Difficile de faire sans lorsque l'on possède une activité commerciale. C'est mon cas avec le Fly Shop. Les réseaux sociaux sont omniprésents. Je m'en sers en tout premier lieu pour communiquer et promouvoir mon activité. Dans un deuxième temps, ces plates formes me servent de terrain de communication complémentaire à ce Blog en cotoyant des publics parfois différents. Voilà pour mon cas personnel.

Dans le domaine de la pêche, les réseaux sociaux sont les terrains de jeu favoris des grandes marques afin de faire la promotion de leurs produits de façon directe et indirecte. Effectivement, il y a tout un phénomène de sponsoring avec de nombreux internautes qui ont un potentiel de visibilité qui intéresse ces grandes marques. Derrière la mise en avant du matériel fourni, il y a parfois des attitudes sur le terrain qui sont très limites.

Nous avons pu le constater cette semaine sur nos linéaires en trouvant une monture non réglementaire pour pêcher sur un parcours no kill. Après plusieurs échanges avec les pêcheurs concernés (trois jeunes pêcheurs de la région), ils assument pêcher comme ça pour tenter de capturer des truites records en connaissant très bien la règlementation. Ces mêmes pêcheurs ont été vus plusieurs fois sur d'autres parcours no kill de la région. On leur a fait remarquer plus d'une fois qu'ils n'avaient pas des montures adéquates pour pêcher sur des parcours classés no kill. Cela n'a rien changé. Le besoin de capturer des centimètres coûte que coûte est au-dessus de ça.

On est typiquement là dans une course aux centimètres pour s'afficher sur les réseaux sociaux avec un très gros poisson. Tous les moyens sont bons pourvu que le résultat soit là. On peut même aller jusqu'à imaginer qu'après capture, le leurre de la bonne marque soit placé dans la gueule du poisson pour la photo promotionnelle.

C'est finalement plus décevant qu'autre chose venant de jeunes pêcheurs. Car le non-respect du règlement n'est pas "si grave" au final puisqu'ils remettent leur poisson à l'eau. Mais dans quelles conditions avec un triple armé de cette taille ? On est en droit de se le demander.

L'action de ces jeunes pêcheurs est décevante mais pas surprenante. Comme l'ami Sylvain me le rappelait, nous avons connu cela à l'époque des magazines papier déjà. Les grosses truites des couvertures avec la canne à mouche posée à côté étaient souvent capturées avec une autre technique. Il y avait même un spécialiste en la matière qui se reconnaitra certainement puisqu'il me lit régulièrement. Il a bien trompé son monde celui-là !

Alors oui, ces jeunes pêcheurs ont leur part de responsabilité, c'est certain. Mais ce système de sponsoring via les demandes des grandes marques les poussent à ce genre de comportement malgré tout. Il faut des gros poissons, des photos bras tendus et hors de l'eau pour que la truite rende plus grosse encore, toujours plus ! Sans parler des têtes d'affiches de ces grandes marques qui communiquent à leur façon sur les réseaux en se pavanant par exemple en photo avec un ombre au mois de Mars ou en faisant la promotion de la pêche de la truite en 2ème catégorie en Février. Il y avait certainement de nombreuses dérives avant les réseaux mais aujourd'hui elles sont affichées et assumées. Du coup, c'est extrêmement contagieux et récurrent sur le terrain !

Pour une nouvelle fois reprendre les mots de Sylvain, il va falloir prendre le temps d'expliquer à ces jeunes et moins jeunes pêcheurs qui sont pris dans ce tourbillon de la reconnaissance et de la promotion à tous prix à travers des likes sur une photo ou encore des centimètres qu'un joli coup de ligne n'est pas lié nécessairement à la longueur du poisson. Que la prise d'une truite sans l'art et la manière n'est que peu de chose. Sans compter nombre de valeurs qui sont de nos jours un peu désuètes. Tout est fixé sur le paraitre en oubliant le contexte. Bien triste. C'est de plus un manque de respect vis à vis des bénévoles qui œuvrent sur ces parcours à longueur d'année.