La filière Comté récompensée !
Par Nicolas39 le lundi 4 octobre 2021, 10:16 - Gestion piscicole - Lien permanent
Pour ses actions en faveur de l'environnement, la filière Comté vient d'être récompensée par WWF France et Greenpeace France à travers une étude indépendante publiée le 28 septembre. Rien que d'écrire ces mots, j'en ai le souffle coupé !
De toute évidence, cette étude s'est essentiellement appuyée sur le cahier des charges de la filière qui est certainement un des plus exigeant du monde agricole. De cela, je n'en doute pas. Mais il y a la théorie et la pratique ! Il me semble que là, il y a encore du chemin, un très long chemin !
Pour autant, le filière n'a pas attendu avant de mettre en avant ses nouveaux alliés ! On croit rêver...
Cela me désespère, sincèrement. Si vous souhaitez lire l'étude au complet, c'est ici => Etude Comté
Que font WWF et Greenpeace de ce qui se passe sur le terrain alors ?
Des fonds bien noirs suite aux épandages de printemps (Sirod)
Confluence Ain / Saine
Rivière d'Ain à Crotenay
La Loue.
Je pense que nous sommes nombreux nous pêcheurs à avoir au moins une fois fait des dons à ces deux organismes. Je pense également que nous allons être nombreux à ne plus en faire. Très déçu...
Commentaires
Hallucinant. La filière a maintenant en main un argument de poids face aux petits lanceurs d'alerte... Je ne comprends pas...
bonjour,
selon plusieurs rumeurs le label WWF se commercialise bien! participation du WWF à des « tables rondes » avec des entreprises de génie génétique comme Monsanto, et d'autres multinationales avec la caution « éthique » décernée par le WWF à ces entreprises en assurant qu’elles produisent du soja et de l’huile de palme « durables ».
on doit se poser des questions sur wwf ou grenpeance
quelques extraits que WWF et greenpeace négligent sans scrupules.
Pendant huit ans, une équipe de spécialistes du laboratoire Chrono-environnement s’est penchée sur le sujet. Avec, au final de cette étude d’un million d’euros cofinancée par la Région Bourgogne Franche-Comté, le Département et l’Agence de l’eau, un rapport de 500 pages dont le constat est sans appel.
le responsable numéro 1 pointé du doigt reste la filière agricole ; en l’occurrence les producteurs de comté qui représentent la principale activité des bassins-versants..
Que dire de plus?
Tout est dit. Lançons un message national sur le boycott du tueur de rivières.
Sans cela le combat est perdu et les rivières avec, le consommateur moyen, même sceptique n'hésitera pas à mettre du comté dans son caddy avec ce genre d'affiche. La filière n'a pas de scrupules pour user de tout les moyens de lobbying et de désinformation même douteux et nous on se pose des questions. Arrêtons de tergiverser, que SOS Loue lance un appel national au boycott du comté.
Il me semble qu'au minimum la fédération nationale de pêche, qui représente les pécheurs et qui vit grâce aux cotisations que nous laissons en achetant notre permis, réagisse vivement auprès de Greepeace et WWF. En tout cas le mal est fait et nos rivières n'avaient pas besoin de ce mauvais coup.
Voici la réponse de Greenpeace France au mail que je leur ai adressé suite à la communication de la filière Comté:
Bonjour Thibaut,
Merci d’avoir pris le temps de nous faire part de vos remarques.
Dans notre étude, la pollution constatée et ses causes présumées viennent dégrader le potentiel d’impact de l’AOP Comté sur la ressource en eau, une des 14 problématiques prises en compte.
Selon notre méthodologie, le potentiel d’impact de la démarche sur les ressources en eau reste néanmoins positif en raison des nombreuses autres actions du cahier des charges de l’AOP Comté (densité limitée des élevages, part de surface fourragère, herbe produite dans la zone AOP, interdiction de destruction chimique des prairies, obligation de pâturage long, pas de traitement antibiotique, obligation de gestion des effluents..) et des actions au-delà du cahier des charges (plantation de haies, projets de recherche…).
Il est également important de préciser que cette pollution ne concerne pas tout le territoire de l’AOP, mais une zone spécifique de relief karstique qui amplifie les problèmes de pollution de l’eau.
Par ailleurs, l’évaluation se base sur le nouveau cahier des charges du Comté, qui n’a pas encore été évalué dans ses effets concrets.
Suite aux alertes de nos adhérent-es et sympathisant-es, dont vous faites partie, nous avons explicité les résultats sur l’AOP comté sur notre site internet. N’hésitez pas à vous référer à nos explications détaillées.
Nous partageons l’indignation des associations environnementales locales confrontées à cette problématique et le WWF prend attache avec les associations qui nous font signe. Les nouveaux éléments apportés par ces échanges permettront de modifier les scores des différentes démarches présentées.
Enfin, l’étude évalue les démarches, non pas les produits en tant que tel ou les dynamiques environnementales sur les terroirs concernés. Elle analyse l’impact de la démarche par rapport à une situation “sans démarche” ou conventionnelle.
Je me permets de préciser aussi que Greenpeace France ne recommande pas de manger du Comté tous les jours. Nous défendons le « moins et mieux » : pour répondre aux enjeux environnementaux, nous devons réduire notre consommation de produits issus de l’élevage, et nous concentrer sur les produits ayant le moins d’impact sur l’environnement.
Je vous souhaite une bonne journée, à bientôt.
Lucie, pour l’équipe Relations Adhérents
Greenpeace France
01 80 96 96 80
https://greenpeace.fr/contact
@rosak : Merci pour ce retour Thibaut. Sympa de nous le partager. C'est assez consternant.
@rosak : J'ai relayé le lien de ton commentaire sur mon Facebook et plusieurs personnes affirment avoir reçu un message identique également suite à leur mail. Un bon vieux copier/coller !
@Nicolas : De rien, sans toi je n'aurais pas eu connaissance de cette étude. Oui à travers la réponse on comprend qu'en multipliant les "critères" d'évaluations (14), en noyant le critère "ressource en eau" parmi des critères aussi variés que la cohésion sociale, le droit du travail et le bien être animal, on arrive à dire du bien de la production de comté.
En appliquant la même méthode, je dois pouvoir dire du bien de toutes les entreprises du CAC40...
Sauf que aussi contraignant soit le nouveau cahier des charges de l'AOP, les rivières franc comtoises ne peuvent tout simplement pas supporter la production de 70.000 tonnes de comté annuel.
Greenpeace (il faut s'intéresser à qui les finance, et notamment quelles fondations les finance) a dû recevoir un certain nombre de mails comme le mien puisqu'ils se sont sentis obligés de publier ceci sur leur site internet:
"Clarification sur les résultats concernant l’AOP Comté
Contacté par un certain nombre d’adhérents et d'adhérentes au sujet des bons résultats de l’AOP Comté dans cette étude, Greenpeace a également pris connaissance de la communication pro-active de la filière à ce propos. D’une part, en aucun cas Greenpeace n’a été consultée dans le cadre de leur communication, dont les termes peuvent prêter à confusion (il n’est pas question de comparer une AOP fromagère avec une démarche qui concerne toutes les filières comme Bio équitable en France) et nous contestons l’utilisation abusive de notre logo sur leur visuel, faite sans notre autorisation. D’autre part, nous avons connaissance des pollutions de certaines rivières avoisinant les élevages liées à la production de Comté (y compris par le biais des travaux des associations locales).
En prenant en compte ces pollutions, le Label obtient un résultat dit “moyen” sur la problématique de la “ressource en eau”. Sur cette problématique, le label prévoit la mise en place de nombreuses autres actions qui contrebalancent les mauvais résultats constatés sur une partie du terroir concerné, comme une densité limitée des élevages, une obligation de pâturage long, l’interdiction des traitements antibiotiques et des obligations de gestion des effluents. Couplé aux autres problématiques environnementales (climat, biodiversité...) où le cahier des charges garantit des impacts positifs, l’AOP Comté obtient au final un score environnemental élevé, malgré ce résultat moyen sur la préservation des ressources en eau."
Mais le mal est fait et l'industrie du Comté a déjà repris à son compte cette étude et fait sa promo.