L'AAPPMA de l'Albarine vient de publier deux vidéos plus que parlantes sur le réseau social Facebook. Je relaie ici leurs images car je croise encore des personnes ici ou là qui ne veulent pas croire ce qui parait évident. Le harle en compagnie du cormoran va finir pas faire disparaitre le peu qu'il reste.

Avant de vous inviter à regarder les vidéos, quelques anecdotes pour ceux qui connaissent le parcours de la haute rivière d'Ain dans le Jura. Pas plus tard qu'hier, un ami s'est baladé en compagnie de sa chérie et son chien sur le linéaire aval de notre AAPPMA. Ils ont longé la rivière sur seulement 800 mètres. Ils ont vu 3 cormorans et 2 harles en train de pêcher. Aucun avec du poisson dans le bec. Même s'ils pêchent bien plus efficacement que nous, quand il n'y a presque rien, c'est compliqué pour eux aussi. Par contre, ils prélèvent forcément le peu qu'il y a de temps en temps. Autre retour, un ami voulant faire des photos s'est rendu sur le linéaire de l'AAPPMA de Champagnole il y a quelques jours. Dans son après-midi et après avoir fait quelques kilomètres sur les berges de la rivière d'Ain, c'est 7 cormorans et 2 harles vus. Tous en train de pêcher ou en train de digérer en se séchant les ailes bien écartées au soleil. J'ai aussi eu un retour d'un ami ayant vu un harle bièvre pêcher à la Papeterie sur l'AAPPMA de Sirod. Vous l'aurez compris, ils sont partout et pêchent TOUS les jours. Comme le Comté avec la toute puissance de l'AOP, nous sommes maintenant impuissants face à la LPO. Raison de plus, en tous les cas chez nous, pour que les pêcheurs équilibrent les prélèvements en stoppant les leurs puisque les oiseaux ont un impact toujours plus important.

Voici les vidéos de l'AAPPMA de l'Albarine ainsi que le texte qui les accompagnait.

 

Tout frais de ce matin ! Les harles en pleine action. Dans la littérature, on peut lire que ces oiseaux se nourrissent de petits poissons...çà porte à sourire quand on voit ce que ce mâle peut avaler, et la vidéo qui suit, prise à la même place cinq minute avant, nous prouve qu'il n'en est rien. Mieux, on pourrait plutôt dire que les géniteurs passent à la casserole ! Pour cet ombre, pas de reproduction possible cette année...une reproduction qui allait débuter dans un mois. Et pour la vidéo suivante, la truite ingurgitée qui dépasse les 35 cm ne se posera plus la question de savoir s'il faut se reproduire ou pas l'année prochaine ! La messe est dite !
La scène se situe dans le barrage en amont de Tenay, un barrage remis en service "proprement", fruit d'un travail de plusieurs années entre le propriétaire et l'aappma. Une passe à dévalaison financée par l'agence de l'eau, des habitats redistribués dans la retenue grâce à l'appui technique de l'aappma.
La vidange s'est effectuée plusieurs fois sans encombre grâce au savoir faire de l'aappma...idem en aval ou les restes de curage, et notamment tous les gros éboulis qui avaient été enlevés ont été remis en concertation avec le propriétaire et l'aappma (comme quoi, question sédimentaire, l'aappma travaille dur également, n'est-ce-pas, mais çà personne ne dit merci !). Donc des densités de poissons exceptionnelles en amont et en aval de cette retenue ! Pour ceux qui auraient des doutes, ou nous prendrait pour des imbéciles côté densités, parlez-en au propriétaire...
Une collaboration sans faille qui a permis jusqu'à maintenant de concilier hydroélectricité et biodiversité grâce à la l'échange et au savoir faire de l'aappma qui a passé des dizaines d'heures sur le chantier.
Alors, à tous ces gens que l'on ne voit pas au bord des rivières, la prochaine fois qu'un projet de ce type voir le jour, eh bien ne comptez pas sur nous pour passer des heures à surveiller, donner des conseils pour faire en sorte que la rivière revive, car on n'est pas là pour nourrir les oiseaux piscivores ! Vous n'imaginez pas combien une vidange peut-être destructrice si elle est mal faite...eh bien le prochain coup, advienne que pourra ! Dans cette retenue, il y a environ une demi-tonne de poissons (truites et ombres), oui vous avez bien lu, une demi-tonne, alors quand vous faites n'importe quoi au moment des travaux, c'est terrible pour les espèces qui vivent dans la retenue et on ne parle même pas de l'aval, y compris sur la ressource en eau !
On le redis, on a été SEUL sur ce suivi de chantier, et on est fier du travail abouti ! Merci au propriétaire pour cette expérience, et nous pensons fortement que nos allons revoir notre discours puisque la rivière se vide aujourd'hui de ses poissons "grâce" aux oiseaux piscivores, et que l'avenir d'une rivière sans poissons est à l'hydroélectricité, çà paraît logique non ? Parce qu'emmerder un exploitant de centrale en lui imposant des contraintes (passes à poissons, à dévalaison, débit réservé...), pour garantir le fonctionnement piscicole de la rivière, et voir ce qu'on voit sur cette vidéo, et bien nous pensons à l'aappma, que cette réglementation est désormais caduque car comment garantir le bon état, quand des espèces provoquent de tels dysfonctionnement ! On souhaite d'ailleurs bon courage aux gestionnaires des rivières à saumons, car quand ces oiseaux vont débarquer (et ils arrivent vu le taux de reproduction de l'espèce!), cela va remettre en question, là aussi des années de gestion !
Ah oui, on ne vous a pas dit...le harle est dit "bièvre", qui se traduit par "mange tout le temps"...alors ce que vous avez vu sur ces vidéos, c'est plusieurs fois par jour !