J'avais envie de revenir sur deux truites attrapées cette saison et qui m'ont marqué un peu plus que les autres.

Il en faut pour tous les goûts à la pêche, certains ne jurent que par les mensurations du poisson, d'autres uniquement par le cadre où les truites vivent. Pour ma part, c'est les couleurs de la truite (sa robe) et la difficulté du coup de ligne qui m'apportent le plus d'émotions.

Pour le premier souvenir, j'ai eu la chance d'avoir les deux!! Pour moi, elle fait partie des plus jolies truites que j'ai pu capturer depuis 24 ans, je la trouve belle tout simplement.
De part le fait que je pêchais avec Thibaut, cette prise a une saveur particulière à mes yeux également.
On doit être début mai, Thibaut a déjà prit 2 truites, il est super content. Quand je suis avec lui, c'est à dire le plus souvent possible, je pêche très peu, voir pas du tout. Le gosse me dit alors de pêcher , qu'il voudrait bien me regarder un coup.
Je ne me fais pas prier, j'approche une zone où il y a deux ou trois troncs d'arbres noyées. En arrivant assez près, je distingue une queue de truite qui dépasse d'une des têtes de tronc. J'explique à Thibaut ce que je vois, car il n'est pas en bonne position. Il y a pas mal de fond, du coup, j'opte pour un gammare sur un hameçon de 14. Je le fixe sur ma pointe qui est en 14 centièmes. J'ai juste besoin de sortir deux mètres de soie. Thibaut me dit que je vais casser si elle mord, il y a trop de branches pour lui. J'avoue que pour aussi, mais j'ai tellement envie de voir ce qu'il y a devant cette queue qui ondule sous la souche.
Le premier lancer est le bon, le gammare plonge rapidement à la verticale. Dès qu'il arrive dans le viseur de la truite, elle sort de sous la souche pour venir engloutir mon imitation. Ferrage sec, elle est pendue. Cette truite est une véritable furie, elle va faire le tour de toutes les branches, allez deux fois sous la souche, puis une dernière fois sous le gros tronc à côté d'elle. Je me rapproche, car je ne la sens presque plus, j'attrape le fil à la main et tente de la faire repasser sous le tronc, le fil est à la limite de rupture, la voilà, elle est magnifique, des couleurs comme dans un rêve. Elle a mit ma pointe de 14 en ruine!!!

J'étais vraiment très heureux d'avoir eu ce qu'il manque parfois, un peu de chance! Je la montre à Thibaut, on l'admire un peu dans l'épuisette alors qu'elle reprend des forces dans l'eau. Tout ce que j'aime chez ce poisson, grosse bouche, 100% points noirs, couleur bronze, petite bosse dérrière la tête. Je suis revenu plusieurs dans la saison pour essayer de revoir ce poisson, je ne l'ai jamais revu, j'espère bien que nos chemins se croiseront de nouveaux...

La belle.
labelle

L'histoire de la deuxième truite est presque similaire, il y a néanmoins une conclusion différente. On est dans la deuxième partie de juillet au plus fort de l'étiage. La rivière souffre terriblement, c'est pour cela que je vais pêcher dans une partie haute de celle-ci. Je suis seul, un des rares fois de l'été où je laisse Thibaut à la maison. Comme cela n'arrive pas souvent, il faut que j'optimise mon temps de pêche. Les bas niveaux et la forte chaleur font qu'il y a peu de poisson dehors et encore moins actif malheureusement.
Au milieu de l'après-midi, je me bloque sur un endroit que je connais bien sur la berge. Je sais par expérience qu'il y a souvent de jolies truites qui passent par là. je suis là depuis 20 minutes et je n'ai toujours rien vu, même pas une truitelle. Je ne sais pas pourquoi, mais d'un seul coup, il y a une forme qui m'attire, là, juste sous moi, sous le gros tronc dans l'eau, il y a cette forme pointue, toute marbrée, mais c'est une truite! Il y a effectivement un poisson posé au fond totalement immobile que je n'avais pas vu, incroyable. La tête ma parait très balèze, ça doit être un très beau poisson. Par contre, il est positionner de façon à n'avoir qu'un tout petit espace pour passer la nymphe, de plus, si elle repars sous le tronc par l'autre côté, c'est mort!
Tant pis, je tente. Je met un très gros gammare sur hameçon de 10 sur mon 12 centièmes et je fais glisser sous ma canne, sans même arbalèter, ma nymphe sous le tronc. Je n'y arrive pas, le poisson n'a aucune réaction; Du coup, je fais taper le gammare sur le tronc et ça l'amène direct devant la truite, elle se soulève et prend ma nymphe tout doucement. Ferrage, pendue!! Bon dieu, mais elle est belle! Bien sur, elle prend sous le tronc et du coup, j'ai cette vision fantastique : la truite est juste devant moi, à quelques mètres, en train de tourner sur elle même avec mon fil à l'équerre qui passe sous le tronc. Il y a trop d'eau, je ne peux rien faire, juste attendre. La truite, malgré sa taille, ne fait pas un gros combat, et c'est uniquement pour ça qu'avec un peu de patience, j'ai pu lui faire faire le chemin inverse et du coup, la faire repasser sous le tronc.
La truite a des couleurs de fou, mais elle n'est pas en forme, il doit lui manquer 300-400 grammes. Même en amont, les poissons souffrent aussi de l'étiage. C'était mon dernier poisson avant les coups d'eau, je n'ai plus eu envie de les embêter derrière ça. Elle est bien repartie malgré tout et elle aussi, j'espère bien la recroiser avec ma canne, d'ailleurs, je l'ai déjà observé pendant le mois d'octobre, exactement à la même place ;-)

Souvenir marquant.
24-07

il y a eu d'autres prises, plus grosses, plus petites, mais ces deux là, je vais m'en souvenir très longtemps, il y a des poissons comme ça que l'on garde dans la tête plus que les autres....