Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - Haute rivière d Ain

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dimanche 9 juin 2024

La STEP de Champagnole encore et toujours...

Déjà condamnée, moultes fois dénoncée, la Station d'épuration de Champagnole n'en fini pas de dysfonctionner.

Je crois que la condamnation date de 2016. De souvenir, en février 2022, il y avait déjà eu un évènement similaire à celui de la semaine dernière.

Février 2022. Sortie de la STEP de Champagnole dans la rivière d'Ain.

Nouveau témoignage en images d'un jeune pêcheur qui passait par-là. Le triste évènement date de quelques jours. Même sortie, même dysfonctionnement ou pas d'ailleurs...À voir en vidéo ici => https://youtube.com/shorts/hkgX09Odp50?si=9qTiytEWHbzSVdNH

J'ai fait suivre à l'OFB qui m'a dit aller voir. Je n'ai pas de nouvelle depuis. De qui que ce soit d'ailleurs. Encore une fois, ici on se rend compte de ce qu'il se passe car c'est signalé. Mais pour toutes les fois où ce genre de chose se passe sans témoin...

Depuis le temps que ça dure, c'est quand même dingue. Tous les élus de la communauté de communes qui a la compétence assainissement sont au courant, les élus de la ville de Champagnole ainsi que ceux de la pêche également. Mais force est de constater que rien ne change. On nous sort des études sur de multiples paramètres, on fait de la promotion, on fait toutes de sortes de choses, mais ça, la base de tout, avoir une eau de qualité. Ben rien. Les années passent et les évènements se répètent. Toujours les mêmes...Je n'invente rien. C'est la réalité. Les faits sont là.

D'ailleurs, si la pollution agricole est souvent mise en avant et à juste titre, n'oublions pas le dégât du rejet des eaux usées quand les systèmes d'assainissement sont dysfonctionnels ou qu'il y a de mauvaises manipulations. C'est le cas de la lagune végétale de notre village. Pareil, moultes fois dénoncé, elle n'a jamais vraiment fonctionné. C'est encore le cas aujourd'hui. Comme Champagnole, comme Montigny (pour aller encore plus loin), il y a eu plainte. Pour notre village, rien n'a changé. C'est toujours une catastrophe. Je vous mets une image du parcours quelques centaines de mètres en aval de la sortie de lagune dans la rivière d'Ain. Photo prise par mes soins le 28 mai de cette année. À cette date, il y avait de l'eau en quantité depuis 8 mois ! Aucune chaleur et un ensoleillement réduit de moitié par rapport à la normale. Et pourtant...

Colmaté avec une sacrée épaisseur !

Après la crue de ces derniers jours, ces algues ont été arrachées partiellement. Mais pas partout malheureusement. Des fonds colmatés sont encore présents alors que le soleil n'est pas encore apparu.

Après la crue.

Après on s'étonne que les populations de truites sauvages baissent régulièrement d'année en année. Mais quand on voit ça, il n'y a rien d'étonnant.

dimanche 26 mai 2024

Une histoire de référentiel.

S'il reste ici où là quelques poissons sauvages dans nos rivières jurassiennes et plus particulièrement sur la haute rivière que je connais mieux que les autres, il est important de rappeler que les rencontres macabres sont toujours d'actualité malheureusement. Pas de grosses mortalités sur des épisodes plus ou moins courts comme les autres rivières du département mais les pêcheurs trouvent régulièrement des poissons morts.

À travers certains métiers ou autres missions d’associations, la plupart des communications sont positives sur les réseaux sociaux. C'est compréhensif. Rien à redire pour cela. Il faut bien embellir le tableau afin de faire venir les touristes.

De mon côté, et même si j'ai une activité commerciale liée à la pêche, j'ai toujours mis la priorité sur ma fonction de président d'AAPPMA en étant transparent sur la réalité de terrain. Les effectifs en truites et en ombres, dans le meilleur des cas (avec une protection totale), baissent légèrement. Le plus souvent ils baissent rapidement. Sur la plupart des parcours de la haute rivière d'Ain aujourd'hui, les pêcheurs débutants ou moyens seront totalement perdus. La densité de poissons ne permettant plus de s'en sortir pour eux. Sur les parcours avals, seuls les très bons pêcheurs arrivent à tirer leur épingle du jeu avec un poisson de temps en temps pour plusieurs sorties. Pour pratiquer depuis bientôt 40 ans la même rivière sur les mêmes linéaires, il faut, malgré une expérience toujours plus grande et un savoir-faire correct, toujours plus d'heures de pêche pour prendre un poisson. C'est ça la réalité aujourd’hui. Alors oui, les têtes de bassin offrent encore des densités intéressantes pour des pêcheurs débutants ou moyens mais en rien comparables à celles d'il y a à peine 10 ans. Cette baisse d'effectifs est continue depuis des années. Je trouve même qu’elle s’accélère ces dernières années. C'est d'autant plus vrai sur les parcours non protégés...Et il en reste beaucoup trop à mon goût puisque finalement, nous sommes toujours la seule AAPPMA qui protége 100% des poissons sauvages. Certains ne se cachent pas pour me dire que j’exagère, que je noircis le tableau volontairement. C'est totalement faux. Cela m'énerve même qu'on pense cela. Je suis simplement réaliste. Nos divergences sont souvent liées au référentiel qui est totalement différent selon le vécu de chacun ou alors au fait de ne pas vouloir voir les choses en face, mais là c’est un autre débat.

Le fameux référentiel. Le mien sur la haute rivière d’Ain compte plusieurs décennies. Je comprends qu’un jeune pêcheur qui possède trois ou quatre saisons de pêche derrière lui sur la rivière soit enthousiaste après avoir vu quatre truites dans son après-midi dont une belle de plus de cinquante centimètres. Il n’a jamais rien connu d’autre, ça reste parfait pour lui. Les personnes avec un référentiel très court parlent aujourd’hui de la haute rivière d’Ain comme d’un paradis. Mon Dieu…J’ai toujours une boule au ventre quand j’entends ça. Lorsque j’avais leur âge à ces jeunes pêcheurs, je faisais des saisons à plusieurs centaines de truites zébrées et d'ombres tout en tuant une grande partie de mes captures. Souvent huit poissons par jour étaient prélevés. Depuis quelques années, c’est tout juste quelques dizaines par saison en remettant tout à l’eau. Du coup, quand j’entends que la rivière va bien, qu’il y a encore pas mal de poissons, que si, que ça, je préfère ne plus répondre. Je laisse ces personnes dans leur vérité. J’ai la mienne. Elle est bien différente. A croire qu'ils ont déjà oublié (c'est un petit exemple de rien du tout) que la pêche de l'ombre est fermée depuis 27 ans ! Les fonds devraient être bleus tant ce poisson se multiplie facilement. Ben non en fait, ils sont d'une autre couleur. J'y viens...

Ce fameux référentiel peut aussi se porter sur l’état de la rivière en elle-même. Car oui, il y a aussi à dire sur ce sujet. J’ai repris le boulot cette semaine après presque deux semaines de vacances. Treize jours plus exactement. J’ai eu trois jours sans pêche pour cause de débits trop élevés mais sinon, j'ai profité chaque journée. Des sorties de deux à six heures avec parfois plusieurs sorties par jour pour "chopper" les horaires d'activité. J'aurais pu sur cet article ou un autre vous partager des photos de poissons tout en profitant de faire de la pub pour les produits de mon Shop. J’ai plutôt souhaité vous partager quelques images de la haute rivière d'Ain. Photo prise fin de semaine dernière et aujourd’hui. Personne n'en parle, alors je m'y colle. Il faut bien un vilain petit canard pour ternir le beau tableau. Depuis huit mois, la pluie tombe sur le Jura sans discontinuer. En excédent lors du dernier trimestre 2023 et selon les normales sur les cinq premiers mois de 2024. À ce jour, aucun pic de chaleur. L'ensoleillement est réduit de moitié en ce mois de Mai. Là aussi, que de demander de mieux pour la rivière.

Haute rivière d'Ain après 8 mois de pluie !

Pourtant, voilà à quoi ressemble le fond de la haute rivière d'Ain aujourd'hui. Colmaté sur sa largeur, verte, marron avec une couche algale déjà bien épaisse qui tapisse les gravières. Je vous parle de cela puisqu’encore aujourd’hui j’ai croisé un touriste pêcheur qui m’a dit que la rivière était superbe lors de notre conversation. Il était heureux de la voir bien en eau. Toujours une histoire de référentiel. Les gens s’habituent à la médiocrité. A force de voir toujours les rivières comme ça, c’est devenu invisible. Et la rivière est belle…

Photo que vous ne verrez pas sur les dépliants pêche ou touristique.

Sacrée épaisseur !

 Vivement le soleil et la chaleur, pour le coup, la haute rivière d’Ain devrait être vraiment chouette !!!

dimanche 28 avril 2024

Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Ce n'est qu'une toute petite action, mais encore une fois, elle me tenait à cœur. En partenariat avec l'antenne locale d'Anper TOS (association reconnue d'utilité publique depuis 1985), un bac à rives a été mis en place cette semaine sur le parcours de notre AAPPMA. Ce bac permettra aux personnes (pêcheurs, chasseurs, promeneurs) utilisant le sentier des pêcheurs qui bordent la rivière de ramasser les déchets qu’ils trouvent et de les y déposer. Les déchets récoltés seront prélevés une fois par mois par l’Association afin de les quantifier, de les analyser et, in fine, de les traiter.

Pour en savoir plus sur le sujet => https://anper-tos.fr/les-bacs-a-rives-danper/

L'affiche mise en place sur le bac.

mardi 12 mars 2024

OuvertureS à Goumois et chez moi !

Ce billet pour vous raconter nos deux ouvertures de la pêche. La première, nous l'avons faite à Goumois vendredi dernier. Malgré des retours plutôt négatifs sur la situation, nous n'avons pu nous résoudre à ne pas faire cette sortie annuelle qui nous est chère. C'est donc en compagnie de Thibaut que nous sommes rendu à Goumois. Arrivés en début de matinée, nous avons fait un stop pour voir ce qu'il y avait sous le pont. Une truite. Une belle mais une seule.

Nous avons attaqué au pré Bourassin sans succès. Assez vite, nous avons cherché le soleil car à l'ombre, il ne faisait pas très chaud. On a fait le bois de la Verrerie pour ensuite faire les alentours et enfin revenir au Bourassin quand celui-ci était au soleil. Nous avons terminé en aval de la Verrerie par la suite. Environ 4 heures de pêche. Pour ma part, j'ai vu une vingtaine de truites différentes en tout. Des poissons allant de 20 à 45 centimètres. Des ombres en bordure de belles grattées également. Pas mal de Chevesnes. Pas la folie mais bon, il reste de la vie, donc de l'espoir.

Mon fils tentant une truite de Goumois.

Poisson en forme.

Belle frayère d'ombres.

Thibaut à la Verrerie.

Toujours aussi belle. La première de la saison à vue au Bourassin.

On aura laissé un pneu dans l'aventure !

Le lendemain, samedi dernier donc, nous avons ouvert chez nous. Bien entendu la priorité est avant toutes choses les copains et la convivialité. La cuvée 2024 fut vraiment excellente ! Je ne me lasse pas de ces moments-là. Quel plaisir. Côté pêche, rien à signaler. J'ai vu 2 poissons avant d'aller au feu et 2 poissons après. Si je regarde les chiffres, j'ai finalement vu 5 fois plus de poissons à Goumois qu'ici sur le même temps de pêche avec les mêmes conditions. C'est d'autant plus triste que malgré le chiffre de 70% de perte sur la Franco, nous avons ici une densité encore plus faible...

Merci les copains !

mercredi 17 janvier 2024

Une journée à la rivière.

Il faut être présent alors que la pénombre domine. J’apprécie grandement ce moment où je me déplace sur les berges de ma rivière avant même que les premières lueurs du jour ne soient visibles. Ces quelques minutes entre chiens et loups où tout un monde s’éveille. Même si ma vue s'habitue au sombre assez vite, les sons n’en sont que plus importants pour localiser avec précision la vie. C’est l’heure où les canards sauvages volent d’une rangée de saules à une autre. C’est aussi l’occasion d’apercevoir une bécasse ou parfois encore une bécassine.

Si le ciel est clair, le spectacle est souvent somptueux. Le jour se lève. Le plus beau moment de la journée et de loin. C'est un privilège renouvelé que de pouvoir assister à tel spectacle. La lumière change chaque seconde au fur et à mesure que le soleil perce l’horizon. Ses rayons viennent éclairer la surface de l’eau et réchauffer mes joues par la même occasion. Déjà, et ce même par des matinées glaciales, les truites se mettent en activité. J’ai vu plusieurs fois une truite gober devant moi au lever du jour et ce même lors des matins de janvier par plus de -10 degrés.

Matinée de janvier sur la rivière d'Ain par -11°C

Les premières minutes de la journée sont la plupart du temps un émerveillement. Hérons cendrés et grandes aigrettes ne cessent d’aller et venir en prenant le soin de bien choisir leur gravière en vue de la pêche matinale. Leur vol planant qui transperce la brume est un régal pour les yeux. Le martin-pêcheur lui va et vient entre son nid et son poste de pêche. Il débute sa journée très tôt comme tout le monde ici. Pas de grasse matinée !  

Les minutes passent, c’est le moment où les oiseaux piscivores arrivent sur la rivière. Ils viennent tout droit des dortoirs. Généralement les harles bièvres un peu avant les grands cormorans. Les quelques poissons qui nagent encore dans la rivière ont fort à faire. Il y a des matins où l’on trouve des dizaines de pêcheurs différents…alors que la pêche est fermée.

Le soleil monte pour réchauffer le monde rivière.

Une fois la première heure du jour passée, le calme revient. Tout le monde est à sa place et surtout bien occupé. Les déplacements se font plus rares sauf dérangement. Le soleil monte pour mieux illuminer la surface de l’eau mais finalement il n’ira pas très haut. Durant ces mois d’hiver, il est plutôt furtif. Si les oiseaux se font plus discrets, on peut observer si on cherche là où il le faut quelques truites sauvages. Durant le frai, ou bien en train de se nourrir. Les températures de l’eau ne sont plus ce qu’elles étaient en hiver. En conséquence, les truites mangent plus régulièrement. Il y a des insectes tout le temps. Les truites sont actives quasiment tout l’hiver.

En milieu de matinée, les piscivores ont terminé leur première razzia. Les harles prennent soin de leur plumage tandis que les cormorans toutes ailes écartées tentent de sécher. Ce manège entre pêche et bain de soleil va bercer leur journée jusqu’au retour vers le dortoir un peu avant la nuit.

Il est difficile de profiter de la rivière avec une joie non contrariée. Les jours où je ne croise pas cormorans et harles sont rares mais précieux. Ils me font espérer à une rivière sans cette prédation qui tue les poissons survivants, qui les blessent ou qui les stressent à tel point que la reproduction peut en être perturbée. Nous avons eu une superbe réussite sur la reproduction de l’ombre commun l’an dernier. Et même depuis deux ans d’ailleurs. Ce sont sans doute ces petits poissons qui nagent en pleine eau qui attirent et motivent les piscivores à rester. Il est impossible que ces ombrets passent au travers tant la pression de pêche est forte. L’étau ne se desserre jamais depuis la mi-août, jour où les premiers jeunes oiseaux de l'année ont pris leurs habitudes sur la rivière. Un peu plus tôt chaque année. Ils repartiront bientôt sur des zones plus favorables pour se reproduire. Vous trouverez une pétition sur le site d'Anper TOS. Je vous donne cette information sans grande conviction. Car même si le sujet cormoran venait à trouver solution, il resterait les harles. Et là, c’est dix à douze petits par femelle. Bref, la prédation allochtone a de beaux jours devant elle malheureusement…Pas comme les ombrets de la rivière d’Ain.

La rivière d'Ain jurassienne en journée.

Je profite parfois d’un bel après-midi pour me caler dans le creux d’une berge avec le but d’observer, mais bien souvent, il m’arrive de faire une petite sieste. Je ne résiste pas à la mélodie de l’eau qui s’écoule. Il faut dire que durant ces quelques mois d'hiver, il n'y a rien de plus paisible qu'un bord de rivière. Je passe des heures seul au monde pour mon plus grand plaisir.

Si le lever du jour est un moment à part, la tombée de la nuit l’est tout autant. On y observe des scènes de vie parfois incroyables. Comme ce soir d’automne où par un débit de plus de 100m3, j’ai observé même longtemps après la nuit, une très belle truite gober plusieurs dizaines de fois ! C’est le son de son gobage qui a attiré mon attention avant que je la localise en me mettant à plat ventre sur la berge pour voir dessous. C’était fou. La nuit est un moment charnière lui aussi à la rivière. Les sons qu’émettent les animaux diurnes laissent place sans fausse note aux bruits de toutes sortes que les habitants nocturnes du monde rivière émettent à leur tour. Il m’arrive souvent de rester tard, même très tard pour en profiter.

Une autre journée va se terminer.

Si j’aime le printemps et l’été pour le plaisir que me donne la rivière et les truites, j’apprécie tout autant l’automne et l’hiver où je profite de ces différents paysages au fil d’une journée et des saisons. Une rivière a tellement plus à donner qu’un simple combat avec une truite sauvage. Tellement plus… 

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