Alors que de grosses quantités d'eau sont tombées sur le Jura pour mettre un terme à la lente agonie que la rivière a subit cet été, je souhaite revenir et vous informer sur ce triste épisode qui devient récurrent chaque année malheureusement.

Tout d'abord, il est important de bien comprendre que la haute rivière d'Ain se décompose en deux parties bien distinctes. La partie amont, de la source à l'amont de Crotenay et la partie aval qui se situe entre le bas de Crotenay et Châtillon/Blye.Ces deux secteurs ne se comportent pas du tout de la même façons fasse aux conditions estivales.

C'est bien la partie aval dont il est question dans cet article. Depuis fin juillet, je reçois régulièrement des témoignages écrits ou téléphoniques pour m'alerter sur des mortalités de truites. Je transmet bien entendu toutes ces données à la fédération de pêche du Jura qui enregistre malheureusement les mêmes observations. Cette année encore, avec le fort étiage et la montée de la température de l'eau, les truites sur les secteurs de Crotenay, Pont du Navoy, Montigny, Marigny, Villard et Châtillon ont payé un lourd tribu.

On m'a signalé des ombres également, ainsi que des vairons retrouvés morts. Les grosses truites sont touchées plus sévèrement, une truite de 74cm à même été trouvé morte à Pont du Navoy en ce mois d'août.

La caudale de la 74cm

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Des truites par dizaines ont crevé une nouvelle fois. Il faut rajouter à cela le prélèvement des pêcheurs qui malgré le fait que l'on voit de moins en moins de truites continuent à prendre et tuer ce qu'ils prennent. Il faut rajouter les nombreux délits de pêche à la main recensés.  J'ai moi même, avec mon fils, fait une déclaration en gendarmerie il y a peu. L'AAPPMA de Crotenay a été pillé comme tous les ans dans l'indifférence générale et ce même dans le No Kill ! Tous les ans on vire des pêcheurs à la main, tous les ans ils reviennent, tous les ans ils ne risquent rien ! C'est désolant.

Quand vous faites le compte, les quelques truites qui vont rester sont de véritables dinosaures ! Parce qu'il ne faut pas oublier que la grande partie de ce parcours a été durement touché par les mortalités en 2010 et que malgré ça, on l'a ouvert normalement cette année...J'espère que l'AAPPMA en place ainsi que la fédération auront l’intelligence de laisser Villard et Châtillon en No Kill voir de remettre Marigny et Montigny avec. C'est juste obligatoire pour avoir encore un mince espoir.

Truite de près de 60cm trouvée à Crotenay.

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Alors que l'eau n'a pas manqué cette année, que la rivière est restée avec des niveaux d'eau satisfaisant tout le printemps, il aura suffit de deux semaines sans pluie pour voir pousser des algues de toutes sortes au fond de la rivière. A croire qu'il y a de l'engrais au fond ! Au cœur du mois d'août, il était par exemple impossible de voir un galet sur le parcours des riverains de Pont du Navoy, c'était horrible comme vision, des tonnes d'algues en suspension empêchant tout développement des larves, nourriture de base des poissons.

C'est bien le fond de la rivière d'Ain.

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Truite à l'agonie

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Le journal local "La Voix du Jura" a fait un état des lieux sur la situation pour informer la population en profitant d'une descente en canoé par les gardes fédéraux.Merci à Céline Trossat pour l'intérêt qu'elle porte à ce problème.

J'ai moi même fait une descente en canoé pour voir de mes yeux la situation. La rivière était vraiment dans un sale état, ça fait vraiment de la peine. Il est urgent de faire quelques chose comme on le répète depuis des années...Et les gens qui pataugent là dedans comme si de rien n'étaient...

Et puis, il y a le comportement des pêcheurs aussi, qui, malgré la situation, malgré le fait que l'eau monte à près de 20 degrés voir plus sur ces secteurs, continuent de pêcher. On a la chance que la partie haute de la rivière ne soit pas trop touchée encore et donc de conserver des parcours magnifiques, alors de grâce, lorsque la situation devient aussi pénible pour les poissons, laissez les tranquille et allez pêcher là où les truites ont autre chose à faire que d'essayer de survivre !

L'article de presse.

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Je vais faire attention à ce que je dis, car j'ai déjà reçu un rappel à l'ordre du président de la fédération de pêche du Jura pour des propos envers les techniciens qui n'ont pas plu. Mais il est évident qu'il faut passer à la vitesse supérieure, ce n'est plus que des techniciens que la fédération à besoin, mais bel et bien de juristes pour faire des procès à tous ces organismes, communes, fruitières, scieries et j'en passe qui crucifient notre rivière chaque jour. Les études c'est très bien, mais elles ne résolvent que peu de problèmes.Je vois les mêmes tuyaux et autres rejets cracher leurs poisons depuis 25 ans et les beaux discours finissent par me lasser. Le politiquement correct n'a plus sa place car la rivière, en tous les cas dans sa partie aval, est déjà quasiment morte...

Les pluies importantes de vendredi dernier ont sonné la fin du calvaire pour les truites survivantes mais jusqu'à quand ?