La haute rivière d'Ain se porte mieux? Je ne le crois pas...
Par Nicolas39 le samedi 27 novembre 2010, 20:15 - Projet DVD - Lien permanent
Aujourd’hui, j’innove ! Pour la première fois sur ce blog, je mets en ligne une conversation que j’ai eu avec Charles, un vieux pêcheur de la haute rivière d’Ain.
C’est aussi cela, comme bien d’autres choses qui m’ont poussé à lancer ce projet de DVD.
J’entends souvent, en assistant aux AG et autres réunions diverses, que les choses bougent, que les élus font tout leur possible, qu’il y a du mieux, etc…
A mon échelle, je ne vois pas grand-chose avancer de concret sur le terrain, j’ai même parfois l’impression que ça recule. Mais imaginez ce que ressent Charles, pêcheur né en 1922. Il a prit sa première truite en 1933 dans un petit ruisseau de notre village. Il résume parfaitement la chose en une phrase que vous allez entendre dans ce qui suit, « On peut bien raconter, tu te rendras jamais compte comment c’était… »
Moi, ça me donne la chair de poule ce genre de phrase. On parle très souvent les deux et c’est un grand plaisir à chaque fois de le rencontrer. Je ne suis d’ailleurs pas le seul, hein Franck
Charles a 88 ans, il pêche toujours à la mouche, le plus souvent sur les gravières du Bourg-de-Sirod, j’espère le voir encore très longtemps fouetter là-bas.
J’ai enregistré quelques minutes d’une conversation que l’on a eu le long de l’Ain sous la base de la Roche à Champagnole ce printemps. Je la mets en ligne pour que les plus jeunes se rendent compte à quel point la rivière s’est dégradée au fil des ans. Qu’ils aient envie de se battre pour que dans 20 ou 30 ans, cela ne soit pas encore pire qu’aujourd’hui…
Oui, car lorsque je parle aux plus jeunes au bord de l’eau, ils pensent que la densité de poisson est bonne, car ils n’ont pas connu « avant », ils ne peuvent pas l’imaginer.
Alors malgré un son médiocre, faites l’effort d’écouter Charles parler de sa rivière d’Ain, de la pêche à la mouche en barque avec des cannes en freine et du fil de 26 centièmes.
Écoutez le parler du nombre de poisson qu’il pouvait prendre en une seule journée, d’André Terrier et d’Aimé Devaux, des éclosions si denses qu’il ne voyait plus sa propre mouche, etc… (Il y a des noms de pêcheurs autochtones bien connus également qui m’ont rappelé une tonne de souvenirs).
Déjà moi qui pêche depuis pas mal de temps, j’ai vu une lente dégradation ces dernières années. Elle est d’ailleurs masquée par les parcours NK où les gens retrouvent un peu de poisson, par le fait que les effectifs de pêcheurs diminuent, et donc les prélèvements.
Mais où est passé la rivière qui me permettait à 13-14 ans de prendre 4-5 ombres au bulle d’eau sans bouger de place en à peine 1 heure ? Cette année, j’ai vu un seul ombre adulte sur mon AAPPMA, c’était en juillet, il était mort et plein de mousse, quel contraste !!
Beaucoup apprennent et rêvent à travers des livres ou des DVD, pour ma part, je préfère de loin mes conversations avec Charles, cet homme est un livre à lui tout seul et qui a connu ce que l’on ne connaitra malheureusement jamais…
Vidéo disponible sur Mouche-Fr
C’est aussi cela, comme bien d’autres choses qui m’ont poussé à lancer ce projet de DVD.
J’entends souvent, en assistant aux AG et autres réunions diverses, que les choses bougent, que les élus font tout leur possible, qu’il y a du mieux, etc…
A mon échelle, je ne vois pas grand-chose avancer de concret sur le terrain, j’ai même parfois l’impression que ça recule. Mais imaginez ce que ressent Charles, pêcheur né en 1922. Il a prit sa première truite en 1933 dans un petit ruisseau de notre village. Il résume parfaitement la chose en une phrase que vous allez entendre dans ce qui suit, « On peut bien raconter, tu te rendras jamais compte comment c’était… »
Moi, ça me donne la chair de poule ce genre de phrase. On parle très souvent les deux et c’est un grand plaisir à chaque fois de le rencontrer. Je ne suis d’ailleurs pas le seul, hein Franck
Charles a 88 ans, il pêche toujours à la mouche, le plus souvent sur les gravières du Bourg-de-Sirod, j’espère le voir encore très longtemps fouetter là-bas.
J’ai enregistré quelques minutes d’une conversation que l’on a eu le long de l’Ain sous la base de la Roche à Champagnole ce printemps. Je la mets en ligne pour que les plus jeunes se rendent compte à quel point la rivière s’est dégradée au fil des ans. Qu’ils aient envie de se battre pour que dans 20 ou 30 ans, cela ne soit pas encore pire qu’aujourd’hui…
Oui, car lorsque je parle aux plus jeunes au bord de l’eau, ils pensent que la densité de poisson est bonne, car ils n’ont pas connu « avant », ils ne peuvent pas l’imaginer.
Alors malgré un son médiocre, faites l’effort d’écouter Charles parler de sa rivière d’Ain, de la pêche à la mouche en barque avec des cannes en freine et du fil de 26 centièmes.
Écoutez le parler du nombre de poisson qu’il pouvait prendre en une seule journée, d’André Terrier et d’Aimé Devaux, des éclosions si denses qu’il ne voyait plus sa propre mouche, etc… (Il y a des noms de pêcheurs autochtones bien connus également qui m’ont rappelé une tonne de souvenirs).
Déjà moi qui pêche depuis pas mal de temps, j’ai vu une lente dégradation ces dernières années. Elle est d’ailleurs masquée par les parcours NK où les gens retrouvent un peu de poisson, par le fait que les effectifs de pêcheurs diminuent, et donc les prélèvements.
Mais où est passé la rivière qui me permettait à 13-14 ans de prendre 4-5 ombres au bulle d’eau sans bouger de place en à peine 1 heure ? Cette année, j’ai vu un seul ombre adulte sur mon AAPPMA, c’était en juillet, il était mort et plein de mousse, quel contraste !!
Beaucoup apprennent et rêvent à travers des livres ou des DVD, pour ma part, je préfère de loin mes conversations avec Charles, cet homme est un livre à lui tout seul et qui a connu ce que l’on ne connaitra malheureusement jamais…
Conversation avec mon copain Charles
Pour que les plus jeunes se rendent compte à quel point le rivière d'Ain était poissonneuse.
Vidéo disponible sur Mouche-Fr
Commentaires
Oh , c'était sonorisé .. C'est bon , j' ai lu
1933 à maintenant , je te crois , c'est énorme différence
J'ai vu la corne d'abondance les années 80/90 en 2ème catégorie mais pas les éclosions comme ça
J'ai vu massive très massive avec Piam en Haut Delgermoron en Mongolie , on aimera comme ça en France . Impossible !!!!
La France tue lentement mais surement nos si belles rivières
Pourvu que les jeunes y croient et protègent les eaux
à bientôt
Ils pêchaient deja fin dans l'Ain, la semaine dernière je parlai avec un ancien qui me racontai comment il pêchait entre les herbiers de la Beze en seche en 40 100eme! Un temp ou quelques pêcheurs professionels pêchais encore a la ligne en première, ils auraient du mal a boucler les fin de mois maintenant snif!
Et oui a force de tarir la source, forcement un jour on ira a la catastrophe, c est vrai qu il est dur d entendre ces choses la.................
mais l homme n est il pas la cause de toutes ces choses que tu decris Nico, tu sais je le vois assez chez moi, prelevez prelevez ,la riviere a Tony , c est une mine d or ...........
tu es deja venu chez moi Nico; un jour on pechera peu etre des arcs devant chez moi ...........
Bonjour,
Je l’ai croisé à la fermeture, à Bourg de Sirop. On a tapé la causette. Il m’a raconté quand il pêchait avec Aimé Devaux, les truites gobaient de partout, il n’arrivait pas à prendre la truite qui était devant lui, il dit à Aimé Devaux, qu’il va changer de mouche. Et celui-ci lui répond, change de truite. Ça laisse rêveur. Monsieur Charles rajoute souvent après chaque anecdote « c’est pas des conneries » ou « je te dis pas de conneries ». Charles a connu la bonne époque.
Et nous ?
Christian S+N
bonsoir,
le constat et le même partout je pêche et je chase avec des anciens qui on connus les bonnes époques, du gibier a foison des truites de partout dans les rivières quand je parle avec eux sa me fait rêver...
mais je voulais savoir une chose peut on faire revivre nos rivières française ou est- il trop tard??
Quentin
@quentin07 : Non Quentin, c'est fini ça...
donc nos rivières sont en surcies.....
jusqu'à quand tiendront elles le cout et peut t'on espérer de leur redonner vie même si le population de poisson ne seront jamais plus pareil???
je comprend pourquoi les anciens quand il revient de la pêche et qu'ils dise toujours qu'il a rien........
Un peu dégouter de ne pas avoir connus ces années mais quand même heureux de voire encore quelque fario dans mes rivières ardéchoise........
J'ai fait la connaissance de mon ami Louis qui a maintenant 80 ans et qui pêche toujours (et le plus souvent en sèche) au Val sur le Dessoubre, il bruinait ce jour là et il y avait une éclosion telle que l'eau était recouverte de mouches , on pouvait à peine distinguer la notre au milieu , quelle pêche !!!!!
On s'est retrouvé à Mauricemaison chez le Talbot, on a diné ensemble et c'etait le début d'une grande amiitié.
C'était hier...............................Je m'en souviens encore .
Salut,
Très courant ce genre de discourt, ce n'est plus une nouveauté que d'entendre qu'il y avait plein de poissons "avant"...
Par contre, et comme tu le dis très justement, on connait une nouvelle dégradation ces dernières années. Je n'ai commencé à pêcher qu'il y a 15/16 ans et sérieusement que depuis 11/12 ans, mais une chose est certaine, la situation actuelle est terrible par rapport à mes débuts. De même quand je vois des pêcheurs s'extasier devant 3 poissons ça me fait frissonner. Je suis heureux pour eux, j'aimerai bien en être encojre à ce stage. Mais la réalité est différente et en 10 ans je pense que nos rivières ont perdu ce qui m'animait à l'époque.
Comme le dit si bien un de mes amis, "Pays de cons", on se laisse mourir (et ce n'est pas valable que pour les cours d'eau). Vu que je bosse dans le domaine, j'ai l'horrible privilège de le vivre chaque jour...
Moi qui peche dans l'Ain et ses affluents dans la région de Champagnole je peux affirmer que la densité de poisson a bien évoluée. Il y avait, disons jusqu'au milieu des anées 80, lune densité certainement très supérieure a celle qui existe dans la réserve rue du pont de l'épée.
Un ami, ancien pécheur malheureusement disparu me racontait qu'après la guerre des ouvriers des forges, qui se situaient juste à l'aval de la dite réserve, péchaient chaque semaine au filet en amont de la station d'épuration et ramenaient a chaque fois une bonne quantité de grosses truites!.
Jusqu'au milieu des anées 80 presque chaque soir, de mi mai à fin aout, il y avait de somptueuses éclosions et pour peu que le temps si prétait il y avait des éclosions toute l'après midi (je ne pechais pas le matin!)
Maintenant les éclosions nous pouvons les compter et ca je ne crois pas que ceux sont les vilains viandards qui en sont responsables, je ne pense pas non plus qu'ils sont responsables de la "mousse" qui recouvre les galets ni des étiages sévères chaque été (étiages qui n'existaient pas à ce point auparavent).
Je suis triste que le progrès, disons plutot l'appât du gain, laisse cette nature à mes petits enfants.
Des nouvelles de mon ami Charles: J'ai passé une partie de l'après midi avec lui le long de l'Ain aujourd'hui. Il avait sa canne à mouche, un peu plus fébrile que l'an passé, mais toujours vaillant. Il va fêter ses 89 ans...