Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - Carte de pêche Jura

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vendredi 18 octobre 2024

Tout sauf un hasard...

Dans le Jura, comme dans les départements voisins et plus globalement dans le pays, le nombre de cartes de pêche baisse.

C’est une tendance, qui, si l’on regarde les rivières à truites du département, suit la même courbe que les populations de truites sauvages qui y vivent encore. C’est ainsi. D’ailleurs, lors de la dernière réunion des président d’AAPPMA du Jura, les discours ne font qu’un lorsque sont évoqués les stocks de truites sauvages encore présents.

Pourtant, ces discours dérivent toujours assez vite sur la taille légale de capture ou bien encore sur le nombre de prises journalières. Pour résumer, il n’y a plus grand-chose mais si on pouvait prélever ce qu’il reste, ça serait bien. Voilà où nous en sommes et voilà comment se fera l’ouverture 2025 sur les rivières de 1ère catégorie du Jura. Car de ce côté-là, rien de nouveau. Notre AAPPMA sera comme depuis longtemps déjà la seule du département à avoir 100% de son linéaire en no kill.

Ah ben voilà que j’ai dit le gros mot. Enfin Nicolas, il y a d’autres priorités ! Oui, je sais. De plus, on me le répète depuis des décennies. En attendant, que cela soit pour la qualité de l’eau, le réchauffement de celle-ci, il n’y a rien qui s’améliore bien au contraire chez nous. Et de plus, au sujet des oiseaux piscivores, je crois que l’on va attendre encore un peu. Les belles annonces des dernières semaines étant à mon avis repoussées à minima pour 2025...Si la LPO ne s’en mêle pas.

Donc qu’est-ce que l’on fait ? Encore des études, encore des réunions ? On espère que nos politiques locaux se découvrent une soudaine envie de rendre la flotte de nos rivières moins polluée ? On prie pour que la population mondiale diminue instantanément de moitié et que cette folle société actuelle dans laquelle on vit fasse machine arrière pour ne plus subir ce dérèglement climatique ? Hein, qu’est-ce qu’on fait ? Parce que s’il y en a qui pensent encore que la qualité de l’’eau de nos rivières jurassiennes va s’améliorer à court et même à moyen terme, ils rêvent !

Bien entendu, je ne dis pas cela dans le but de passer un message du genre c’est mort, laissez tomber. Non, il faut continuer à dénoncer ces abus, il ne faut surtout pas lâcher notre rôle de sentinelle. Il faut ou faudrait être encore plus intransigeant sur les négligences que l’on connait tous par le biais des pollutions agricoles et domestiques. Il faut continuer à travailler sur les habitats, sur la continuité et j’en passe. C’est évident. Mais en attendant, sur le court terme, on laisse en l’état ?

En sachant que les truites sauvages crèvent déjà en nombre à cause des pollutions, qu’elles claquent lors des périodes chaudes estivales, qu’elles se font bouffer (quand elles ont survécu aux deux premières calamités) par les harles bièvres et des cormorans qui deviennent au fil des années sédentaires…On s’autorise nous pêcheur aussi à les prélever ? Il faut croire que oui puisque les 3 principales AAPPMA (en termes de linéaire) qui gèrent la rivière d’Ain jurassienne verront encore en 2025 la majorité de leur parcours où l’on pourra prélever 2 truites sauvages par jour et par pêcheur.

Pourtant, si l’on regarde le code de l’environnement et plus particulièrement l’article L436-5, la taille de capture ne peut être inférieure à celle correspondant à l’âge de la première reproduction. Alors, si l’on peut émettre des doutes sur les secteurs de Champagnole ou Sirod (eau plus froide), le linéaire en aval de Pont-Du-Navoy à la vue de sa thermie est un parcours à forte croissance qui peut se comparer à ce que l’on trouve sur la Bienne ou sur la basse rivière d’Ain. Sur ces secteurs les études scalimétriques ont démontré par le passé une maturité sexuelle chez les truites sauvages au-delà des 40 centimètres. Étant donné que la taille légale est de 30 centimètres, que celle-ci ne peut être changé par le seul souhait de l’AAPPMA, la seule solution pour être conforme au code de l’environnement est la règlementation no kill. Cela permet de façon certaine de laisser le temps aux truites d’atteindre leur maturité sexuelle afin de se reproduire. Vu les stocks existants, ça ne serait pas du luxe ! Quand on connait la passion des procédures et autres textes de loi du président de l’AAPPMA qui gère ce linéaire, cela me fait rire jaune qu’il soit finalement à côté de la règlementation.

Bref, lors de cette réunion collective, je ne suis pas intervenu sur le sujet. Je ne le ferais plus. Nous avons mis cela en place chez nous depuis longtemps. C’est l’essentiel. Les voisins en amont et aval pensent différemment, c’est ainsi. Que l’on autorise à prélever les dernières truites sauvages en se disant que la qualité de l’eau est plus importante tout en sachant qu’elle ne s’améliorera jamais…Quel gâchis sérieux. Vous avez peur de perdre des cartes en contrariant vos pêcheurs préleveurs ? Vos cartes sont déjà en chute libre…Et sachez quand même que si les cartes baissent dans la plupart des cas, notre AAPPMA voit elle son nombre de cartes majeures augmenter entre 2023 et 2024.

Alors allez savoir, peut-être que cela démontre une vraie demande des pêcheurs actuels et que c’est tout sauf un hasard…

dimanche 26 mai 2024

Une histoire de référentiel.

S'il reste ici où là quelques poissons sauvages dans nos rivières jurassiennes et plus particulièrement sur la haute rivière que je connais mieux que les autres, il est important de rappeler que les rencontres macabres sont toujours d'actualité malheureusement. Pas de grosses mortalités sur des épisodes plus ou moins courts comme les autres rivières du département mais les pêcheurs trouvent régulièrement des poissons morts.

À travers certains métiers ou autres missions d’associations, la plupart des communications sont positives sur les réseaux sociaux. C'est compréhensif. Rien à redire pour cela. Il faut bien embellir le tableau afin de faire venir les touristes.

De mon côté, et même si j'ai une activité commerciale liée à la pêche, j'ai toujours mis la priorité sur ma fonction de président d'AAPPMA en étant transparent sur la réalité de terrain. Les effectifs en truites et en ombres, dans le meilleur des cas (avec une protection totale), baissent légèrement. Le plus souvent ils baissent rapidement. Sur la plupart des parcours de la haute rivière d'Ain aujourd'hui, les pêcheurs débutants ou moyens seront totalement perdus. La densité de poissons ne permettant plus de s'en sortir pour eux. Sur les parcours avals, seuls les très bons pêcheurs arrivent à tirer leur épingle du jeu avec un poisson de temps en temps pour plusieurs sorties. Pour pratiquer depuis bientôt 40 ans la même rivière sur les mêmes linéaires, il faut, malgré une expérience toujours plus grande et un savoir-faire correct, toujours plus d'heures de pêche pour prendre un poisson. C'est ça la réalité aujourd’hui. Alors oui, les têtes de bassin offrent encore des densités intéressantes pour des pêcheurs débutants ou moyens mais en rien comparables à celles d'il y a à peine 10 ans. Cette baisse d'effectifs est continue depuis des années. Je trouve même qu’elle s’accélère ces dernières années. C'est d'autant plus vrai sur les parcours non protégés...Et il en reste beaucoup trop à mon goût puisque finalement, nous sommes toujours la seule AAPPMA qui protége 100% des poissons sauvages. Certains ne se cachent pas pour me dire que j’exagère, que je noircis le tableau volontairement. C'est totalement faux. Cela m'énerve même qu'on pense cela. Je suis simplement réaliste. Nos divergences sont souvent liées au référentiel qui est totalement différent selon le vécu de chacun ou alors au fait de ne pas vouloir voir les choses en face, mais là c’est un autre débat.

Le fameux référentiel. Le mien sur la haute rivière d’Ain compte plusieurs décennies. Je comprends qu’un jeune pêcheur qui possède trois ou quatre saisons de pêche derrière lui sur la rivière soit enthousiaste après avoir vu quatre truites dans son après-midi dont une belle de plus de cinquante centimètres. Il n’a jamais rien connu d’autre, ça reste parfait pour lui. Les personnes avec un référentiel très court parlent aujourd’hui de la haute rivière d’Ain comme d’un paradis. Mon Dieu…J’ai toujours une boule au ventre quand j’entends ça. Lorsque j’avais leur âge à ces jeunes pêcheurs, je faisais des saisons à plusieurs centaines de truites zébrées et d'ombres tout en tuant une grande partie de mes captures. Souvent huit poissons par jour étaient prélevés. Depuis quelques années, c’est tout juste quelques dizaines par saison en remettant tout à l’eau. Du coup, quand j’entends que la rivière va bien, qu’il y a encore pas mal de poissons, que si, que ça, je préfère ne plus répondre. Je laisse ces personnes dans leur vérité. J’ai la mienne. Elle est bien différente. A croire qu'ils ont déjà oublié (c'est un petit exemple de rien du tout) que la pêche de l'ombre est fermée depuis 27 ans ! Les fonds devraient être bleus tant ce poisson se multiplie facilement. Ben non en fait, ils sont d'une autre couleur. J'y viens...

Ce fameux référentiel peut aussi se porter sur l’état de la rivière en elle-même. Car oui, il y a aussi à dire sur ce sujet. J’ai repris le boulot cette semaine après presque deux semaines de vacances. Treize jours plus exactement. J’ai eu trois jours sans pêche pour cause de débits trop élevés mais sinon, j'ai profité chaque journée. Des sorties de deux à six heures avec parfois plusieurs sorties par jour pour "chopper" les horaires d'activité. J'aurais pu sur cet article ou un autre vous partager des photos de poissons tout en profitant de faire de la pub pour les produits de mon Shop. J’ai plutôt souhaité vous partager quelques images de la haute rivière d'Ain. Photo prise fin de semaine dernière et aujourd’hui. Personne n'en parle, alors je m'y colle. Il faut bien un vilain petit canard pour ternir le beau tableau. Depuis huit mois, la pluie tombe sur le Jura sans discontinuer. En excédent lors du dernier trimestre 2023 et selon les normales sur les cinq premiers mois de 2024. À ce jour, aucun pic de chaleur. L'ensoleillement est réduit de moitié en ce mois de Mai. Là aussi, que de demander de mieux pour la rivière.

Haute rivière d'Ain après 8 mois de pluie !

Pourtant, voilà à quoi ressemble le fond de la haute rivière d'Ain aujourd'hui. Colmaté sur sa largeur, verte, marron avec une couche algale déjà bien épaisse qui tapisse les gravières. Je vous parle de cela puisqu’encore aujourd’hui j’ai croisé un touriste pêcheur qui m’a dit que la rivière était superbe lors de notre conversation. Il était heureux de la voir bien en eau. Toujours une histoire de référentiel. Les gens s’habituent à la médiocrité. A force de voir toujours les rivières comme ça, c’est devenu invisible. Et la rivière est belle…

Photo que vous ne verrez pas sur les dépliants pêche ou touristique.

Sacrée épaisseur !

 Vivement le soleil et la chaleur, pour le coup, la haute rivière d’Ain devrait être vraiment chouette !!!

dimanche 18 février 2024

Le temps des A.G...

Ces dernières semaines avant l'ouverture de la truite sont en général le temps où toutes les assemblées générales se font dans les diverses AAPPMA du Jura. Nous n'avons pas manqué à la règle puisque la nôtre s'est déroulée il y a peu. Une convocation individuelle étant envoyée via la plate-forme cartedepeche.fr.

Nous étions presque 20 présents. Pour 100 cartes adultes, nous n'avons pas à nous plaindre. Divers sujets ont été abordés. Les pêcheurs présents ont aussi pu profiter de la présence du président fédéral, Mr Brunet, pour poser leurs questions. À noter dans les faits notables les résultats d'une pêche électrique réalisée fin juin sur l'aval de notre parcours (sur un linéaire de 400 mètres). 6 truites adultes ont été pêchées. 6, sur 400 mètres...84 juvéniles. Aucune truite entre 20 et 45 centimètres. Je crois que l'on peut remercier les oiseaux piscivores et ceux qui les défendent. 17 ombres aussi trouvés, tous en dessous des 20 centimètres. Aucun adulte. À noter aussi la validation en cours d'un nouveau garde pêche particulier pour notre parcours. Un peu de surveillance ne sera pas de trop ! Nous avons quelques travaux à faire avant l’ouverture et nous serons prêts.

J'ai également assisté à la réunion des présidents d'AAPPMA à la Fédération de Pêche du Jura. Une belle audience et une réunion agréable et très constructive. À noter l'absence des AAPPMA les plus virulentes derrière leur clavier (une fois de plus). Belle marque de respect envers les collègues présidents et les employés de Fédération qui ont présenté leur travail..

Je voudrais aussi vous signaler que l'A.G de la biennoise aura lieu le vendredi 8 mars à 18 heures à Saint-Claude (salle de la Grenette). Il serait bien que les nombreux pêcheurs, dont certains passant leur vie sur la rivière tout en se plaignant qu'il y a trop de monde, trouvent le chemin pour se rendre à cette assemblée générale. Histoire de montrer votre investissement pour cette rivière merveilleuses et non uniquement pour les centimètres de ses truites.

Harles bièvres sur la rivière d'Ain.

jeudi 19 octobre 2023

Catastrophe suite à travaux sur la rivière d'Ain à Sirod.

Une nouvelle atteinte au milieu aquatique a eu lieu récemment sur la rivière d'Ain jurassienne. Plus précisément sur le linéaire de l'AAPPMA de Sirod. Je vous livre ci-dessous le texte publié sur un réseau social pour le président de l'AAPPMA.

Je ne suis pas habitué à m'étaler sur sur les réseaux sociaux, mais en raison du nombre de questions et d'appels que j'ai reçus, je préfère désormais aborder publiquement la situation pour la clarifier. Comme le montrent les images ci-dessous, le tronçon de la rivière d'Ain, que je préside, a subi une agression sans précédent.
Des travaux ont été réalisés par des entreprises privées sur l'un des seuils (qui appartient à un particulier). Ces travaux avaient été autorisés par la Direction Départementale des Territoires (DDT) avec des restrictions strictes, notamment un préavis de huit jours avant le début des travaux et une réduction progressive du niveau de l'eau. Cependant, d'après les services de l'État, aucune de ces conditions n'ont été respectée et une purge total du seuil a été faite !
Pour résumer la situation, les rives de la rivière ont été asséchées brusquement, laissant la faune aquatique sans issue ainsi que les endroit où le débit était déjà affecté par l’étiage actuel.
De plus, il y a eu un déplacement soudain de sédiments en aval du barrage en raison du non-respect de l'abaissement progressif.
Étant en déplacement professionnel, je ne suis pas sur place, mais d'après les membres du conseil d'administration de l'AAPPMA, les riverains et les services compétents de l'État (OFB), nous avons constaté une mortalité.
Actuellement, aucun bilan ne peut être établi quant aux causes et aux responsables de cette situation. Nous laissons donc les services compétents de l'État mener leur enquête pour déterminer les responsables.
D'un point de vue personnel, je ressens à la fois de la colère et de la tristesse. Je suis attristé de voir que des rivières déjà fragiles passent toujours et encore au second plan des interventions humaines. Cette agression vient perturber l'équilibre d'un environnement déjà mis à rude épreuve dans certaines régions.
Je tiens à remercier les acteurs locaux, les bénévoles, les élus, ainsi que les services de l'État, l'OFB, la DDT, et la Fédération de pêche du Jura pour leur réactivité exemplaire, témoignant d'une cohésion admirable pour protéger le vivant.
 
Les photos jointes à ce message :
 
Voilà qui est avant tout très triste. Mais avec ce sentiment de tristesse, il y a aussi un réel sentiment de colère. Toutes ces demandes d'autorisations de travaux ou de dérogations faites au préalable existent justement pour éviter ce genre de drame. Donc pour ma part, avant de féliciter tout le monde pour leur réactivité, j'ai envie de leur dire pourquoi et comment est-ce possible d'arriver à une telle situation ? À un tel désastre ? C'est juste inadmissible !

lundi 1 mai 2023

Fermeture anticipée, une bonne chose ?

Ces dernières années, et malheureusement pour celle en cours et les suivantes, les débats sur d'éventuelles fermetures anticipées de la pêche en rivière reviendront sans cesse autour de la table. Les terribles étés que nous vivons ces dernières années rendent ces discussions inévitables. Mais est-ce une bonne chose que de fermer la pêche ?

En ce qui concerne notre département, je me suis exprimé au nom de notre AAPPMA à la dernière réunion qui rassemblait tous les présidents du département et qui s'est tenue au siège de la fédération de pêche du Jura à Lons le Saunier. J'ai émis un avis défavorable à une fermeture de la pêche pour des raisons d'étiage. Pour avoir échangé avec d'autres membres des différents bureaux d'AAPPMA du Jura ainsi que d'autres départements, cet avis semble souvent partagé. Éloigner les pêcheurs de nos rivières est une très mauvaise idée, j'en suis convaincu.

Je suis avant tout pour une responsabilisation des pêcheurs. A nous les instances de la pêche d'informer, d'éduquer nos pêcheurs pour leur faire comprendre quand et comment bien pratiquer notre passion. Nous le faisons au sein de notre AAPPMA depuis des années et cela fonctionne assez bien. Lors des gros pics de chaleurs en période d'étiage, nous demandons aux pêcheurs d'éviter de pêcher les truites qui rentrent alors en période de stress profond. L'année dernière, alors que la température de l'eau était supérieure à ce qu'une pratique raisonnable de la pêche à la truite permet, j'ai vu seulement 2 fois 2 pêcheurs sur notre parcours sur la période 25 juin - début août, soit quasiment personne. A chaque fois, il y a eu un vrai dialogue avec des pêcheurs touristes qui étaient à l'écoute et compréhensifs. C'est de mon point de vue une bien meilleure approche qu'une interdiction totale dictée par un préfet. De plus, sans arrêté préfectoral, la pêche sur les poissons d'accompagnement peut continuer. Sur nos linéaires, nous avons de plus en plus de chevesnes par exemple. Cela permet de continuer à pêcher en période chaude en laissant les truites tranquille tout en maintenant une présence des pêcheurs sur la rivière. De plus, nous avons pu nous en rendre compte cette année, avec un arrêté préfectoral, c'est très compliqué de faire du rétro pédalage. Une fois la pêche fermée, c'est jusqu'au bout. Avec une responsabilisation des pêcheurs, nous pouvons reprendre la pêche de la truite dès que les conditions le permettent. En 2022 par exemple, nous aurions pu pêcher de nouveau et profiter des 3 ou 4 dernières semaines de la saison sans soucis. Ça n'a malheureusement pas été le cas puisque l'arrêté n'a pas été levé. Ce n'est pas normal qu'une telle situation se produise.

Il faut savoir que c'est lors de ces périodes d'étiage et caniculaires que toutes les incivilités sont perpétrées. Braconnage, camping sauvage et barbecue un peu partout avec parfois (trop souvent) tous les déchets retrouvés laissés par les pratiquants, etc...Il faut ce rendre à l'évidence, la garderie fédérale et l'OFB ont beaucoup trop de missions annexes lors de ces périodes pour avoir un minimum de présence sur le terrain. C'est même tout le contraire malheureusement. Conclusion, seuls les pêcheurs peuvent remplir ce rôle de veille et de sentinelle. Notre présence est indispensable pour ne pas laisser les rivières à l'abandon. Mais pour cela, il faut nous laisser sur le terrain.

J'entends bien que cette fermeture de la pêche dans le Jura en 2022 a été actée en parallèle d'une interdiction des toutes les autres activités aquatiques sur les rivières de 1ère catégorie. Il y a eu une grosse communication sur cet évènement qui a été avancé comme une première dans le monde de la pêche. C'est faux et ce même dans le même département. En 2020, toutes les activités aquatiques dans le Jura ont déjà été interdites par un autre préfet sous une autre présidence de fédération, premier point.

Second point, cela a été fait d'une autre manière puisque la pêche n'a jamais été interdite. C'est de mon point de vue un paramètre très important ! Effectivement, pour coller aux décisions du préfet, les pêcheurs ont souhaité de ne plus rentrer dans l'eau en pêchant puisque tous les autres pratiquants n'en avaient plus le droit. A aucun moment, le préfet ou la Fédération n'a souhaité la fermeture de la pêche. J'avais trouvé cette décision juste et censée. Même si une fois de plus, je pense avant tout que les pêcheurs sont assez grands pour se responsabiliser et agir de bonne manière selon les conditions que la rivière leur offre à un instant T.

Troisième point, en 2020 comme en 2022, il y a les textes et la réalité. Je peux vous dire pour en avoir été le témoin de nombreuses fois que ces arrêtés sont loin d'être respectés un peu à la manière des arrêtés sur les limitations d'usage de l'eau.

Je ne sais pas ce que donnera l'été qui arrive, je ne connais pas les décisions qui seront prises le cas échéant, mais ce que je sais, c'est qu'il ne faut surtout pas s'autoflageller en s'interdisant nous-mêmes de pratiquer notre passion. Je suis complètement contre cette idée.

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