La pêche est fermée certes, mais rien n'empêche de continuer à profiter de la rivière. J'avoue que je ne me fais pas prier pour ma part. Depuis la fermeture anticipée du 09 septembre, je me suis rendu de nombreuses fois au bord de l'eau pour voir et me rendre compte de l'évolution suite aux deux coups d'eau successifs que la rivière d'Ain a subit.

Alors, pas de crue, de simples coups d'eau, rien de plus. Le terrain était tellement en attente de cette eau qu'il en a gardé le plus gros pourcentage en laissant seulement les miettes pour les cours d'eau. Mais cela était vital et je suis heureux (pas autant que les poissons) que cette pluie soit enfin arrivée.

De prime à bord, on peut voir que les fonds ont été bien raclés. Toutes ces algues qui colmataient les gravières et autres retournes de la rivière d'Ain ont disparu. Si l'on regarde de plus près, il reste les stigmates de cette longue période de fonds emprisonnés par les algues. On voit très bien qu'il y a encore une présence. Il faudra donc d'autres coups d'eau, plus puissants certainement voir sur la durée. Ainsi, le frai pourra se passer dans de bonnes conditions en tous les cas sur ce point précis.

On voit très clairement sur cette photo où se situait la limite basse de l'étiage de cet été.

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Du côté des truites (je ne parle pas des ombres totalement absents sur les parcours que je pratique), les conditions sont meilleures elles aussi. On retrouve enfin des poissons avec un comportement "normal". J'entends par là avec des poissons en poste qui se nourrissent et qui restent vigilants en ayant tous les réflexes de fuite selon l'approche que l'on fait. C'est très important comme paramètre, cela veut dire que les truites ont retrouvé toutes leurs capacités. Plus de poissons amorphes ou tellement obnubilés par le fait de devoir se nourrir qu'ils en oublient les principes fondamentaux de fuite au moindre danger par manque de lucidité.

Les approches, ces jours, doivent être soignées pour observer les truites sauvages.

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J'ai parfois eu des propos durs envers mes amis pêcheurs à la fin du mois d'août et début septembre. Que cela soit au bord de l'eau, sur le net ou à la maison avec mes amis. Mais je pense sincèrement qu'il fallait stopper la traque des truites à ce moment-là. Un peu comme l'an dernier, au bout de la longue période d'étiage, au moment où l'eau chauffait un peu plus que la moyenne et que la majorité des fonds étaient colmatés, les truites pour se nourrir étaient sorties à longueur de journée. Du fait qu'elles avaient de plus en plus de mal à trouver des larves dû à l'eutrophisation, les farios devaient parfois faire des circuits très longs et sur une grande durée pour trouver leur pitance, ce qui les rendaient bien entendu très vulnérables. D'autant plus que de mon point de vue, elles piochaient là dans leurs dernières réserves d'énergie vu la situation de la rivière et de la durée de celle-ci. Donc un combat au bout d'un fil parfois assez fin était pour moi de trop. Je peux me tromper et me remettre en cause dans cette analyse, mais il faudra me prouver le contraire. J'invite les personnes pensant le contraire à venir comparer le comportement des poissons aujourd'hui à celui observé fin août. Pêcher, c'est formidable, observer et tenter de comprendre les choses doit aussi faire parti du panel du pêcheur.

Truite gobeuse photographiée sur l'Ain le samedi 24/09/16.

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Depuis quelques jours, les poissons "revivent" enfin. Cela me remplit de joie. Oui, j'ai parfois plus de considération pour les truites que pour les pêcheurs. Surtout quand je vois leur peu d'engagement aux dernières élections d'aappma et de fédérations. Je m'en excuse mais l'assume totalement, les truites comme la rivière d'Ain ne m'ont jamais déçu de leur côté, ce qui n'est pas toujours le cas des pêcheurs malheureusement ;-)

D'après ces premières sorties personnelles en curieux que je suis et contemplateur attentif de la rivière d'Ain, le cheptel dans les gros poissons est réellement inférieur à l'an passé. Mais cela reste à confirmer dans les semaines qui arrivent avec un point d'orgue durant le frai au début de cet hiver. Quand je parle de gros poissons, c'est pour moi les bons reproducteurs, soit au-delà de quarante centimètres. Du côté des poissons plus jeunes, il y a de la présence, ce qui me rend moins pessimiste que j'ai pu l'être durant la saison. Par contre, très peu ou pas de poisson de l'année (moins de 10 centimètres).

Je vous laisse avec une belle note d'espoir en compagnie d'une de mes amies très proches.

Une belle fario qui gobe. from Nicolas Germain Fly Shop on Vimeo.