Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Sortie de pêche

Je vous raconte dans cette catégorie mes sorties de pêche illustrées de nombreuses photos

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mercredi 15 mars 2023

Une magnifique ouverture 2023 !

On l'attendait tellement que finalement, elle ne nous a pas fait défaut. La pluie est arrivée 36 à 48 heures avant l'ouverture de la truite ce qui a eu pour conséquence de faire enfin gonfler les rivières jurassiennes et notamment la rivière d'Ain.

C'était plus de 80m³/seconde qui coulait en bas de la maison. Moi qui trouve du plaisir uniquement en pêchant à vue, je me suis résolu très vite à faire mon ouverture sans canne. Je n'étais pas le seul puisque nous nous sommes retrouvés assez vite nombreux autour du feu tant les conditions de pêche étaient compliquées que cela soit aux leurres ou au toc.

Qu'importe, une fois de plus et comme le veut notre ancienne tradition, nous étions tous réunis sur une des parcelles appartenant à l'AAPPMA pour fêter ensemble ce jour important à nos yeux. Les maîtres mots étaient convivialité et amitié. Il fallait aussi avoir un solide appétit !

La photo de groupe

Avec mon fils et Victor.

Notre habitude à partager ensemble plutôt qu'à s'acharner à prendre un poisson à tout prix contrastait avec d'autres pêcheurs croisés sur le parcours ou vus sur d'autres linéaires. Il en faut pour tous les goûts me direz-vous.

Malgré les circonstances, malgré les dégradations répétées de nos cours d'eau, malgré la baisse continue des densités de poissons sauvages, il y a encore une majorité de pêcheurs consommateurs. Alors soit dans le but de ramener leurs poissons (pour certains afin de rentabiliser la carte, je l'ai entendu ! ) ou alors de vite mettre une photo bras tendu sur les réseaux sociaux. Nous sommes encore bien loin de l'investissement de chacun dans la protection des milieux aquatiques. Heureusement, j'ai dans mon entourage des jeunes pêcheurs, je pense notamment à Hugo et Victor, qui sont tout le contraire de ce que j'ai vu. Ils me rassurent au quotidien avec leur envie de bien faire et leur investissement personnel dans la protection des milieux. D'ailleurs, je vous invite à lire l'article de presse ci-dessous. Victor, comme à son habitude, a des mots extrêmement justes. De la même façon que lorsqu'il pose une nymphe devant une belle truite, toujours très juste !

Oui, nous sommes loin du compte. Ce qui me fait le plus enrager dans cette histoire, c'est que les personnes qui n'ont pas voulu protéger plus qu'aujourd'hui les dernières truites sauvages le font pour ces pêcheurs là. Des pêcheurs qui connaissent à peine le nom de la rivière dans laquelle ils pêchent. Qui se souviennent qu'elle existe le jour de l'ouverture et qui l'oublient totalement 3 semaines après. Mais le principal, c'est qu'ils puissent encore garder leurs truites !

Quoi qu'il en soit, nous avons nous passé un formidable moment tous ensemble. Je ne suis jamais rentré aussi tard à la maison de mon ouverture alors que je n'avais pas de canne ! Merci les amis pour ce bon moment !

Croisons les doigts pour que les 100 mm de pluie tombés sur les 7 derniers jours ne soient pas les derniers ! Que l'été à venir ne soit pas sec et chaud. Même si je n'y crois pas beaucoup...

samedi 4 mars 2023

De retour de Goumois.

Comme tous les ans lorsque les niveaux le permettent, je me suis rendu hier à Goumois pour faire mon ouverture anticipée. Mon fils m'accompagnait. Le contexte était pesant puisque le Doubs franco-suisse subit depuis le milieu de l'hiver une importante vague de saprolénia mortelle pour les truites et les ombres du Doubs. D'ailleurs, hier, suite à la publication sur mon profil Facebook de deux photos de notre journée, certains commentaires allaient jusqu'à nous reprocher de simplement y être allé. Que la pêche devrait y être interdite. J'ai un avis différent. J'assume sans problème avoir fait l'ouverture à Goumois.

C'est le charme des réseaux sociaux finalement où dans le même temps, un des pêcheurs les plus suivis du pays publie une photo de lui avec un ombre tenu de ses deux mains hors de l'eau sans aucune remarque du monde de la pêche. Un poisson aussi fragile, en début de période de repro et en plein épisode de sapro. Une belle communication pour tous les jeunes pêcheurs qui le suivent. Prendre un ombre en pêchant la truite est involontaire, le sortir de l'eau pour le photographier en le manipulant alors que sa pêche est fermée est tout sauf involontaire. Je suis sans doute vieux jeu puisque ça ne gêne pas grand monde.

Quoi qu'il en soit, nous avions décidé d'aller à Goumois hier pour nous faire notre propre ressenti. Pour voir avec nos yeux ce qu'il en était. Nous sommes arrivés en milieu de matinée. Nous nous sommes garés au pré Bourassin. Pour les habitués, et cela devrait être parlant, nous avons descendu la rivière à pied du Bourassin jusqu'en aval de la Verrerie. Pas croisé un pêcheur ! Du jamais vu pour moi. Nous avons croisé nos premiers pêcheurs vers 12h-13h. Et très peu !

Nous avons été refroidis assez vite dans notre envie de pêcher. Nous avons vu des truites et des ombres mycosés. Le plus inquiétant c'est que les petits poissons sont aussi touchés. J'ai vu une truite de 20 centimètres et un ombre de 23-24 centimètres mycosés à la tête. C'est en tout 8 poissons malades vus. À cela il faut ajouter autant de poissons morts vus aussi sur ce même linéaire. Une ambiance avec les fonds complètement colmatés qui ne donnait pas envie de lancer la soie. On s'est donc promenés sur les berges du Doubs. Seule une éclosion m'a fait pêcher sérieusement une heure de 14h à 15H. Thibaut, lui, un peu dégouté de ce qu'il avait vu, avait déjà rangé sa canne au fourreau.

J'ai donc pêché une heure en sèche. J'ai pris sur une bordure au milieu des blocs un ombre en étant certain de pêcher une truite. Décroché dans l'eau sans le toucher, il est bien reparti. Puis finalement, c'est un pêcheur en face de nous qui a fini de nous motiver à partir de façon bien involontaire. Il a pris une truite en sèche devant nous et au moment de la mise à l'épuisette, il nous informe qu'elle était mycosée autour de l’œil. Là, on s'est regardé avec Thibaut et nous sommes partis bien plus tôt que prévu. C'est un choix personnel. Je respecte que d'autres continuent de pêcher car il y a des poissons sains et finalement, ce n'est pas la pêche et les pêcheurs qui tuent les truites et les ombres du Doubs actuellement.

Nous en avons vu très peu de poissons sains, mais il y en a encore. De notre côté, on a fini par avoir le sentiment d'emmerder ces poissons qui tentaient plus de survivre qu'autre chose. On ne prenait aucun plaisir. C'est pour cela qu'on a quitté le Doubs avec un sentiment de tristesse et surtout de dégoût. 

Un dégoût encore plus profond lorsque l'on lit le dernier rapport de Neuchâtel sur la qualité de l'eau.

Je souhaite malgré tout à tous les amoureux du Doubs de connaitre encore le bonheur sur les berges de cette rivière mythique. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !

dimanche 15 janvier 2023

P'tit coup dans l'rétro.

Je profite de ce billet pour donner un petit coup dans le rétroviseur de cette saison 2022 à travers quelques poissons dont je me souviendrais sans doute plus que d'autres.

Débutons ce retour en arrière avec mon plus beau coup de ligne de l'année. Une truite qui passe si loin de moi que je pouvais la confondre avec un fantôme. Une forme fuselée qui ne laissait malgré tout aucun doute. J'ai dû faire un lancer assez rapide à grande distance. Ce poisson évoluait berge opposée dans très peu d'eau. Ma nymphe non plombée perça la surface de l'eau là où je l'avais imaginé lorsque ma soie était dans les airs. La rencontre entre le poisson et mon imitation était inévitable. C'est mon plus beau coup de ligne car à une telle distance, le ferrage se fait presque sans raison puisque je n'ai pas vu le poisson prendre. Je ne sais si c'est l'expérience ou encore un sixième sens propre au nympheur à vue mais j'ai ferré pile dans le bon timing. Quand le poisson se contorsionne dans ces moments-là, c'est une immense joie, qui plus est avec une telle truite !

Le plus beau coup de ligne.

Ensuite, voici certainement ma plus belle truite de la saison en esthétisme. Alors là encore, c'est une histoire de goût personnel. Mais ce poisson a une robe réellement singulière. De plus, je l'ai capturé deux fois en l'espace de trois semaines. Une fois avec une cuivre comme sur la photo, et une autre fois avec un gammare JFD. Elle est vraiment superbe à mes yeux.

La plus belle de l'année.

Continuons ce retour en arrière avec ma plus belle truite en sèche. La seule d'ailleurs. C'est terrible de dire cela mais c'est la vérité. Une saison sans mouche, sans gobage sur les parcours que je pratique. Une catastrophe. Jamais vu une saison où les truites, enfin ce qu'il en reste, ont été aussi peu actives en surface.

La plus belle en sèche.

Voici une très bonne copine. Enfin pour moi, car elle ne peut pas me sentir, c'est certain. Je l'ai capturée pour la sixième fois cette année en quatre ans. C'est juste incroyable. 4 fois capturée en nymphe, une fois en sèche, et cette année au sparkler à vue. Le tout sur les mêmes 300 mètres de rivière. Elle devait faire autour des 40 il y a quatre ans, elle fait autour des 60 aujourd'hui. Qui sait, nous allons peut-être nous revoir.

La plus improbable.

Voici la truite la plus lourde de ma saison. Pas la plus belle photo, mais ce poisson a été capturé un peu avant la nuit en nymphe à vue. En plus de sa longueur, elle a la particularité d'être limite obèse. La photo ne lui rend pas vraiment, mais au réel, c'était impressionnant. Une vraie boule ! Sa puissance s'est bien faite sentir durant le combat d'ailleurs.

La plus obèse.

Je termine ce coup d’œil dans le rétro par cet ombre de plus de cinquante centimètres. Le premier de mon séjour en Bosnie. Mon premier voyage à l'étranger. La pêche de l'ombre étant interdite dans le Jura depuis la fin des années 90, j'étais très heureux de pouvoir pêcher de nouveau ces merveilleux poissons.

L'ombre !

vendredi 16 décembre 2022

Toujours aussi régulière.

Ce court billet pour vous partager quelques images et mon admiration pour une nymphe qui même après plus de 35 années d'utilisation intensive me surprend toujours par sa régularité.

C'est André Terrier qui m'a fait découvrir la cuivre pour la première fois alors que j'étais tout gamin. Depuis, elle n'a jamais quitté mes boites. Elle y est même de plus en plus présente. Je pêche pourtant les mêmes linéaires depuis toutes ces années et au moins d'une saison sur l'autre les mêmes poissons. La cuivre reste ma valeur sûre. Cette année encore, elle m'a offert la majorité de mes poissons.

Je vous invite à cliquer sur les photos pour mieux en profiter.

vendredi 28 octobre 2022

Aussi rare que magique.

Depuis plusieurs saisons, il est très difficile de faire pêche sur "mes" parcours habituels. Malgré une expérience de plus de 35 ans sur des linéaires que je connais parfaitement, mes parties de pêche se terminent la plupart du temps par 0, 1 ou 2 truites grand maximum.

Peu importe finalement car je suis à un stade de ma vie de pêcheur où la priorité de mes sorties est ailleurs que dans le nombre de poissons capturés et ce même si je suis bien conscient de voir mes linéaires préférentiels mourir à petit feu. Certes, avec le temps qui passe je suis moins performant qu’à une époque, mais quand même, la densité est si faible que même pour des pêcheurs dans la fleur de l’âge avec bac + 10 en nymphe à vue, c’est devenu extrêmement compliqué de prendre du poisson régulièrement. Disons que techniquement ce n'est guère plus compliqué qu'avant mais il faut surtout y passer plus de temps. Vraiment beaucoup de temps pour un résultat bien moindre. Pour imager ma pensée, on peut dire qu’il n’y a pas si longtemps, il était possible de prendre 6 ou 7 truites en 1 heure et que de nos jours, il faut plutôt compter 1 truite toutes les 6 ou 7 heures quand ça va bien…En tous les cas autour de chez moi.

Il faut être très attaché à un morceau de rivière pour continuer à pêcher ces linéaires parce qu’il arrive qu’on promène la canne sans décrocher la nymphe de l’accroche-mouche durant de longues heures. Celui qui est avant tout motivé par la prise de poisson ne sera pas satisfait sur la plupart des parcours de la haute rivière d’Ain.

L’introduction de cet article relate la vérité, je ne la noircie pas volontairement. Mais il me semblait nécessaire de débuter mon histoire ainsi pour bien comprendre la rareté actuelle de l’évènement dont j’ai été le témoin et l’acteur.

C’était une très belle journée où je ne devais pas pêcher d’ailleurs. Un jour de très grand soleil sans chaleur excessive. L’emploi du temps familial m’avait permis contre toute attente de me libérer durant l’après-midi. Je suis donc parti seul à la pêche sur un parcours que je n’avais pas encore fait cette saison. Je le savais très pauvre en truite mais l’avantage de ce genre de linéaire, c’est qu’il n’y a peu ou pas de pêcheur également. Cela conditionne souvent mes choix de parcours. Un peu sauvage le type et je n'aime pas être dérangé durant ma sieste que je pratique de plus en plus au bord de l'eau !

La rivière était très basse mais comme presque toute la saison. Je me souviens très bien n’avoir pas vu une seule nageoire durant les 2 premières heures. Rien. Pas un gobage non plus. Je progressais sous le soleil le plus souvent hors de l’eau ou avec de l’eau aux chevilles sans aller plus loin. Plusieurs fois j’ai fait des « stops » assez longs pour vraiment « scanner » les meilleurs coins mais sans succès. C’est après ces deux heures de prospection sans rien voir je suis tombé à la toute fin d’une immense gravière sur ce qui semblait être de loin une vaironnée. Aucune euphorie à la vue de celle-ci car même si être le témoin d’un tel spectacle est toujours un régal, la pêche des truites durant ces périodes est rarement « fun ». Je me suis positionné à la perpendiculaire du groupe de poissons en plein découvert mais à bonne distance. Il y avait 9 truites hyper actives qui boulotaient les vairons chacune leur tour. J’ai d’abord observé car c’était finalement mes premières rencontres depuis 2 heures de recherche.

Je me permets de faire un petit aparté sur ces vaironnées. Je ne sais pas ce qu'il en est de vos propres observations sur vos rivières, mais de ce que j’en vois, j’ai l’impression qu’il y en a de plus en plus souvent et à n’importe quel moment de l’année. C’est assez flagrant. Je vois des vaironnées sur presque 3 mois de rang. Autant quand j’étais plus jeune c’était un évènement bien ciblé sur une période assez précise d’une année sur l’autre, autant de nos jours, c’est du n’importe quoi. Mais bon, vu le nombre d’insectes ces dernières saisons, heureusement qu’elles ont les vairons pour se nourrir.

Pour en revenir à mon histoire, et comme j’ai commencé à le dire plus haut, la pêche des truites excitées sur les vairons en nymphe à vue est le plus souvent sans grand intérêt. En tous les cas par rapport à ce que j’aime faire avec une canne à mouche. Ce jour-là, rien de nouveau, des poissons qui bourraient chacun leur tour le banc de vairons. C’était un chouette spectacle ! J’avais au bout de ma pointe en 15 centièmes une cuivre sur hameçon de 16. Je me souviens très bien m’être dis que je n’allais pas changer. Si d’aventure ça prenait comme ça tant mieux, sinon tant pis. Je ne voulais pas me prendre la tête avec ces truites qui ne réagissent jamais de la même façon dans ces conditions.

J'ai donc fait ma première dérive en posant ma nymphe assez haut des poissons. Pas de réaction. J’ai refait quelques dérives sans « viser » un poisson parmi les autres. Rien. J’ai fini par m’appliquer à dériver en me concentrant sur un poisson. Chose pas facile tant ils bougeaient tous régulièrement. À la première dérive propre et précise sur une truite, j’ai pu voir de la douzaine de mètres qui nous séparaient un léger mouvement de tête en direction de la surface. Par réflexe j’ai soulevé ma soie et j’ai vu ce poisson débuter son combat pour se libérer du fil et de l’hameçon. Incroyable, le poisson a pris de la même façon qu’une truite seule nymphant sur une gravière. Rien à voir avec un comportement de vaironnée où il faut le plus souvent jouer sur l'agressivité des poissons pour les leurrer. Après avoir relâché ma truite, j’ai recommencé encore et encore. À chaque fois que j’étais assez précis, la truite visée soulevait la tête pour prendre ma cuivre. Et parfois elle se soulevait vraiment franchement. Je n’avais jamais vu cela dans ces conditions sur autant de poissons. Cela s’enchainait. A tel point que sur les 9 poissons présents, j’en mettrais 7 à l’épuisette et j’en décrocherais 2 durant le combat. En 36 ans de pêche, je n’avais jamais vécu cela. Le tout en à peine 90 minutes. Au-delà des poissons qui étaient tous magnifiques, c’était une vraie belle pêche de dérive. C’était assez déroutant tant elles peuvent être soupe au lait sur ces vaironnées. Là, 9 truites avec la même bestiole qui a fini dans un sale état d’ailleurs. J’ai juste refait mon nœud tous les deux poissons. Mais à chaque fois je remettais la même nymphe en coupant avec les dents les fibres de faisan qui dépassaient au fur et à mesure des captures.

En clair, j’ai vécu 90 minutes de rêve au milieu d’une saison entière bien morose où si je ne faisais pas capot, je prenais 1 poisson. Alors il ne faut pas se leurrer, la boule de vairons a dû attirer les truites à 500 mètres à la ronde, mais cela m'a permis de revivre l’espace de quelques minutes de vraies belles scènes de nymphe à vue. De nos jours, un instant aussi rare que magique !

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