Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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vendredi 24 mars 2023

Jura, destination de second choix pour la truite.

Sans être encore vieux, du moins je l'espère, j'ai connu le Jura avec un tourisme pêche ultra florissant. Ses rivières attiraient les pêcheurs à longueur d'année. En tête d'affiche, la haute rivière d'Ain et la Bienne bien entendu.

À l'adolescence, je me souviens d'avoir vu de mes yeux l’hôtel du cerf de Pont-du-Navoy rempli de pêcheurs, une chose inimaginable aujourd'hui ! Dans les autres exemples marquants, j'ai aussi connu Champagnole, ville d'Aimé Devaux, avec 4 magasins de pêche différents. Aujourd'hui il n'y en a plus un seul !

Alors même si la dégradation de nos rivières s'est amorcée il y a bien longtemps, le Jura faisait toujours rêver les pêcheurs de truites. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, clairement. Et pour cause, les densités de truites sont d'une faiblesse abyssale de nos jours. Même pour les pêcheurs expérimentés c'est devenu compliqué de capturer du poisson. Les ombres ont quasiment disparu du département. Il subsiste quelques parcours où seuls des pêcheurs très forts techniquement avec une parfaite connaissance des ces milieux s'en sortiront.

Les heures de gloire du Jura en matière de pêche à la truite sont révolues. De nombreuses régions françaises ont beaucoup plus à apporter aux touristes pêcheurs en recherchent de rivières plus fonctionnelles avec des densités de poissons sauvages plus importantes.

Il n'y a pas à chercher bien loin d'ailleurs. Chez nos voisins du département de l'Ain (01), l'offre parait exceptionnelle avec un panel de rivières aux profils variés qui donneront satisfaction à tous les pêcheurs de truites. La vidéo ci-dessous parle d'elle même. Le Jura est à 100 lieux de proposer une telle offre. Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres tant nous sommes malheureusement relégués très loin dans la liste des destinations "pêche truite".

J'en connais qui doivent se retourner dans leur tombe !

De toutes évidences, il va falloir faire comme tous ces pêcheurs croisés depuis bientôt 40 ans ici, prendre sa voiture pour aller voir ailleurs !

dimanche 19 mars 2023

STEP de Montigny, la preuve du désaveu envers les milieux aquatiques.

Le long épisode judiciaire de la Station d'épuration de Montigny vient de se terminer.

Si vous êtes comme moi passionné de la rivière d'Ain, vous vous souvenez de cet été tragique de l'année 2010. Je vous fais un petit récapitulatif. Fin juillet 2010, les pêcheurs (encore et toujours eux) alertent sur des mortalités importantes de truites et d'ombres sur les secteurs avals de la rivière d'Ain jurassienne. Il s'agit là des linéaires de Villard, Châtillon, etc...L'ampleur des mortalités est immense. A tel point que la pêche sera fermée dès le 27 août de cette année 2010 et que cette fermeture sera reconduite pour toute l'année 2011 sur un linéaire de 9 kilomètres entre Montigny et Blye. Vous noterez qu'une fois de plus, seuls les pêcheurs ont été punis alors que c'est eux qui dénoncent ! L'histoire se répète ! 

On pense régulièrement à la Loue, le Doubs ou encore la Bienne pour ces mortalités massives mais la rivière d'Ain a énormément souffert lors cet épisode. Le pire dans cette histoire, c'est que cette pollution était préméditée ! Son origine était due à un rejet massif de phosphore par la STEP (station d'épuration) de Montigny gérée par l'entreprise Veolia sous l'égide de la communauté de communes Champagnole/Nozeroy Jura. Veolia avait unilatéralement décidé de ne plus traiter ce phosphore, suite à un différend avec la collectivité pour la prise en charge financière des boues générées par le traitement de cet apport massif de substance par l'entreprise Jura Terroir (Coop fruitière à Comté de Pont-du-Navoy). Il faut savoir que l'arrêté préfectoral d'autorisation de fonctionnement prévoyait un rejet maximum de 2 kg/j, seuil dépassé durant plusieurs semaines de plus de 10 fois, générant un développement massif de cyanobactéries à l'origine de l'importante mortalité de la faune aquatique à l'aval de la STEP. C'est finalement une pollution réfléchie et préméditée ! 

Un préjudice écologique de l'ordre 230 000 euros calculé selon la méthode Léger-Huet et Arrignon avait été demandé suite à une plainte déposée par la fédération de pêche du Jura ainsi que les deux AAPPMA concernées en novembre 2010. Voilà pour l'historique.

Cette procédure n'a que trop duré. Ce qui fait le jeu des prévenus au final. Elle s'est terminée il y a quelques semaines. La fédération ayant changé son fusil d'épaule en négociant un accord avec Veolia à hauteur de 30 000 euros. Fin rideau !

Mon analyse tout à fait personnelle de cet évènement est qu'il est facile de comprendre que le nouveau bureau fédéral a souhaité fermer ce dossier en se faisant rembourser ses frais d'avocat accumulés depuis 2010 et ce dans le but de passer à autre chose. En clair, Veolia, comme le reste des prévenus, s'en sort sans condamnation ! Ils ont fait le choix délibéré de ne plus traiter le phosphore avec les conséquences que l'on connait aujourd'hui et finalement rien ! C'est tellement scandaleux que je n'ai pas les mots.

Dans tous les cas, ces 230 000 euros évalués n'auraient pas refait revenir les truites. C'est évident. Mais il était de mon point de vue primordial d'aller au bout des choses pour envoyer un signal fort afin de démontrer que nous sommes dans notre role en défendant bec et ongles les milieux aquatiques de toutes agressions. Qui plus est dans ces proportions dramatiques de mortalités. Un autre choix a été fait. Je suis une nouvelle fois très déçu pour ne pas dire plus.

En terme de condamnation j'aurais préféré que la demande soit une mise en place d'un contrôle des eaux hebdomadaire en sortie de STEP sur X années. Contrôles et analyses réalisées par un laboratoire totalement indépendant avec une mise à disposition des données afin de mettre une pression permanente sur Veolia. Tout cela financé par les prévenus si tant est que la procédure aille à son terme et qu'ils soient condamnés ! Ce que veulent les amoureux des rivières au final, ce n'est pas de l'argent, mais avant tout chose être certain que l'eau qui ressort de ces installations soit de bonne qualité. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, loin de là, sur ce secteur comme sur d'autres.

Oui, car l'historique est très lourd pour Veolia comme pour la communauté de communes sur le secteur de la haute rivière d'Ain. Que dire de la lagune de Crotenay où plainte a été déposée également sans qu'une condamnation ne fasse suite. Pourtant, ce rejet puant et nauséabond qui se jette dans la rivière d'Ain n'est pas un mirage !

On peut aussi dénombrer les nombreux dysfonctionnements de la station d'épuration de Champagnole. Même pas de plainte pour cette installation. Quoi de plus normal quand on connait les liens qui lient les hommes concernés par les décisions.

La rivière d'Ain, comme d'autres, subit depuis des années des agressions importantes non punies. Il y a eu des choix de fait à l'époque. il y a des choix fait aujourd'hui. C'est tellement triste pour cette rivière. On en parlait encore hier avec mon jeune ami Victor au bord de l'eau en se demandant ce que l'on faisait encore là à traquer du vide. Car c'est ça aujourd'hui la rivière d'Ain, du vide !

Quand on connait l'historique des combats menés ou pas, on est en droit de se demander s'il faut conserver dans les statuts fédéraux la protection des milieux aquatiques comme on est en droit de ne plus croire en la justice. Sincèrement. Chacun fera sa propre conclusion, le mienne est faite.

mercredi 15 mars 2023

Une magnifique ouverture 2023 !

On l'attendait tellement que finalement, elle ne nous a pas fait défaut. La pluie est arrivée 36 à 48 heures avant l'ouverture de la truite ce qui a eu pour conséquence de faire enfin gonfler les rivières jurassiennes et notamment la rivière d'Ain.

C'était plus de 80m³/seconde qui coulait en bas de la maison. Moi qui trouve du plaisir uniquement en pêchant à vue, je me suis résolu très vite à faire mon ouverture sans canne. Je n'étais pas le seul puisque nous nous sommes retrouvés assez vite nombreux autour du feu tant les conditions de pêche étaient compliquées que cela soit aux leurres ou au toc.

Qu'importe, une fois de plus et comme le veut notre ancienne tradition, nous étions tous réunis sur une des parcelles appartenant à l'AAPPMA pour fêter ensemble ce jour important à nos yeux. Les maîtres mots étaient convivialité et amitié. Il fallait aussi avoir un solide appétit !

La photo de groupe

Avec mon fils et Victor.

Notre habitude à partager ensemble plutôt qu'à s'acharner à prendre un poisson à tout prix contrastait avec d'autres pêcheurs croisés sur le parcours ou vus sur d'autres linéaires. Il en faut pour tous les goûts me direz-vous.

Malgré les circonstances, malgré les dégradations répétées de nos cours d'eau, malgré la baisse continue des densités de poissons sauvages, il y a encore une majorité de pêcheurs consommateurs. Alors soit dans le but de ramener leurs poissons (pour certains afin de rentabiliser la carte, je l'ai entendu ! ) ou alors de vite mettre une photo bras tendu sur les réseaux sociaux. Nous sommes encore bien loin de l'investissement de chacun dans la protection des milieux aquatiques. Heureusement, j'ai dans mon entourage des jeunes pêcheurs, je pense notamment à Hugo et Victor, qui sont tout le contraire de ce que j'ai vu. Ils me rassurent au quotidien avec leur envie de bien faire et leur investissement personnel dans la protection des milieux. D'ailleurs, je vous invite à lire l'article de presse ci-dessous. Victor, comme à son habitude, a des mots extrêmement justes. De la même façon que lorsqu'il pose une nymphe devant une belle truite, toujours très juste !

Oui, nous sommes loin du compte. Ce qui me fait le plus enrager dans cette histoire, c'est que les personnes qui n'ont pas voulu protéger plus qu'aujourd'hui les dernières truites sauvages le font pour ces pêcheurs là. Des pêcheurs qui connaissent à peine le nom de la rivière dans laquelle ils pêchent. Qui se souviennent qu'elle existe le jour de l'ouverture et qui l'oublient totalement 3 semaines après. Mais le principal, c'est qu'ils puissent encore garder leurs truites !

Quoi qu'il en soit, nous avons nous passé un formidable moment tous ensemble. Je ne suis jamais rentré aussi tard à la maison de mon ouverture alors que je n'avais pas de canne ! Merci les amis pour ce bon moment !

Croisons les doigts pour que les 100 mm de pluie tombés sur les 7 derniers jours ne soient pas les derniers ! Que l'été à venir ne soit pas sec et chaud. Même si je n'y crois pas beaucoup...

vendredi 10 mars 2023

Il ne faut pas lâcher maintenant !

Le jour tant attendu est là, juste devant nous. Demain !  L’ouverture de la pêche de la truite est pour tous les passionnés un jour qui marque le début d’une nouvelle aventure. Que vous pêchiez ou pas ce jour-là, cette date ne peut pas vous être inconnue. C’est le Jour J.

La triste actualité de nos rivières rend les choses bien moroses et j’en conviens. La Franche-Comté n’est pas la seule impactée malheureusement. Nombre de rivières voient leurs densités de truites et d’ombres chuter. À travers de nombreuses discussions et échanges ces derniers temps, je me rends compte que pas mal de passionnés vont passer à autre chose. Soit stopper complètement la pêche, soit tenter d'autres espèces moins impactées que nos chères truites zébrées. C’est effectivement une ambiance très pesante si tant est qu’on est un minimum sensible à cette triste actualité. Je sais qu’il existe une catégorie de pêcheurs qui ne s’en soucient pas du tout. Qui pêche sans se poser d’autres questions. Je ne m’adresse pas à eux.

Non, je m'adresse à vous qui avez mal au ventre quand vous voyez ce qu'il se passe dans nos rivières franc-comtoises depuis quelques années. Je pense qu'au contraire, il faut vraiment continuer d’aller à la pêche. Je peux comprendre votre envie d'autre chose, j'ai bien conscience que vous préférez "ne plus embêter" les derniers poissons sauvages, mais de mon point de vue, vous n’aiderez en rien nos rivières si vous vous en éloignez définitivement. Le monde la pêche, nos rivières mal en point, les truites qui y survivent ont besoin de vous. Elles ont besoin de leurs sentinelles, elles ont besoin de vos témoignages. Il ne faut pas lâcher ces écosystèmes en danger ou pour certains en fin de vie maintenant. Si les pêcheurs soucieux de ce qui leur arrive les désertent aujourd'hui, cela sera dans tous les cas une très mauvaise chose.

Quoi qu’on en dise, les pêcheurs sont les seuls à veiller sur ces rivières. Alors bien entendu, par intérêt. Moi le premier, si je n’étais pas pêcheur je doute que la situation actuelle m’empêcherait de dormir comme c'est le cas depuis longtemps. Mais aujourd’hui, c’est un fait, il faut des pêcheurs au bord de nos rivières et de préférence des pêcheurs qui soient touchés par leur souffrance pour continuer de veiller sur elles.

Je ne vous demande pas de croire en des jours meilleurs...Comment vous demander une chose en laquelle je ne crois pas moi-même, mais je vous demande de ne pas lâchez l'affaire maintenant, de continuer à être cette sentinelle, de continuer à témoigner et d'être le porte-parole des ces écosystèmes en souffrance. De mon côté, je ne conçois pas abandonner ma rivière après tout le bonheur qu'elle m'a apporté depuis si longtemps. Même si de nos jours j'ai plus souvent mal au ventre qu'autre chose quand je me balade sur ses berges canne en main, je continuerais à la veiller et à l'accompagner jusqu'au bout du bout.

Je vous souhaite une bonne ouverture demain, quelle soit festive et entourée d'amis.

mercredi 8 mars 2023

Vidéo : Le désastre toujours d'actualité sur la Loue.

Le Loisir pêche touche à sa fin en Franche-Comté. Et avec lui la souche endémique des truites farios franc-comtoises. Cette souche emblématique qui a fait rêver nombre de pêcheurs. C'est à pleurer. 

Vidéo réaliser par Stéphane il y a 3 jours sur la Loue.

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