De retour avec la catégorie interview en compagnie d'un invité pas comme les autres. C'est un pêcheur à la mouche, mais pas de truites ou d'ombres au programme, non, rien de tout ça. Mon invité préfère traquer les poissons plus grands que lui...Bonne lecture.

Nicolas : Salut Jean-Charles, peux-tu nous faire une petite présentation s’il te plait pour débuter cette interview.

Jean-Charles : Salut Nicolas. J’ai 40 ans, j’habite en région toulousaine, marié et l’heureux papa de deux enfants. Je suis entrepreneur paysagiste. J’adore la nature, le snowboard et bien entendu la pêche que je pratique depuis mon plus jeune âge.

Mon invité dans son élément.

Nicolas : Je te connais uniquement par le biais des réseaux sociaux, et de ce que je vois, tu es avant tout un pêcheur à la mouche traquant les très gros poissons du genre silures. Tu as débuté de suite par ce poisson ou tu as connu la truite également ?

Jean-Charles : Oui, en effet, j’ai sauté le pas il y a peu et j’ai créé mon compte Facebook et ma chaîne YouTube il y a environ deux ans mais j’avais aussi une vie avant lol ! J’ai beaucoup pêché le black-bass auparavant : 20 ans en fait. Ce poisson m’a beaucoup passionné et je prends plaisir à y retourner de temps à autre. J’ai aussi adhéré à « black-bass France » pendant pas mal d’années et ce fut une belle aventure. Je l’ai tout d’abord pêché exclusivement à la mouche les premiers temps puis j’ai découvert les cannes casting et j’ai basculé du côté obscur. Oui tu sais l’industrie du leurre…Je me rappelle encore partir avec un pote au Pas de la Case acheter ma première canne. Aujourd'hui, cette technique s’est démocratisée mais à l’époque c’était révolutionnaire. Enfin, avec 20 ans de retard sur les ricains comme d’habitude ! J'ai toujours aimé pêcher le carnassier (brochet, perche, parfois sandre….) mais au risque d’en décevoir certains, je ne me suis jamais vraiment passionné pour la truite que j’ai peu pêché du coup et encore moins à la mouche. Ce sera peut-être une prochaine étape qui sait !

Puis l’état des gravières dans ma région s’est dégradé et le poisson s’est raréfié à cause du manque d’eau mais aussi de la sur-pêche je pense. La pêche du bass est devenue plus compliquée et je me suis lassé.

A la recherche des bass !

Puis j’ai découvert cette bête étrange, ce poisson tant décrié et accusé d’être le principal responsable des maux de nos rivières : le silure glane.

Nicolas : Je te suis depuis quelques temps et je suis époustouflé par tes exploits à répétition. Les silures, les carpes…Quelles sont les raisons principales qui t’ont amené à te passionner pour ces poissons ?

Jean-Charles : Donc comme je te l’expliquais précédemment, j’ai découvert le silure un peu par hasard en pêchant le brochet (toujours en casting). Ce premier contact avec un poisson de taille modeste (environ 1m20) a vraiment été pour moi un moment marquant de ma vie de pêcheur. Quelle puissance ! Et cette touche…Ca t’arrache la canne des mains ! J’ai su tout de suite que j’allais me passionner pour ce combattant hors norme. Une certaine réticence devant cette grosse anguille gluante a rapidement laissé place à la fascination et tu connais la suite. Je l’ai alors pêché ainsi quelques années, j’ai beaucoup appris de leurs mœurs, leurs habitudes, les endroits et les périodes où ils sont visibles etc…Mais il y avait toujours ces périodes, en été le plus souvent, où ils n’étaient pas du tout actifs et ces carpes qui fouissaient sur les radiers et les bordures. Et je me demandais à l’époque (une dizaine d’années environ) : « mais qu’est-ce qu’elles mangent ? Il y a forcément un moyen de les prendre!!! » Je suis alors allé fouiner sur le net et suis tombé sur des tutoriels de montage de mouches à carpe. Je me rappelle qu’il n’y avait rien ou presque à l’époque. Je ressors alors mon vieil étau et me remet à monter 20 ans après. Un hameçon carpe, un peu de plomb et du rabbit strip noir. Vraiment pas sorcier ! Je dépoussière ma vieille clearwater de puissance 8, j’investis dans une wf8 flottante que je monte sur mon batenkill avec 200 m de backing en 15lb, quelques nymphes et me voilà parti avec le bateau sur la rivière. Les premières sorties furent des échecs. J’enchaîne les refus et les présentations approximatives. Pas si simple, j’ai l’impression qu’elles ont des yeux dans le dos et ne sais pas trop si il faut animer la mouche ou pas ! Puis à force et après quelques bredouilles je fini par comprendre et touche mon premier poisson. Whouaaa !!! Ça déménage !!! Un démarrage plein gaz tout droit dans un bois mort de l’autre côté de la rivière. Je bride, enfin j’essaye, je me fume les doigts avec la manivelle, pour la première fois je vois mon backing et c’est la casse dans une explosion en surface. Depuis ce jour les carpes de rivière sont devenues mes partenaires de jeu favoris ce qui m’a conduit inévitablement 2 années plus tard à tenter l’aventure avec un adversaire plus costaud encore : le silure glane.

Y'a du monde au bout non ?

Nicolas : De moins en moins, mais je trouve encore que la truite ou l’ombre restent les références hautes chez les pêcheurs à la mouche. Je suppose que toi, tu ne penses pas de cette façon ?

Jean-Charles : Oui c’est vrai que la pêche à la mouche est le plus souvent associée à la truite mais c’est pour moi avant tout la seule technique qui permet de prendre toutes les espèces de poissons et même les plus improbables. Cette technique à également beaucoup évoluée et on peut aisément trouver une canne et une soie de 14 par exemple. Moi j’ai juste développé une technique et une approche me permettant de prendre les poissons présents sur mon secteur. Essentiellement carpes et silures et nul doute que si j’avais eu une rivière à truite devant chez moi et bien…J’aurais pêché la truite !

Big carpe !

Nicolas : La pêche de la carpe à la mouche est déjà plus répandue, par contre, celle du silure reste encore rare. Je suppose que sa pêche est particulière. Comment as-tu procédé dans ton approche lors des premières tentatives ?

Jean-Charles : En effet Nicolas, la pêche de la carpe s’est démocratisée de façon exponentielle ces dernières années mais il semble que la pêche du silure en fly, qui est pourtant bien représenté dans de nombreuses rivières de France, peine à se développer malgré mes nombreux partages concernant la technique à adopter. Le patern que j’ai imaginé n’est peut-être pas applicable partout ou avec des variantes. Ça a été pour moi une expérience très déroutante au début, une saison à peu près, lors de laquelle j’ai enchaîné les échecs au point que j’ai même failli raccrocher. Je connaissais pourtant bien le poisson mais n’arrivait pas à concrétiser. Ce sont des heures, des journées à observer, des heures à l’étau à faire, défaire et refaire des streams pour arriver à concevoir une mouche qui fonctionne. C’est désormais chose faite.

L’approche quant à elle reste assez technique la plupart du temps car il faut pouvoir aller les débusquer au plus profond sous les frondaisons et les tas de branches. Il faut donc un bon anti-herbe et apprendre à skipper avec une canne à mouche. Pas évident mais avec pas mal d’entraînement et de persévérance on y arrive.

La récompense...

Nicolas : Un tel poisson, vu sa taille, son poids, doit concentrer les échecs jusqu’à obtenir le juste matériel pour garantir un maximum de réussite. Aujourd’hui, quel matériel utilises-tu avec confiance ?

Jean-Charles : En effet les premières touches se sont toutes soldées par des décroches au bout de quelques secondes. Il faut bien décaler le ferrage (2/3 secondes minimum) et éviter au maximum un ferrage à la canne mais parfois on a pas vraiment le choix. L’idéal est de ferrer soie en main canne basse comme dans les pêches big game : tarpon…Il suffit de prendre contact canne basse et de tirer fermement la soie en arrière. Quand c’est bien exécuté l’hameçon entre à coup sûr.

Ferrage !

Pour le matériel, la canne est très importante : il faut une canne mer de puissance 12 voir 14 sur très gros poissons. Personnellement, j’ai des tfo Bluewater et j’en suis très satisfait. Le moulinet est moins important mais il doit pouvoir contenir une wf12 flottante et au minimum 100m de backing. Les freins de tous les moulinets dans ces tailles (10/12) mini feront l’affaire. Après avoir beaucoup pêché en soie plongeante, je suis désormais en flottante et cela me convient mieux. C’est aussi plus agréable car une léviathan s7 en 14 c’est plutôt déroutant au début. Pour le bas de ligne, il faut faire simple : 1m50 de fluorocarbone en 70 centièmes. Les agrafes sont également à proscrire. Voilà ce que je peux te dire à propos du matériel.

Bridage !

Nicolas : Au niveau des mouches, tu recherches plutôt de la mobilité dans tes matériaux de montage ou de la raideur pour créer des vibrations dans l’eau ? Des couleurs vives ou ternes ?

Jean-Charles : Le silure est un poisson qui a une très mauvaise vue mais ressent en revanche la moindre vibration. Il est donc primordial que la mouche émette un maximum de vibrations et ait une importante mobilité afin qu’elle déplace beaucoup d’eau. Ma mouche est lourde, très compacte et est pourvue d’une petite palette feuille de saule. Il faut impérativement qu’elle se mette en rotation dès son entrée dans l’eau. La mouche doit alors couler aussi vite que la palette pour que ce soit pêchant. Il faut donc trouver le juste équilibre. Si l’hameçon est trop chargé en matériaux de montage la palette sera freinée par cette dernière et n’aura plus aucune utilité. J’aime bien utiliser du poil naturel comme le lapin pour le corps. Ensuite, des yeux en tête de 10 ou 12mm recouverts d’une bonne couche d’époxy pour l’équilibre du tout. Les couleurs sont moins importantes mais j’aime bien les couleurs vives en eaux chargées et naturelles par eaux claires.

Un joli casse-croûte.

Nicolas : Quel genre d’hameçons utilises-tu ? Quand on voit les ferrages que tu mets dans tes vidéos, on peut imaginer que c’est du costaud !!

Jean-Charles : hihihi oui, c’est du lourd. Hameçon gamakatsu ou owner (rayon silure) en 8/0 à 10/0. On est aux antipodes des pêches fines et discrètes. Ici c’est tout l’inverse. Attention aussi aux retours de mouches dans le blank de la canne ou pire dans le crâne. Ça ne pardonne pas !

Nicolas : Le summum de tout ça, c’est que tu les pêches à vue ! Et c’est en cela que je te suis tout en étant en admiration devant tes aventures. Quel pied cela doit être !!

Jean-Charles : J’ai toujours détesté pêcher l’eau et qui plus est à la mouche en soie plongeante. Pour moi on ne peut pas faire plus ennuyeux.

La pêche à vue.

Donc oui, pêche à vue ou sur les postes en bordures si les poissons ne sont pas visibles et c’est souvent le cas. La plupart du temps il suffit de poser la mouche plusieurs fois d’affilée sur un même poste en faisant un maximum de bruit (oui je te l’ai dit c’est une pêche de brute ) pour faire monter un poisson. Le ferrage s’opère 99% du temps à vue. Les poppers fonctionnent également très bien dans certaines conditions.

Nicolas : Tu as un record personnel à 2.54m !!! C’est d’ailleurs à la mouche un probablerecord mondial. Racontes-nous s’il te plait l’histoire de ce poisson hors normes !

Jean-Charles : Je commençais un peu à désespérer de croiser un jour un vrai gros même si j’ai pu en observer par le passé. Même si ce n’était pas un objectif sachant que les chances étaient très minces, l’idée trottait tranquillement dans ma tête. Cette année je savais où chercher et après le frai, sachant pertinemment que les gros poissons ont un pic alimentaire, j’ai insisté sur un secteur choisi. Je me suis levé à 3h30 du matin pendant quasiment deux semaines pour être sur le poste à l’aube puisque c’est le moment de la journée avec le crépuscule où on a le plus de chance d’en observer en chasse. En gros, pêche de 5h00 à 7h00 environ puis journée boulot en suivant : pas très reposant tout ça ! Puis un matin, alors que je n’y croyais plus, il était là, imposant, massif, et remontait tranquillement le bief au milieu d’un haut fond dans même pas 1m d’eau. J’ai tout de suite compris en observant son comportement qu’il était réceptif, tête tournée vers la surface et barbillons en mouvement. Ce sont des signes qui ne trompent pas !

Mon cœur bat la chamade, je tremble. Je l’observe encore un peu, essaie de me calmer et décide de le contourner assez largement afin de ne pas me faire voir. À ce moment, il change de direction. Je lâche alors la pédale du moteur électrique afin de ne pas l’effrayer et il me passe juste devant. Mon cœur s’arrête. Je pourrais presque le toucher. Je reste immobile et il ne détecte pas ma présence et continue son chemin. Je le laisse passer puis lui pose le stream une première fois sans réaction puis me positionne à nouveau et cette fois lui dépose délicatement 1m devant. La mouche plane, la palette est en mouvement et il l’aspire du bout des lèvres sans même dévier de sa trajectoire. Un poisson comme ça ne va pas se déplacer !

S’en suit un ferrage appuyé et un démarrage tout en puissance. Un tel poisson n’a pas l’explosivité d’un 2m mais il semble inarrêtable. Un tracteur !!! Après un combat d’environ 40 minutes en soie de 12, une grosse frayeur au moment où il décide de rejoindre son arbre favori, je parviens enfin à l’échouer sur une plage en bordure. Je pose ma canne de 9´ à côté. Il reste juste 20 cm. Le verdict tombe et je réalise que je viens de capturer le poisson de ma vie : 2m54 très très massif ! Je prends quelques photos rapides et décide de me mettre à l’eau avec lui le temps qu’il reprenne ses esprits. Il se ré-oxygène puis, au bout d’un moment, s’éloigne et rejoins son royaume. Ça restera pour moi une expérience unique et je ne suis pas prêt d’oublier ce fantastique poisson qui était plus grand, plus lourd et probablement plus vieux que moi. Respect.

2.54m à la mouche !

Nicolas : Tu as aussi capturé un silure noir comme du charbon. Tu penses encore pouvoir aller plus loin ? Prendre plus gros ? Ou finalement ce n’est pas ton objectif.

Jean-Charles : Non pas d’objectif à ce stade. Je prends du plaisir avant tout. J’ai eu la chance dernièrement de tomber sur un épisode de corbicules (tu as dû voir la vidéo je suppose) et ça a été et restera certainement la plus belle et plus intense journée de pêche de ma vie avec une trentaine de poissons tous au popper avec deux poissons dans les 2.20 et une multitude entre 1.80 et 2m. Soie de 14 cassée trois fois pour te faire une idée de l’intensité et la violence des combats. Une journée mémorable !!! Peut-être un albinos qui manque à mon palmarès mais très peu probable dans ma région mais sait-on jamais ! Mais ce n’est pas un objectif.

"Le noir"

Nicolas : Le silure, poisson que tu chéris tant, possède encore une très mauvaise réputation et ce même chez les pêcheurs. Qu’est-ce-que tu peux dire en sa faveur à ses détracteurs vis-à-vis de ton expérience ?

Jean-Charles : Je voudrais leur dire que ce grand prédateur à tout à fait sa place en grande rivière et qu’il a simplement repris la place qu’il occupait il y a des millénaires. Je passe beaucoup de temps sur l’eau et je peux te garantir qu’il y a une importante biodiversité. Les populations de sandres qui étaient au plus bas sont en train d’exploser, il y a du poisson blanc en quantité, des carpes, chevesnes, des barbeaux, des goujons et j’en passe. Peut-être moins de ragondins par contre ! Toutes les études menées sur le Rhône, la Loire, le Tarn, la Garonne ont démontrées qu’après un pic les populations se stabilisent avec la présence de grands poissons. Ce sont eux qui régulent les populations de silure et c’est pour cela qu’il faut les préserver pour l’équilibre.

Certaines personnes ont tendance à se tromper de cible : c’est l’activité humaine qui dégrade nos cours d’eau et de ce fait certaines espèces n’ont plus leur place et d’autres les remplacent. Je vois trop de choses qui m’attristent et bien souvent, malheureusement, ce sont certains pêcheurs qui ne respectent pas le milieu et c’est vraiment désolant. Je sens bien la volonté des AAPPMA locales et en général de le classer nuisible et de ce fait autoriser les pêcheurs pro à venir ratisser la rivière comme c’est déjà le cas ailleurs. On a tous beaucoup plus à y perdre qu’à y gagner dans cette histoire et j'ai vraiment l’impression que peu en ont conscience ou s’en foutent.

Nicolas : La carpe est un complément tout trouvé côté sensations. Tu es donc aussi un fan de ce poisson. Sa pêche est différente malgré tout ?

Jean-Charles : Oui comme je l’ai expliqué plus haut, c’est avec la carpe que j’ai renoué avec la palm. Ce sont des poissons en moyenne à 7/8 kilos et quand on connaît la puissance d’une carpe, en soie de 8…Ça déménage !!! Je pratique une pêche en dérive, en nymphe à vue. Je n’avais jamais pratiqué cette technique avant et j’ai rapidement été conquis. C’est une pêche à la fois fine et technique qui ne pardonne pas la moindre erreur dans l’approche ou la présentation. Il y a des jours où tu enchaînes les refus et les casses. Il faut avoir les nerfs solides avec dame carpe et les combats semblent interminables. J’ai déjà eu 40 ou 50 m de backing dehors alors qu’au silure de mémoire je n’en ai jamais vu la couleur. Donc oui, côté sensations, c’est top et c’est en effet à la fois très diffèrent et tout aussi prenant.

Nicolas : Justement, d’un point de vue technique, quel est de ces deux poissons le plus intéressant à pêcher d’après toi ?

Jean-Charles : Je n’ai pas de préférences. J’ai toujours un ensemble carpe et un ensemble silure sur le bateau et suivant les conditions je pêche telle ou telle espèce. Souvent tôt le matin, je me concentre sur les glanes puis en milieu de matinée je taquine dame carpe. C’est vraiment cool de passer d’une espèce à l’autre avec deux techniques radicalement différentes mêmes si ce n’est pas toujours évident voir même dangereux de passer de la 8 à la 14 et inversement.

Nicolas : Dans le combat à proprement dit, c’est la carpe ou le silure qui va te donner le plus de frissons ? Pour quelles raisons ?

Jean-Charles : Les deux mon général ;-) Je ne peux pas te dire. Je n’en sais rien en fait. Je dirais le silure pour les proportions et le comportement comme les gros gobages en surface et la carpe pour l’explosivité. Le premier rush est tout simplement dément. Ça part à cent à l’heure, le plus souvent en direction du bois mort le plus proche et tu subis, t’as pas vraiment le temps de réaction. Ou quand tu réalises, c’est souvent trop tard. Donc les deux me donnent des frissons et même après toutes ces années à me focaliser sur ces deux espèces, j’en redemande encore et toujours.

Nicolas : Racontes nous un de tes bons souvenirs avec une belle carpe s’il te plait ?

Jean-Charles : hahaha il y en a tellement ! À oui peut-être il y a quelques années. Enfin bon souvenir, peut-être moins pour la carpe…Je pique un joli poisson dans la moyenne on va dire (7/8 kilos pour 75/80cm), jusque-là classique. Elle me livre un beau combat comme toujours avec ces communes et au bout de 15/20 minutes commence à fatiguer et à se mettre sur le flanc à l’approche du bateau. Je prépare l’épuisette et au même moment, un silure dans les 2 mètres, qui sort de je ne sais où, monte en surface et engame cette pauvre carpe sous mon nez dans un claquement sourd de mâchoire. Heureusement, il la relâche aussitôt puis rejoint le fond de la rivière. Ça surprend !!! La carpe repartira avec quelques écailles en moins mais visiblement en forme. Ce n’était pas son jour !

Et il y a aussi eu cette koï la saison dernière. Super souvenir également. Presque unique sur la rivière.

Trop jolie cette koï !

Nicolas : Sinon, il t’arrive de pêcher à d’autres techniques ? D’autres poissons ?

Jean-Charles : Très peu en fait. De temps à autre je ressors une canne casting pour aller pêcher le bass avec mon fils. Et en gravière pour le brochet à la mouche. J’éprouve parfois le besoin de changer et toutes les pêches sont intéressantes mais quand tu as goûté à ça tu as du mal à retrouver de telles sensations ailleurs. En métropole en tous cas.

Nicolas : Comme moi, tu as un fils qui te suit au bord de l’eau. A-t-il déjà pris des silures plus grands que lui ?

Jean-Charles : Non pas encore. Il a pris des poissons du mètre mais lui son rêve c’est d’aller pêcher le Léman avec Kévin Hernandez ;-)

Superbe photo !

Nicolas : Merci beaucoup J-C de m’avoir accordé cette interview. Qui sait, on se croisera peut-être un jour au bord de l’eau avec nos gosses pour une partie de pêche…A vue !

Jean-Charles : Plaisir partagé Nicolas. C’est un plaisir pour moi de partager mes expériences et pourquoi pas oui à l’occasion une partie de pêche à vue avec nos gosses