Le 11 mars, jour de l'ouverture de la pêche dans le Jura, c'est demain. C'est un jour béni pour nous pêcheurs. Des mois que nous l'attendons parfois même en comptant les jours sur le calendrier.

L'ouverture, et les jours qui vont suivre, c'est aussi la période où les prélèvements sont les plus nombreux sur la rivière. La densité de pêcheurs est très importante lors de ces premières semaines de la saison de pêche. Pour l'année 2017, et comme l'an passé, le nombre de truites autorisées est de trois maximum par jour sur le bassin de la rivière d'Ain. Si vous suivez un peu l'actualité de la rivière d'Ain dans sa partie amont de Vouglans via ce blog par exemple, vous savez sans doute qu'elle a énormément souffert ces deux dernières années. A tel point que la pêche a été fermée par anticipation l'an passé. De nombreuses truites ont été trouvées mortes ou agonisantes sur les linéaires avals (Crotenay et Pont du Navoy pour les plus touchés).

C'est donc suite à cette triste situation, suite aux nombreuses observations que j'ai pu faire sur les frais cet hiver que je demande expressément aux pêcheurs de limiter leurs prélèvements et de ne pas aller jusqu'aux trois truites autorisées. Je vous assure pour être sur la rivière toute l'année, que ces linéaires ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été. Chaque truite, chaque vie est importante. Si vous souhaitez absolument conserver un poisson, faites-le, mais remettez les suivants à l'eau s'il vous plait. Ne gardez pas trois poissons sauvages, la rivière d'Ain n'en a plus les ressources. Et si toutefois vous devez garder un poisson, dans la mesure du possible, faites-le dans les classes d'âge des poissons de tailles moyennes, genre 25-32 cm. Remettez les plus beaux géniteurs à l'eau, les truites au-delà de 40cm. C'est elles qui ont le plus souffert, il en reste très peu. Je ne parle même pas des truites de plus de 50cm.

Il est compliqué de faire des règlements différents en particulier sur le même cours d'eau, en tous les cas dans notre département au vu du fonctionnement de notre DDT. Mais si cela ne tenait qu'à moi, l'Ain à partir de Crotenay serait interdit au prélèvement afin d'aider la population de truites sauvages survivantes aux deux derniers étés de se maintenir voir de se refaire une santé.

Si vous aimez cette rivière, vous comprendrez mes écrits, j'en suis certain.

En ce qui concerne les pêcheurs qui pratiquent le no-kill de façon régulière. Faites-le correctement. J'ai pu voir durant l'hiver sur les réseaux sociaux encore bon nombre de vidéos où l'on voit des truites faire des apnées de 30-40-50 secondes pour le plaisir du pêcheur et de la photo. Cela dépasse même parfois la minute (vous tenez plus d'une minute sous l'eau après un effort vous ?). Ce n'est plus possible ce genre de comportement. Ce n'est guère mieux que de lui tordre le coup au final. Remettre un poisson à l'eau est une très bonne chose, alors autant le faire du mieux possible.

Je le répète, sur la rivière d'Ain, de Crotenay à Blye, les populations ont payé un très lourd tribut, en particulier les belles truites, n'en rajoutons pas. Pratiquons notre passion avec envie et respect en ayant conscience de la fragilité des populations de truites sauvages sur ces linéaires. Merci de m'avoir lu et un immense merci à tous ceux qui appliqueront ces quelques "conseils" au bord de l'Ain à partir du 11 mars.