Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - Champagnole

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dimanche 7 mai 2023

Un mois d'avril humide !

Comme à chaque début de mois, j'aime revenir sur le précédent afin de faire un petit bilan météo. Pour le plus grand bonheur de la rivière d'Ain et de ses affluents, le mois d'avril a été pluvieux et frais chez moi. Des températures, c'est à noter vu la rareté de la chose, en dessous des normales de saison. Cela fait du bien de ne pas battre de nouveaux records de chaleur et de se dire qu'il encore possible d'avoir des températures fraiches !

Côté pluviométrie, le mois d'avril sur la région de Champagnole est largement excédentaire avec plus de 160mm de pluie étalés sur 17 jours ! Des pluies régulières sur tout le mois donc (un jour de pluie étant comptabilisé à partir d'un millimètre mesuré sur la journée). Une vraie bonne nouvelle ! Comme Mars était dans cette lignée, le mois de février déficitaire est quasiment rattrapé puisque sur ces 4 premiers mois de l'année nous sommes proches de la normale en terme d'intempérie. Une vraie bénédiction lorsqu'on connait la situation dans certaines régions françaises. D'ailleurs, si l'on regarde uniquement le Jura, il y a des différences énormes déjà. C'est flagrant, je vous laisse découvrir les cumuls de pluie d'avril sur la carte ci-dessous.

Bref, à ce jour, tout se passe bien ici. La rivière se porte comme une charme en termes de débits et de températures. À noter que malgré des coups d'eau réguliers les fonds sont colmatés par endroit de grandes plaques de mousses vertes et épaisses depuis plusieurs semaines. J'ai mesuré ce week-end la température de l'eau à 11 degrés. Parfait.

Par contre, je sais très bien que tout peut basculer très vite. Mais ce qui est pris n'est plus à prendre et il y a un an jour pour jour, nous étions dans de moins bonnes dispositions. Donc pourvu que ça dure !

mardi 4 avril 2023

Une sécheresse hivernale ?

Me revoilà pour un bilan météo du mois de Mars et plus globalement de la période automne/hiver. J'ai aussi envie de revenir sur cette période de recharge en eau comme on l'appelle. Je lis régulièrement des discours locaux qui sont pour moi à la limite de la désinformation. Le terme sécheresse hivernale est employé et plus globalement, il y a un discours alarmiste sur la situation pluviométrique des derniers mois. Les chiffres sont là pour rétablir la vérité, alors regardons ce qu'ils ont à nous dire. Bien entendu je parle de ma région et plus précisément du secteur de Champagnole dans le Jura, coeur de la haute rivière d'Ain.

Commençons par ce mois de Mars qui a finalement été bien humide. Plus de 160mm tombés sur Champagnole. C'est bien au-delà de la normale. Je me réfère pour ma part à une normale (moyenne mensuelle) calculée sur 30 ans (1990-2020). Il était essentiel que le mois de mars soit pluvieux puisque février a été très sec. Finalement, sur ce premier trimestre de l'année, nous sommes au cumulé à près de 350mm de pluie, soit juste en dessous de la normale qui est autour des 370mm. Malgré ce triste mois de février archi sec, les quantités globales de pluie tombées restent convenables. C'est encore plus vrai si on élargit notre regard sur la période allant du 1er septembre au 31 Mars. Ainsi, nous avons toute la période où les stocks d'eau sont censés se refaire la cerise. Sur ces 7 mois, la normale est d'environ 1000mm de pluie. Sur le secteur de Champagnole, il est tombé 1050mm de pluie sur toute la période. Voilà ce que disent les chiffres pour le secteur, c'est quand même différent de certains discours.

Alors je suis bien conscient que d'autres secteurs même jurassiens ou ailleurs en France soient plus déficitaires, mais pas ici. Je n'irais pas jusqu'à dire que tout va bien, mais ça pourrait être bien pire. Ça l'a été à de nombreuses années. Pour 2022/2023, nous avons eu un automne/hiver au global tout à fait correct.

Alors bien entendu, cela ne veut surtout pas dire que nous sommes tirés d'affaire. Une sécheresse comme l'an passé ou pire comme en 2003 est tout à fait envisageable malheureusement. Mais cela sera dû avant tout à des précipitations en déficits lors de la période printemps/été, d'une utilisation de l'eau excessive en période sèche, du non redistribution de l'eau par les zones humides que l'on a détruit au fil des ans mais pas sur un déficit hivernal.

Du côté des températures on notera une douceur bien présente avec 2 jours où les 20 degrés ont été dépassés pour une moyenne mensuelle à 12 degrés. Un douceur relative qui a permis à la saison des morilles de bien démarrer !

mercredi 1 février 2023

Un mois de janvier coupé en deux !

Je ne sais pas si je m'y tiendrai à l'avenir, mais je souhaite faire un petit récapitulatif des conditions météo mois par mois.

Le mois de janvier s'est donc terminé hier avec une météo qui ressemblait à peu de chose près à celle des 14 derniers jours du mois. C'est à dire frais plus que réellement froid et surtout sec ! Effectivement, ici, dans la région de Champagnole, nous avons "subi" moins de 2mm d'intempérie ces 14 derniers jours. Un temps sec le plus souvent chargé dans le ciel sans que le soleil ne se montre et parfois même avec une bise bien désagréable. Frais, car finalement, mise à part un -10°c le 20 janvier, les gelés matinales étaient largement supportables. Il n'y a eu que deux journées complètes sans que le thermomètre ne s'élève au-dessus de 0. Un mois de janvier plutôt doux mais une fois de plus, c'est tout sauf surprenant. Moyenne des minimales à -0.1°c et moyenne des maximales à 6°c.

La rivière d'Ain un soir de cette fin janvier.

Janvier 2023 a donc eu deux vies puisque finalement chez nous, nous accumulons près de 170mm de précipitations. C'est un peu plus que la normale. On reste sur une bonne dynamique depuis septembre 2022 avec tous les mois, un bon cumul d'eau tombée (octobre 2022 étant légèrement plus faible que septembre, novembre et décembre). Depuis le 1er septembre, c'est 879 mm de pluie sur nos sols en cumulé ! Une bénédiction après ce printemps/été catastrophique. Malheureusement, et comme dit plus haut, rien ou presque depuis le 17 janvier. La tendance des prochains jours n'est guère réjouissante de ce côté là. Aucune pluie digne de ce nom annoncée.

En conséquence, la rivière d'Ain a retrouvé assez vite un niveau très bas. Les fonds sont magnifiques mais pour combien de temps...De plus, avec ces niveaux bas et une telle clarté, les harles s'en donnent à cœur joie en compagnie des cormorans. Cela a le don de me rendre fou furieux !

La rivière d'Ain ce 31 janvier.

mercredi 2 novembre 2022

Photo aussi incroyable que la scène est dramatique.

Vous allez me dire que j'insiste sur le sujet et c'est sans doute un peu vrai, mais pas que. En fait, suite à mon dernier article où j'ai partagé un article de presse au sujet du Harle Bièvre, un fidèle lecteur de ce blog, pêcheur et passionné de photos animalières, m'a contacté. Il m'a proposé de me faire passer une photo réalisée par ses soins samedi dernier. Car comme souvent, une image vaut mille mots !

Ce cliché a été réalisé sur la haute rivière d'Ain à Champagnole (39-Jura). Entre la centrale de la base de la roche et le viaduc de la voie de chemin de fer. Cette image est aussi incroyable que le scène est dramatique. Je vous laisse la contempler tout en remerciant une nouvelle fois Claude Muller.

Scène de pêche sur la rivière d'Ain à Champagnole.

Pour un canard censé se nourrir que de petits poissons du genre vairons et autres chabots, il me semble reconnaitre une truite sauvage de belle taille dans le bec de ce mâle Harle. Une de plus qui n'aura pas le temps de se reproduire en passant.

La photo est grandiose, encore bravo Claude. Mais cette scène est dramatique lorsque l'on est conscient du cheptel restant en truite sauvage sur notre rivière comme toutes les autres qui subissent de plein fouet la prédation de ces oiseaux. À cette prédation, il faut bien entendu ajouter celle du grand cormoran qui reste malheureusement d'actualité.

Il est évident que nos têtes de bassins comme la rivière d'Ain à Champagnole/Sirod ne supporteront pas longtemps cette prédation JOURNALIÈRE. Les oiseaux, comme les pyrales après avoir mangé tous les buis, iront ailleurs une fois avoir pillés les populations de truites et d'ombres encore présentes chez nous.

Une truite est préparée dans ses gênes à la prédation du héron cendré ou du martin pêcheur pour les juvéniles car ces prédateurs font parti de la biodiversité locale depuis toujours. La truite est complètement désemparée face aux harles et aux cormorans. Elle ne sait pas s'en défendre et faire face à ces nageurs/pêcheurs exceptionnels. Ces oiseaux sont apparus il y a peu. Ils déséquilibrent totalement la faune piscicole autochtone. Malgré ce que pense leurs défenseurs, c'est une plaie béante pour la biodiversité locale. 

Quand une espèce végétale apparait pour nuire à des espèces locales, on utilise le terme "invasive" sans que cela pose problème. Je pense à la renouée du Japon par exemple. Quand c'est un insecte de type frelon asiatique et que tous les moyens sont bons pour le tuer, cela ne pose pas de problème également. Mais là, un oiseau que nos grands-pères n'ont jamais vu sur nos rivières et qui apparait du jour au lendemain en déséquilibrant toute une chaine, c'est un problème de vouloir agir sur les populations.

Nous sommes plusieurs à passer beaucoup de temps sur ces rivières où les dernières truites sauvages survivent. Personne ne pourra nous convaincre du contraire que ces oiseaux ont un impact très lourd sur les populations. C'est une catastrophe écologique. On laisse une espèce allochtone détruire une espèce autochtone. C'est démoralisant pour le bénévole que je suis. On peut faire ce que l'on veut pour protéger le cheptel, si les oiseaux sont là, c'est peine perdue.

Je souhaite terminer cet article avec les mots de Claude qui accompagnaient sa photo : Les harles sont arrivés à 5 (sur le plat de la Roche) et en quelques secondes cette capture. C'était impressionnant d’efficacité, je n'y croyais pas !

Faites le calcul...Seulement ces 5 oiseaux pêchant durant des mois sur la rivière...

mardi 24 mai 2022

La haute rivière d'Ain au 24 Mai.

Vous êtes nombreux à me contacter pour connaitre l'état actuel de la rivière d'Ain sur sa partie haute. Le week-end prolongé qui arrive avec le mois de Juin en perspective sont souvent synonymes de grosses migrations de pêcheurs. Voilà ce que je peux vous dire...

Hier, pour mon anniversaire, j'avais commandé une baisse des températures urgentes ainsi que de grosses quantités de pluie. Mon souhait a été exaucé en partie. Les températures ont enfin chuté ce qui devrait freiner considérablement la hausse continue de l'eau de la rivière. À titre d'exemple, j'ai pris la température de l'eau sur le parcours de notre AAPPMA 3 jours de suite au même endroit et à la même heure, soit en fin de journée. Jeudi à 16 degrés, vendredi à 17 degrés et samedi à 18 degrés. Hallucinant. Le comportement des poissons a évolué également très vite. Là où les truites repartaient comme des balles après capture une semaine auparavant, ce n'était plus le cas. Les témoignages de pêcheurs étaient tous identiques. Donc stop pour moi à ce niveau de la rivière tant que les températures ne seront pas redescendues significativement. Pour l'amont, pas de souci, les températures de l'eau restent correctes. J'espère pour l'aval les voir redescendre au plus vite pour le bien des habitantes de la rivière.

Côté pluie, nous en avons eu, mais le manque était tel que cela n'a pas eu d'incidence sur le niveau de nos cours d'eau. La courbe de l'Ain n'a pas bougé. Toujours ce triste débit proche de l'étiage quinquennal. Seule la courbe de la Saine a sursauté. 200 litres de plus seconde, soit rien ou presque.

C'était ce lundi ou rien puisque les prévisions à moyen terme sont sèches. Seule bonne nouvelle, le retour des nuits très fraiches qui va avoir son effet sur la température de l'eau. Mais cela reste un très maigre sursit.

2022 est une année au démarrage particulièrement sec. Le mois de Mai en tête. Pour les fondus de chiffres, je me permets de vous joindre ces données exceptionnelles collectées par mon ami Pascal de Jura Lac Météo. Même si 2022 est catastrophique, nous avons connu encore pire depuis 1945. Les années 1953, 1973, 1991 et 2011 avaient démarré avec encore moins d'eau sur la période Janvier-Mai pour notre région. Cela n'est fait pour nous rassurer mais pour mémoire.

Croisons les doigts pour de la pluie et du temps frais !  

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