Je remets en ligne cet article écrit en 2011. Plus les années passent et plus mon sentiment s'intensifie. Je croise de plus en plus de consommateurs qui vont et viennent...Bref, bonne lecture si vous découvrez cet article.

 

Pour ceux qui suivent ce blog, vous le savez maintenant, ma rivière de cœur est et restera à jamais la rivière d'Ain dans sa partie amont. C'est ainsi qu'on lui donne le nom de Haute rivière d'Ain.

La belle.

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Si je devais avoir un souhait, cela serait celui d'être identifié à cette rivière que j'aime tant. J'ai toujours eu et j'ai encore une grande admiration et un profond respect pour tous ces personnages qui ont réussi de façon volontaire ou non à associer leur nom à une rivière. J'ai d’ailleurs eu la chance de rencontrer durant ces dernières années des hommes qui ont cette caractéristique. Pour moi, c'est quelque chose qui passe avant la technicité du pêcheur lui-même et ses prouesses face aux poissons. J'ai adoré ma rencontre avec Fabrice Bergues, quand les gens parlent de lui, ils pensent de suite au Gave d'Oloron, cela parait une évidence. Dans le même cas, des pêcheurs comme Daniel Rojon, Toni Ieropoli, Anthony Muracciole, Christian Triboulet sont des gens à qui on associe forcément une rivière ou une île dans le cas d'Anthony. Personne ne parle de Daniel sans évoquer la basse rivière d'Ain, le Doubs que défends avec vigueur Christian comme l'Albarine pour Tony. Anthony est LE pêcheur de l'île de beauté. Je pense aussi à Jean-Michel Radix que j'ai la chance également de connaitre. A lui tout seul, il est la définition du pêcheur de rivière comme je l'entends. Cette saison, il a pris la canne à mouche une seule et unique fois pour pêcher aux masters Pêches Sportives à la fin septembre. Il n'a pas souhaité pêcher le Doubs après ce qu'il avait subit, mais surtout, il ne se voyait pas pêcher ailleurs ! Sa rivière, c'est le Doubs. J'adore cet homme et son amour pour le Doubs, c'est extraordinaire et en parfait accord avec ce que je ressens pour ma rivière.

La Haute avec ses gravières de rêves qu'il faut préserver

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Je suis né à quelques centaines de mètres de la haute rivière d'Ain, et je ne m'en suis jamais éloigné depuis. A mes débuts de pêcheur, je ne me doutais pas que j'allais avoir cette "relation" si particulière avec cette rivière. Elle s'est crée au fil du temps, dans les meilleurs moments comme dans les pires. Depuis toutes ces années, je pense la connaitre de A à Z.

L’Automne, c'est là qu'elle est la plus belle.

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Il ne se passe pas un jour où je ne la vois pas de mes yeux. La haute rivière d'Ain est encore une belle rivière (pour combien de temps ??) mais si je souhaitais faire plus de poissons ou des plus gros, il me serait facile d'aller ailleurs comme sur les zones de barrages de la basse rivière d'Ain voisine. Et pourtant, à part une ou deux fois dans l'année pour aller voir un copain, je ne le fais pas. Cela vient simplement du fait que je ne ressens rien ou pas grand chose hors de mes bases, ailleurs que sur ma rivière. J'ai vu des rivières et des paysages bien plus beaux que la plaine de l'Ain dans mon Jura, mais sans mes racines, sans mon attachement à ce cours d'eau, je prends beaucoup moins de plaisir à la pêche...

L'hiver, la saison où elle est la plus claire.

L'Ain

La haute rivière d'Ain s'est faite connaitre à travers des personnages comme Aimé Devaux  et André Terrier. D'ailleurs, on retrouve encore le nom de la ville de Champagnole dans le logo des mouches Devaux alors qu'il n'y a plus rien là-bas. Il faut savoir aussi que les cendres de Norbert Morillas ont été déversé sur une gravière de cette rivière si chère à mon cœur. Tant de bons pêcheurs, tant de mouches crées sur cette rivière...

Même virage que la 1ère photo mais en été.

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J’essaie de transmettre cet amour que j'ai de la haute rivière d'Ain à mon entourage, que cela soit à mon fils ou aux copains du club. On voit de plus en plus de pêcheurs de poissons, des consommateurs, sans repère ni racine. Des pêcheurs qui suivent les modes, qui vont de plus en plus à l'étranger sans toujours trouver mieux que chez nous. Des pêcheurs qui sont sur un cours d'eau quand les gammares bougent, qui vont sur une autre rivière quand les mouches de mai sortent et qui bougent encore et encore lors de la même saison pour diverses raisons dans un seul but, prendre plus de poisson et des plus gros. Je ne critique pas, chacun fait bien ce qu'il veut, mais je souhaite que les gens que j'aime deviennent des pêcheurs de rivières, pour qu'ils puissent à leur tour créer une relation forte et passionnée avec la Haute rivière d'Ain, pour qu'ils puissent continuer à la défendre contre vents et marées. C'est uniquement avec un amour profond pour sa rivière que l'on peut donner de son temps pour la défendre, autrement, c'est impossible et c'est facilement compréhensible.

J'espère que cette rivière me fera rêver encore de longues années et qu'elles fera rêver beaucoup d'autres pêcheurs après moi.