Pour cette interview, je reviens avec plaisir dans le monde de la compétition avec mon ami jean-Guillaume Mathieu. Il nous vient tout droit des Vosges, sa passion pour la pêche à la mouche est immense tout autant que sa joie de vivre.Il encore très jeune mais sait déjà tout faire, je vous propose maintenant de mieux faire connaissance avec lui.........

Nicolas Germain : Salut Jean-Guillaume, peux tu nous faire une petite présentation ?

Jean Guillaume Mathieu : Je m'appelle Jean-Guillaume, j'ai 27 ans, je suis moniteur, accompagnateur, guide de pêche dans les Vosges. J'ai passé mon BPJEPS à la maison de la pêche à Ornans, sur les bords de la Loue. Depuis, j'ai créé ma propre micro-entreprise et propose des journées et des stages de pêche, que ce soit en initiation ou en perfectionnement.

Jean-Guillaume en action de pêche
en action

NG : La pêche à la mouche est une passion dévorante chez toi, comment es tu venu à cette technique ?

JGM : J'ai été initié à la pêche à la mouche par mon Papa dès l'âge de 6ans. Depuis, la passion n'a fait que croître et je passe une grande partie de mon temps libre au bord de l'eau, que ce soit pour mon travail, mon plaisir personnel ou la compétition.

Elle est pas belle cette perche?
perche

NG : On a tous un mentor, qui t’a appris à pêcher pour aujourd’hui atteindre un tel niveau ?

JGM : Comme dit plus haut, j'ai été initité par mon Papa, qui m'a donné le goût et l'envie, j'ai ensuite rencontré Bertrand Jacquemin et Jacky Roehrig lors des championnats du monde 2002, organisés sur la Moselle. Ils m'ont tous deux guidés et pris sous leurs ailes, m'ont donné le goût de la compétition, et m'ont permis de rencontrer de nombreux pêcheurs reconnus et néanmoins amis, comme Jean-Michel Briois. Grâce à tous les quatre, je me suis perfectionné, investi dans la compétition, et leur serai éternellement reconnaissant.

NG : Parlons un peu de tes rivières, tu habites dans les Vosges, quelles sont tes rivières de prédilections et pourquoi?

JGM : J'ai appris à pêcher sur la Moselle, qui abrite encore des farios sauvages et une belle population d'ombres. J'aime la Vologne pour les difficultés qu'elle impose et pour la beauté et la qualité de sa population halieutique. Enfin, j'apprécie la Moselotte pour la diversité de sa faune.

Une des rivières pratiqué par Jean-Guillaume
rivière

NG : Parmi toutes les techniques que l’on peut aborder avec une canne à mouche qu’elle est celle que tu préfères, qu’est ce qu’elle t’apporte plus que les autres ?

JGM : Incontestablement je pencherais pour la pêche à vue. Elle m'apporte beaucoup d'adrénaline dans la traque du poisson dans les courants et elle ne permet aucun droit à l'erreur.

Belle fario!!!
belle truite

NG : Tu es également un très bon pêcheur de réservoir, est ce que cela t’apporte quelques chose pour la rivière ou c’est juste une activité complémentaire ?

JGM : Pour moi, la pêche en rivière et la pêche en réservoir sont complémentaires. Il m'arrive de pêcher au streamer en rivière lorsqu'il y a des grosses truites. La pêche en réservoir me permet d'affiner ma gestuelle en hiver et de ne pas « perdre la main ». Il est vrai que pour moi, dans mon métier, c'est également une activité complémentaire en basse saison.

Jean-Guillaume à Saulxures
saulxures

NG : Ta passion est devenue un métier, tu es guide de pêche, tu as toujours voulu faire cela ?

JGM : Au début non, je me dirigeais vers une filière de travaux paysagers. Les championnats du monde organisés dans les Vosges m'ont donné envie de m'investir davantage dans la pêche. J'ai alors découvert qu'il existait un brevet d'état spécialisé, et je me suis lancé en toute confiance.

Ici en train de faire repartir un beau bec
bec

NG : A part les Vosges, quelles sont les rivières que tu pratiques pour le plaisir dans notre beau pays ?

JGM : J'aime beaucoup aller sur la Loue, le Doubs, la Haute et le Basse rivière d'Ain, l'Albarine, le Rognon. Toutes différentes, magnifiques et idéales pour la pêche à vue !!!

Un bel ombre pris à vue
ombre

NG : Tu es un compétiteur aguéri, vice champion de France en titre rivière et réservoir, tu as eu cette année ta première sélection en équipe nationale, comment as-tu vécu cette expérience ?

JGM : J'ai eu la chance de partir en Espagne avec l'équipe de France B pour disputer les championnats d'Europe. J'ai beaucoup appris lors de ce voyage, notamment la force de l'esprit de groupe, que l'on ne connait évidemment pas lorsque l'on dispute les compétitions individuelles tout au long de l'année. Ce voyage m'a également permis de découvrir de nombreux pêcheurs venus de tous les pays d'Europe, d'échanger sur les différentes techniques et de découvrir de nouvelles mouches.

Jean-Guillaume avec une arc en ciel
arc

NG : Tu ne peux que faire mieux pour les années qui viennent, mais il y a aussi une super génération, que penses-tu en général du niveau des pêcheurs français en 1ère division ?

JGM : Il ne cesse d'augmenter chaque année, et c'est tant mieux pour les équipes de France qui nous représentent chaque année, que ce soit pour les juniors ou les équipes de France A et B, la relève est vraiment assurée!!!

NG : Merci d’avoir participé à cette interview Jean Guillaume et au plaisir de revoir au plus vite !!!

JGM : Merci à toi Nicolas de m'avoir accordé cette interview, et à ma future épouse qui m'a aidé à la rédiger.

La tradition veut qu'un invité vienne parler de Jean Guillaume, je suis très heureux que Jacky Roehrig ait accepté. Jacky est très bon pêcheur doublé d'un homme à la gentillesse peu commune, je lui laisse la parole.

Quand je songe à Jean-Guillaume, je suis tout à la fois étonné et admiratif du chemin qu’il a parcouru avec sa canne à mouche en si peu d’années…
Ses talents de pêcheur que l’on commence à découvrir à travers ses résultats en compétition découlent d’un dense « vécu halieutique » et d’une fougue de pêcher peu commune. Entre lui et la mouche, ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage ! Jean-Gui est vraiment animé par la passion, dans ce qu’elle a de plus juvénile et de plus insatiable.
Toujours disponible, toujours enthousiaste, il a constamment soif d’apprendre et d’améliorer sa pratique. Il n’a jamais dit non à toutes les fantaisies du fouet que je lui ai proposé de découvrir : brochet au streamer, perches en nymphe à vue…
Ensemble, nous avons arpenté des kilomètres de rives, pêché dans toutes les conditions : sous des trombes d’eau, lorsqu’il gelait à carbone fendre….Ensemble, nous sommes partis au petit matin à la découverte d’eaux nouvelles ou rentrés à la noire nuit après avoir écumé les vannes de la Moselle au sedge. Ensemble, nous avons connu les aléas de la pêche : sombres bredouilles ou pêches faciles et euphoriques…. J’aime à me souvenir de tous ces moments partagés avec Jean-Gui.
Hier, il m’a suivi ; aujourd’hui il me devance…et j’ai bien du mal à le suivre au bord de l’eau ! Il est devenu un pêcheur complet, un redoutable technicien. Notamment sur les ombres, avec lesquels il est impitoyable : j’en sais peu capables de lui résister. Comme il me l’a dit un jour avec humour : « Je parle goret deuxième langue ! » . Je souscris volontiers à la formule.
Il n’y a pas que la pêche qui me lie d’amitié avec Jean-Gui. C’est, quand il quitte ses waders, un jeune homme d’humeur égale, d’une extrême gentillesse, toujours prêt à rendre service.

Jacky avec une belle truite prise en Moselle
Jacky

Merci à tous les deux, j'ai pris beaucoup de plaisir , mais j'en prendrai encore plus lorsque vous serez avec moi pour traquer mes zébrées ;-) A bientôt

Pour rappel, le site de Jean-Guillaume : http://pagesperso-orange.fr/guide.p...