Photo aussi incroyable que la scène est dramatique.
Par Nicolas39 le mercredi 2 novembre 2022, 20:52 - Gestion piscicole - Lien permanent
Vous allez me dire que j'insiste sur le sujet et c'est sans doute un peu vrai, mais pas que. En fait, suite à mon dernier article où j'ai partagé un article de presse au sujet du Harle Bièvre, un fidèle lecteur de ce blog, pêcheur et passionné de photos animalières, m'a contacté. Il m'a proposé de me faire passer une photo réalisée par ses soins samedi dernier. Car comme souvent, une image vaut mille mots !
Ce cliché a été réalisé sur la haute rivière d'Ain à Champagnole (39-Jura). Entre la centrale de la base de la roche et le viaduc de la voie de chemin de fer. Cette image est aussi incroyable que le scène est dramatique. Je vous laisse la contempler tout en remerciant une nouvelle fois Claude Muller.
Scène de pêche sur la rivière d'Ain à Champagnole.
Pour un canard censé se nourrir que de petits poissons du genre vairons et autres chabots, il me semble reconnaitre une truite sauvage de belle taille dans le bec de ce mâle Harle. Une de plus qui n'aura pas le temps de se reproduire en passant.
La photo est grandiose, encore bravo Claude. Mais cette scène est dramatique lorsque l'on est conscient du cheptel restant en truite sauvage sur notre rivière comme toutes les autres qui subissent de plein fouet la prédation de ces oiseaux. À cette prédation, il faut bien entendu ajouter celle du grand cormoran qui reste malheureusement d'actualité.
Il est évident que nos têtes de bassins comme la rivière d'Ain à Champagnole/Sirod ne supporteront pas longtemps cette prédation JOURNALIÈRE. Les oiseaux, comme les pyrales après avoir mangé tous les buis, iront ailleurs une fois avoir pillés les populations de truites et d'ombres encore présentes chez nous.
Une truite est préparée dans ses gênes à la prédation du héron cendré ou du martin pêcheur pour les juvéniles car ces prédateurs font parti de la biodiversité locale depuis toujours. La truite est complètement désemparée face aux harles et aux cormorans. Elle ne sait pas s'en défendre et faire face à ces nageurs/pêcheurs exceptionnels. Ces oiseaux sont apparus il y a peu. Ils déséquilibrent totalement la faune piscicole autochtone. Malgré ce que pense leurs défenseurs, c'est une plaie béante pour la biodiversité locale.
Quand une espèce végétale apparait pour nuire à des espèces locales, on utilise le terme "invasive" sans que cela pose problème. Je pense à la renouée du Japon par exemple. Quand c'est un insecte de type frelon asiatique et que tous les moyens sont bons pour le tuer, cela ne pose pas de problème également. Mais là, un oiseau que nos grands-pères n'ont jamais vu sur nos rivières et qui apparait du jour au lendemain en déséquilibrant toute une chaine, c'est un problème de vouloir agir sur les populations.
Nous sommes plusieurs à passer beaucoup de temps sur ces rivières où les dernières truites sauvages survivent. Personne ne pourra nous convaincre du contraire que ces oiseaux ont un impact très lourd sur les populations. C'est une catastrophe écologique. On laisse une espèce allochtone détruire une espèce autochtone. C'est démoralisant pour le bénévole que je suis. On peut faire ce que l'on veut pour protéger le cheptel, si les oiseaux sont là, c'est peine perdue.
Je souhaite terminer cet article avec les mots de Claude qui accompagnaient sa photo : Les harles sont arrivés à 5 (sur le plat de la Roche) et en quelques secondes cette capture. C'était impressionnant d’efficacité, je n'y croyais pas !
Faites le calcul...Seulement ces 5 oiseaux pêchant durant des mois sur la rivière...
Commentaires
Cet oiseau malheureusement gagne du terrain j'en ai observé 2 couples fin de saison dernière, n'étant pas sur place je l'ai signalé à des personnes pouvant être concernés, et cette saison vu donc une couvée de 12 "canetons", ces couples je l'ai ai observés dans la 2eme cat de la rivière ou je cherche justement les gros poissons pas sûr que dans le coin comme tu le stipule ils y pêchent vairons et autre chabots...heureusement pour nous pour le moment ils se rabattent sur tout le cheptel présent dans cette zone attention quand ils auront gagné la partie plus en amont , on peut comprendre (c'est pas le cas de certains...) le désastre sur une rivière peuplée uniquement de truites et ombres
@+jlouis
Je partage totalement ton analyse. Les harles et cormorans auront un impact localement très fort sur les reliquats de population de salmonidés.Comme si on avait besoin de ça...
A mon avis, c'est un problème inextricable, les écolos vont te faire comprendre qu'ils protègent harles et autres cormorans et que la population "truite" n'est pas leur problème et pourtant ils se disent "écolos". Où est la raison dans un tel discours, moi je ne sais plus comment il faut agir, en tant que pêcheur, on aurait bien sur envie de faire fuir ou à l'extrême d'éradiquer certains volatiles sur certaines zones, mais cette volonté appartient comment on dit, à nos énarques
Un article plein de bon sens
Oui Nico , c’est un fléau aussi chez nous en Isère, les bancs d’ombrets y sont plus que menacés.
« Notre » Président Monsieur Roustan réagit seulement maintenant vis à vis du grand cormoran lors de sa dernière intervention auprès de la ministre pendant la réunion des présidents de Fédé, mais à aucun moment on ne parle du Harle qui impacte gravement ( pour le moment) 4 ou 5 départements .
Il faut des gens comme Nicolas Mandic qui prennent des décisions , la grogne monte chez nos pêcheurs, faudra-t-il devenir violents pour obtenir ce que l’on demande ? C’est écœurant
Un problème de plus... J'angoisse à me dire qu'ils vont arriver en Auvergne d'un coup d'aile et achever les tacons du Haut Allier que les cormorans voudront bien leur laisser et qu’une poignée de passionnés s'évertuent à ne pas laisser disparaître...
Une catastrophe ! Tu l'as dit Hérondeau, mais pas une prédation que sur les ombrets. Rappelle toi de la truite de 50 que l'on avait retrouvée après avoir apeuré un de ces oiseaux de malheur...
Je suis désolé, mais cet oiseau se nourrit, et vous lui reprochez son comportement qui n'est que naturel . A l'inverse et vous le savez bien , les pollutions à répétition ,l'eau réquisitionnée dans les bassines ,les lacs collinaires etc .....c'est cela qui aura raison de nos poissons .Même si cela nous fait mal de voir ces oiseaux se nourrissant des quelques truites qui restent , ce n'est pas la faute des oiseaux .
je ne peut qu'être en complet accord avec Thierry Qui de ces oiseaux et de la politique agricole voulue par la fnea et soutenue par les différents gouvernements depuis des lustres est le
plus responsable de cette catastrophe? Il me semble que la chute catastrophique de la population piscicole n'a pas attendu l'arrivée de ce canard
On ne dit pas le contraire mais à un moment, il faut aussi protéger ce qui reste dans nos cours d'eau et que vous ne voyez peut être pas.