Me revoilà pour un bilan météo du mois de Mars et plus globalement de la période automne/hiver. J'ai aussi envie de revenir sur cette période de recharge en eau comme on l'appelle. Je lis régulièrement des discours locaux qui sont pour moi à la limite de la désinformation. Le terme sécheresse hivernale est employé et plus globalement, il y a un discours alarmiste sur la situation pluviométrique des derniers mois. Les chiffres sont là pour rétablir la vérité, alors regardons ce qu'ils ont à nous dire. Bien entendu je parle de ma région et plus précisément du secteur de Champagnole dans le Jura, coeur de la haute rivière d'Ain.

Commençons par ce mois de Mars qui a finalement été bien humide. Plus de 160mm tombés sur Champagnole. C'est bien au-delà de la normale. Je me réfère pour ma part à une normale (moyenne mensuelle) calculée sur 30 ans (1990-2020). Il était essentiel que le mois de mars soit pluvieux puisque février a été très sec. Finalement, sur ce premier trimestre de l'année, nous sommes au cumulé à près de 350mm de pluie, soit juste en dessous de la normale qui est autour des 370mm. Malgré ce triste mois de février archi sec, les quantités globales de pluie tombées restent convenables. C'est encore plus vrai si on élargit notre regard sur la période allant du 1er septembre au 31 Mars. Ainsi, nous avons toute la période où les stocks d'eau sont censés se refaire la cerise. Sur ces 7 mois, la normale est d'environ 1000mm de pluie. Sur le secteur de Champagnole, il est tombé 1050mm de pluie sur toute la période. Voilà ce que disent les chiffres pour le secteur, c'est quand même différent de certains discours.

Alors je suis bien conscient que d'autres secteurs même jurassiens ou ailleurs en France soient plus déficitaires, mais pas ici. Je n'irais pas jusqu'à dire que tout va bien, mais ça pourrait être bien pire. Ça l'a été à de nombreuses années. Pour 2022/2023, nous avons eu un automne/hiver au global tout à fait correct.

Alors bien entendu, cela ne veut surtout pas dire que nous sommes tirés d'affaire. Une sécheresse comme l'an passé ou pire comme en 2003 est tout à fait envisageable malheureusement. Mais cela sera dû avant tout à des précipitations en déficits lors de la période printemps/été, d'une utilisation de l'eau excessive en période sèche, du non redistribution de l'eau par les zones humides que l'on a détruit au fil des ans mais pas sur un déficit hivernal.

Du côté des températures on notera une douceur bien présente avec 2 jours où les 20 degrés ont été dépassés pour une moyenne mensuelle à 12 degrés. Un douceur relative qui a permis à la saison des morilles de bien démarrer !