De retour de Goumois.
Par Nicolas39 le samedi 4 mars 2023, 06:15 - Sortie de pêche - Lien permanent
Comme tous les ans lorsque les niveaux le permettent, je me suis rendu hier à Goumois pour faire mon ouverture anticipée. Mon fils m'accompagnait. Le contexte était pesant puisque le Doubs franco-suisse subit depuis le milieu de l'hiver une importante vague de saprolénia mortelle pour les truites et les ombres du Doubs. D'ailleurs, hier, suite à la publication sur mon profil Facebook de deux photos de notre journée, certains commentaires allaient jusqu'à nous reprocher de simplement y être allé. Que la pêche devrait y être interdite. J'ai un avis différent. J'assume sans problème avoir fait l'ouverture à Goumois.
C'est le charme des réseaux sociaux finalement où dans le même temps, un des pêcheurs les plus suivis du pays publie une photo de lui avec un ombre tenu de ses deux mains hors de l'eau sans aucune remarque du monde de la pêche. Un poisson aussi fragile, en début de période de repro et en plein épisode de sapro. Une belle communication pour tous les jeunes pêcheurs qui le suivent. Prendre un ombre en pêchant la truite est involontaire, le sortir de l'eau pour le photographier en le manipulant alors que sa pêche est fermée est tout sauf involontaire. Je suis sans doute vieux jeu puisque ça ne gêne pas grand monde.
Quoi qu'il en soit, nous avions décidé d'aller à Goumois hier pour nous faire notre propre ressenti. Pour voir avec nos yeux ce qu'il en était. Nous sommes arrivés en milieu de matinée. Nous nous sommes garés au pré Bourassin. Pour les habitués, et cela devrait être parlant, nous avons descendu la rivière à pied du Bourassin jusqu'en aval de la Verrerie. Pas croisé un pêcheur ! Du jamais vu pour moi. Nous avons croisé nos premiers pêcheurs vers 12h-13h. Et très peu !
Nous avons été refroidis assez vite dans notre envie de pêcher. Nous avons vu des truites et des ombres mycosés. Le plus inquiétant c'est que les petits poissons sont aussi touchés. J'ai vu une truite de 20 centimètres et un ombre de 23-24 centimètres mycosés à la tête. C'est en tout 8 poissons malades vus. À cela il faut ajouter autant de poissons morts vus aussi sur ce même linéaire. Une ambiance avec les fonds complètement colmatés qui ne donnait pas envie de lancer la soie. On s'est donc promenés sur les berges du Doubs. Seule une éclosion m'a fait pêcher sérieusement une heure de 14h à 15H. Thibaut, lui, un peu dégouté de ce qu'il avait vu, avait déjà rangé sa canne au fourreau.
J'ai donc pêché une heure en sèche. J'ai pris sur une bordure au milieu des blocs un ombre en étant certain de pêcher une truite. Décroché dans l'eau sans le toucher, il est bien reparti. Puis finalement, c'est un pêcheur en face de nous qui a fini de nous motiver à partir de façon bien involontaire. Il a pris une truite en sèche devant nous et au moment de la mise à l'épuisette, il nous informe qu'elle était mycosée autour de l’œil. Là, on s'est regardé avec Thibaut et nous sommes partis bien plus tôt que prévu. C'est un choix personnel. Je respecte que d'autres continuent de pêcher car il y a des poissons sains et finalement, ce n'est pas la pêche et les pêcheurs qui tuent les truites et les ombres du Doubs actuellement.
Nous en avons vu très peu de poissons sains, mais il y en a encore. De notre côté, on a fini par avoir le sentiment d'emmerder ces poissons qui tentaient plus de survivre qu'autre chose. On ne prenait aucun plaisir. C'est pour cela qu'on a quitté le Doubs avec un sentiment de tristesse et surtout de dégoût.
Un dégoût encore plus profond lorsque l'on lit le dernier rapport de Neuchâtel sur la qualité de l'eau.
Je souhaite malgré tout à tous les amoureux du Doubs de connaitre encore le bonheur sur les berges de cette rivière mythique. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !
Commentaires
J’ai lu, qu’elle tristesse.
Je me souviens des belles années au Moulin du Plain où chaque année pendant :
Plus de 20 ans à faire l’ouverture de l’ombre et parfois la fermeture du temps de Pierre et Thomas.
Plus de 20 ans à prendre le petit déjeuner dans la cuisine à 6h00 du matin à plaisanter avec Pierre.
Plus de 20 ans à se retrouver au bar après le coup du soir où devant un verre ou peut-être 2, les poissons capturés et souvent relâchés prenaient quelques grammes ou un peu plus.
Plus de 20 ans à être contrôlé par des garde-pêches dont certains étaient un poil surprenants.
Cela laisse des traces inscrites dans le marbre dont je me souviendrai toute ma vie
@Sacco alias Gégé : Merci Gérard pour ton témoignage à travers tes souvenirs.
Bonjour,
Moi aussi j'ai fait l'ouverture par nostalgie le 1 mars.
3 voitures sur le parking du Moulin à 8h00...
Dans le temps, il fallait se garer à 200m du restaurant pour avoir de la place.
10 pêcheurs au maxi vu dans la journée.
Un fond noirâtre qui n'était pas du au manque de soleil.
J'ai vu aussi des poissons malades mais pas de morts.
Sur la journée, j'ai pêché un ombre (sans le sortir de l'eau), décroché une truite et je me suis rabattu sur un chevesne.
Je pense qu'il ne faut pas reprocher aux pêcheurs de pêcher.
Certains n'ont pas eu la chance de certain de connaitre les meilleures années.
Donc laissez les pêcher avant qu'il n'y ai plus de poissons...
C'est pas les pêcheurs qui rendent malades les poissons.
Ca permet quand même d'aider une APPMA assez active dans la lutte contre les pollutions.
bonjour, je ne ferais pas de commentaires, vous qui savez si bien lires entre les lignes et ma pensée va dans les deux sens, consternent ...