Retour sur la pêche électrique de la Bienne.
Par Nicolas39 le vendredi 20 septembre 2019, 20:59 - Gestion piscicole - Lien permanent
Ce billet pour revenir sur la pêche électrique qui a eu lieu sur la Bienne ce jeudi 19 septembre. L’ensemble des employés de la fédération de pêche du Jura, ceux d’autres fédérations voisines ainsi qu’un nombre conséquent de bénévoles s’étaient donné rendez-vous en début de matinée en amont du vieux pont de Jeurre. Pour les connaisseurs, on parle ici du parcours canins.
C’est donc plusieurs dizaines de personnes qui se sont affairées dès 9 heures le matin jusqu’à 15h30. 3 passages à 10 anodes ont été effectués sur le linéaire délimité à l’avance. Le tronçon de rivière a une longueur de 240 mètres.
Il y avait du monde ! (merci Gaël pour les photos)
Le résultat peut choquer ou au contraire, pour les personnes qui suivent cette rivière ne pas surprendre. Un seul géniteur en capacité de se reproduire (53cm), deux autres poissons d’environ 25 cm et c’est presque tout…Presque, car il y a avait également entre 250 et 300 truitelles de l’année. La seule et unique lueur d’espoir. De toutes évidence, il faut il me semble quelques adultes pour qu’il y ait des juvéniles, à moins que ces jeunes truitelles soient issues d’une seul et unique couple, mais j’ai du mal à y croire quand. Il est possible qu’une scalimétrie nous donne plus d’information sur ce sujet. Le linéaire pêché était avec cet étiage sévère très peu profond. Ce qui peut expliquer en partie le peu de présence des poissons adultes sur cette zone. On peut donc espérer aussi une désertion du secteur pour des zones plus profondes des beaux poissons. Quoi qu’il en soit, un seul géniteur, c’est misérable ! Même si les zones les plus profondes du linéaire étaient inférieures au mètre, des truites de 30-35 centimètres auraient du s’y trouver…
Au comptage...de pas grand chose...
J’ai souvenir de pêches effectuées il y a quelques années en aval de Châtillon sur la rivière d’Ain, un secteur où la rivière est vraiment mal en point, les résultats étaient médiocres et sans surprise, mais pas à ce point ! Un seul géniteur…sur la Bienne…désolant.
Voilà pour le compte-rendu de cette pêche électrique. De mon côté, j’étais l'an passé pour la réouverture de la pêche sur la Bienne, pour que les pêcheurs soient présents sur le bord de la rivière qui était littéralement laissée à l’abandon mise à part quelques rares passionnés. Les braconniers et autres harles bièvres s’en sont donnés à cœur joie. Par contre, je n’y ai pas mis les pieds. Par choix personnel et parce qu’aussi j’ai eu quelques retours plutôt pessimistes. Je sais aussi que sur des secteurs bien précis, lorsque tout était en phase, il était possible de prendre quelques poissons sains et en formes. Très bien. Je déplore juste, pour l’avoir vu tout au long de la saison sur les réseaux sociaux le non respect des consignes écrites par l’AAPPMA de la biennoise en début de saison. En effet, l'AAPPMA avait fait passer à l’ouverture 2019 un souhait parmi d’autres vis-à-vis des prises photos pour une remise à l’eau optimum de ces poissons toujours fragiles. Il était simplement demandé de ne pas manipuler les truites en les laissant dans l’eau pour la photo si vous souhaitiez en faire une. Bon nombre de pêcheurs n’ont pas respecté cette consigne venant de l’AAPPMA locale, c’est vraiment dommage. On sait tous que ces poissons vivent dans un milieu très impacté, donc essayons de tout mettre en œuvre pour que le pêcheur ait lui un impact le plus faible possible.
Commentaires
Bonjour Nicolas,
Je vous remercie pour ce compte-rendu, je me demandais justement ce qu'était devenu ce joyau et ses poissons depuis la réouverture de la pêche.
Triste constat mais les truitelles sont là, alors prenons ça, comme vous le dites, comme une lueur d'espoir.
Bonne intersaison et bons montages,
Romain.
@Romain : Bonjour Romain. Oui, c'est important d'y croire en permanence !
L'opération vient confirmer mon ressenti depuis fin juin: quelques grosses truites avec disparition de trois générations (années 2016, 2017 et 2018)
Sauf mesures exceptionnelles non évidentes à mettre en place compte tenu des intérêts en place, on peut considérer que la rivière est morte! Une résurrection nécessiterai une sacré conversion des pratiques agricoles en vigueur.
Le constat à ce jour:
Les collectivités ont commencé ou ont réalisé leurs sites d'épuration qui étaient inexistants antérieurement. La pollution domestique s'est vraisemblablement amoindrie depuis trois ou quatre ans;
Avec la crise économique et son lot de fermetures d'entreprises et de réduction des volumes d'activité, on peut raisonnablement penser que le niveau de pollution n'est pas supérieur à ce qu'il était dans le passé quand la truite et l'ombre étaient encore bien représentés sur la BIENNE.
Ce qui a changé par rapport au passé, c'est l'évolution des pratiques agricoles d'élevage et ses conséquences ravageuses sur le patrimoine piscicole. Il va devenir difficile pour le lobby agricole incluant celui du Comté de se voiler la face et de regarder ailleurs en évoquant des causes multifactorielles.
@PLANA je ne partage malheureusement pas tout à fait votre ressenti concernant les pollutions liées à l'industrie... Pendant des décennies, des tonnes de déchets, de bidons remplis de produits de traitement de surface pour les verres de lunettes et autres métaux lourds ont été enfouis dans toute la vallée... Pendant des années ces déchets sont restés relativement inerte et aujourd'hui ils relarguent plein pot dans le milieux, les sédiments et les sols sont pollués en profondeurs. Donc cette pollution passée malheureusement nous la subissons de plein fouet aujourd'hui... Ajoutons à cela les éléments que vous avez évoqué et on a le cocktail détonnant :/
Bonjour
Merci pour cette précision sur les métaux lourds. J'étais au courant de leur présence de longue date dans la Bienne elle même, mais pas de l'existence de l'enfouissement de bidons dans la vallée et de leur diffusion différée en cours dans les sols et donc vers les cours d'eau.
Cordialement
Plus de cannes sur le râtelier que de truites dans l'année 2019 région Midi Pyrénées tout Départements confondues .Conclusion pays développé disparition des espèces et le pire est que les stations dépurations n'arrêtent pas les bactéries mais en rajoutent avec le réchauffement de l'eau +1° qui anéantie toutes les frayères en dessous de grandes villes!!! il suffit de regarder des pêches en Nouvelle Zélande sur you tube pour comprendre que en France c'est mort depuis des lustres triste réalité !!!
Causes probables de la disparition des farios sauvages liste non exhaustive je ne connais pas tout bien sur !
1 maladie PKD voir sur internet
2 Ivermectine traitement antiparasitaire ovins bovins sur régions élevage intensif.
3 traitement des bois Scieries Fongicide etc et épandage de pesticides sur les massifs forestiers par hélicoptères sur plantations douglas etc...
4 Particules fines colmatage des fonds barrages ,carrières de granulats etc
5 Crues dévastatrices ou l'inverse
6 pollution des nappes phréatiques voir carte sur internet
7 Prédations nuisibles mais faut bien que tout le monde bouffe !
8 Réchauffement climatique mais on le sait c'est pas une surprise même le pêcheur y contribue en prenant la voiture pour pécher dame Fario OUPS !!!
9 Je cale !!!!