Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais de mon côté, je suis très heureux lorsque cela s’arrête. Autant que lorsque cela commence. Je parle bien entendu de la saison de pêche. Il y a un temps pour tout et celui des truites est révolu pour 2021. Pour ma part en tous les cas.

Souvenir printanier. Une sortie à un poisson attaqué, un poisson pris.

Une saison où j’ai finalement beaucoup pêché. De très nombreuses sorties sur des durées assez courtes. Des parties de pêche de deux à trois heures dans la grande majorité. Ce n’est pas l’idéal pour faire de grosses pêches ou bien encore pour capturer un très grand poisson. C’est même le contraire puisque on passe souvent à côté de la forte activité journalière. Mais pour moi, aujourd’hui, l’essentiel est ailleurs. Une partie de pêche est avant toute chose une récréation qui n’a d’autre objectif que de m’aérer le corps et l’esprit dans des lieux qui me sont chers. La capture du poisson n’est qu’un bonus qui perd de son importance au fil des années.

Un souvenir de fin et début de saison.

Bien entendu, je suis toujours très heureux de prendre un poisson. Je suis toujours aussi concentré quand celui-ci parait "prenable". Je suis toujours autant sur mes gardes une fois repéré. Mais ce n’est plus l’objectif principal. Les trente-cinq saisons déjà vécues sur les berges de la rivière d’Ain y sont certainement pour beaucoup. C'est un cheminement personnel qui me convient parfaitement. Dans les habitudes qui s'installent, je passe également de plus en plus de temps seul à la pêche. C’est un choix, même un besoin. Je fuis avec détermination les parkings bondés des bords de rivière. Je me retrouve donc très souvent sur les linéaires les plus pauvres en poissons. Mais la solitude et la quiétude qui l'accompagne sont un luxe dont je ne peux me passer.

Quelques sorties avec mon fils et mon copain Denis quand même !

La saison 2021 a été particulière. Un peu après l’ouverture, il y a eu la restriction des dix kilomètres qui laissait libre court aux locaux. D’ailleurs, pas ou peu respecté de ce que j’en ai vu. Ne vous inquiétez pas, je n’ai dénoncé personne ;-)

Mais c'était plus tranquille quand même !

Les premières semaines ont été dominées par une bise parfois soutenue. Je me souviens avoir enchaîné quelques capots. Des conditions compliquées avec peu de gobages. Il a fallu attendre quelques petits coups d’eau pour voir les premières éclosions. Des mouches enfin assez nombreuses pour faire sortir les truites. Ces moments sont rares et il est préférable d'habiter à côté de la rivière pour en profiter, mais quand les museaux percent la surface de l'eau, c'est un spectacle grandiose. Je n’ai pas fait de pêche miraculeuse malgré quelques belles journées puisque je pêche essentiellement les parcours avals qui, il faut bien le dire, ont vu leur population baisser drastiquement suite aux derniers étés chauds et secs. Rien à voir avec les densités encore tout à fait correctes des parcours amont (de la source à Champagnole). Mais que voulez-vous, quand le poisson n’est plus la priorité, c’est un paramètre qui n’a plus d’importance. Ma plus belle pêche de l’année sur ces parcours se limite à quatre poissons. La plupart du temps, c’était entre zéro et deux. Par contre, quel plaisir lorsqu’on touche un poisson. La rareté décuple les émotions. J’ai retrouvé par moment une légère crainte à l’idée de mal faire avant d’attaquer un poisson. C’était marrant comme sentiment. Les occasions étaient si espacées.

Les premiers poissons...Goumois et à la maison.

Pour résumer, il faut accumuler un nombre d’heures incroyables pour attaquer et donc espérer prendre quelques poissons. C’est devenu la norme sur les linéaires de la rivière d’Ain en aval de Champagnole. D’ailleurs, j’ai régulièrement une pensée pour les pêcheurs débutants voir pour les pêcheurs avec un niveau moyen qui viennent s’aventurer sur ces parcours. Je leur souhaite bonne chance et beaucoup de motivation, car il en faut !

4 sorties capot avant de capturer ce poisson.

Après le printemps et ses belles journées de pêche à vue, il y a eu un été pluvieux. On n’avait pas connu cela dans le Jura depuis l'été 2014. Sans aucun doute une bénédiction pour la rivière même si au visuel, j’ai un gros doute sur la reproduction de l’année des truites sauvages. Un très gros doute même car je passe plus de temps à observer qu'à pêcher. C’est peut-être un mal pour un bien, difficile à dire. Je n’ai aucune certitude sur le sujet. Est-ce que c’est préférable d’avoir des adultes qui crèvent en nombre l’été dans des eaux trop basses et trop chaudes mais que dans le même temps la reproduction annuelle ne se fasse pas détruire par les immenses crues estivales ? Un entre deux serait l’idéal j'en conviens, mais pour le reste, je n’ai pas la réponse. Je crains d'ailleurs si l'on en croit les climatologues que la rivière ne connaisse plus que ce genre de situations dans un avenir proche. Trop ou pas assez d'eau. 

Souvenir de la Bienne et de la rivière d'Ain.

Les dernières semaines furent très dures avec des truites plus méfiantes que jamais. Une journée meilleure que d’autres de temps à autres encore une fois pour des raisons inexplicables. Je suis même tombé en plein après-midi sur des gobages de belles truites dans trente centimètres d’eau. Obligé de sortir de toutes petites sèches et pêcher fin. Un régal.

À noter également une belle présence d'ombres communs. Une population variée avec quelques adultes mais surtout un nombre important de 1+ et de 2+. Malheureusement, les harles bièvres présents sur la rivière depuis début Août s'en régalent. C'est d'une tristesse que d'assister à ce carnage, sincèrement.

Aucun des trois poissons n'a été capturé vers chez moi.

La saison truite 2021 est terminée. Place maintenant à d'autres occupations toutes aussi passionnantes.