Cela fait plus de 30 interviews publiées sur ce Blog, mais celle du jour est certainement la plus exotique. Je reçois avec grand plaisir Damien, un passionné de pêche à la mouche bien sur, mais de bien d'autres choses. Grâce à lui, vous allez partir en voyage à l'autre bout du monde, bonne lecture et bon trip ;-)

Nicolas : Salut Damien ! En premier lieu, peux-tu nous faire une petite présentation.

Damien : Bonjour tout le monde et salut Nico ! J’ai 27 ans, originaire du Béarn. A la fin de mes études, mon ex-copine a eu envie de sable blanc et de cocotiers. On est donc partis vivre à Nouméa en Nouvelle-Calédonie (pas loin de la Nouvelle Zélande). J’y travaille maintenant depuis trois ans en tant qu'ingénieur en maîtrise d’ouvrage et autant d’années que je pêche avec assiduité à la mouche en mer. Je fais également de la rando, du kitesurf et de l’escalade.

Sable blanc et ciel bleu

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Nicolas : Avant de te mettre à la pêche à la mouche, tu as pratiqué gamin toute sortes de pêches ; racontes-nous tes jeunes années.

Damien : Je vois que tu t’es bien renseigné ! En effet, j’ai pratiqué d’autres modes de pêche avant de me mettre à la mouche.

Alors que j’étais haut comme trois pommes, mon père nous emmenait mon frère, ma sœur et moi sur les petites rivières locales pour pêcher les vairons et les goujons au coup. Les parties de pêche  étaient bien animées avec les nœuds, les rires, les pleurs, etc. Puis les prises ont commencé à grossir avec les chevesnes et quelques truites.

Ensuite, lors des vacances d’été, je partais chez mes grands-parents dans les Landes. C’est là-bas que j’ai découvert les pêches à l’anglaise, au lancer ainsi qu’au posé. J’ai pu prendre ainsi mes premiers carnassiers et mes premières carpes.

Puis, à mon adolescence, je voulais attraper des poissons toujours plus gros, et j’ai découvert la technique de la pêche de la carpe. Ce poisson m’a laissé de super souvenirs, les combats de nuit, les soirées autour du feu avec les copains, les orages au camp, etc. C’est à cette période que la pêche a pris de plus en plus de place dans ma vie.


Nicolas : Depuis une petite dizaine d’années, tu as découvert la pêche à la mouche. Pourquoi ce choix et que t’apporte-il de plus que les autres ?

Damien : La pêche à la mouche m’a toujours fasciné; voir cette soie flotter dans les airs avait quelque chose de magique pour moi. Mais ne connaissant personne dans mon entourage qui la pratiquait, je n’avais jamais eu l’occasion de m’y mettre. Puis, il y a une dizaine d’années, mon ami Greg s’y est mis et m’a formé. Mon premier poisson a été pour moi une révélation. Pouvoir enfin m’attaquer au poisson que j’avais repéré, lui présenter une imitation qui ne pèse que quelques grammes et surtout, le voir prendre ma mouche m’a apporté ce que je recherchais dans la pêche. Quand je pêche, tous mes sens sont en éveil. J’essaye de me fondre dans le décor quand j’attaque un poisson. J’aime les pêches exactes où l’on repère le poisson avant de l’attaquer. Je considère plus la pêche comme une traque, celle qui nous fait ressortir nos anciens instincts de prédateur, qui fait accélérer les battements du cœur quand le poisson est repéré et qui nous fait tout oublier quand la proie est en vue. Le froid, la fatigue, la douleur des positions inconfortables, tout cela s’évapore. C’est assez difficile à expliquer tant que l’on ne l’a pas vécu. Mais je pense que ceux qui y ont goûté me comprendront.


Elle attend le passage de votre nymphe ;-)

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Nicolas : Tu as donc fais tes classes de  moucheur dans le Béarn, parle-nous un peu de ta région d’origine et de ses rivières. 

Damien : Le Béarn est un super terrain de jeux pour le pêcheur à la mouche. Des paysages magnifiques, des profils de rivières intéressants et une multitude d’espèces à capturer à la mouche tels que truite, carpe, brochet, black-bass, barbeau, chevesne, ablette, saumon, truite de mer, aloses et j’en passe…

Bien sûr, la truite fario y est reine. D'ailleurs, chez moi, on les appelle les panthères. Il suffit d’en voir une pour comprendre pourquoi on les appelle ainsi.


Une beauté de mon Béarn natal
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Les profils de rivière très divers permettent de la traquer en utilisant différentes techniques. Mais pour moi, les gaves, c’est surtout la traque des gros poissons en sèche. En effet, la densité de gros poissons dans certains gaves est très intéressante. Une autre particularité est leur mode d’alimentation. Il est possible d’attaquer des truites en sèche toute la journée. C’est toujours avec émotion que j’observe une 50+ gober à quelques mètres devant moi. Voir des museaux qui percent la surface, on ne s’en lasse pas. Cependant, les gaves sont victimes de leur succès.

Depuis une paire d’années, les poissons commencent à être surpêchés. Certaines berges réputées sont pêchées 3 à 4 fois par jour alors qu’il y a quelques années, elles ne voyaient au grand maximum qu’un pêcheur par jour. Les poissons sont donc de plus en plus stressés ; ils montent moins en surface et changent leur comportement alimentaire. Bref, certains deviennent intordables.

Un autre problème est que les règles de politesse ne sont pas toujours respectées. Par exemple, sur les gaves, c’est un pêcheur par berge et par pool. Il est donc très mal vu de pêcher l’amont d’une berge occupée par un autre pêcheur de truite positionné plus bas ;-)

 

Nicolas : Tu as bien sûr trempé tes mouches sur les Gaves et taquiné ses fameuses panthères. Un souvenir ou une anecdote à nous raconter à propos de ces truites magnifiques.

Damien : Je vais vous raconter ma découverte d’un gave qui remonte à plusieurs années en arrière. C'était lors d’une fin d’après-midi d’été après le travail. Mon ami Greg était motivé pour aller faire le coup du soir sur ce gave que je ne connaissais pas plus que lui. Après une heure de route, on arrive sur ce qui nous semble être un accès à la rivière. Après 15 minutes de marche à travers champs et forêt, on arrive au bord de l’eau. Je suis sous le charme, la rivière est magnifique. La forêt borde la rivière, de grands blocs ainsi que des lauzes parsèment le pool. L’eau a une belle couleur bleu profond. Je suis vraiment heureux de pêcher cet endroit. On commence à remonter la rivière sur une centaine de mètres lorsque l’on tombe sur quelques lauzes qui dessinent de magnifiques petits courants à côté du courant principal. Greg y repère une truite. C’est magnifique, on peut la voir faire des écarts dans cette veine qui doit faire une trentaine de centimètres de large, pour se saisir de mouches en surface. Il ne doit y avoir qu’une trentaine de centimètres de fond. Elle est juste sous la surface. Greg l’attaque ; il faut être très précis sur le posé pour que la mouche passe correctement. Il fera mouche sur le premier posé! Et c’est une belle truite de 45cm qui entrera dans l’épuisette. Je suis super content pour lui.

Je continue de remonter la bordure, lorsque je tombe sur un petit pool à côté du courant principal formé par des lauzes. Dans ce pool qui doit faire une dizaine de mètres de long, ce sont pas moins de cinq ou six nez qui transpercent la surface. Je n’en crois pas mes yeux, c’est la première fois que je vois ça. J’avertis Greg pour qu’il assiste également au spectacle, c’est magnifique. Les gobages sont réguliers, les truites sont en confiance et elles ont faim. Je repère le nez qui semble appartenir à la plus grosse. Par chance, je pourrais l’attaquer sans faire fuir d’autres poissons. Je commence donc à faire mes faux lancers, j’ai beaucoup de pression. Je pose ma mouche 1,5 mètres devant son nez, pile dans son axe. Puis la dérive de ma mouche commence. J’observe la scène. Les secondes semblent durer des heures, c’est interminable. Lorsque la mouche arrive au niveau de la truite, la tension est à son comble. Je vois un nez qui transperce la surface et qui engame ma mouche. J’attends que le nez redescende puis je ferre. Ça y est, la ligne se tend, je suis attelé à ma plus grosse truite. Je suis en 12 centièmes, il y a beaucoup de lauzes. Je ne suis pas confiant sur l’issue de combat ; il y a beaucoup de rochers sur lesquels elle peut me couper. Mais par chance, tout se passe bien. La truite semble se fatiguer après son premier rush. Greg m’a rejoint, on est super excités, le poisson me semble énorme. Greg sort son épuisette, puis je guide la truite vers le cadre de la délivrance ; elle rentre, “Ouuuuaaaahhh”. Gros cri de joie, on est tous les deux triomphants! Si quelqu’un nous entend, il doit nous prendre pour des fous. Je suis super content, j’avais l’habitude de ne voir que de petites truites et je fais enfin ma première 50+ lors de ma première année de PALM. Elle a des couleurs superbes, c’est un magnifique mâle avec un jolie bécar.Malheureusement, je n’ai pas encore d’appareil photo pour immortaliser l’évènement.

Nicolas : En 2008, tu décides de quitter ton Béarn pour partir en Nouvelle Calédonie. Tu découvres là-bas la pêche en eau salée. Sans trop rentrer dans le détail, quelles sont les principales différences avec la pêche en eau douce (technique, approche, sensations) ?

Damien : Je vais vous parler de la pêche en wading sur les flats car c’est celle que je connais le mieux et qui, à mes yeux, est la plus intéressante. La première fois que j’ai pêché un flat, je me suis senti complètement perdu. Imaginez que vous débarquez sur une zone faisant 5km2, vous savez que le poisson ne va passer que par quelques endroits précis. Les endroits de passage/zone de pêche dépendent de la hauteur d’eau et de sa température, de la présence de chenaux, de la nature du fond, de sa couleur, de la direction du vent et le plus important, des courants. Il faut analyser tous ces paramètres pour choisir une zone à pêcher et peut-être avoir la chance de voir quelques poissons. Donc, cela prend du temps pour comprendre le fonctionnement d’un flat.

 

Pêche à vue d’un snapper sur un flat de sable blanc.
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Au niveau de la technique, le matériel employé est beaucoup plus puissant. Personnellement, j’utilise des soies de 5, 8, 9 et 12 en fonction des conditions et du poisson recherché. Concernant les moulinets, tant que l’on ne pêche pas la carangue GT, on n’a pas besoin d’avoir un frein capable « d’arrêter un semi-remorque ». Pour moi, la qualité la plus importante est la progressivité du frein ; c’est-à-dire que la force nécessaire pour commencer à faire tourner le frein doit être la plus proche possible de la force requise pour que le frein continue à tourner.

Par contre pour la GT en wading, c’est une autre histoire. Je pêche avec 4-5kg de frein (mesuré au peson), ce qui permet de la « contenir » (le mot « brider » serait un peu fort pour ce poisson) lorsqu’elle essaye de rejoindre les patates de corail. Il faut donc un frein puissant et le plus progressif possible.

 

Un de mes plus gros bonefish
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Concernant l’approche, il y a 2 cas de figure. Soit le poisson vient à vous, soit vous allez au poisson. Dans les deux cas, il faut être rapide, précis et discret.

Pour illustrer, imaginez-vous avec de l’eau aux genoux sur une zone de passage de bonefish. Vous avez 15 mètres de soie sorti du moulinet et 3m sorti de la canne. Puis un bonefish fait son apparition à 15 mètres de vous. Sa vitesse de “maraude” est de 1m/s (par exemple). Mais, il ne vient pas dans votre direction, il se contente de nager parallèlement à vous. Pour pouvoir lui présenter votre mouche, il va falloir qu’en 2 faux-lancés votre mouche atterrisse à 3 mètres devant son nez. Il faut donc être rapide pour ne pas rater la fenêtre de tir. A cela, vous pouvez ajouter le vent ainsi que le courant pour corser le tout. Votre double traction doit être parfaite, rapide, précise. Il faut également être capable de faire le posé arrière car on ne fait pas de revers en mer (très important de bien maîtriser ce lancé car il est beaucoup utilisé ; je ne compte plus le nombre d’heures que j’ai passé à m'entraîner sur ces lancés).

Il faut également être capable de faire atterrir une mouche plombée sans faire un gros « plouf ». Pour réaliser cela, tous mes lancés se font avec la boucle de soie le plus parallèle possible de l’eau. Ainsi, si le bas de ligne est équilibré, la mouche ne vient pas taper l’eau.

Dans certaines conditions, je fais aussi des boucles inversées (lors du lancé, la soie passe sous la canne). Ainsi lorsque le bas de ligne se déploie, la mouche ne vient pas taper la surface mais remonte légèrement avant de retomber dans l’eau.

 

On serre la boucle!!!
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Concernant les sensations, je peux juste vous dire que vous hallucineriez en voyant la puissance et la rapidité des poissons marins tropicaux… La première fois que j’ai ferré une carangue de belle taille, j’étais vraiment abasourdi. Elle est partie comme une fusée, la soie en dehors du moulinet sautait dans tous les sens ; elle s’est même enroulée autour de ma tête, c'était assez comique. Bien sûr, cela a fini sur une belle casse. Cela a été ma première claque. La seconde, je l’ai eue après avoir ferré ma première grosse GT. Ce poisson est impressionnant. Il allie vitesse, puissance et endurance. Il ne manque que les sauts et ça serait le combattant parfait.

Combat tout en force avec une GT. La 12 est à la limite de la saturation.

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Nicolas : Tu as à ton actif deux poissons de mer qui font rêver pas mal de moucheurs, une GT (Giant Travelly = Carangue ignobilis) de 1m04 et un squale !!! Racontes-nous s’il te plait ces deux captures et dis-nous celle qui te laisse le meilleur souvenir.

Damien :Ça se passe lors d’une belle journée ensoleillée, pas un seul nuage dans le ciel et une légère brise rafraîchissante. J'étais dans l’eau depuis l’aube, l’étale haute était vers midi. J’avais donc décidé de revenir à la voiture pour manger et me reposer un peu. Puis, je suis reparti à l’eau avec ma soie de 12 lorsque la marée a commencé à basculer. J’avais de l’eau jusqu’à la taille. Cela faisait un petit moment que je marchais lorsque j’ai vu un « mud » (nuage de sable provoqué par des poissons qui fouillent le fond) à une trentaine de mètres de moi. Le fond était blanc avec pas mal de patch d’algue, la luminosité était parfaite.

Arrivé à une quinzaine de mètres, j’ai pu voir une raie qui fouillait le fond. Puis après quelques secondes d’observation, j’ai vu cette grosse tâche bleue apparaître à quelques mètres de la raie. Elle avançait tranquillement dans ma direction.

A ce moment là, il faut être rapide. Ne pas avoir à réfléchir, tout ne doit être que réflexe. Je fais donc 2 faux-lancés qui me permettent d’expédier ma mouche en 6/0 à 3 mètres devant le nez de la GT. Si on pose trop prés, c’est la fuite assurée. Trop loin, il y a des chances qu’elle ne voit pas la mouche. Je commence par faire une longue tirée, jusqu'à être en contact avec la mouche. Puis j’effectue une première animation, je regarde la réaction du poisson. La GT commence à accélérer en direction de ma mouche. J’accélère donc sur 2 tirées, elle n’est plus qu’à 1 mètre de celle-ci. Puis je stoppe net, la mouche est en surface. La GT dans son élan transperce la surface de l’eau et ouvre un « four » immense. La vision est surréaliste. Après avoir refermé la bouche, elle tourne la tête, c’est là que j’ai ferré. Ensuite vient l’incroyable sensation d’être accroché à un train… C’est le moment le plus critique, la GT commence son rush, la soie file entre mes mains. Il ne faut pas que la boucle de soie détendue se prenne dans un obstacle. Puis la soie claque contre la canne, ça y est, le moulinet commence à chanter, la canne est pliée en deux. Je prends celle-ci par la poignée de combat, je suis déjà sur le backing. Je commence à suivre la GT pour éviter de me faire couper le backing sur du corail. J’applique la tension maximale que supporte la canne, je dois avoir 30 mètres de backing dehors. Quelques minutes plus tard, j’arrive à lui faire tourner la tête. Elle va alors commencer à faire de grands cercles autour de moi. Je continue de me rapprocher d’elle tout en mettant le maximum de pression. Mon ami Rudy (guide chez « Lepoissonbanane ») m’a rejoint, la carangue n’est plus qu’à quelques mètres. On s’approche d’elle calmement, je desserre légèrement le frein au cas où elle déciderait de me jouer un tour. Puis je passe mon gant à mon ami afin qu’il puisse saisir la carangue par la queue, sans se couper. Il s’approche petit à petit. La carangue ne démarre pas. Il la saisie par la queue; la carangue tente alors de repartir mais il tient bon. Grand cri de joie, je suis super content. Le poisson est magnifique. Le combat aura duré une quinzaine de minutes. C’était ma 3ème GT de plus d’un mètre ; j’étais seul pour les 2 premières et cela m’a fait super plaisir de pouvoir enfin partager ce moment-là.

 

Le poisson tant attendu
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Concernant la capture du requin, j’étais sur une zone de sable blanc, de l’eau jusqu'à la taille, pas de vent et un soleil de plomb. Les conditions parfaites pour de la pêche à vue. Je n’avais encore rien vu de la matinée. Puis j’aperçois ce requin à une trentaine de mètres de moi. Je l’observe, son comportement me dit qu’il est en chasse. Je fais donc attention. Il passe à une vingtaine de mètres de moi, j'envoie donc ma mouche sur sa trajectoire. Je commence à stripper, et je vois une carangue se jeter sur ma mouche. Elle s’est ferrée, je n’ai pas d’autre solution que de la ramener. Le requin n’a pas l’air de s’en soucier. Je décroche la carangue, le requin est encore autour de moi. Je lui refais donc une présentation mais il ne la prend pas. Seconde présentation, cette fois, il ne peut pas la rater, je vais lui amener dans la bouche. Je fais un long strip assez lent, il est dessus. Je ne vois aucun mouvement de sa tête mais je sens une résistance. Grand ferrage, il réagit et commence son rush. Je suis abasourdi, je ne m’y attendais pas. C’est un départ très puissant ;  je m’attends à tout moment de me faire couper car j’ai une pointe en fluoro en 130lb et non de l’acier. Contre toutes espérances, ça tient… Je crie à mon ami Seb de venir me rejoindre car je vais avoir besoin d’aide. Je me dirige vers un endroit où je pourrai avoir les pieds au sec, j’ai plus de 150 mètres à faire… Je tiens le requin en laisse comme un chien, il doit être à une longueur de soie de moi. Puis tout d’un coup, la laisse se détend… Le requin me suit ! Veut-il m’attaquer ? Je commence à courir, Seb assiste à la scène. Puis la soie se retend… Ouf, ça n’a pas duré. On arrive tout les deux sur un petit monticule, il est temps de ramener la prise. Je ne sais pas si mon fluoro va tenir encore longtemps, les requins ont une peau très râpeuse.  Seb se saisit du bas de ligne ; je pose la canne, puis je prends la queue du requin avec mes deux mains. On commence à le soulever mais il réussit à faire un tour sur lui-même et m’oblige à lâcher prise. Petit moment de pression… Car je peux vous dire que si quelque chose passe pas loin de sa gueule, il n’en fait qu’une bouchée… La seconde tentative sera la bonne, il est au sec. On peut alors enlever proprement la mouche. Petite séance photo, puis nous le remettrons à l’eau. Ce poisson m’a laissé un souvenir impérissable. Sa capture m’a procuré des sensations que je n’avais jamais vécues avec un autre poisson. Il y a quelque chose d’étrange dans sa capture. C’est certainement le poisson pour lequel j’ai le plus de respect… Peut-être le fait qu’il soit un prédateur de l’homme, je ne sais pas… J’avais presque du remord de l’avoir dérangé...

 

Attention les doigts ;-)
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La GT me laisse le souvenir le plus fort. Cela faisait plusieurs mois que j’attendais ce moment. Je ne compte plus le nombre de bredouilles lorsque je focalisais sur ce poisson. Car, sur les flats que je fréquente, sa capture est un trophée. Il n’y en a pas beaucoup. Il faut accepter de ne pêcher aucun autre poisson afin de ne se focaliser que sur elle. C’est à mes yeux une véritable quête.

Bien sûr, il existe des moyens beaucoup plus simples de capturer une GT à la mouche. Par exemple, une GT « teasée » sera tellement énervée qu’elle se jettera sur votre mouche. Mais à mes yeux, pêcher ainsi, c’est passer à côté de l’essence de cette pêche, de cette traque.

 

La reine des flats.
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Nicolas : La photographie fait partie de ton panel de moucheur. Tes photos sont vraiment magnifiques. Peux-tu nous expliquer avec quel matériel tu réalises tes prouesses et comment traites-tu tes photos par la suite ?

 

Damien : En effet, la photo est ma seconde passion après la pêche à la mouche. Cela fait plusieurs années que je m’intéressais à la photo mais sans franchir le pas. Tout d’abord, j’ai utilisé un compact expert mais je n’étais pas complètement satisfait du résultat. L’année dernière, j’ai donc décidé d’acheter un reflex afin de répondre à mes besoins.

Actuellement, je suis équipé avec un boitier Panasonic G1, un fisheye 8mm, un grand angle 9-18mm (18-36mm équivalent) et un téléobjectif de 45-200mm (90-400mm équivalent).

J’enregistre toujours mes photos au format RAW (données brutes du capteur, contrairement au JPEG) et je traite mes photos avec le logiciel Adobe Lightroom. Cela me permet d’avoir le rendu que j’ai en tête lorsque je prends la photo.

Ainsi, pour arriver au résultat final, il faut passer par deux étapes. La première est la prise de vue et la seconde est le développement de la photo. On peut parfaitement faire l’analogie avec ce qui se pratiquait en argentique.

Le développement permet également de donner de l’émotion à la photo. Par exemple,  assombrir un ciel pour le rendre plus dramatique ; éclaircir un visage qui est sous une casquette ; faire ressortir les couleurs d’un poisson ; faire du noir et blanc, du sépia, etc. Cela demande un peu de pratique pour avoir des résultats satisfaisants mais ça vaut le coup. Je prends autant de plaisir à prendre la photo qu’à faire son développement.

 

Couché de soleil sur Nouméa
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Nicolas : Fais nous une petite sélection de tes 5 photos préférées et expliques-nous les raisons de ton choix.

 

Damien :

Un magnifique poisson pour Juju. Elle restera quelques minutes à côté de nous avant de repartir. Un moment de pêche comme je les aime. Nous sommes tous les deux contemplatifs devant ce poisson que l’on aimerait voir plus souvent dans nos eaux.

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Les dernières minutes de lumière sur cette plaine dans lequel circule une rivière magique. On rentre d’une journée pleine d’émotions. Les couleurs sont magnifiques. Les poissons ont été au rendez-vous.

 

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Un poisson fantastique dans un paysages qui l’est tout autant. Je me souviendrai longtemps de ce moment. J’adore ce ciel assez inquiétant qui nous rappelle ce que nous somme dans cette nature encore vierge.


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Cette photo a été prise le premier jour de prospection d’un nouveau flat. Les conditions sont parfaites. Quelques bones sont en maraudes autour de nous, on peut attaquer les plus gros. Je propose à Seb de faire une photo de départ du poisson qu’il vient d’attraper. J’aime la perspective de la photo, ses couleurs ainsi que le moment qu’elle représente.

 

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J’aime cette photo car elle représente un bon moment pour moi. On a pêché toute la journée, puis le soir, on rentre sur notre petit îlot. On se remémore les moments passés durant la journée en dégustant un petit rhum. Les braises seront bientôt prêtes pour faire cuire notre poisson et les patates douces.

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 Nicolas : On a bien compris que tu te débrouillais très bien en eau salée, mais en eau douce, tu gères pas mal également ;-). Ta destination de prédilection pour traquer les truites est la Nouvelle-Zélande. Tu y es allé plusieurs fois je crois, pourquoi là-bas et non pas dans un autre pays ?

 

Damien : Il y a plusieurs raisons à cela. Dans le désordre, les paysages, les rivières et les poissons. Pour moi, ça se résume à cela.

Tout d’abord, les rivières. Leur clarté est exceptionnelle. Cela permet une pêche à vue de qualité. Il n’est pas rare dans certaines rivières de voir à plus de 5 mètres de fond. Cela permet d’attaquer de nombreux poissons. De nombreux profils sont représentés, il n’y a qu’à faire son choix.

Ensuite les poissons. C’est vrai que la taille moyenne des truites est très intéressante. Ainsi, vous avez beaucoup plus d’opportunités d’attaquer des poissons qui seraient des trophées en France. Les poissons de 60cm ne sont pas rares. Je ne sais pas à quoi sont dues ces différences de taille mais un début de réponse pourrait être la réglementation en vigueur sur place. En effet, les Néo-Zélandais ont adopté la double maille. Il y a une taille minimale et une taille maximale pour pouvoir conserver un poisson. Sur certaines rivières, la taille maximale est de 50cm. Il y a donc une conservation des gènes des truites les plus grandes contrairement à la France où ce sont les plus petites qui ont le plus de chances de transmettre leurs gênes. A méditer...

 

Une truite avec une mâchoire impressionnante!
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Concernant les paysages, ils sont très divers en NZ. On peut passer de la forêt humide aux plaines désertiques tout en croisant des glaciers en seulement quelques heures. Il y a beaucoup de parc nationaux, et très peu d’habitations dans certaines régions. C’est l’évasion garantie.

La NZ permet donc une pêche où l’on part en exploration, en autonomie, tel que nos ancêtres ont pu connaître. Vous pouvez marcher une journée complète pour n’attaquer qu’un seul poisson. Mais ce poisson, si vous le faites, il aura une tout autre valeur. C’est ce que l’on appelle « gagner son poisson ».

Je conseille donc la NZ à ceux qui ont le goût de l’aventure, qui aiment marcher, qui aiment la pêche à vue.

 

La seule truite vue sur 8km de rivière, mais ça valait le coup!
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Nicolas : On lit pas mal de choses ici ou là sur les truites de NZ. J’aimerais connaître ton avis sur la difficulté à leurrer ces poissons par rapport à ton expérience.

 

Damien : Honnêtement, on peut rencontrer des rivières où les poissons sont simples à prendre et d’autres où ils sont intordables… Certains accepteront plusieurs dérives, voire même des dragages alors que pour d’autres, vous n’aurez droit qu’à un seul posé tout en aillant fait une approche parfaite.

Pour illustrer, on a fait une journée à deux sur une rivière magnifique. On a vu six poissons et on les a tous pris. C’était des poissons entre 50 et 60cm qui faisaient de beaux écarts pour venir chercher la sèche ou la nymphe. Cela faisait plaisir à voir.

Puis une autre demi-journée,  on a pêché une rivière très fréquentée avec un profil magnifique. On était quatre, on a attaqué 3 ou 4 poissons chacun et on n’en a fait aucun. Capot général ! Pourtant, un des nôtres est dans l’équipe nationale en 1ère Division. Les poissons n’autorisaient qu’un seul posé, puis ils arrêtaient de se nourrir… Le 10/100 et les mouches en 24 n’ont pas suffit... Mais je trouve ces poissons très intéressants à pêcher car ce sont ceux qui vous font le plus progresser et la joie n’en est que plus grande quand vous arrivez à les leurrer.

 

L’une des plus belle robe à mes yeux. Cette truite avait la queue noire!

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Nicolas : Cette année, tu y es retourné avec des copains à l’accent du Sud-Ouest ;-), racontes-nous un de tes meilleurs souvenirs du séjour.

 

Damien : « Adïou » les copains !

Je vais vous raconter une journée que j’ai passée avec Fabien. C’était la première fois que l’on pêchait ensemble. On avait laissé Jérémy et Julien plus bas sur la rivière et décidé de pêcher en partie haute. On commence donc à prospecter dans ce décor fabuleux. Le profil de la rivière est parfait. C’est une succession de petits pools avec quelques arbres sur les bordures. A notre étonnement, après une heure de pêche, la rivière semble vide. Puis, tout d’un coup, je vois Fabien sursauter. Une énorme anguille se cache sous le rocher sur lequel il allait poser le pied ; elle sort la tête quand on s’approche. Ayant envie d’un peu d’action, je décide de l’attaquer avec une PT (Pheasant Tail). J’arrive à poser ma nymphe sur son nez et à notre grand étonnement, elle gobe la nymphe! S’en suit un combat tout en puissance qui finira par une casse… Pas évident de suivre une anguille qui doit faire ses 5kg… On continue donc à marcher côte à côte. Puis 20 minutes plus tard, alors que l’on allait se résigner à redescendre, je vois un gobage dans un petit courant. Fabien n’a rien vu ; je pense avoir halluciné mais j’insiste. Et finalement, mes yeux vont voir apparaître une truite de belle taille posée sur le fond. Je propose à Fabien de l’attaquer mais il refuse car c’est moi qui l’ai vue. « Ecoute Fabien, c’est un cadeau ». Il accepte donc mon offre. Il met une PT, on a tous les deux la pression car c’est le premier poisson de la journée. Le courant doit faire 2m de long, la rivière 3m de largeur à cet endroit et nous sommes en queue de pool. Impossible de se décaler sans faire fuir le poisson. Il lance donc sa nymphe sur la gauche de la truite mais celle-ci ne la verra pas. Ce n’est pas évident de voir si la truite prend car le courant est très turbulent et la truite fait de grandes embardées. Sur le deuxième passage, elle fera un grand décalage et se retournera vers nous. Ferrage au feeling de Fabien. La truite s’agite, elle est au bout. Elle se rendra au bout de quelques minutes de combat. C’est une belle 60+ avec des couleurs magnifiques.

Beau paysage, belle rivière, beau poisson... Le rêve!

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On continue de remonter la rivière sur une vingtaine de mètres. Fabien qui est en hauteur va repérer un poisson. La truite est tranquillement en train de gober tout ce qui passe à proximité, contre la berge opposée. Je l’attaque donc en sèche mais le vent et mon long bas-de-ligne n’aident pas. Je finirai par avoir une bonne présentation au deuxième ou troisième lancé. La truite voit ma mouche et s’y jette dessus. Elle est pendue. Ce sera une jolie 50+ qui viendra à l’épuisette.

Puis juste au-dessus encore dans ce même pool, Fabien repère un poisson qui à a l’air plus gros. Pour me remercier du premier, il me propose de l’attaquer. Je ne peux pas refuser. Le vent est encore plus fort et je n’arrive pas à passer correctement. Par fainéantise, je préfère mettre une petite nymphe au lieu de raccourcir ma pointe. Le premier lancé sera le bon ; Fabien qui est en hauteur me guide car je ne vois pas très bien la truite. La dérive commence puis je l’entends crier “Ferre!”. La truite s’est déplacée sur la nymphe. Je ferre, elle est au bout. Je la mettrai dans l’épuisette de Fabien quelques minutes plus tard. Je suis trop content, je le remercie encore. Le poisson est magnifique :

 

C’est la fête des couleurs!
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Bilan de la journée : Une 50 et une 60 chacun. Les 60 en nymphe et les 50 en sèche. On n’a raté aucun poisson. Ce ne sont pas des poissons aux mensurations exceptionnelles mais le paysage, la beauté de la rivière, la fraternité et le partage que j'ai vécus me laisseront un souvenir impérissable.

 

Nicolas : Je suppose qu’après ces années en Nouvelle-Calédonie, ton Béarn te manque ou bien as-tu trouvé ici de quoi t’épanouir pleinement ?

 

Damien : C’est vrai que la famille et les amis me manquent beaucoup.

La Calédonie offre un cadre de vie exceptionnel. Vous pouvez faire des sorties dans le plus grand lagon du monde tout comme faire des randonnées dans des paysages encore vierges. Cela offre un impressionnant panel d’activités : plongée, kitesurf, surf, chasse sous-marine, sorties dans les îlots, randonnée, parapente, etc. Nouméa est situé au bord de mer, les gens sont souriants. On peut ressentir une joie de vivre. C’est vraiment agréable de vivre dans cette ambiance.

Ensuite, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes, se créer sa petite famille. Ce n’est pas évident de débarquer dans un nouvel endroit où l’on ne connaît personne.

 

Session de kite au couché du soleil
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Nicolas : Une dernière question, dis-nous la destination qui te fait rêver et le poisson que tu n’as pas encore pris ?

Damien : Question difficile ! J’ai la tête remplie de rêves… Je parlerai donc des destinations qui me font rêver dont voici un petit aperçu :

      Les Dorados, Pacus et Yatoranas dans les eaux claires de Bolivie,

      les Tigers fish et Yellowfish de Tanzanie,

      les Milkfish, Bumphead et Trigger des Seychelles,

      le Taïmen de Mongolie,

      le Mahseer en Himalya,

      les truites en tailing de Tasmanie, les Yamame du Japon, les arcs d’Argentine,

      les Tarpons, Permit et Bonefish de Floride (réputés les plus difficiles au monde),

      les bull trout de Colombie Britannique,

      les Sailfish des flats australiens,

      puis d’autres poissons dans des destinations dont je ne peux parler publiquement. 

 

Premier jour de pêche de mon dernier trip NZ en solo pendant que les copains sont encore dans l’avion.
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Nicolas : Je suis très content d’avoir fait cette interview avec toi, Damien. J’espère un jour te rencontrer pour mieux faire connaissance. Continue de nous faire profiter de tes aventures.

 

Damien : Cette interview m’a également fait très plaisir. J’espère également pouvoir te rencontrer un jour.

Je ferai peut-être un tour dans ta région l’année prochaine car j’ai un projet photo visant à promouvoir la pêche et la beauté de nos régions françaises.

Damien n'échappera pas à la règle de mes interviews. Grégory Lescolle, son pote de toujours a bien voulu appecté d'écrire quelques ligne sur Damien. Je laisse la parole à Greg!


Salut a tous les lecteurs de ce blog et merci à toi Nico de me laisser l’honneur de dire quelques mots sur mon pote.

J’ai connu Damien alors qu’on était deux gamins, on a grandi dans un petit village du Béarn et on a fait nos classes dans les mêmes écoles.  A l’époque, on était déjà passionnés de tout ce qui touchait à la nature et en particulier à la pêche qu’on pratiquais au bouchon sur le Léez, un petit ruisseau du Béarn. A l’école primaire, on ne ratait pas un numéro du magazine « La pêche et les poissons » qu’on feuilletait sous le préau de l’école, sans oublier de jeter un coup d’œil à la rubrique « la pêcheuse du mois ». Je m’étais même fais confisquer un numéro pas l’instituteur qui avais remarqué que nous n’étions pas seulement intéressé par les bêtes à écailles.

Puis vint l’âge de la mobylette, moment très important dans la vie d’un jeune campagnard. De nouveaux horizons s’offraient à nous, de nouveaux poissons aussi. La truite au toc dans les petites rivières mais aussi les grosses carpes en lac. On passait pas mal de temps en été au bord de l’eau à essayer de leurrer tous les poissons possibles.

Ça a été aussi l’époque des débuts en Snowboard et en Skate, mais surtout nos premières fêtes de village. C’est là que Damien a prit toute sa dimension. Toujours prêt à enflammer la piste de danse avec quelques pas bien à lui. Cette époque reste un très bon souvenir pour moi, on passait des étés très agréables à la campagne avec une bonne bande de copains, souvent au bord des ruisseaux.

A dix huit ans, il a eu une AX Kway du plus bel effet. Comme il n’y avait pas d’autoradio, il avait collé à l’emplacement censé le recevoir une coupure de pub d’un super autoradio dernier cris. Un subterfuge qui lui a valu un franc succès auprès de la gent féminine (ou pas)…

Pendant que Damien est parti étudier à Bordeaux, j’ai eu la chance de faire la rencontre de Jéremy, que tu connais bien Nico, qui n’a pas mit longtemps à me rendre dépendant à la pêche à la mouche.

Damien a vite emboité le pas et il a rapidement pris goût à cette pêche. Je me souviens d’un coup du soir sur le gave d’Ossau, une de nos premières sorties ensemble, où il ne voulait pas sortir de l’eau avant d’avoir accroché une de ces truites qui gobait sur la berge d’en face. Il est resté statique à fouetter un long moment, bien que mort de froid parce qu’il pêchait en wet wading, mais ne s’est jamais rendu et a fini par en prendre une ou deux. A voir la joie qu’il affichait sur son visage en sortant de l’eau, je savais que d’autres sessions viendraient très vite.

Dés que je voyais Damien arriver au bord d’une rivière pour une partie de Pêche, j’avais toujours le smile tant je savais à quel point j’allais me marrer. Ce mec, c’est un clown. Un partie de pêche avec Damien ne pouvais jamais être sérieuse (sauf peut être devant un très beau poisson…Et encore..). On passait nos sessions à se chambrer. Quand il s’est mis au montage, ça a été un très grand moment aussi. Une des premières mouches qu’il a monté a été une tipule avec un corps en bois. Il fallait voir l’engin. J’en avais les larmes aux yeux de rire quand il a ouvert sa boite pour me montrer sa dernière réalisation (désolé mec).

Ses progrès ont été très rapides. Lors de sa première rencontre avec le gave d’Oloron, pour un coup du soir, il a fait sa 50+ grâce à un coup de ligne superbe (c’était sa deuxième saison de pêche à la mouche). Je garde un excellent souvenir de cet été 97, des coups du soir avec les bières qui nous attendent en bas du pool et des heures qu’on passait à la nuit tombée à refaire le monde et à rêver des poissons qui nous attendaient à quelques mètres ou à l’autre bout du monde.

Depuis 2008, Damien vie en Nouvelle Calédonie mais on garde un contact régulier et j’essaye de suivre ses progrès tant au niveau de la pêche que de la photo. Les connaissances halieutiques et la technique qu’il a acquise en si peu d’années m’impressionnent. Si bien que je me sentirai presque un peu largué quand il me parle de Salt water. Ce mec est un passionné et il se donne à fond quand il entreprend quelque chose. Et puis il a ramené un requin quand même, quand on vois sa carrure, c’était pas gagné d’avance…

Je te souhaite de continuer à vivre tes rêves encore longtemps et par la même occasion de continuer à nous faire rêver, à nous qui vivons sous des latitudes moins tropicales, en nous bombardant de tes photos. Par contre, pense à rentrer  voir les copains de temps en temps, j’en ai repéré une ou deux à te montrer…

Les 2 potes en sortie de snowboard!

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Waouh!!! Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai adoré !!! Merci à tous les deux, j'espère que vous allez vite vous recroisez :-)
Et Damien, comme le dit si bien Greg, continues tes aventures halieutiques en nous faisant profiter de tes photos, c'est du rêve pour beaucoup d’entre nous.