Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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lundi 26 février 2024

De quand date l'alevinage de truites dans le Jura ?

Oui, de quand date l'alevinage de truites dans le Jura ? J'avoue ne mettre jamais trop posé la question jusqu'à ce que mon ami Gaël me fasse découvrir des archives surprenantes ! Je parle là de vraies archives puisque nous allons remonter jusqu'en 1860.

Il y a toujours eu de nombreux débats sur les alevinages quels qu'ils soient. Au niveau local, j'ai souvent participé aux discussions parfois enflammées sur le sujet depuis de nombreuses années. La génétique, les maladies, le taux de réussite et j'en passe. Par le biais de cet article je ne souhaite pas remettre le couvert sur le pour ou le contre, mais juste donner une information. L'alevinage sur la rivière d'Ain jurassienne date d'au moins 1860 avec les premières réintroductions. Plus de 160 ans en arrière, les hommes remettaient déjà des truites de pisciculture en rivière. Sans doute que cela n'étonnera pas tout le monde, moi si. Je vous partage deux archives exceptionnelles. Merci Gaël.

Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de Poligny 1860

Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de Poligny 1861

dimanche 18 février 2024

Le temps des A.G...

Ces dernières semaines avant l'ouverture de la truite sont en général le temps où toutes les assemblées générales se font dans les diverses AAPPMA du Jura. Nous n'avons pas manqué à la règle puisque la nôtre s'est déroulée il y a peu. Une convocation individuelle étant envoyée via la plate-forme cartedepeche.fr.

Nous étions presque 20 présents. Pour 100 cartes adultes, nous n'avons pas à nous plaindre. Divers sujets ont été abordés. Les pêcheurs présents ont aussi pu profiter de la présence du président fédéral, Mr Brunet, pour poser leurs questions. À noter dans les faits notables les résultats d'une pêche électrique réalisée fin juin sur l'aval de notre parcours (sur un linéaire de 400 mètres). 6 truites adultes ont été pêchées. 6, sur 400 mètres...84 juvéniles. Aucune truite entre 20 et 45 centimètres. Je crois que l'on peut remercier les oiseaux piscivores et ceux qui les défendent. 17 ombres aussi trouvés, tous en dessous des 20 centimètres. Aucun adulte. À noter aussi la validation en cours d'un nouveau garde pêche particulier pour notre parcours. Un peu de surveillance ne sera pas de trop ! Nous avons quelques travaux à faire avant l’ouverture et nous serons prêts.

J'ai également assisté à la réunion des présidents d'AAPPMA à la Fédération de Pêche du Jura. Une belle audience et une réunion agréable et très constructive. À noter l'absence des AAPPMA les plus virulentes derrière leur clavier (une fois de plus). Belle marque de respect envers les collègues présidents et les employés de Fédération qui ont présenté leur travail..

Je voudrais aussi vous signaler que l'A.G de la biennoise aura lieu le vendredi 8 mars à 18 heures à Saint-Claude (salle de la Grenette). Il serait bien que les nombreux pêcheurs, dont certains passant leur vie sur la rivière tout en se plaignant qu'il y a trop de monde, trouvent le chemin pour se rendre à cette assemblée générale. Histoire de montrer votre investissement pour cette rivière merveilleuses et non uniquement pour les centimètres de ses truites.

Harles bièvres sur la rivière d'Ain.

mercredi 17 janvier 2024

Une journée à la rivière.

Il faut être présent alors que la pénombre domine. J’apprécie grandement ce moment où je me déplace sur les berges de ma rivière avant même que les premières lueurs du jour ne soient visibles. Ces quelques minutes entre chiens et loups où tout un monde s’éveille. Même si ma vue s'habitue au sombre assez vite, les sons n’en sont que plus importants pour localiser avec précision la vie. C’est l’heure où les canards sauvages volent d’une rangée de saules à une autre. C’est aussi l’occasion d’apercevoir une bécasse ou parfois encore une bécassine.

Si le ciel est clair, le spectacle est souvent somptueux. Le jour se lève. Le plus beau moment de la journée et de loin. C'est un privilège renouvelé que de pouvoir assister à tel spectacle. La lumière change chaque seconde au fur et à mesure que le soleil perce l’horizon. Ses rayons viennent éclairer la surface de l’eau et réchauffer mes joues par la même occasion. Déjà, et ce même par des matinées glaciales, les truites se mettent en activité. J’ai vu plusieurs fois une truite gober devant moi au lever du jour et ce même lors des matins de janvier par plus de -10 degrés.

Matinée de janvier sur la rivière d'Ain par -11°C

Les premières minutes de la journée sont la plupart du temps un émerveillement. Hérons cendrés et grandes aigrettes ne cessent d’aller et venir en prenant le soin de bien choisir leur gravière en vue de la pêche matinale. Leur vol planant qui transperce la brume est un régal pour les yeux. Le martin-pêcheur lui va et vient entre son nid et son poste de pêche. Il débute sa journée très tôt comme tout le monde ici. Pas de grasse matinée !  

Les minutes passent, c’est le moment où les oiseaux piscivores arrivent sur la rivière. Ils viennent tout droit des dortoirs. Généralement les harles bièvres un peu avant les grands cormorans. Les quelques poissons qui nagent encore dans la rivière ont fort à faire. Il y a des matins où l’on trouve des dizaines de pêcheurs différents…alors que la pêche est fermée.

Le soleil monte pour réchauffer le monde rivière.

Une fois la première heure du jour passée, le calme revient. Tout le monde est à sa place et surtout bien occupé. Les déplacements se font plus rares sauf dérangement. Le soleil monte pour mieux illuminer la surface de l’eau mais finalement il n’ira pas très haut. Durant ces mois d’hiver, il est plutôt furtif. Si les oiseaux se font plus discrets, on peut observer si on cherche là où il le faut quelques truites sauvages. Durant le frai, ou bien en train de se nourrir. Les températures de l’eau ne sont plus ce qu’elles étaient en hiver. En conséquence, les truites mangent plus régulièrement. Il y a des insectes tout le temps. Les truites sont actives quasiment tout l’hiver.

En milieu de matinée, les piscivores ont terminé leur première razzia. Les harles prennent soin de leur plumage tandis que les cormorans toutes ailes écartées tentent de sécher. Ce manège entre pêche et bain de soleil va bercer leur journée jusqu’au retour vers le dortoir un peu avant la nuit.

Il est difficile de profiter de la rivière avec une joie non contrariée. Les jours où je ne croise pas cormorans et harles sont rares mais précieux. Ils me font espérer à une rivière sans cette prédation qui tue les poissons survivants, qui les blessent ou qui les stressent à tel point que la reproduction peut en être perturbée. Nous avons eu une superbe réussite sur la reproduction de l’ombre commun l’an dernier. Et même depuis deux ans d’ailleurs. Ce sont sans doute ces petits poissons qui nagent en pleine eau qui attirent et motivent les piscivores à rester. Il est impossible que ces ombrets passent au travers tant la pression de pêche est forte. L’étau ne se desserre jamais depuis la mi-août, jour où les premiers jeunes oiseaux de l'année ont pris leurs habitudes sur la rivière. Un peu plus tôt chaque année. Ils repartiront bientôt sur des zones plus favorables pour se reproduire. Vous trouverez une pétition sur le site d'Anper TOS. Je vous donne cette information sans grande conviction. Car même si le sujet cormoran venait à trouver solution, il resterait les harles. Et là, c’est dix à douze petits par femelle. Bref, la prédation allochtone a de beaux jours devant elle malheureusement…Pas comme les ombrets de la rivière d’Ain.

La rivière d'Ain jurassienne en journée.

Je profite parfois d’un bel après-midi pour me caler dans le creux d’une berge avec le but d’observer, mais bien souvent, il m’arrive de faire une petite sieste. Je ne résiste pas à la mélodie de l’eau qui s’écoule. Il faut dire que durant ces quelques mois d'hiver, il n'y a rien de plus paisible qu'un bord de rivière. Je passe des heures seul au monde pour mon plus grand plaisir.

Si le lever du jour est un moment à part, la tombée de la nuit l’est tout autant. On y observe des scènes de vie parfois incroyables. Comme ce soir d’automne où par un débit de plus de 100m3, j’ai observé même longtemps après la nuit, une très belle truite gober plusieurs dizaines de fois ! C’est le son de son gobage qui a attiré mon attention avant que je la localise en me mettant à plat ventre sur la berge pour voir dessous. C’était fou. La nuit est un moment charnière lui aussi à la rivière. Les sons qu’émettent les animaux diurnes laissent place sans fausse note aux bruits de toutes sortes que les habitants nocturnes du monde rivière émettent à leur tour. Il m’arrive souvent de rester tard, même très tard pour en profiter.

Une autre journée va se terminer.

Si j’aime le printemps et l’été pour le plaisir que me donne la rivière et les truites, j’apprécie tout autant l’automne et l’hiver où je profite de ces différents paysages au fil d’une journée et des saisons. Une rivière a tellement plus à donner qu’un simple combat avec une truite sauvage. Tellement plus… 

mardi 9 janvier 2024

Aidons Anper-Tos.

J'ai reçu il y a peu à mon domicile une délégation d'Anper-Tos. Une branche locale va dynamiser les actions de l'association sur notre territoire. De la sensibilisation certes, mais aussi du concret avec notamment des recherches sur les polluants en sortie de station d'épuration. Car oui, si du côté agricole il y a matière à améliorer les choses, il me semble que les rejets domestiques ont eux aussi une très grande part de responsabilité sur la médiocre qualité de l'eau de nos rivières. On finit parfois par l'oublier à force de parler des épandages, de la thermie en j'en passe. Je laisse donc la parole à Valentin qui va vous expliquer la situation.

 

Bonjour à tous, et merci Nicolas de nous accorder un encart sur ton blog.

Je suis Valentin TAUTOU, dijonnais d’origine âgé de 26 ans, arrivé dans le Jura en 2020 pour raison professionnelle. J’ai tout de suite aimé les paysages à la fois de montagnes et de forêts, la gastronomie et le vin jurassien (ce qui n’est pas rien pour un bourguignon).

Etant pêcheur occasionnel, principalement à la truite, au lancer et à la mouche, j’ai aussi trouvé de jolies rivières pour pratiquer.

Je réfléchissais depuis un ou deux ans déjà à changer de vie professionnelle quand en 2023 j’ai décidé de me lancer. Je voulais me rapprocher de la nature, passer plus de temps dehors et pouvoir agir, à mon échelle, pour protéger le Vivant. En me renseignant j’ai trouvé que le CFA de Montmorot proposait une formation de BTS en Gestion et Protection de la Nature en alternance. Les conditions pour intégrer le cursus étaient plutôt abordables, le point le plus décisif étant de trouver une structure d’apprentissage. Pour mettre toutes les chances de mon côté j’ai posté mon CV sur les réseaux sociaux.

Dans le même temps, Christel Bulthé, trésorier national de l’ANPER-TOS et membre actif de la délégation franc-comtoise cherchait à structurer l’équipe régionale en recrutant un salarié. C’est par l’intermédiaire des réseaux sociaux que le président de l’association, John Philippot, m’a contacté et a transmis mes coordonnées à Christel.

Je suis donc depuis septembre 2023, chargé de mission en Franche-Comté pour l’ANPER-TOS.

Les principales missions de l’association sont la protection et la sensibilisation du public aux milieux aquatiques et ses problématiques, qui sont malheureusement aujourd’hui fort nombreuses. Etant reconnu d’utilité publique, l’ANPER-TOS a possibilité de poursuivre les pollueurs en justice, selon le principe français du pollueur-payeur.

J’ai deux missions pour les années 2024 et 2025. La première est de mener une observation de l’impact écologique des rejets de station d’épuration sur les cours d’eau, en période d’étiage. L’état des rivières franc-comtoises est malheureusement déplorable, et bien que de nombreuses études aient été menées sur l’impact des pollutions agricoles, les systèmes de traitement des eaux usées sont eux toujours mis de côté. Pourtant, tout au long de l’année, ils rejettent une eau certes nettoyée, mais qui contient encore des substances susceptibles de nuire au milieu récepteur.

Ma deuxième mission est de sensibiliser la population à l’impact des pollutions plastiques sur les cours d’eau, et leur en apprendre plus sur l’écosystème rivière. A l’aide d’un kit d’animation créé par une entreprise normande, Autorecyclab’, je propose des animations dans les écoles, et lors d’évènements thématiques, pendant lesquels le public peut transformer des objets plastiques retrouvées au bord des rivières en trois objets usuels (une toupie, un porte-téléphone, et une patère). Ce kit d’animation attirant aisément du monde, cela nous permet d’expliquer et d’apprendre aux enfants et à leurs parents qui vit dans nos rivières, et pourquoi, des invertébrés aquatiques au castor, il est important de tout mettre en œuvre pour protéger les habitats et les conditions de vie.

Cette partie est très importante pour moi, car je suis persuadé que nous ne sauvons et nous ne nous battons que pour ce que nous connaissons et nous aimons.

Animation à Valdahon en octobre 2023.

Aujourd’hui, l’ANPER-TOS a plus que jamais besoin de vous. Le budget estimé pour mener à bien nos actions pour les deux années en cours est de plus de 60.000€.

En adhérant, vous aiderez une association locale, avec des bénévoles qui se démènent depuis 60 ans pour sauver les rivières.

Vous pouvez nous rejoindre à titre personnel via Hello Asso en suivant le lien suivant : https://www.helloasso.com/associations/anper/adhesions/2024-rejoindre-anper-tos-2-1.  La cotisation est de 30€ pour un adulte, 10€ si vous êtes étudiant.

A titre associatif, faites adhérer votre AAPMA. C’est indispensable pour ANPER-TOS d’être soutenu par vous, pêcheur.

Enfin, si vous êtes chef d’entreprise rejoignez l’association PMEau, créée par des entrepreneurs doubiens et jurassiens soucieux de préserver l’environnement et d’agir de façon locale. 

Des retours réguliers sur nos actions vous seront donnés. Je serai ravi de pouvoir échanger avec vous si vous avez des questions ou que vous souhaitez nous rejoindre en tant que bénévole.

Pour me contacter, valentintautou@gmail.com

Et pour suivre ANPER sur les réseaux :  https://linktr.ee/anpertos

Halieutiquement vôtre !

Valentin TAUTOU, chargé de mission franc-comtois pour l’ANPER-TOS

vendredi 5 janvier 2024

Vidéo : Simonet, sabotier et pêcheur !

La rivière d'Ain dans sa partie jurassienne a vu lors des dernières décennies bon nombre de grandes figures de la pêche dérouler de la soie sur ses gravières. André Terrier bien entendu ou avant lui Aimé Devaux pour ne citer que ces deux immenses personnages de la pêche à la mouche. Un peu avant eux, et bien moins connu des plus jeunes, il y a eu Mr Simonet. À son époque, son nom était souvent associé à celui de Michel Duborgel. Deux sacrés pêcheurs ! 

Mr Simonet, outre ses talents canne en main, était aussi très habile dans l'art de travailler le bois, en particulier pour les sabots. S'il a repris l'activité de son père, c'est lui qui a vraiment mis en place un atelier digne de ce nom. Aujourd'hui, cet atelier vit toujours avec le savoir-faire de Michel Simonet. 4ème génération de sabotier dans la famille. Michel ne pêche pas, mais il a gardé un pied dans l'activité puisqu'il est garde. Mais c'est avant tout une belle personne que j'ai plaisir à rencontrer dès que l'occasion se présente.

Une belle histoire de famille ou le savoir-faire manuel se transmet de génération en génération. Un petit tour dans l'atelier de Michel vaut le détour, je peux vous le dire. Ces vieilles machines, ces odeurs de tilleul, de frêne, de charmille ou de boulot en autres...Quel enchantement.

Pour le plaisir, une vidéo du grand-père de Michel, non pas canne en main, mais dans son atelier. Un régal à voir  !

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