Les premiers frais ont été observés le week-end dernier sur la rivière d'Ain jurassienne. Le niveau d'eau était encore tendu mais il était possible de voir sur les fins de gravières quelques couples en action. 40mm de pluie sont tombés lundi dernier. Déjà 15mm cette nuit et d'autres sont annoncés jusqu'à dimanche soir. Autant vous dire que tout se passera à l'abri des regards maintenant. C'est de mon point de vue mieux ainsi. Trop d'eau est toujours mieux que pas assez.
Comme les premières jonquilles, la première hirondelle, le premier chant du coucou ou encore la première morille, il y a un symbole du printemps que j'attends toujours avec impatience. Depuis que je m'en souvienne, j'ai toujours scruté fin mars les bords de gravières à la recherche du premier alevin de l'année.
Cette année c'était pour le 30 mars dernier. Des niveaux hauts, de la pluie, du vent, mais mes recherches ont porté leurs fruits.
C'est toujours surprenant de voir que la nature sauvage, malgré tout le mal que l'on se donne collectivement à la détruire, arrive à survivre et se reproduire dans un milieu aussi dégradé. Immense respect pour ces truites sauvages jurassiennes.
Avec toutes ces pluies et ces niveaux souvent trop hauts, il est très compliqué d'observer les frais cette année. D'autant plus qu'un nouvel épisode pluvieux arrive à partir de demain. 20 à 40 mm prévus d'ici vendredi soir.
J'ai pu néanmoins capturer quelques images d'un début de concentration de poissons dans un affluent réservé à la pêche aux mineurs bien connu dans la région. C'est toujours agréable de voir ces poissons se mettre en activité pour la reproduction. Bon visionnage.
L'AAPPMA de l'Albarine a mis en ligne un film de dix minutes avec pour commencer de superbes images d'Automne qui annonce l'arrivée des truites sur leurs zones de frayères avec les premiers froids.
A la 3ème minute, le frai commence avec le rassemblement des truites sur les graviers propices à la reproduction. Une hiérarchie se met rapidement en place avec le choix des meilleures zones de ponte par les plus grosses femelles. Les mâles les plus vigoureux vont défendre chèrement leur place et faire le ménage autour d'eux ! C'est la loi du plus fort afin de transmettre les meilleurs gênes sur des zones bien choisies et assurer la pérennité de l'espèce. Rien est fait au hasard.
Depuis 30 ans, l'AAPPMA de l'Albarine restaure la rivière en augmentant entre autres les zones propices aux poissons de l'année avec de superbes zones de frayères rapidement colonisées. Un exemple concret avec la plaine alluviale de Chaley restaurée en 2015 que l'on voit en fin de film. Ce secteur produit désormais chaque année des milliers de truitelles et d'ombrets qui viendront coloniser l'aval.
Les places de frai sont souvent très claires car l'été 2022 a été vraiment compliqué pour les truites surtout lors de la période allant du 20 juin au 15 août. Sur le haut de la rivière, il reste, et c'est incroyable, quelques poissons pour que l'espoir demeure. Ces truites sauvages sont extraordinaires. Des survivantes.
Derniers commentaires