Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Gestion piscicole

Les actions menées sur le terrain et infos diverses sur le monde complexe de la gestion halieutique

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lundi 10 avril 2023

Avis aux leurristes.

Cet article n'est pas là pour pointer du doigt une catégorie de pêcheur via leur technique de prédilection. Mais à force de constatations sur le terrain, il me paraissait évident de faire un petit rappel.

Visiblement, la majorité des pêcheurs aux leurres ne sont pas au courant du changement de règlementation sur les parcours no kill jurassiens. Les hameçons triples sont interdits. Seuls les hameçons simples avec ardillons écrasés ou sans ardillons sont autorisés.

Dès l'ouverture, sur notre linéaire, nous avons trouvé dans les branches des leurres armés de triples pour certains avec leurs ardillons d'ailleurs. Lors de la dernière corvée de l'AAPPMA où nous avons remis en terre 110 plants, je suis allé saluer deux pêcheurs qui pratiquaient aux leurres. Les deux m'ont dit ne pas connaitre ce changement de règlemention et bien entendu leurs leurres étaient armés de triples. Dernièrement, nous avons encore trouvé des leurres avec triples sur notre linéaire. De toutes évidences, il y a un gros soucis avec le passage d'information. Alors soit celui est insuffisant, soit les pêcheurs y mettent de la mauvaise volonté. Ou bien les deux à la fois !

Pour trouver l'information sur le site de la fédération de pêche du Jura, il faut, c'est vrai, passer par plusieurs étapes. Celles-ci doivent amener les pêcheurs à télécharger l'arrêté préfectoral et/ou le dépliant fédéral pour lire entre les lignes le changement de règlementation.

Page 9 de l'arrêté préfectoral.

Page 3 du dépliant fédéral.

Malgré tout, l'info est présente. Peut-être faut-il faire mieux ? Plus visible ? Sans que les pêcheurs n'aient à cliquer sur plusieurs liens ? Il faudrait sans doute faire des rappels sur les pages média...Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui c'est insuffisant.

D'un autre côté, il y a aussi les pêcheurs. Eux qui savent utiliser Google Maps à la perfection pour trouver un accès des plus compliqués mais qui ont tous les maux du monde à cliquer sur deux liens pour s'informer des règlementations locales. Là aussi messieurs vous pouvez mieux faire, c'est certain !

Leurre trouvé sur notre parcours.

Comme dit au départ de l'article, je ne veux pas stigmatiser une technique de pêche. Mais si un moucheur oublie d'écraser son ardillon sur sa nymphe hameçon de 18, cela n'aura pas les mêmes conséquences que sur un triple de 6, vous en conviendrez.

Chez nous la densité de truites n'a jamais été aussi faible. Alors mettez tout en œuvre pour que ces poissons repartent à l'eau dans les meilleures conditions. Merci pour eux.

lundi 3 avril 2023

Une matinée dédiée à la plantation.

Lors de sa dernière assemblée générale, les membres de notre AAPPMA se sont mis d’accord pour investir financièrement dans divers jeunes plants pour une remise en terre sur des parcelles situées en bord de rivière. Effectivement, notre AAPPMA est propriétaire de près d’un kilomètre de berges sur différentes parcelles bordant la rivière d’Ain. Deux d’entres elles ont vu leurs épicéas abattus plus ou moins récemment car malheureusement, comme un peu dans tout le département, la majorité étaient secs et donc morts. Il était même dangereux de les laisser sur pied puisque les cimes tombaient toutes seules les unes après les autres. Nous les avons fait couper.

Après avoir fait une première corvée de nettoyage suite au passage des bûcherons, nous avons samedi matin réalisé une deuxième corvée pour remettre en terre quelques 110 plants venant tout droit d’une pépinière francomtoise. Notre maître à tous dans ce domaine au sein de l’AAPPMA, j’ai nommé Wilfrid, avait sélectionné différentes essences telles que du noisetier, du cassis, du prunier, du sorbier ou encore des argousiers. Ces arbres une fois adultes fourniront à la faune des fruits à coques et des baies de toutes sortes. Pour compléter cette sélection, il y avait aussi du romarin et autres lavandes à destination de nos chères abeilles.

Nous nous sommes donc retrouvés à 4 samedi matin dernier sous la pluie avec des pioches et surtout de la bonne humeur. Tout a été replanté avec succès. Espérons le même succès pour la croissance de ces plants. Wilfrid, dont c’est le métier et la passion depuis des décennies, était très confiant. Quoi qu’il en soit, il nous semblait important d’investir en temps et en argent dans ce genre d’action concrète. Ce n’est pas un lien direct avec la gestion des milieux aquatiques dont nous devons être les garants, mais une passerelle vers une action environnementale précieuse pour toute la faune vivant sur les berges de notre rivière.

Avant d’être des pêcheurs, nous sommes avant tout hommes de nature. Nous chérissons notre territoire et c’est dans le but d’en prendre soin dans son ensemble que nous avons agi ainsi. J’espère vivre assez longtemps pour voir des grives ou autres passereaux se gaver des baies de nos plantations. Rien ne serait plus agréable à mes yeux que d’assister à tel spectacle lors de mes balades régulières au bord de l’eau.

Un immense merci à Sébastien, Bernard et Wilfrid pour le don de leur temps. Un autre très grand merci à vous tous qui prenez votre carte de pêche au sein de notre AAPPMA. À travers ce geste, vous financez ce genre d’action. Merci à tous.

dimanche 19 mars 2023

STEP de Montigny, la preuve du désaveu envers les milieux aquatiques.

Le long épisode judiciaire de la Station d'épuration de Montigny vient de se terminer.

Si vous êtes comme moi passionné de la rivière d'Ain, vous vous souvenez de cet été tragique de l'année 2010. Je vous fais un petit récapitulatif. Fin juillet 2010, les pêcheurs (encore et toujours eux) alertent sur des mortalités importantes de truites et d'ombres sur les secteurs avals de la rivière d'Ain jurassienne. Il s'agit là des linéaires de Villard, Châtillon, etc...L'ampleur des mortalités est immense. A tel point que la pêche sera fermée dès le 27 août de cette année 2010 et que cette fermeture sera reconduite pour toute l'année 2011 sur un linéaire de 9 kilomètres entre Montigny et Blye. Vous noterez qu'une fois de plus, seuls les pêcheurs ont été punis alors que c'est eux qui dénoncent ! L'histoire se répète ! 

On pense régulièrement à la Loue, le Doubs ou encore la Bienne pour ces mortalités massives mais la rivière d'Ain a énormément souffert lors cet épisode. Le pire dans cette histoire, c'est que cette pollution était préméditée ! Son origine était due à un rejet massif de phosphore par la STEP (station d'épuration) de Montigny gérée par l'entreprise Veolia sous l'égide de la communauté de communes Champagnole/Nozeroy Jura. Veolia avait unilatéralement décidé de ne plus traiter ce phosphore, suite à un différend avec la collectivité pour la prise en charge financière des boues générées par le traitement de cet apport massif de substance par l'entreprise Jura Terroir (Coop fruitière à Comté de Pont-du-Navoy). Il faut savoir que l'arrêté préfectoral d'autorisation de fonctionnement prévoyait un rejet maximum de 2 kg/j, seuil dépassé durant plusieurs semaines de plus de 10 fois, générant un développement massif de cyanobactéries à l'origine de l'importante mortalité de la faune aquatique à l'aval de la STEP. C'est finalement une pollution réfléchie et préméditée ! 

Un préjudice écologique de l'ordre 230 000 euros calculé selon la méthode Léger-Huet et Arrignon avait été demandé suite à une plainte déposée par la fédération de pêche du Jura ainsi que les deux AAPPMA concernées en novembre 2010. Voilà pour l'historique.

Cette procédure n'a que trop duré. Ce qui fait le jeu des prévenus au final. Elle s'est terminée il y a quelques semaines. La fédération ayant changé son fusil d'épaule en négociant un accord avec Veolia à hauteur de 30 000 euros. Fin rideau !

Mon analyse tout à fait personnelle de cet évènement est qu'il est facile de comprendre que le nouveau bureau fédéral a souhaité fermer ce dossier en se faisant rembourser ses frais d'avocat accumulés depuis 2010 et ce dans le but de passer à autre chose. En clair, Veolia, comme le reste des prévenus, s'en sort sans condamnation ! Ils ont fait le choix délibéré de ne plus traiter le phosphore avec les conséquences que l'on connait aujourd'hui et finalement rien ! C'est tellement scandaleux que je n'ai pas les mots.

Dans tous les cas, ces 230 000 euros évalués n'auraient pas refait revenir les truites. C'est évident. Mais il était de mon point de vue primordial d'aller au bout des choses pour envoyer un signal fort afin de démontrer que nous sommes dans notre role en défendant bec et ongles les milieux aquatiques de toutes agressions. Qui plus est dans ces proportions dramatiques de mortalités. Un autre choix a été fait. Je suis une nouvelle fois très déçu pour ne pas dire plus.

En terme de condamnation j'aurais préféré que la demande soit une mise en place d'un contrôle des eaux hebdomadaire en sortie de STEP sur X années. Contrôles et analyses réalisées par un laboratoire totalement indépendant avec une mise à disposition des données afin de mettre une pression permanente sur Veolia. Tout cela financé par les prévenus si tant est que la procédure aille à son terme et qu'ils soient condamnés ! Ce que veulent les amoureux des rivières au final, ce n'est pas de l'argent, mais avant tout chose être certain que l'eau qui ressort de ces installations soit de bonne qualité. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, loin de là, sur ce secteur comme sur d'autres.

Oui, car l'historique est très lourd pour Veolia comme pour la communauté de communes sur le secteur de la haute rivière d'Ain. Que dire de la lagune de Crotenay où plainte a été déposée également sans qu'une condamnation ne fasse suite. Pourtant, ce rejet puant et nauséabond qui se jette dans la rivière d'Ain n'est pas un mirage !

On peut aussi dénombrer les nombreux dysfonctionnements de la station d'épuration de Champagnole. Même pas de plainte pour cette installation. Quoi de plus normal quand on connait les liens qui lient les hommes concernés par les décisions.

La rivière d'Ain, comme d'autres, subit depuis des années des agressions importantes non punies. Il y a eu des choix de fait à l'époque. il y a des choix fait aujourd'hui. C'est tellement triste pour cette rivière. On en parlait encore hier avec mon jeune ami Victor au bord de l'eau en se demandant ce que l'on faisait encore là à traquer du vide. Car c'est ça aujourd'hui la rivière d'Ain, du vide !

Quand on connait l'historique des combats menés ou pas, on est en droit de se demander s'il faut conserver dans les statuts fédéraux la protection des milieux aquatiques comme on est en droit de ne plus croire en la justice. Sincèrement. Chacun fera sa propre conclusion, le mienne est faite.

lundi 13 février 2023

Patrice Malavaux nous parle du Doubs.

A quelques jours de l'ouverture mythique sur le Doubs franco-Suisse, j'ai voulu faire la lumière sur la situation à Goumois où bon nombre de passionnés ont l’habitude de se retrouver. Patrice Malavaux étant certainement le mieux placé pour nous informer sur la réalité de terrain. Merci à lui de le faire.

Nicolas : Bonjour Patrice. Je me suis permis de te solliciter pour nous parler de la situation du Doubs à quelques jours de l’ouverture. Rappelle-nous le déroulé des tristes évènements de la fin d’année dernière pour se remettre dans le contexte s’il te plait.

Patrice : Bonjour Nicolas. En effet, après plusieurs années de répit, le Doubs Franco-Suisse a subi une nouvelle vague de mortalités piscicoles due au champignon saprolégnia. Nous nous en sommes rendus compte fin novembre à la fin d’un épisode de fortes eaux et le phénomène s’est prolongé durant une bonne partie de décembre. Janvier aura marqué l’arrêt de l’épisode.

Nicolas : Ces mortalités sont d’autant plus rageantes que les populations se refaisaient une petite santé. J’ai pu le constater de mes yeux.

Patrice : C’était le cas. Les grosses années de mortalités étaient 2010, 2011, 2014. Si la maladie n’a jamais totalement disparu dans les années suivantes, elle était devenue pratiquement anecdotique, ce qui a permis aux populations, les ombres notamment, qui avaient été décimé jusqu’à environ 70%, de bien revenir, aussi bien en nombre qu’en taille. Les truites ont moins fait le yoyo, mais tout le monde était d’accord sur le fait que la population était également très intéressante. C’est rageant, comme tu le dis, mais les pêcheurs qui me croisent savent qu’il y a longtemps que je disais qu’il ne fallait pas fanfaronner, car on se savait avec une épée au-dessus de la tête… Et que ce n’est pas avec les efforts entrepris par nos autorités pour sauver les rivières qu’il fallait s’attendre à des miracles …

Nicolas : Les observations ont vite été impossible avec les niveaux d’eau. Est-il possible d’évaluer un pourcentage de perte à la louche ? Plutôt les gros poissons touchés ou toutes les classes d’âge ?

Patrice : Ce sont essentiellement les truites de belle taille qui ont été touchées, rarement en dessous de 35-40cm. Quant au pourcentage il est très difficile de l’estimer et je ne le ferai pas. Je me souviens de l’épisode ravageur de 2011 où, voyant la quantité de poissons morts (y compris des truites), je me disais qu’il n’allait plus en rester, et pourtant, si les ombres ont effectivement été décimés, l’effectif de truites n’avait pas tant bougé que cela lors des pêches électriques qui avaient suivi l’épisode. On va donc essayer de rester optimistes et on va beaucoup compter sur les résultats des pêcheurs cette saison pour se faire une idée…

Nicolas : On a vu beaucoup d’images passer fin décembre et l’essentiel des poissons touchés étaient des truites. Quant est-il des ombres ? Est-ce qu’ils ont été épargnés par cet épisode ?

Patrice : Oui, pratiquement que des truites, peu d’ombres. Il faut dire que notre expérience en la matière montre que les épisodes de déclenchement de la maladie sont le plus souvent associés à la période de fraye, quand les poissons sont affaiblis. L’hiver pour les truites et le printemps pour les ombres… Du coup on attend de voir ce qui va se passer dans les semaines qui viennent avec beaucoup de prudence… et en croisant les doigts !!!

Nicolas : Une fois de plus, les niveaux n’ont pas dû permettre une bonne observation, mais peux-tu nous parles des frais. Les survivantes ont-elles pu se reproduire ?

Patrice : Ce qu’il y a eu de spécifique cette année, c’est que la maladie s’est déclenchée en même temps que la fraye plutôt qu’à la fin. Ce qui fait qu’un certain nombre de géniteurs n’a probablement pas eu le temps de se reproduire avant de mourir et cela fait partie des signaux qui nous ont le plus inquiétés. Après, les frayères ont malgré tout été bien grattées…. On va rester optimistes, et encore une fois attendre le printemps, pour cette fois se faire une idée lors de l’émergence des truitelles…

Nicolas : Depuis la fin janvier, le Doubs a retrouvé un niveau plus stable. As-tu pu faire de nouvelles observations et si oui, quelles sont-elles jusqu’à ce jour ?

Patrice : en effet, depuis l’éclaircissement des eaux fin janvier on constate que l’épisode s’est arrêté, ou presque. On voit encore quelques cadavres qui n’ont pas encore fini de se décomposer, et pour une info en temps réel, j’ai arpenté hier les bords du Doubs sur une vingtaine de kilomètres pour voir un seul poisson très faiblement malade.

Nicolas : Un dernier mot Patrice pour convaincre les pêcheurs de venir malgré tout sur les berges du Doubs le 1er mars !?

Patrice : Je n’ai pas envie de vendre du rêve dans le contexte actuel, mais les rivières ont besoin de sentinelles et les AAPPMA ont besoin de sociétaires à représenter, face aux administrations, politiques et grands lobbies. Je suis de toutes façons convaincu qu’il reste de belles pêches à réaliser et de bons moments à passer dans notre belle nature… On doit continuer d’y venir !

Nicolas : Merci encore pour le temps passé pour informer les lecteurs de ce blog. Je vous souhaite que le pire soit derrière vous ! Au plaisir de se croiser sur les berges de cette fabuleuse rivière Patrice.

Patrice : Merci Nicolas. Merci pour ton engagement et ton soutien. On reste de toutes façons bien présents, vigilants plus que jamais et toujours prêts à défendre notre rivière et s’en faire le porte-parole… Au plaisir et encore merci !

samedi 11 février 2023

Les poissons meurent toujours dans la Loue.

Difficile de mettre des mots sur ces images. Finalement, ce qui choque le plus, c'est qu'il y ait encore des poissons vivants dans cette rivière finalement...

Merci Stéphane pour tes images. Quel désastre, quelle tristesse...

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