Déjà bien avant la commercialisation de mes bas de ligne, ceux-ci faisaient beaucoup parler. Depuis leur mise en vente il y a plus de douze ans, cela s'est démultiplié. J'ai lu et entendu de très nombreuses versions sur leur confection. Certains pensant dur comme fer détenir la bonne recette. Il se trouve qu'à ce jour, aucun résultat issu de toutes ces différentes mixtures n'est égal au mien. Alors, c'est peut-être mieux, moins bien, mais de toutes évidences, c'est différent, très différent.

C'est ainsi, le secret a toujours fait parler quel que soit le sujet finalement. Mais aujourd'hui, je suis fatigué. Je suis las de toutes ces questions à la limite du harcèlement. Il n'y a pas une seule semaine où je ne reçois pas un message pour me demander comment obtenir un tel résultat sur un nylon. C'est usant et cela m'a usé ! Je cède donc aujourd'hui à cette pression populaire insoutenable.

Dans un premier temps, je vous le rappelle, et il le faut tant je lis de bêtises sur le sujet, que ce fil rouge est avant traitement un fil tout ce qu'il y a de plus conventionnel. Un nylon transparent. Une bonne fois pour toutes, non, ce n'est pas du maxima que diable !  Ensuite, il faut bien comprendre qu'il y a un mode de cuisson bien particulier réalisé à la cocotte-minute. Les temps de cuisson sont différents selon le diamètre de fil cuit. Ceux-ci se calculent au départ de la rotation de la soupape.

Et puis, bien entendu, il y a le fameux ingrédient secret. Celui qui fait tout. Celui qui donne cette élasticité incroyable à mon fil. Celui qui permet au nylon de ne plus avoir de mémoire. L'élasticité pour combattre les plus gros poissons même avec des petits diamètres en pointe. La perte de mémoire pour donner une durée de vie incomparable à ces bas de ligne. L'ingrédient secret est donc totalement indispensable. Sans lui, le résultat n'aura rien de comparable.

Je livre aujourd'hui mon secret avec un immense soulagement. Plus de question, plus de harcèlement. Enfin libéré !

Cet ingrédient secret et ignoré de tous à ce jour n'est autre qu'un fruit très rare. Il est même inconnu par la plupart des gens puisque non comestible pour l'homme (mais pas pour les Mico Titi, une espèce de singe autochtone à la région d'origine). Par conséquent, il n'est pas commercialisé. André Terrier, à son époque, avait eu vent des propriétés de ce fruit rare. C'est lui qui a fait les premiers tests, les premiers dosages. Aujourd'hui, la recette est optimisée à la perfection. Le plus dur étant de se procurer ce fruit aux qualités extraordinaires. Il pousse uniquement dans quelques rares régions du monde. Pour ma part, je les fais venir de la cote Caraïbe colombienne, au pied de la montagne Santa Nevada. J'ai maintenant de bons contacts et je suis fourni régulièrement sans problème. C'est un marché unique puisqu'avant moi, ces fruits étaient laissés aux singes Mico Titi qui eux seuls peuvent les consommer et surtout les digérer. Alors oui, je vous le concède, le côté "circuit court" est totalement oublié, mais c'est le prix à payer pour obtenir un tel résultat.

Voilà, pour les plus curieux d'entre vous et tous les autres, vous connaissez maintenant le secret du bas de ligne rouge jurassien.

La banane sanguine !