Et bien voilà, une énième saison de pêche qui se termine. Comme depuis 40 ans, j'ai profité jusqu'au bout de ce que peut me donner la rivière canne en main. J'étais sur ses berges vendredi, samedi et dimanche. La grande différence depuis quelques années c'est que mon fils ne m'accompagne plus. Sa passion pour la chasse est passée devant sa passion pour la pêche. Pour tout vous dire, Thibaut, qui a 25 ans possède déjà 20 saisons sur la rivière, ne pêche plus qu'au printemps. Il a déjà le vécu pour bien se rendre compte de la dégradation constante du milieu et des populations. Il ne pêche plus que pendant les gros pics d'activité pour ne pas trop galérer à croiser des truites et surtout pour ne pas se dégouter totalement de la pêche. Ce n'est pas ce que j'ai vécu pour mon week-end de fermeture qui va inverser sa vision des choses...
J'ai donc débuté vendredi matin en milieu de matinée après une petite séance de montage à l'étau pour le Fly Shop. Pour tout vous dire, les conditions étaient parfaites. Trop peut-être. Un niveau d'eau rêvé pour la nymphe à vue, une clarté impeccable et une lumière exceptionnelle. Malgré ça, j'avais des échos négatifs sur l'activité des poissons durant les jours précédents. J'ai pu le constater assez rapidement le vendredi. La visibilité était t-elle qu'on pouvait bien voir qu'il n'y avait rien ! Des heures à errer sur les berges de la rivière pour ne pas croiser un poisson. Heureusement, j'ai rencontré le copain Stéphane avec qui j'ai pu discuter un peu et donc croiser nos impressions négatives. L'explication était sans doute lié à ce temps estival. Plus de 29 degrés dans l'air vendredi pour 11 degrés dans l'eau. Trop d'amplitude pour mettre les truites dehors surtout avec la densité de beaux poissons qu'il reste. Tellement frustrant d'avoir une rivière au top sans rien à pêcher. Seuls les petits poissons étaient actifs ici ou là. Et encore. J'ai pu en tenter deux. Des truites de 27-28 centimètres synonymes d'espoir...Si les oiseaux piscivores ne les trouvent pas dans les prochaines semaines.
En place

Avec un JFD-14L

Poisson d'avenir

Le samedi j'ai décidé de changer de secteur pour me protéger du vent qui se levait depuis de nombreux jours en début d'après-midi rendant toutes prospections à vue très complexes. Dès mon arrivée j'ai découvert un cadavre de truitelle de l'année. Si ce poisson a réussi l'exploit d'échapper à l'oiseau piscivore, il n'a pas réussi à échapper à la mort.

La pêche fut encore plus dure que la veille. Pas moyen de repérer un poisson sous l'eau. Il m'a fallu de la chance pour sauver la bredouille ce coup-là. Au loin, j'ai pu voir un très gros chevesne nager dans ma direction. Il était sous la surface de l'eau. Vu que je ne voyais rien, j'ai voulu le tenter quand il fut assez proche. Au moment où j'allais lancer ma nymphe j'ai aperçu une truite caler au fond de l'eau sous le chevesne ! Ben oui, je ne l'avais pas vu avant. Je me reprends. Je pince mon JFD-14L entre pouce et index et je fais une sorte de rouler en lâchant ma nymphe pendant le mouvement. Le JFD-14L coule vraiment lentement à l'inverse de la version standard et pour ce poisson, c'était parfait. La truite est venue croquer mon gammare comme une fleur. S'en ai suivi un très beau combat et surtout une belle joie pour le pêcheur. Qui sait, c'était peut-être la dernière de la saison !
Entre deux coups de vent, il fallait composer avec les feuilles !

La truite du samedi !

Dimanche, dernier jour de pêche de la saison 2025. La météo annonçait un déluge de pluie en milieu d'après-midi. Je suis donc parti à la rivière un peu plus tôt pour profiter du temps sec. Il y avait un plafond très bas et chargé rendant la visibilité très médiocre. Cependant, je pense qu'il y avait un peu plus de poissons dehors. Mais tellement compliqué à voir. Avec Stéphane que j'ai retrouvé, nous avions toutes les peines du monde à les voir assez longtemps pour les tenter.
Matin du dernier jour sur la rivière.

Il fallait insister pour essayer de tomber sur le poisson de la fermeture. J'ai eu cette chance de le croiser. Une belle truite qui se nourrissait en bordure. La seule vue de la journée agir ainsi. Il ne fallait pas la manquer. Ma petite cuivre a eu raison de son appétit. Une furie au bout de la canne qui s'en ai donné à cœur joie. Tellement heureux de clôturer sur un poisson bien marqué comme celui-ci. Une vraie belle truite de chez nous, une des dernières survivantes.
La toute dernière.

Globalement une fermeture bien compliquée. La pêche à vue n'est pas la plus rentable, je le concède. Mais on peut prendre qu'un ou deux poissons et en voir 15 à côté. Cela n'a pas été le cas. C'est long des heures sans rien voir. Au total sur ces trois jours c'est 15 heures de pêche pour deux truites autour de 45 centimètres. Je pense en plus m'en sortir très très bien. J'ai encore le souvenir bien présent de capturer mes deux ou trois truites de 50 le matin avant d'aller au boulot en 2 petites heures...C'était il y a une douzaine d'années. Hier quoi....
Quoi qu'il en soit, j'ai fermé ! La saison 2025 est derrière nous maintenant. Il reste aux truites et aux ombres à éviter la prédation journalière des piscivores tout en tentant de se reproduire dans ces conditions. Rien de bien simple à venir encore pour ces poissons sauvages...
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