Je suis de ces pêcheurs qui n'accorde pas la priorité à la taille du poisson bien que je connaisse les émotions incomparables que la  prise d'une grosse truite peuvent apporter. J'ai parfois eu des envies de traquer uniquement les gros poissons, ce n'est plus le cas aujourd'hui, cela n'a été que passager, je ne suis pas fait pour ça. Et c'est parfois une truite de taille modeste qui m'apporte le plus d'émotions.

C'est le cas de ce poisson pris lundi dernier...Elle aurait pu porter le nom d'Inespérée tant j'ai galéré pour arriver à leurrer non pas cette truite, mais une truite dans mon week-end.

La pêche a commencé avec les copains venus de Nord-Est samedi et ce, toute la journée. Il n'y aura eu que des ombres qui se seront laissés leurrer en pêchant en noyées. Malheureusement, et ce après cette grosse journée, pas de truite. Les conditions n'étaient pas évidentes du tout, mais quand même, d'habitude, il y a toujours un poisson à zébrures qui traine pour se faire la main.

Le lendemain, alors que les copains sont partis, je décide d'aller sur les coups de midi sur une gravière que je connais bien. Le niveau est trop tendu pour espérer pratiquer la nymphe à vue, mais il est idéal pour la sèche. Je prend donc mon mal en patience et je commence à scruter la surface de l'eau en vain. Les quelques mouches présentes défilent devant moi sans se faire happer par quelques poissons que ce soit. Je n'en reviens pas moi-même...Je n'aurais pas mis un seul centime sur ce qui vient de se passer...Deux heures sans bouger, sans rien voir, pas un rond...Je rentre à la maison un peu dépité.

Le lendemain, le Lundi donc, je retourne sur cette même gravière car le niveau a baissé légèrement dans la nuit. Je resterais une heure cette fois-ci. Rien de rien, pas de poisson vu, pas de gobage...C'est désespérant.

Je décide de bouger, de monter quelques kilomètres en amont en espérant rencontrer une autre activité sur un secteur bien différent. A mon arrivée, il y a plus de mouches qu'à l'aval, mais mon Dieu que les gobages sont rares, sans parler du peu de truites vues sur les bordures, quasiment aucune.

Je tenterai deux gobages au milieu de quelques autres dont je suis sur qu'ils proviennent d'ombres. Malgré leur positionnement pouvant trahir la présence d'une truite, c'est encore des ombres. Je stopperai donc assez vite et je me mettrai en quête de zébrures, cela devient une obsession !! Cela fait bien longtemps que je n'avais autant galéré pour prendre une truite. Je remonte la rivière, je cherche, je regarde, j'observe, en bordure, au large, sous les sous berges...Rien !

Je me dis que là, ça va être très compliqué. Je suis bien à deux kilomètres de ma voiture, je contourne un virage que fait la rivière et dès que je l'ai de nouveau en visu, sur la rive droite, j'aperçois un gobage le long de la berge..."Si cette fois c'est un groin, je me les c.... !!!!"

Je me positionne et j'attends patiemment que le poisson gobe à nouveau. Hop, un nouveau gobage, cette fois, je suis quasiment sur de moi, c'est une truite. Bien sur, ce n'est pas le poisson de ma vie, mais cela fait bientôt trois jours que je lui cours après. Pour cette occasion, je noue une sèche qui n'a pas encore servi, j'assure mon nœud et je commence à sortir de la soie.

Le poser est bon dès le premier coup, je pêche 100% amont et j'ai peur que la truite me fasse un refus en voyant le fil...Mais non, elle a bien pris ma mouche pour mon plus grand bonheur !! Ferrage en douceur et je suis heureux de la voir sauter dans tous les sens hors en perçant la surface de l'eau, je suis aux anges, je la tiens MA truite !!

Après une petite photo, je la remet à l'eau, et comme par magie, elle se cache entre mes deux pieds. Elle restera près d'une minute blottie contre moi comme un signe, c'était excellent !

A bientôt pour le numéro 5 ;-)

Merci ma belle !

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