Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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vendredi 3 juin 2022

Ayez le réflexe température !

Cela doit devenir un réflexe, une habitude. Au même titre que vous allez vérifier votre matériel avant de pêcher, il devient primordial de prendre la température de l'eau avant de pêcher lorsque le soleil se fait trop présent. La raison est que les truites, au-delà d'une certaine température de l'eau passe dans un mode survit. Il est donc contre productif de les embêter lors de ces périodes où elles ont besoin de toute leur énergie.

Notre AAPPMA a été la première à communiquer sur ce sujet dans le Jura. D'autres ont pris le pas depuis et c'est une bonne chose. Nous n'avions pas les compétences pour déterminer une limite maxi. Nous avons donc fait appel à des hydrobiologistes. Nous avons donc fixé une limite maxi de 18 degrés. Celle-ci est communiquée à l'écrit sur le livret fédéral depuis quelques années déjà.

Merci de suivre cette recommandation.

La biennoise vient également de communiquer dans ce sens. Il faudrait bien entendu que toutes les AAPPMA ayant des linéaires concernés par ces hausses de températures le fassent. Communiquer reste la base car trop peu de pêcheurs font attention à ce paramètre.

Communication biennoise.

Il est facile de ce procurer un thermomètre et de le glisser dans votre gilet ou autre chest pack. Une prise de température en arrivant vous permettra de savoir si vous pouvez rester sur le parcours convoité ou s'il vous faut remonter de quelques kilomètres en amont pour trouver une eau plus fraiche. Les parcours avals des grandes rivières étant les plus impactés.

J'ai pour ma part un petit thermomètre C&F design qui va très bien. J'invite d'ailleurs toutes les marques à mettre un ou plusieurs modèles à leur catalogue car c'est chose trop rare à ce jour. Cela incitera peut-être les pêcheurs à s'en procurer plus facilement.

Alors pourquoi une telle situation dans le Jura fin Mai début Juin. Après des mois de Janvier et Mars très déficitaires en pluviométrie, le mois de Mai claque tous les records ! Record de températures avec le mois de Mai le plus chaud chez nous depuis au moins 1945. Vous ajoutez à cela un record de sècheresse puisque c'est le plus bas en pluviométrie également. Ces deux records cumulés dans le même mois et ce avant l'été annonce une catastrophe. Il faut juste croiser les doigts pour avoir le même mois de juillet que l'an passé.

Données prises sur Jura Lac Météo de mon ami Pascal.

Je termine cet article en vous relayant un sujet TV diffusé par france3 et tourné sur la Bienne. Une fermeture officielle de la pêche est évoquée. Je vous avoue que je n'y suis pas favorable dans les conditions actuelles. J'y serais favorable si tous les utilisateurs de l'eau étaient interdit de rivière alors que c'est tout le contraire puisque la population de baigneurs et de canoés va exploser dans les semaines à venir. Alors entre une recommandation de lever le pied au-delà de 18°C et un arrêté pour fermeture, il n'y a pas grand chose, mais c'est le principe. Pourquoi toujours et rien que les pêcheurs ? Et puis, pour être régulièrement sur le terrain, afficher en grosses lettres sur les journaux que la pêche est fermée ne fera que donner plus de confiance aux bracos estivaux. Ils auront de manière officielle le champ libre sans la crainte d'être surpris en action.

Bref, je préfèrerai vous raconter des histoires de pêche, mais malheureusement le cœur n'y est plus vraiment. Écrire ce genre d'article alors que l'été n'a pas débuté est bien triste. Triste, mais pas étonnant. On le sait depuis longtemps que nous sommes sur un fil...

dimanche 14 juillet 2019

L’été, cette saison que je n’aime plus.

J’ai pourtant été très ami avec le beau temps et la chaleur, que cela soit pour la vie de tous les jours ou pour la pratique de la pêche en elle-même. Étant un fan inconditionnel de la pêche en nymphe à vue, j’attendais avec une grande impatience l’été et ses grandes journées gorgées de soleil sur une rivière à l'étiage. J’ai passé plusieurs années à pêcher tous les jours en Juin, Juillet et Août lors de mes vacances scolaires. C’était fabuleux, la pêche était fantastique.

Aujourd’hui, et depuis quelques années, je n’aime plus du tout cette période de l’année. Est-ce que je deviens aigri avec le temps, est-ce que les changements sont trop importants, est-ce que je me focalise trop dessus…Certainement un peu de tout cela.

Même cette pêche que j’ai tant aimé ne m’attire plus autant. Les longues pointes, le fil fin, les micro-nymphes…Des poissons hyper éduqués…Tout cet ensemble où j’ai fait mes classes dans le domaine de la nymphe à vue. Cette pêche qui m’a tant fait progresser pour atteindre un niveau correct. Car c'est durant cette période de l’année que l’on rencontre les poissons les plus difficiles à prendre.

Cette saison, comme un peu les précédentes d’ailleurs, les eaux de notre rivière d’Ain sont basses depuis le début du printemps. C’est devenu la norme. Lorsque l’été pointe le bout de son nez, les parties de pêche en nymphe à vue sont déjà bien nombreuses. Autant dire que j'ai ma dose. Pour le coup, l’impatience est moindre et l’envie presque inexistante de mon côté. À cela s'ajoute la montée des températures toujours plus importante au fil des saisons. Une question sur laquelle je ne m’arrêtais pas à l’époque d’ailleurs. J’ai souvenir d’avoir pêché tous les jours en 2003. Aujourd’hui, je ne peux plus. Prendre un poisson pour le relâcher doit être fait dans de bonnes conditions et donc mettre un fil trop fin va à l'encontre de cela.

Au delà de tous ces aspects, c'est l’environnement estival qui me bloque de plus en plus. En tant que citoyen d'abord. Voir la ressource en eau gaspiller comme si elle était inépuisable. Cette prise de conscience qui ne vient pas pour la grande majorité des personnes. C'est franchement flippant surtout lorsque l'on voit le très faible débit de nos rivières jurassiennes...

Et puis toute cette civilisation qui se réveille avec la chaleur pour retrouver la rivière dès début Juillet. Devoir la "partager" avec des gens qui n'ont aucun respect pour ce cour d'eau me fait mal au ventre. Ce monde de consommation ou de plus en plus de personnes viennent laisser leurs déchets après utilisation (baignade, canoé, etc...). J'arrive à ne plus penser pêche quand je vois toutes ces incivilités et ça me rend fou. Sans parler du braconnage, tellement facile avec ces niveaux...Encore le week-end dernier où j'ai croisé cinq gaillards fait comme des cathédrales...Il n'était pas là pour s'amuser eux...On sait tous que la police de la pêche est inexistante pour ce genre de cas.

Alors quand j'en parle, on me dit que ce n'est que quelques truites...Oui, effectivement, c'est bien ça. Comme ce que prélèvent les brochets de plus en plus présents dans l'Ain, comme ce que pêchent les grands cormorans l'hiver ainsi que les harles bièvres qui s'installent maintenant toute l'année avec pour un couple une progéniture pouvant dépasser les 10 individus, rien que ça. On peut aussi parler des pêcheurs qui se donnent bonne conscience en me disant qu'ils ne gardent que quelques truites par an...Je n'ai jamais été un surdoué des mathématiques, mais si l'on additionne tout ces petits pas grand chose, ça commence à faire beaucoup. Surtout lorsque l'on connait le nombre de géniteurs sur les frayères, ça fait même franchement rager ! Il y a quelques jours, j'ai vu une bande de 10 harles bièvres pêcher...Sincèrement, je ne souhaite à personne d'avoir ce genre de volatiles sur sa rivière...Il faut le voir pour le croire.

Oui, l'été ne m'apporte plus toute cette joie comme avant tout simplement parce que j'ai perdu mon insouciance. Je continue de pêcher malgré tout avec une toute autre intensité...en conservant mon fil de gros diamètre, en cherchant des spots avec de l'eau fraiche...C'est le côté obscure de la chose, savoir comment fonctionne sa rivière (la voir souffir), connaitre les problématiques de la survie de nos chères truites et du coup, se poser toutes sortes de questions...Mais je pense que c'est naturel vis à vis de mon vécu sur la rivière d'Ain...

samedi 11 août 2018

Message à l'attention des pêcheurs de la haute rivière d'Ain.

Voici un message que je voulais faire passer après avoir parcouru le secteur de notre AAPPMA aujourd'hui.

mercredi 26 avril 2017

Un début de saison encore jamais vu.

Avril, mois de la nymphe à vue.RIMG2948.JPG

 

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vendredi 10 mars 2017

Sur la Haute Rivière d'Ain, chaque vie comptera.

Le 11 mars, jour de l'ouverture de la pêche dans le Jura, c'est demain. C'est un jour béni pour nous pêcheurs. Des mois que nous l'attendons parfois même en comptant les jours sur le calendrier.

L'ouverture, et les jours qui vont suivre, c'est aussi la période où les prélèvements sont les plus nombreux sur la rivière. La densité de pêcheurs est très importante lors de ces premières semaines de la saison de pêche. Pour l'année 2017, et comme l'an passé, le nombre de truites autorisées est de trois maximum par jour sur le bassin de la rivière d'Ain. Si vous suivez un peu l'actualité de la rivière d'Ain dans sa partie amont de Vouglans via ce blog par exemple, vous savez sans doute qu'elle a énormément souffert ces deux dernières années. A tel point que la pêche a été fermée par anticipation l'an passé. De nombreuses truites ont été trouvées mortes ou agonisantes sur les linéaires avals (Crotenay et Pont du Navoy pour les plus touchés).

C'est donc suite à cette triste situation, suite aux nombreuses observations que j'ai pu faire sur les frais cet hiver que je demande expressément aux pêcheurs de limiter leurs prélèvements et de ne pas aller jusqu'aux trois truites autorisées. Je vous assure pour être sur la rivière toute l'année, que ces linéaires ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été. Chaque truite, chaque vie est importante. Si vous souhaitez absolument conserver un poisson, faites-le, mais remettez les suivants à l'eau s'il vous plait. Ne gardez pas trois poissons sauvages, la rivière d'Ain n'en a plus les ressources. Et si toutefois vous devez garder un poisson, dans la mesure du possible, faites-le dans les classes d'âge des poissons de tailles moyennes, genre 25-32 cm. Remettez les plus beaux géniteurs à l'eau, les truites au-delà de 40cm. C'est elles qui ont le plus souffert, il en reste très peu. Je ne parle même pas des truites de plus de 50cm.

Il est compliqué de faire des règlements différents en particulier sur le même cours d'eau, en tous les cas dans notre département au vu du fonctionnement de notre DDT. Mais si cela ne tenait qu'à moi, l'Ain à partir de Crotenay serait interdit au prélèvement afin d'aider la population de truites sauvages survivantes aux deux derniers étés de se maintenir voir de se refaire une santé.

Si vous aimez cette rivière, vous comprendrez mes écrits, j'en suis certain.

En ce qui concerne les pêcheurs qui pratiquent le no-kill de façon régulière. Faites-le correctement. J'ai pu voir durant l'hiver sur les réseaux sociaux encore bon nombre de vidéos où l'on voit des truites faire des apnées de 30-40-50 secondes pour le plaisir du pêcheur et de la photo. Cela dépasse même parfois la minute (vous tenez plus d'une minute sous l'eau après un effort vous ?). Ce n'est plus possible ce genre de comportement. Ce n'est guère mieux que de lui tordre le coup au final. Remettre un poisson à l'eau est une très bonne chose, alors autant le faire du mieux possible.

Je le répète, sur la rivière d'Ain, de Crotenay à Blye, les populations ont payé un très lourd tribut, en particulier les belles truites, n'en rajoutons pas. Pratiquons notre passion avec envie et respect en ayant conscience de la fragilité des populations de truites sauvages sur ces linéaires. Merci de m'avoir lu et un immense merci à tous ceux qui appliqueront ces quelques "conseils" au bord de l'Ain à partir du 11 mars.

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