Depuis peu nous assistons sur la haute rivière d'Ain comme sur bon nombre d'autres rivières de la région a un changement aussi important que désastreux pour la population de truites et d'ombres. Les harles bièvres et les cormorans qui avant étaient présents uniquement de septembre à fin février sont aujourd'hui installés à l'année. La pression de pêche et donc le prélèvement des poissons survivants aux diverses pollutions ou au réchauffement sont encore plus importants qu'avant. Il n'y a pas une seule sortie sur la haute rivière d'Ain ou sur la Bienne qui puisse se faire sans surprendre les piscivores en train pêcher.

Vendredi matin par exemple, à mon arrivée sur le parcours de notre AAPPMA, 2 cormorans et 3 harles se sont envolés devant moi. Autant dire que la gravière était déserte. Une fois encore, je ne fais pas cet article pour dire que ces oiseaux sont responsables de tous les maux, non. La pollution est le premier responsable de la baisse des effectifs, nous sommes tous d'accord là-dessus. Je dis juste que les prélèvements des piscivores augmentent sans cesse puisque maintenant, ils ne partent plus durant le printemps et l'été.

Je n'ai aucune idée du nombre de poissons prélevés, ce que je sais, c'est qu'ils pêchent tous les jours. Sur notre linéaire, il y a des oiseaux tous les jours. Pour parler de ce sujet autour de moi c'est identique sur la Bienne, sur l'Albarine, sur la Basse rivière d'Ain, sur la Valserine, sur le Chéran, etc...Une population de harles toujours plus forte. Et non, qu'on se le dise, un harle ne mange pas que des vairons et autres petits poissons, il mange aussi des truites de 40 centimètres...

J'avoue que cela devient compliqué moralement quand on connait une population en la suivant au jour le jour, en dénombrant précisément les places de frai, en connaissant presque chaque adulte d'un parcours de voir cette prédation journalière. La seule chose qui rassure un peu, c'est que cette prédation devrait vite s'arrêter car les oiseaux auront bientôt tout prélever ce que les pollutions ont laissé en vie !

Cet ombre ne doit sa survie qu'à sa taille très imposante.