Voilà une date que l'on attendait avec une grande impatience mon fils et moi. Ce jeudi 23 Juin au petit matin, nous avons quitté notre beau Jura pour le Cantal. J'avais réservé la pêche, le gîte et le couvert au Domaine de Veirières jusqu'au dimanche 26 au matin. Pourquoi un séjour en lac ? Pour un pêcheur à vue de poissons sauvages, cela peut paraître étrange. Le but premier était de me retrouver avec mon fils et de l'avoir pour moi 100% du temps. Quoi de mieux pour ça qu'une pêche en barque...Aucune possibilité de passer sur la berge d'en face dans ce cas là ! 

Quoi qu'il en soit, nous sommes arrivés à Veirières le jeudi midi. Je découvrais pour la première fois ce site extraordinaire dont on m'a tant parlé. Je tiens de suite à remercier les personnes qui m'ont si bien conseillé, elles se reconnaitront, merci infiniment.

  • Le Jeudi.

En arrivant, nous sommes allés saluer Raphaël. C'est lui qui s'occupe de tout sur le domaine. Il est aux petits soins des pêcheurs pour que ceux-ci soient mis dans les meilleures conditions et n'est qu'une chose à faire, prendre du plaisir à la pêche. Nous avons profité du temps qui était devant nous pour nous préparer à la pêche de l'après-midi pendant que les pêcheurs déjà présents prenaient eux leur repas avec pour vue le lac. De retour au lodge avec le matériel, quelle ne fût pas ma surprise de retrouver là une vieille connaissance. Perdu de vue depuis des années, j'ai eu l'immense plaisir de pourvoir partager du temps avec Jean-Paul. Le séjour ne pouvait pas mieux commencer, et pourtant, grâce à Jean-Paul, il se terminera en apothéose, merci encore.

Revoir "Mysterhyde" au fin fond du Cantal, quelle surprise et surtout, quel plaisir !

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Il était l'heure d'aller à la pêche et donc pour nous, de tout découvrir de ce lac. Car oui, il s'agit bien d'un lac, pas d'un réservoir comme on peut le trouver en France dans la grande majorité des cas, mais j'y reviendrais plus tard.

Nous prenons possession de notre barque et c'est parti. Au départ, je vous avoue que l'on ne savait pas trop où aller sur cette étendue d'eau. Bien heureusement, il y a eu dans les première minutes une éclosions d'éphémères olives. Les truites s'en gavaient ! Je me serais cru fin avril sur la rivière d'Ain ! Mais on a vite déchanté et compris qu'il fallait viser juste. Les truites ne se décallaient pas du tout, il fallait obligatoirement mettre sa mouche dans la trajectoire du poisson très précisément. C'est ainsi que nous avons fait nos premiers poissons en sèche. Malgré tout, nous avons eu beaucoup d'échecs au ferrage. Raphaël nous a expliqué plus tard qu'il avait observé des poissons prenant la mouche sans refermer la gueule dérrière...ceci expliquant peut-être cela, c'est toujours bon de ce rassurer quand on loupe ;-) . On a eu quand même du mal à enchaîner les prises ce premier jour, c'était compliqué pour nous. Un soleil de plomb était bien présent et par le fait, les éclosions sont devenues très rares. Nous avons pris une ou deux truites à la surprise avec des terrestres fabriquées par mon ami Antho et puis plus rien. Vers 17 heures, la chaleur a anéanti toute activité. C'est à ce moment là et durant une petite heure que nous avons décidé de sortir les bonbons du Fly Shop pour tenter notre chance. Bien nous en a pris. En statique, ils ont très bien fonctionné, en particulier le blanc et la couleur chartreuse. Mais vers 18 heures, les gobages sont revenus et on a vite repris une pêche plus classique et plus "naturelle" surtout.

Le coup du soir a été incroyable, on avait des dizaines de poissons autour de la barque qui gobaient. Malheureusement, on a tout manqué au ferrage ou décroché par la suite...

La magie d'un coup du soir à Veirières.

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On a rejoint notre chambre dans le Buron situé en haut du lac. Un espace magnifique où nous avons passé trois nuits à dormir comme des bébés après nos journées de pêche. Le gîte, le couvert, les gens, la pêche, tout était parfait.

Confort total !

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  • Le vendredi

Cette journée a débuté aux aurores. Car à Veirières, tout est fait pour le pêcheur. Le petit déjeuner est servi vers 8h30, mais nous avions la possibilité d'aller pêcher du bord dès le lever du soleil. Je peux vous dire que l'on ne s'est pas fait prier. Et ce matin-là, nous étions les seuls à s'être bougés tôt le matin. Quel régal, quel spectacle, avoir le lac pour nous, avec des dizaines de gobages, des poissons actifs de partout.

Thibaut, seul au monde...Un bonheur simple.

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On avait un objectif lors de ce séjour. On souhaitait malgré une population moindre par rapport aux arc-en-ciel prendre une truite fario du lac. C'est Thibaut qui a réussi vendredi matin en capturant ce poisson désiré en sèche sur gobage avec un gros sedge. Le gosse était bien content. Il a vue également une très grosse fario avec un bécard terrible qui a elle ignoré sa mouche !

Fario de Veirières.

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Thibaut : C'est pas des sedges ici, ils sont gros comme des hirondelles.

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Après le petit déjeuner, nous avons repris une barque. Ces embarcations sont géniales d'ailleurs. Quel plaisir. On a pris une ou deux truites en commençant en sèche avec des passe-partout olive montées sur du TMC9300 pour l'occasion et des terrestres à Antho. Et puis est venue l'heure des réflexions, des essais, des tests...On a tout d'abord chercher le niveau d'eau où se tenaient les poissons, les nymphes qui les intéressaient le plus et surtout l'animation à donner à celles-ci.

Mon fils, heureux !

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A partir du vendredi fin de matinée, on a trouvé un mode de pêche qui a très bien fonctionné. Ce qui fait qu'on a pris une trentaine de poissons par jour. Je ne parle que de ceux ramenés au bateau, parce que les truites de Veirières ne sont pas normales comme dirait mon fils ! Une puissance sincèrement hors du commun. On n'en est toujours pas revenus. Je n'ai jamais autant perdu de truites sur un temps de pêche aussi court. On doit perdre à peu près un poisson pour en ramerner un au bateau. Des casses sur du 18 centièmes ! Des loupés, des décroches. La moindre erreur de manoeuvre, de noeud, de décision lors du combat et c'était un poisson perdu en plus. Thibaut m'a même dit : papa, je crois bien qu'elles tirent plus que les carpes que je vais pêcher aux étangs.

Backing quasiment à chaque ferrage !

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Ce jour-là, nous n'avons pas pêché jusqu'à la nuit. On avait notre dose de truites. Un repos dans le buron bien mérité pour le père et le fils.

Notre "chez nous" durant trois jours.

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  • Le samedi.

Le samedi, je me suis bien rendu compte que l'on frolait les 1200 mètres d'altitude. Pendant que Thibaut dormait encore, je suis sorti vers 6h30 profiter de ce silence au milieu de nulle part. Le ciel était clair, le lac lisse...J'ai rejoint le gosse et nous sommes ressortis vers 8h15 pour aller déjeuner. On ne voyait pas à 20 mètres ! Incroyable ! Cela ne nous a pas empêché de retrouver notre barque numéro 3 fétiche. On pensait faire un carton avec ce temps gris et les quelques averses qui se sont invitées dans la matinée. Mais non, on a pris le même nombre de poisson que la veille, voir même un poil moins par ma maladresse. Heureusement que le gamin assure lui.

Le brouillard n'a pas eu raison de mon fils.

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Après un autre merveilleux repas servi par Raphaël le midi, on est reparti la fleur au fusil ! Contrairement à la veille, toutes les  barques étaient sur l'eau. Nous avons opté de nouveau pour la technique et les nymphes qui avaient le plus fonctionné. En fait, j'avais dans une petite boite d'hameçon dans le gilet quelques nymphes cuivre montées sur du 10 en TMC3769 que j'ai toujours sur moi en cas de très belle rencontre à la rivière avec une grosse truite sauvage. Et bien, une cuivre en pointe nouée sur un 18 centièmes, une soie flottante, une animation lente et surtout, des phases statiques de 10 à 15 secondes était le coktail gagnant. On a pêché comme ça dans le vent avec la barque ancrée. Lors des phases statiques, on se faisait régulièrement arracher la soie des mains lorsque ces folles furieuses de truites prenaient notre nymphe. C'était énorme comme sensations ! On s'est éclaté comme disent les jeunes avec Thibaut.

Des poissons avec une puissance incroyable.

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On a parfois mis une potence, mais le résultat n'était pas là. C'est vraiment cette nymphe cuivre qui les faisait bouger, mais jamais en mouvement, uniquement en statique. On a réalisé trois doublés lors de ce dernier jour. Il fallait voir le cirque dans la barque quand les soies se croisaient. Un grand manque de maitrise de notre part sur ces manoeuvres. Le matériel a été mis à rude épreuve. On peut voir avec de tels poissons les qualités et les limites de chaque composants. J'ai aussi bien appris sur ce point.

Je n'aurais jamais cru prendre autant de plaisir en eau close !

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Oui, nous avons pris énormément de plaisir, tout simplement parce que Veirières n'est pas un réservoir comme j'ai pu en pratiquer depuis mon plus jeune âge. Certes, c'est pour l'essentiel des poissons de pisciculture, mais quels poissons ! Par ailleurs, ils sont formidablement bien adaptés au lac et à ce que celui-ci peut leur offrir comme nourriture. J'ai été très surpris de voir la variété et la densité d'insectes. Phénoménal ! Des terrestres, des éphémères, des sedges, des libéllules, des chironomes et j'en passe...Des éclosions d'olives fabuleuses, des caénis minuscules le soir, des sedges gigantesques....A rendre jaloux le pêcheur de rivière que je suis.

Nous avons fait également la connaissance de Roland, le maître des lieux et de ses amis. Un moment tout aussi formidable que le reste.

Nous n'avons qu'une seule et unique envie aujourd'hui avec mon fils, retourner un jour (et même plusieurs jours) à Veirières !