. Il aura fallu viser juste pour profiter du "beau temps".

C'est donc un cumul de 311mm qui s'est abattu sur notre région sur le mois de novembre. Cela a provoqué deux très grosses crues qui ont fait à chaque fois sortir la rivière d'Ain jurassienne de son lit.

Les truites avaient débuté le frai. Je leur fais confiance pour la suite. En tous les cas, peu ou pas d'observations cette année pour la reproduction. De nouvelles pluies sont annoncées, la niveau de la rivière reste haut. Cela ne devrait pas changer à court terme.

C'est donc plus de 520mm qui sont tombés les deux derniers mois. Une bénédiction pour nos sols qui en manquaient cruellement.

Relevé de novembre avec de la pluie 28 jours sur 30.

mercredi 15 novembre 2023

Que d'eau !

On la voulait, on la eu ! Que d'eau sur notre Jura ces derniers jours. Mais pas que chez nous. Tout ou rien. Rien durant des mois en fin de printemps et durant l'été et là, des trombes d'eau qui ne s'arrêtent plus.

Près de 200mm de pluie en novembre déjà chez moi dont plus de 94mm ces 3 derniers jours ! Les sols sont gaugés comme on dit chez nous. Les rivières sont toutes sorties de leur lit !

Conséquence immédiate, la rivière d'Ain jurassienne est montée jusqu'à 140m3 dans la nuit. À l'heure où j'écris ces lignes, elle a amorcé sa décrue. La plaine à Pont-du Navoy est sous les eaux !

Photo prise de jour avec un niveau plus bas que le pic de crue. (merci Gilles)

La Saine a elle aussi frôlé les 140m3 (crue quinquennale dépassée), la Cuisance également a dépassé cette barre de la quinquennale. La Bienne est montée mais dans une moindre mesure. 400m3 quand même pour une crue biennale. Même marque pour la Loue. Toutes ces rivières ont légèrement amorcé leur décrue. Il n'y a que le Doubs qui monte encore à Goumois et puis bien sûr toutes les parties avals. La basse rivière d'Ain va dépasser les 1000m3 à Chazey.

Une vraie crue mais rien d'exceptionnel chez nous. Malgré tout, certains auront les pieds dans l'eau. J'ai une pensée pour eux et leur souhaite bien du courage. Côté poisson, la nature est plus forte que tout, je ne me fais pas de soucis pour les truites.

Vidéo réalisée hier après-midi par un ami. Rive gauche Pont-du Navoy. Le lit de la rivière est tout au fond !

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