Pour le 600ème billet de ce blog, il fallait que je fasse quelque chose de particulier. Ça sera donc une interview avec un invité que je ne connais pas personnellement, mais avec qui j'ai de temps en temps des contacts électroniques. Je dois dire que le personnage m'interpelle , j’avais une énorme envie d'en savoir plus.
Si son nom ne vous parle pas, cela ne sera pas le cas du nom de l'entreprise qu'il dirige. Régalez-vous comme j'ai pu le faire en découvrant ses réponses à mes questions...

Nicolas : Salut Olivier. Pour la partie de mes lecteurs  qui ne te connaissent pas, peux tu nous faire une petite présentation, merci.

Olivier : Tout d’abord un petit mot pour dire que je suis très très fier de passer sur ton blog sur lequel j’ai lu, au fil du temps, les interviews de vrais pêcheurs (et pêcheuses) à la mouche… C’est limite imposture que de me trouver là, mais c’est toi qui l’as voulu ;-)

Donc j’ai 52 ans, je vis et travaille en Auvergne au nord de Clermont Ferrand. Je suis marié et papa de 2 filles de 10 et 11 ans qui, je l’espère, vont se mettre un de ces jours à la pêche à la mouche. Dernière précision: un peu trop enrobé actuellement pour cause (entre autres) d’arrêt du tabac il y a pile un an. Mais je vais réparer ça !
Côté boulot, après des études d’architecture, j’ai beaucoup bossé dans la pub et l’édition graphique.

Signe particulier : j’ai commis les pochettes de plus de 6000 Cds pour des artistes très variés dont je tairai le nom car ils doivent avoir honte ;-)

A part ça, je suis co-fondateur et Président de l’entreprise de e-commerce Pêcheur.com que je dirige depuis sa création.

Olivier au bureau.

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Nicolas : Pêcheur.com est une aventure fantastique, ton aventure… Même si on a du te poser la question des dizaines de fois, comment tout ça a démarré, au tout début ?

Olivier : J’ai lancé le site Pêcheur.com, avec mon associé Pierre Ourliac en novembre 2000 sous une forme communautaire, sur le thème de la pêche de loisirs et comme un portail articulé autour de services entièrement gratuits (annuaire, forums, petites annonces, chat, carnet de pêche en ligne…)

On faisait ça tôt le matin, entre midi et deux et tard le soir en plus de nos boulots dans nos boites respectives. Je dirigeais mon agence de pub et Pierre la web-agency que nous avions montée ensemble. Pêcheur, au départ, c’était juste un moyen de montrer à nos clients ce que nous étions capables de faire sur le net et un outil pour tester des briques logicielles en conditions réelles. Quand ça tenait sur Pêcheur, ça pouvait fonctionner sur les sites de nos clients.
En 2002, nous avons rajouté aux fonctionnalités gratuites une place de marché sur laquelle, distributeurs et détaillants d’articles de pêche pouvaient vendre leurs produits à nos visiteurs.
Devant le joli petit démarrage de cette activité marchande nous avons, en 2004, fondé la SAS Pêcheur.com puis dans un second temps, nous avons peu à peu changé notre modèle initial. 
Nous sommes passés d’intermédiaires à marchands en intégrant les achats et la logistique, avec une volonté toujours affichée de proposer une offre exhaustive.
Pour accompagner cette évolution, nous avons effectué une levée de fonds auprès de sociétés de capital risque, fin 2006, et  avons élargi progressivement nos activités aux loisirs nature dans leur ensemble. Nous avons donc à côté de la pêche, ouvert des rayons chasse, nautisme, camping et  animalerie.
En 5 ans le chiffre d’affaires a été multiplié par 10 et Pêcheur.com s’est affirmé comme le leader européen sur le marché de la pêche et de la chasse sur internet.
Fin 2010 le groupe Oxylane (Decathlon) est devenu notre actionnaire principal.
Nous commercialisons donc désormais, outre les marques distribuées jusqu’alors, les marques passions du groupe : Caperlan, Solognac, Quechua, Fouganza…

2012 a sonné pour nous le début de notre déploiement à l’international, l’un des grands défis des années qui viennent pour Pêcheur.com. Nous comptons en effet, à terme, réaliser 50% de notre chiffre à l’international en opérant toujours depuis l’Auvergne. Du e-commerce mondialisé, made in France ;-)

Préparation des commandes...

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Nicolas : Aujourd’hui, tu es à la tête du plus gros site e-commerce de pêche, mais pas que…Est-ce que pêcheur.com peut encore se développer à l’avenir ?

Olivier: C’est bien prévu comme ça en tout cas ;-)
Plus sérieusement, Pêcheur.com e-commerçant n’a qu’une grosse dizaine d’années et si à l’échelle du e-commerce on peut faire figure d’ancêtre on est bien entendu loin d’avoir atteint notre vitesse de croisière. Au contraire, nous comptons bien accélérer encore plus… Plein de nouvelles fonctionnalités vont arriver en 2013 et 2014 et notre « terrain de jeu » devient l’Europe et le monde. Nous venons d’ouvrir 44 pays et nous développons progressivement toutes les langues de ces pays… C’est passionnant. Compliqué et passionnant.

Le développement se fera aussi en profondeur dans les gammes. Notre vocation est de tendre vers l’exhaustivité et, même si c’est impossible, de rêver qu’un jour on sera en mesure de proposer TOUT ce qui existe pour la pêche…et aller taquiner les Américains chez eux ?
Je suis retombé il y a peu sur un article du Canard du Pêcheur, en octobre 2003, dans lequel je déclarais que si nous proposions alors 7500 références, notre objectif était d’en proposer « 100 000 dans trois ans ».

Nous avons mis quelques années de plus pour parvenir aux 100 000 mais nous l’avons dépassé… On ne va pas s’arrêter en si bon chemin.

Bref, tu vois chez Pêcheur on a toujours plein de rêves fous ;-)

Et puis le développement ça n’est pas que le développement du CA. On essaye de continuer à innover et à inventer. Nous sommes les seuls du e-commerce français à ma connaissance et à ce jour à publier chaque mois nos indices de qualité de service. Je fais le pari que ça fera école.
Nous venons de mettre en place le retour gratuit pour tous avec l’enveloppe prépayée dans chaque colis. La aussi c’est une première hors sites de chaussures… Bref, il y a encore plein de choses à inventer ou réinventer…

Olivier dans l’entrepôt.

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Nicolas : Une question que je me pose souvent lorsque je vois les autres activités du site (chasse, nautisme, etc…). Est-ce que le nom pêcheur.com n’est pas trop spécialisé finalement ? On ne pense peut-être pas assez souvent à tous les autres domaines que vous proposez non ?

Olivier: En 2007, quand nous avons lancé la plupart de nos autres univers, nous avons réfléchi à mettre en avant le nom de Fugam (évasion en latin) qui est la raison sociale de notre entreprise. Mais la notoriété de Pêcheur.com était telle, dans les moteurs de recherche notamment, que l’opération présentait trop de risques. Nous avons donc conservé Pêcheur et je ne le regrette pas une seconde. C’est d’ailleurs sous cette marque que nous nous déployons à l’étranger. La pêche reste la vitrine de nos activités, c’est d’ailleurs, avec l’animalerie, la seule qui ne présente pas une saisonnalité marquée et qui fonctionne à peu près toute l’année puisque le camping, la chasse ou le nautisme ont une saisonnalité forte. C’est la raison pour laquelle nous affirmons désormais : « Yes we Fish ! »

La classe !

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Nicolas : Aujourd’hui, pêcheur.com, c’est quoi en chiffres ? Salariés, connections/jour, références,  surface de stockage, etc… Balance tout ce que tu as ! On est super curieux ! ;-)

Olivier :  Pêcheur.com c’est d’abord et avant tout 42 personnes. Vu notre rythme de recrutements, nous atteindrons le cap des 50 collaborateurs dans le courant de cette année. Avec des compétences variées pour des métiers multiples, de la relation client au marketing au commercial en passant par les finances, la supply chain ou bien entendu, l’ingénierie informatique…
Nous proposons au moment où je te réponds 126 663 références disponibles et nos bases de données en contiennent plus de 165 000.  A titre de comparaison, il faut savoir qu’un gros magasin propose quelques milliers de références différentes.
C’est, très probablement, l’offre la plus étoffée au monde pour ce qui est de la pêche.
Difficile de compter précisément, mais les 2 sites américains qui proposent plus de références que nous au global, seraient semble-t-il moins profonds sur la pêche.

En termes de visites : Pêcheur.com c’est plus d’un million de connexion sur les 30 derniers jours, avec plus de     51 000 visiteurs le 9 janvier par exemple. Notre plateforme logistique expédie chaque mois  plus de 20 tonnes de matériel à destination des particuliers.
Nous faisons partie des 0,5% des sites de e-commerce français qui enregistrent plus de 10 000 commandes par mois.
Nous sommes en phase d’accélération forte et espérons pour cette année environ 19 Millions€ de transactions soit un CA hors taxes de près de 16Millions
Pour absorber ces volumes nous disposons au total de quelques milliers de m2, dont le siège social et les bureaux dans l’Allier, plus notre plateforme logistique à quelques kilomètres dans le Puy de Dôme.
Nous entreprendrons, dès cet été, la première tranche de chantier pour 3000m2 de nouveaux bâtiments dont nous pourrons disposer au printemps 2014 et qui sont destinés à accompagner notre croissance sur les années qui viennent. 

Le tri du matos !

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Nicolas : De loin, j’ai l’impression que c’est tout ce qui touche à la pêche aux leurres des carnassiers qui est loin devant toutes les autres techniques au niveau des achats, est ce que je me trompe et est ce que la pêche à la mouche se porte bien encore de nos jours ?

Olivier :  Carnassiers aux leurres et carpe sont bien entendu et d’assez loin, les plus gros rayons de la pêche en France. Mais si l’on s’arrête à faire ce qui marche aujourd’hui on ne prépare pas demain. Il y a des techniques et des poissons qui frémissent…

Pour la mouche, on est loin bien entendu des années dorées. Historiquement chez nous ça a toujours été un rayon plus fort que ce qu’il pèse proportionnellement sur le marché national.
Peut être que, parce qu’étant moucheur moi même, c’est sans doute ce que nous avions involontairement poussé plus au départ.
Il faut dire aussi que contrairement à ce que l’on pourrait croire, nous proposons une offre bien plus large que la plupart des « spécialistes ».
Nos premiers pas en Europe nous montrent en tout cas que les marques françaises que nous proposons sont très demandées par nos voisins.
 

Ça doit être sympa une petite visite de ce lieu :-)

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Nicolas : Je vais profiter de t’avoir à disposition pour te demander quel est pour toi le cahier des charges type pour réussir dans le e-commerce ? Ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut absolument pas faire…Je vais bien sur dévorer ta réponse ;-)

Olivier :  A ce que j’en vois et en entends, tu as l’air de t’en sortir plutôt pas mal ;-)

Je ne crois pas qu’il y ait un cahier des charges type. Il faut en revanche commencer par bien assimiler que le e-commerce c’est dur, ça demande beaucoup de travail, souvent pour pas grand chose et plein de compétences différentes et que ça n’est pas un Eldorado mais plutôt la jungle.
Une fois que ceci est bien compris, il ne faut pas se tromper d’objectif et savoir où l’on veut aller.
C’est le projet qui dicte les moyens à mettre en œuvre.
Un exemple un peu par l’absurde : si le but c’est de devenir  Amazon à la place d’Amazon il faut trouver quelques milliards pour commencer et sans aucune garantie de résultat. Enfin si… je peux garantir que le résultat sera très compliqué à atteindre ;-) même avec les milliards.

Donc commencer par ne pas se tromper de projet. Je monte un truc pour en vivre, moi ? Pour monter une petite boite qui éventuellement pourra donner du travail à une ou deux autres personnes à terme ? Je monte un projet industriel pour faire des millions de CA ?... etc…

A supposer que l’on ait répondu à ces questions, la suivante est : qu’est ce que mon projet va proposer de mieux, de différent, à mes clients potentiels ?
Qu’est ce que je vais savoir faire que mes concurrents déjà dans la place ne font pas ? Si vous ne pouvez pas répondre à ça, vous allez lancer un projet inutile. Puisque d’autres le font déjà et si ça se trouve mieux que vous ne le pourriez… Quelle chance aurez vous ?
Et si vous vous dites que vous allez réussir parce que vous saurez être juste moins chers, oubliez... Vite ;-)
Je vais m’arrêter là parce que Je pourrais écrire un bouquin là dessus ;-)
Si certains de tes lecteurs sont intéressés pour en savoir un peu plus, j’ai répondu assez longuement sur le sujet au JDN il y a quelques jours, en compagnie d’Anne-Laure Constanza, fondatrice du site Enviedefraises.fr, le site leader de la mode pour femmes enceintes.
Le dossier «5 conseils pour prospérer sur sa niche e-commerce» est là  http://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/niche-e-commerce/

Mais je ne voudrais pas avoir l’air de dégouter tout le monde. Le e-commerce reste un territoire fabuleux avec encore plein de succes stories à écrire, même si c’est certainement plus compliqué qu’il y a dix ans. Si vous avez le projet, les compétences et une envie « grosse comme ça ».. Allez-y !

 

Nicolas : Assez parlé boulot, bien qu’à mon avis pour toi, c’est une passion comme une autre… En parlant de passion, le boss de pêcheur.com, il pêche ? Si oui, depuis longtemps ? Si la réponse est non, l’interview est mal barrée… ;-)

Olivier : Tu as raison de dire que mon boulot est une passion. Je me roule dedans tellement j’aime ça ;-) En fait j’ai la chance d’avoir trouvé le boulot qui me permet de conjuguer 3 passions : l’entreprise, internet et la pêche. Le point noir c’est que comme les journées n’ont que 72 heures c’est parfois un peu au détriment de ma petite famille…

Donc bien entendu je pêche. A la mouche et à la mouche.
Même si de temps à autres certains collaborateurs experts de la boite me font découvrir le carnassier en lac ou la brème à l’anglaise…
Je vais essayer le silure un de ces 4…

Olivier sur la Kupa en 2011

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Nicolas : Bon, j’ai triché, je savais que tu pêchais à la mouche J J’imagine que tu ne dois pas avoir beaucoup de temps pour ça, mais dès que tu as cinq minutes, dans quelle rivière va tu tremper tes mouches ?

Olivier :  la Sioule bien entendu. Le no-kill de Chateauneuf est à 20 mn de la maison et certains coins que j’aime pêcher sont à moins de 10 mn du bureau… Je ne vais pas dire que je connais la moindre pierre mais pourtant, sur certains parcours, ça ne serait pas faux ;-)

Reste que depuis quelques années et la mise en service de l’autoroute vers la Corrèze, je lui fais de plus en plus d’infidélités…

Truite au streamer sur la Ribnik

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Nicolas : Avec le choix que tu dois avoir, je serais curieux de savoir avec quel matériel tu pêches et pourquoi ? 

Olivier :  J’ai pêché 10 ans avec une GLX classic 10’ #5. Puis comme j’avais une épaule un peu fatiguée j’ai passé les quelques années passées avec une Z-Axis (Sage), moins raide. Cette saison j’ai trouvé mon attelage parfait : la JMC Excellence en 9’#4/5 couplée au Galaxy. Je me régale.
Pendant très longtemps je ne suis pas parvenu à laisser mon Vivarelli plus de 2 sorties. J’avais pourtant un Lamson plutôt sympa mais je ne me faisais pas aux manuels. Puis avec le JMC Comet j’ai trouvé un démultiplié sympa. Le poids était à mes yeux son seul inconvénient. Le Galaxy a tout changé. J’adore ce moulin. Pour la soie, j’ai toujours fonctionné avec les TT Lee Wulff, (elles sont tellement bien sur les GLX,) jusqu’à cette année où j’ai mis une Kamouline sur l’Excellence. Je n’ai pas pêché énormément cette année mais pour l’instant c’est « tout bon ».

Olivier en action.

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Nicolas : Tu es avant tout un amoureux de la pêche en sèche, tu sais bien sur pratiquer les autres techniques, mais la surface de l’eau reste ta priorité. Quels sont les trois modèles de sèches qui ne quitteront jamais tes boites ?

Olivier :  Alors soyons clairs ;-) La nymphe au fil, ça me gave assez vite et la nymphe à vue j’adore ça mais je suis une vraie buse. Nos rivières ici ne s’y prêtent pas et je ne la pratique pas assez. Depuis quelques années j’essaye de consacrer des sorties à la NAV sur la Touvre notamment, sur l’Ariège et cette année, Manu Vialle m’a fait découvrir la Sorgue et, je verrai ça à l’usage, m’a surement fait progresser… un peu. Le pire c’est que même quand c’est pêchable à vue, un gobage me fait perdre la tête et remonter un sèche. Incorrigible ;-)
Pour les mouches, si je dois t’en donner trois, pour l’instant ce seront des sèches bien évidemment : une oreille de lièvre
un sedge chevreuil type elk hair
Un voilier cdc ou « petite merde » de Marc Petitjean selon la période de l’année

Avec ça je suis quasiment certain de prendre du poisson sur la Sioule.

Sur la Dordogne...

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Nicolas : A part la rivière que tu nous as cité précédemment, quels sont les lieux en France où tu vas pêcher régulièrement ?

Olivier : Comme je l’ai laissé entendre un peu plus haut, je file le plus souvent possible du côté d’Argentat sur la Dordogne. C’est beaucoup plus facile depuis quelques années avec l’autoroute A89.

Tous les étés depuis 30 ans je pêche l’Ariège entre Ax les Thermes et Tarascon. C’est la rivière de mon enfance. La Touvre au moins une fois par an. En tout cas c’est l’objectif que je me fixe chaque année en début de saison. Et puis cette année la Sorgue m’a donné envie d’y retourner régulièrement.

Bien entendu ensuite il m’arrive ponctuellement de « tournicoter » sur les autres rivières auvergnates ;-) J’ai mes périodes… Passé un temps j’allais assez souvent sur l’Ance du Nord. Ça fait 3 ans que je n’y suis pas retourné… etc…

Et puis désormais avec la petite équipe avec laquelle nous avions fait la Bosnie en 2011, nous essayons de faire une petite virée en France. En juin dernier nous avons découvert la Haute Marne.

Cette année ce devraient être les rivières du Morvan…

La Touvre...Poisson pris par Jean-Yves.

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Nicolas : Et la pêche à l’étranger, ça te plait ou pas ? Tu aimes voyager ? Une destination future de programmée ?

Olivier : A part quelques toutes petites virées en Espagne où je n’ai pas que de beaux souvenirs, je suis allé 2 fois en Croatie/Bosnie avec Thierry Millot. Une fois en 2006 et à l’automne 2011 avec 3 amis. A refaire. Cette année il y aura une semaine soit Slovénie ou Bosnie ou Pays de Galles ou Suède… en fonction des disponibilités de Julien Malzieu, joueur de rugby pro avec lequel nous avons un partenariat depuis quelques mois. Nous organisons régulièrement avec lui la découverte d’une technique de pêche et en faisons des comptes rendus en photo et vidéo sur notre page Facebook.
Nous allons donc l’emmener cet été découvrir une destination mouche et en profiter pour produire un petit film..

Sur la Gacka avec Thierry Millot.

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Nicolas : Tu es passionné par ton métier et la pêche à la mouche, mais tu as d’autres hobbies ! Parle-nous de ta passion pour l’ovalie, pour l’ASM !

Olivier :  L’ASM, en Auvergne, c’est presque une religion. Il faut avoir assisté à un match au (stade) Michelin pour comprendre ;-). L’ambiance est bouillante, le soutien inconditionnel mais toujours bon enfant, connaisseur, dans le respect des adversaires. Un public pour qui la victoire sans la manière est insatisfaisante.
Et l’ASM c’est l’ASM ! Actuellement l’une des meilleures équipes d’Europe, qui a d’ailleurs fait de la Hcup son objectif majeur cette année, après avoir raté la marche la saison dernière. Une équipe qui a souvent (par le passé) placé le jeu avant l’efficacité, le panache avant la victoire. Une équipe maudite pendant près de 100 ans et qui a du attendre sa onzième finale (un record) pour ramener le bouclier en 2010. J’étais au Stade de France et ça restera pour moi un très grand moment.
Plus largement, le rugby est un sport que j’aime parce qu’il distribue des rôles majeurs à tous : gros, grands, petits, rapides, malin ou pas… chacun est indispensable et c’est la bonne conjugaison des profils et des talents qui fait la gagne ou non. Comme dans une entreprise ;-)

 

Nicolas : Tu es aussi un acharné de Twitter, je fais d’ailleurs parti de tes followers avec une préférence pour tes tweet  sur le #PSG ;-) . C’est devenu une addiction non ?

Olivier :  Tailler le PSG ? A tiens oui, peut être…
Non.. sérieusement, Twitter compense surement un peu depuis quelques mois mon arrêt du tabac mais j’ai surtout appris à garder un œil dessus une bonne partie du temps car il y passe un nombre d’infos incalculable et souvent d’une valeur inestimable pour moi. Le tout est de bien choisir ses sources et de filtrer selon les moments de la journée pour ne pas être submergé. Pour moi ça a remplacé une grosse partie des 100 à 150 mails que j’échangeais chaque jour pour trouver ou partager des infos ou faire ma veille stratégique.

Twitter est un lieu de rencontre fabuleux et c’est le seul endroit ou tu as la possibilité d’échanger avec tout le monde. Ça ne veut pas dire que tu obtiens une réponse à chaque fois mais tu as la possibilité de suivre Obama comme « La Prince » du Qatar ;-) ou t’adresser directement à un ministre, un journaliste, un chef d’entreprise, un comique…

Et puis pour quelqu’un qui aime les mots et jouer avec, formuler des idées en 140 caractères maxi c’est un super exercice pour aller à l’essentiel.

Nicolas : Pour finir avec la pêche, je sais que tu as deux filles. Espère tu un jour les amener à pratiquer la pêche à la mouche et ainsi gonfler les rangs des pêcheuses toujours plus nombreuses dans notre pays ?

Olivier : Oui bien sûr. Je pense d’ailleurs faire les premiers essais cette année. J’adorerais bien entendu que l’une ou l’autre « accroche ». Je veux y aller doucement car j’ai peur de ne pas avoir beaucoup d’occases pour les séduire. Si elles galèrent trop les 2 ou 3 premières fois et que les résultats ne sont pas là, j’ai peur qu’elles se dégoutent à jamais.
Quand je suis sur Facebook tes sorties avec ton fils, ça me fait envie… (à suivre)

Sur le lac des Verrières.

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Nicolas : Merci beaucoup Olivier d’avoir pris de ton temps précieux pour répondre à mes questions. Au plaisir de t’accompagner un jour sur ma rivière si tu le souhaites.

Olivier : Alors là c’est quand tu veux ! Je suis toujours partant pour prendre une bonne leçon de pêche ;-)

A chaque interview, j’essaie dans la mesure du possible de faire intervenir un ami proche de mon invité. Pour Olivier, il me fallait un véritable auvergnat :-) . C'est donc un ami de longue date qui a bien voulu écrire quelques ligne à propos d'Olivier. Je suis certain que le texte de ton ami André Ricros te fera grand plaisir Olivier. Je laisse donc la parole à ton ami...


Par bonheur la réussite n'est pas une chose étrange tenant plus de la chance que du talent ou de l'intelligence. Et le parcours atypique d'Olivier Bernasson en est la preuve. D'ailleurs, cette même preuve, nombreux sont ceux qui pourrais la parcourir afin d'en analyser les mécanismes, les rouages et l'énergie que demande le fonctionnement d'une telle entreprise de réussite.
Comme tout ce qui dure, son parcours mérite d'être visité afin de s'apercevoir, que rien ici-bas, car nous devons rester accrochés avec férocité au contexte, n’est de l'ordre de ce mot inutile et déprimant qu'est le hasard. Ce fameux hasard n'est en fait que l'espace d'un rêve pour utopiste fataliste dénué de courage et de la moindre once d'imagination et d'originalité. En un mot, le dernier recours des faibles et des médiocres.
Son parcours, disais-je, est la source de toute compréhension des objectifs qu'Olivier Bernasson a atteints.

Tout d'abord sa formation d'architecte lui apporta cette double compétence que sont la gestion de la liberté et de l'invention dans un espace de contraintes d'une part et d'autre part la structuration d’un esprit capable de planifier, donc, de vision à long terme.
Ces deux qualités, demandant déjà un cerveau multi facettes, vinrent en complément d'une culture générale qui fonctionna comme un troisième œil.

Par la suite son expérience de graphiste généraliste puis hautement spécialisé dans l'édition phonographique, renforça sa souplesse intellectuelle et ses capacités d'adaptation.
Il suffisait d'ajouter l'étincelle d'une passion, celle de la pêche à la mouche pour que toute la complexité de notre bonhomme s'articule, trouve ses marques et à grand renfort de travail et de pugnacité aboutisse au sommet de l'édifice du genre : être dans les trois meilleurs mondiaux de la vente en ligne avec « pêcheur.com ».

Mon ami bravo et à ce sujet je baisse mon chapeau.

Les véritables réussites devraient ressembler à la sienne, car notre amitié étant antécédentes à toute la partie fulgurante de son parcours professionnel des 10 dernières années, il n'en reste pas moins le même individu.

Que dire de la personnalité accessible d'Olivier Bernasson.

Tout d'abord l'enveloppe est rassurante, « préhendable » et suffisamment détendue pour inspirer confiance car il est sur que cette même confiance peut lui être attribuée.

D'ailleurs comment pourrait-il en être autrement lorsqu'on est le produit d'un mélange savant entre littérature et mathématique. Ses parents ayant réussi cette alchimie il ne lui restait qu'à mettre du charbon dans sa chaudière.

Un autre de mes amis disait :

– il est préférable lorsqu'on réussit dans quelque domaine que ce soit de donner une image correspondant au plus près de sa nature et à défaut il vaut mieux passer pour un imbécile, car c'est de toute expérience, le meilleur moyen de repérer les personnages troubles et les relations périlleuses que l'on peut instaurer dans ce type de situation nouvelle pour lesquelles on n’est jamais vraiment préparé. Être plus pertinent que la moyenne peut-être un handicap mais avec ce regard il nous est donné de pouvoir rire de la bêtise de nos semblables.

Olivier Bernasson a de la mémoire et en amitié que de plus beaux cadeaux que de se retrouver dans ce que l’on est et non dans ce que l’on représente.

Sa générosité est là, discrète et souveraine où les rouages du temps ne peuvent plus gripper car sa présence est permanente et son appui assuré.

Il fait parti des êtres rares qu’il nous est donné de rencontrer dans le temps rapide d'une seule vie et je considère que c'est une chance de l'avoir croisé sur mon chemin et d'avoir pu marcher à ses côtés et échanger nos visions du monde.

L'existence n'est pas qu'un challenge, elle reste également et oh combien, une quête et une aventure humaine où tout est toujours à inventer.

Avant de conclure ce portrait éclair imparfait du fait même de son existence, je voudrais pointer une de ses principales qualités, car elle fut un de ses meilleurs atouts dans la conquête de son secteur d'activité : la patience et la justesse en tout.

Il a réussi à mêler sa passion, être un merveilleux pêcheur à la mouche, sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Bravo mon ami de cet exploit rassemblé dans un seul individu toi Olivier Bernasson à qui je dis à nouveau chapeau bas et à très bientôt dans l'eau d'une des rivières du Massif central.
Une mouche est passée, mes yeux ont cru que le soleil l'avait explosé, mais sur la rivière elle est tombée où une truite l’a gobée et là, avec délicatesse et respect, tu l’as relâchée.

Voilà, cette interview est terminée. Je tiens à remercier Jean-Yves, Sandy et Pierre Ourliac qui m'ont aidé dans mon travail d'investigation. Un grand merci également à Mr Ricros pour sa participation.

Cette interview me tenait à cœur et du coup, j'ai encore plus envie qu’auparavant de faire la connaissance d'Olivier. J'ai beaucoup d'admiration et de respect pour sa réussite professionnelle, c'est juste la classe. Alors une dernière fois, merci Olivier de m'avoir accordé un peu de ton temps précieux.