La fermeture de la pêche de la truite est loin derrière nous dans le Jura. Très loin même car elle a été actée le 9 août à la suite d’un arrêté préfectoral temporaire de fermeture de la pêche. Je ne sais pas ce qu’est venu faire le mot temporaire dans la désignation de cet arrêté car il a été en fait définitif.

Sur mes parcours préférentiels, j’ai stoppé la pêche autour du 20 juin pour cause d’une eau bien trop chaude. Je me suis reporté le temps de 4 ou 5 sorties sur des têtes de bassin puis l’étiage vraiment trop sévère m’a dicté que la meilleure chose à faire était de ranger les cannes au placard.

En résumé, un peu de pêche au printemps et peu ou pas du tout en été. Une saison finalement très courte.

La saison de pêche à la truite 2022 a débuté comme souvent ces dernières années avec de la pêche à vue dés les premiers jours. Mars ayant été très pauvre en intempérie, la rivière fut basse tout le mois. De plus, et c’est flagrant quand je le compare à me souvenirs passés, l’activité des truites était déjà importante.

Avril a vu un peu plus d’eau de pluie mais sans que la rivière devienne impraticable à la mouche. De mémoire des coups d’eau pas assez forts et durables pour avoir de belles éclosions en journée. Très peu de pêche en sèche sur mes parcours habituels. De la nymphe à vue toujours mais avec des conditions plus complexes.

En mai de nouveau une pénurie de flotte. Quasiment aucune pluie et une rivière au plus bas. La bonne nouvelle de cette période fut l’observation des centaines pour ne pas dire plus de juvéniles de l’année que cela soit en truites ou en ombres. Rarement vu cela. Il va sans dire que les conditions pour les observer étaient tops mais sincèrement, le taux de réussite de ces naissances était exceptionnel. La population d’ombres adultes sur notre parcours est négligeable. Quelques individus isolés ici ou là. Pourtant, malgré cette faible densité de reproducteurs, il fallait voir la progéniture 2022, incroyable.  Côté pêche, les plus belles sessions nymphe à vue de la saison, mais comme tous les ans finalement. Et quand je dis belles sessions, c'est des sorties à deux poissons au lieu de un ou zéro. Faudrait pas s'emballer non plus.

En juin, de nouveau de la pluie. Plus que la normale sans que la rivière ne bouge ou presque. C’est dire si le déficit cumulé de mars et mai était important. Malgré pas mal de pluie en début de mois, la rivière n’a fait que baisser ensuite. Jusqu’à devenir trop basse et surtout trop chaude autour du 20 juin. Date à laquelle j’ai stoppé mes farces. Il fallait profiter des trop rares possibilités. Plus les années passent, plus les heures de pêche pour avoir le privilège de capturer un seul poisson sont nombreuses.

Ensuite, je n’ai pas cessé pour autant de me rendre à la rivière en tant qu’observateur attentif de la situation et ce jusqu’à aujourd’hui. Ce qui est flagrant, après cet été chaud et sec, c’est la disparition de ces juvéniles vus au printemps. Force est de constater qu’ils ont été les premiers impactés. Chez les adultes, j’en ai vu beaucoup moins qu’au printemps même en septembre. Mais pour eux, bien que je sois assez pessimiste, j’attends de voir les frais. Cela sera plus parlant et plus fiable. 

La densité qui n’était déjà pas très forte va obligatoirement baisser de nouveau. Sur certains linéaires de façon très visible. C’est sûr. D’autant plus que les oiseaux piscivores sont là depuis de nombreuses semaines pour finir le boulot. Mais ils ne sont pas fous, on les voit de plus en plus en amont sur la rivière, c’est-à-dire dire sur Champagnole et Sirod. Là où finalement il reste quelques poissons. Sur l’aval, ils ne font que passer. Ils seront d’autant plus tranquilles pour manger les dernières truites que le tir des cormorans sur les eaux libres a été suspendu. Bref, tout va pour le mieux. Enfin, pas pour les truites bien évidemment. 

J’ai également fait mon premier voyage de pêche à l’étranger cet été comme vous avez pu le voir sur ce blog. J’ai eu le nez fin. Cela m’a permis de pêcher une semaine durant ces longs mois sans pêche. J'aurais pu aller sur la Franco ou le 01 en septembre puisque malgré des conditions météo similaires la pêche n'était pas fermée par arrêté là-bas mais je n'ai pas souhaité le faire.

Tout n’est pas a jeté pour 2022 (je pense à ce taux de réussite des naissances) mais après 3 années tronquées (2 pour covid et 1 pour fermeture anticipée) je rêve de connaitre de nouveau une saison pleine. Simplement ça. À suivre…

Le plus beau souvenir de cette saison pour mon fils. Truite de plus de 70cm capturée au gammare JFD.