Avec l'ouverture de la pêche qui vient de passer, me voilà de retour avec mes petites histoires que je vis seul ou accompagné au bord de l'eau. Pour cette nouvelle série de récits, on commence par une histoire qui s'est déroulée le dimanche de l'ouverture.

Après un samedi sans pêcher, mais très festif, on avait décidé avec Thibaut de partir le dimanche en fin de matinée sur notre rivière de cœur. Bien que la météo était très clémente ce jour là avec un soleil généreux, le niveau d'eau de la rivière était loin d'être bon pour notre technique de prédilection, la nymphe à vue. C'est donc à cause de cette eau chargée de neige fondue que l'on s'est équipé de nos cannes à leurres mais en mettant malgré tout une canne à mouche dans la voiture au cas où. Arrivés sur les lieux juste avant midi, on va faire un tour au bord de la rivière avant de s’habiller. Et là, quelle ne fût pas ma surprise de voir qu'il y a avait sur la bordure pas loin d'un mètre où l'on pouvait presque apercevoir le fond. Il ne m'en fallait pas plus, et même si Thibaut a pris quand même sa canne à leurres, j'ai de suite choisi la canne à mouche. Bon, sans grand espoir, on voyait vraiment pas grand chose, ce fût d'ailleurs confirmé dès les deux premiers emplacements où l'eau, avec plus de fond, était totalement opaque.

Passé la première fosse, on arriva sur une partie de gravière moins profonde. Thibaut n'avait encore pas pêcher, il était irrésistiblement attiré par cette bordure qui , lorsque le fond était moindre, devenait de plus en plus claire. Et bien sur, ce qui devait arriver, arriva.

-Papa ! Là, il y en a une dans les branches !

-Sans dec ?? Je ne la vois pas !?

-Mais si, juste entre les branches, elle ne bouge pas.

Ha ben ,j'ai bien mis cinq minutes à la localiser. Il fait bon avoir 12 ans ! Effectivement, une belle truite, pas très loin des 40cm, était là presque collée au fond sableux sous un tas de branches qui lui passait au dessus de la tête...Bref, un coup très simple pour le premier de l'année !

Vu la situation, je n'ai pas hésité. J'ai fixé un petit gammare maison JFD sur un hameçon de 14. Après 7-8 tentatives, pas moyen de faire aller mon imitation là où se trouvait le poisson. Ce n'était vraiment pas simple, de plus, j'avais très peu de visibilité. J'ai donc tenté de lancer ma nymphe plus près du bord, mais en sachant que je ne pouvais pas suivre visuellement ce que j'allais faire. Mes yeux était fixé sur le poisson...Après quelques secondes, alors que je pensais être pas trop mal, j'ai animé mon gammare. La truite s'est soulevée du fond en avançant dans la direction de ma nymphe. Elle a fini par quitter mon champ visuel et j'ai donc ferré complétement à l'aveugle. L'avantage des premières truites en ce début de saison, c'est qu'elles gardent la nymphe un peu plus longtemps en bouche, le ferrage était donc réussi.

Mon 14 centièmes n'était pas de trop pour contrer la furie de cette truite bien en forme au sortir de l'hiver ! C'est là que Thibaut me propose d'épuiser cette truite.

-Laisse papa, je vais te l'épuiser.

-Ben comme tu veux, tiens, voilà l'épuisette...

La truite se fatigue tranquillement, je décide donc de la faire glisser à la surface pour l'amener à l'épuisette que Thibaut tiens bien tendu et au ras de l'eau. La tête de la truite venait à peine de passer l'arc boisé de mon épuisette que Thibaut décide de la soulever ! Bien entendu, vu que la majorité du poids de la truite n'avait pas encore passé le point critique, la truite a fini par basculer dans le vide en même temps que Thibaut se relavait avec l'épuisette.Elle s'est bien sur décrochée en retombant dans l'eau !

Alors, on s'en fou un peu, puisqu'elle y serait retournée de toutes façons. Par contre, quand je suis venu dire bonne nuit à Thibaut le soir même dans sa chambre, et qu'il m'a chambré que j'étais bredouille aujourd'hui, que je n'étais pas foutu de sortir une truite de l'eau, là, je dis NON bordel ! ;-)

Aucun respect ces mômes :-)

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