Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - Frayère

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mercredi 22 janvier 2020

Toujours y croire !

Et pourtant, j'ai eu de nombreuses fois des passages à vide en pensant qu'il n'y avait pas d'issue. C'est toujours un peu le cas, car je pense toujours que la montée en température lors des prochaines années que cela soit dans l'air comme dans l'eau reste malheureusement d'actualité.

D'un autre côté, les truites sauvages de la rivière d'Ain me surprendront toujours. Ces animaux sont phénoménaux. Leur envie de survivre est hors normes ! Malgré tous les maux qui touchent leur habitat, ces truites continuent à nager dans les eaux de nos rivières jurassiennes avec vaillance. Vous l'aurez compris, au fond de moi, je sais que l'issue est inéluctable au rythme où ça va, mais malgré ce sentiment, j'ai envie d'y croire quand même car ces truites sauvages méritent tout simplement qu'on croit en elles !

Les truites sauvages de la rivière d'Ain doivent en grande partie "le maintien" des populations à leur formidable pouvoir d'adaptation et aussi, un tout petit peu aux quelques fous qui se battent pour les protéger des prélèvements irraisonnés. Car si on regarde un peu dans le rétroviseur, la rivière d'Ain est bien seule dans ce combat.

  • Un contrat de rivière devait voir le jour il y a quelques années. Le projet était bien avancé. Il portait en lui de nombreux espoirs de faire remonter au grand jour et aux élus les problématiques existantes sur cette rivière. Finalement, il est tombé aux oubliettes par je ne sais quel tour de passe-passe.
  • Des parcours No Kill ont été retirés du linéaire contre toutes logiques. Le plus récent en date, celui de Sirod en amont de la rivière d'Ain. Mais il est bon de rappeler que près de 7 kilomètres ont sauté entre Châtillon et l'aval de Montigny/Ain il y a quelques années. Un des parcours les plus faiblement peuplé de la rivière où à ce jour, chaque pêcheur est en droit de garder 3 truites/jour, une aberration ! Les prélèvements ont été de nouveau autorisés sur ces 7 bornes malgré une pêche électrique effectuée annuellement (sur Châtillon) donnant des résultats plus que médiocres. À se poser des questions sur l'utilité de ces pêches quand on voit cela.
  • Le plus aberrant, c'est que sur le linéaire cité plus haut, des rempoissonnements sont réalisés chaque année avec du poisson de pisciculture. Donc je résume si vous le voulez bien, on retire un No Kill de 7 kilomètres afin de pouvoir à nouveau prélever les poissons sauvages mais on remet des poissons de foire parce qu'il y en a plus assez ! Vous suivez ? Moi non ! Pour les chiffres, c'est 2 tonnes de poissons adultes (arc et fario) + 20 000 alevins. Et tout cela au milieu des poissons sauvages avec les risques que cela engendre. Au mieux, une concurrence alimentaire qui n'est pas une bonne chose avec la pénurie d'insectes par exemple, au pire un croisement génétique. Tellement triste comme situation car il en reste des poissons sauvages ! Voir la vidéo ci-dessous. J'en ai mal au ventre de ces mauvaises décisions et de ce laisser-faire !
  • Des systèmes d'épuration parfois défaillants. Des rejets connus non raccordés. Des poursuites en justice ont donné choux-blanc à chaque fois. Aucun résultat dans les tribunaux comme sur le terrain. Comme si de rien n'était au final. Pour information, tous les rejets filmés pour mon DVD à l'époque existent encore à ce jour. Tous !
  • Autour de 25 ans de fermeture de la pêche de l'ombre commun par arrêté préfectoral. Les populations n'évoluent pas. Les réponses aux questions sont absentes. Les actions pour faire évoluer les choses également. C'est devenu tellement la norme qu'on fini par l'oublier, mais c'est tout sauf normal comme situation !

Alors merci aux deux AAPPMA de la rivière d'Ain (Champagnole et Crotenay) de prendre conscience de la situation en mettant des linéaires protégés supplémentaires. Merci de prendre conscience que nous sommes seuls pour agir et que nous n'avons finalement que ce levier unique pour le faire. Celui du prélèvement. Que les grincheux le veuillent ou non. À ce jour, il n'y a que ça à faire puisque rien n'est fait dans les autres domaines.

Je vous dis tout ça parce que le potentiel existe encore en 2020 malgré tout. Rien à voir avec les populations de l'époque, bien entendu, mais les truites sauvages sont là, elles sont autonomes, elles se reproduisent. Il faut juste avoir conscience qu'elles sont peu nombreuses et qu'il faut les protéger. Pour cela, il faut passer du temps au bord de l'eau, 40 années de pêche ou une bardée de diplômes ne suffisent pas, c'est le vécu sur les berges de la rivière et les centaines d'heures d'observation qui comptent, rien d'autre. C'est avec ce vécu, comme par exemple un suivi des frayères chaque année, qui fait que l'on sait de quoi on parle. En tous les cas à mes yeux.

Alors croyez-y, motivez tous les pêcheurs autour de vous à comprendre que chaque poisson sauvage de cette rivière est important, motivez-vous pour les futures élections d'AAPPMA à l'automne pour améliorer la situation car elle peut l'être encore !

Bon visionnage de ma dernière vidéo où des scènes ont été filmées sur le parcours public. Linéaire où les gestionnaires pensent qu'il faut remettre des poissons adultes pour aider à la reproduction. Quand on voit ces images...On a envie de pleurer en pensant à ça. Dans cette vidéo, à partir de 1'10", il y a une scène avec une femelle au centre qui est protégée par un mâle dominant. J'estime la femelle à 40 centimètres...Je vous laisse deviner la taille du mâle et du coup je fais un petit clin d’œil à tous les instruits qui pensent que les grosses ne se reproduisent plus ! Observez, apprenez !

Cliquez sur HD pour une meilleure image.

Frai truites 2019 - Jura from Nicolas Germain Fly Shop on Vimeo.

dimanche 1 décembre 2019

Pluviométrie et début des frais.

Enfin un bel automne comme on aime pour le bien être de dame nature. Il fallait de l'eau suite à ce mois de septembre largement déficitaire (32% seulement par rapport à la normale dans notre Jura). Heureusement pour nous, nous avions eu un été excédentaire. Mais septembre a donc tout gâché. Les algues étaient revenues colonisées le fond de la rivière en faisant craindre un frai bien difficile avec ce colmatage.

C'était sans compter sur un automne largement humide avec un excédant en octobre comme en novembre en terme de pluviométrie. Si bien que nous avons dépassé ici les 200mm de pluie sur 2 mois consécutifs. Inespéré !

213mm en octobre, soit 147% de la normale et 209mm en novembre, soit 137% de la normale. La rivière d'Ain et ses cousines n'en demandaient pas autant. Quel régal de voir une rivière pleine d'eau durant autant de semaines. Ce qui va nous amener au final pour 2019 à une année tout à fait conforme à la normale côté pluie puisque il ne manque plus que quelques dizaines de millimètres. Malheureusement, la situation sera bien différente côté températures, mais de cela nous sommes tous au courant.

Ces pluies parfois conséquentes ont eu pour effet de blanchir le fond de la rivière afin d’accueillir au mieux les premiers reproducteurs. J'ai observé mon premier nid à la mi-novembre avec un couple actif dessus. Depuis, et avant la dernière montée des eaux en milieux de semaine, j'ai pu voir des choses intéressantes et d'autres qui étaient plutôt effrayantes. Même après près de 35 ans à trainer mes guêtres sur la rivière d'Ain, j'arrive à être surpris, dans un sens comme dans l'autre. Surpris aussi que le suivi de frayères de soit pas au centre du travail des techniciens de fédération, de l'Onéma comme des bénévoles des AAPPMA. On y tire tellement d'enseignements (ce qui permet d'éviter de dire de grosses bêtises !) et c'est notamment bien moins dérangeant qu'une pêche électrique de comptage par exemple. Pour ma part, je ne donnerais pas de chiffre ou autres indications ici si ce n'est les deux photos qui vont suivre, j'informerai mes sociétaires présents à l'AG de notre AAPPMA de mon constat sur notre parcours et plus globalement, sur le linéaire amont de la rivière d'Ain que j'ai parcouru comme tous les ans en long et en travers.

Photos réalisées il y a quelques jours. Oui, il reste de la vie, protégeons là !

samedi 22 décembre 2018

Frai 2018, le film.

Dans le Jura, la truite fario sauvage est en voie de disparition. Hormis le secteur très amont de la rivière d'Ain et ses affluents, tous les autres linéaires ne sont que l'ombre d'eux mêmes. De nombreux sont morts et ceci depuis bien longtemps (Cuisance, Basse Loue, Valouse, Seille, Bienne...) Pourtant, là où les populations sont encore "acceptables", on peut toujours dans la majorité des cas tuer 3 truites sauvages par jour de pêche. Évidemment, remettre son poisson à l'eau n'est pas la solution pour faire revenir à leur niveau les populations. Mais continuer à les matraquer en laissant certains pêcheurs (qui ne se privent pas !) prélever au-delà de ce que la rivière produit, est-ce la solution ? Je ne le crois pas non !
Nos techniciens et dirigeants jurassiens sont tous d'accord pour nous dire qu'au-delà de la qualité de l'eau, le réchauffement de celle-ci finira d'achever les populations de truites dans un avenir proche...Donc pour moi, continuer à autoriser leur prélèvement signifie à dire: "de toutes façons, c'est mort, autant laisser bouffer les dernières !" Faut juste l'assumer messieurs !!!
 
Pensez-y lorsque vous prendrez votre carte de pêche 2019 dans le Jura, soutenez les AAPPMA qui essaient, merci.
 

Sur ce, je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année. Je vous dis à l'année prochaine. Avant cela, je vous laisse avec quelques images de ces merveilles...Ces truites fantastiques se battent pour vivre au jour le jour...Encore une espèce qui est là depuis des milliers d'années et que nous allons réussir à éteindre par notre stupidité.

dimanche 2 décembre 2018

Frai 2018, le grand départ ?

J'ai souvent été morose à travers mes articles ces derniers temps. Aucune overdose de pessimisme, je relate simplement les faits comme je les ressens. Quoi qu'il en soit, les images que j'ai réalisé hier deviennent un petit coin de ciel bleu dans cet univers bien gris.

Il a fallu chercher et visiter de nombreuses frayères connues ici ou là. Certaines complètement vides, d'autres avec seulement 3 ou 4 individus. Et puis encore 2 autres avec plusieurs dizaines de poissons. Sincèrement, ces poissons sauvages méritent le plus grand respect. Cette immense faculté à survivre dans de telles conditions après 6 mois d'étiage est hors normes. Dans notre Jura, les populations sauvages fondent comme neige au soleil. Alors s'il vous plait, motivez les personnes autour de vous qui continuent à prélever ces poissons. Dites leur de les remettre à l'eau. C'est une question morale. On appuie pas sur la tête d'une personne qui est en train de se noyer, on lui tend la main. 

vendredi 23 novembre 2018

Des images de frai magnifiques.

Je suis tombé sur cette vidéo par hasard il y a quelques jours...Entre la qualité des images et les scènes incroyables, je ne pouvais faire autrement que de la partager ici. Bon visionnage !

Seeforelle - Laichwanderung und Fortpflanzung from Matthias Meyer on Vimeo.

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