S’il y a bien un week-end où il faut être au bord de l’eau, c’est bien celui de l'ascension. Encore faut-il que les conditions soient bonnes. Cette année, c’était tout simplement l’idéal. Des bons niveaux d’eau pour permettre une pêche à vue de qualité sans pour autant mettre les gobages de côté. C’est de plus pour le Jura la date de l’ouverture des carnassiers, donc cela engendre une "purge" des pêcheurs sur les berges. Au final, tout se présentait pour le mieux. De plus, on avait un peu de temps à consacrer à la pêche ce qui n'a pas été le cas les semaines précédentes pour diverses raisons.

Jeudi, et suite au souhait de Thibaut, nous avons fait une sortie solo chacun de notre côté. Même si tous les voyants étaient au vert, l’activité fut en fait très ciblée sur des horaires et des endroits bien précis. Nous avons eu la chance d’en profiter mon fils et moi alors que nous étions à des kilomètres l’un de l’autre. Nous avons eu aussi la surprise de profiter d’une rivière quasiment vide de pêcheurs. J’ai parfois des retours sur le fait que je fais « trop de pub » sur la rivière d'Ain à travers ce blog, il me semble que les pêcheurs suivent avant tout les poissons (donc les spots où ils sont bien présents) et pas forcément ce qui se raconte sur le net (voir la suite de cet article).

Quoi qu’il en soit, nous avons vécu une belle journée de pêche chacun de notre côté avec ce plaisir immense de se retrouver pour se raconter toutes nos histoires à tour de rôle. J’ai fait très rapide pour après prendre le temps d’écouter mon fils me raconter ses poissons, ses émotions, ses échecs…Qu’est ce que c’est plaisant ces moments-là. J'en redemande !

Splendide truite prise par mon fils. 

Celle-ci par le papa.

Le lendemain, le vendredi donc, nous avions convenu d’une sortie hors de nos terres afin de retrouver mon copain Simon sur une rivière où lui était depuis plusieurs jours, la Loue. Quoi de plus symbolique que d’aller sur le parcours « Sansonnens » pour retrouver cette rivière fantastique. C’est Thibaut qui prendra le volant pour soigner son nombre de kilomètres en vue de la conduite accompagnée. Après un arrêt à Arbois à la boulangerie du cousin, un ravitaillement dans la boucherie charcuterie de la même ville, nous arrivons sur les lieux vers les 9 heures.

Magique !

Nous ne sommes pas seuls ! C’est le moins que l’on puisse dire. Au final, et après quelques arrivées derrière nous, on sera 25-30 pêcheurs ce jour-là ! Il est facile de comprendre pourquoi il y avait autant de monde. Assez vite, je me suis rendu compte du potentiel de la rivière. Je me suis même dit : « mais tu es le dernier à ne pas être au courant de ce qui se passe ici ou quoi ! ». Pourtant, et pour revenir sur un sujet évoqué plus haut, je n’ai pas lu grand chose sur internet au sujet de ce parcours et de la Loue en général avant cette sortie. Internet est une chose, certes, mais quand les poissons sont présents dans une rivière, que les conditions sont excellentes, la nouvelle se transmet à vitesse grand V dans ce micro-monde de la pêche à la mouche. C’est ainsi, les pêcheurs sont comme les cormorans, ils vont là où sont les poissons, internet ou pas. D’ailleurs, à l’époque, bien avant les blogs et autres réseaux sociaux, cela fonctionnait déjà comme ça.

Au milieu des truites, quelques ombres.

Le plus marquant de cette journée à mon sens fut la quantité phénoménale d’insectes et les multiples variétés qui volaient au-dessus de la rivière et ce toute la journée. C’est bien simple, je pense avoir vu plus de mouches en une journée que je n’en verrais par chez moi en une saison, incroyable. Alors attention, je suis bien conscient de la fragilité de ce milieu, que tout cela peut très très vite basculer du côté obscure comme lors d'un passé en tout proche, mais force est de constater que nous avons vécu une journée merveilleuse sur une rivière où la vie était présente dans chaque centimètre cube d’eau. A noter malgré tout des fonds pas très propres si tôt en saison malgré ces éclosions de folie. Des fonds plus sales que chez nous. Sur notre journée de pêche, aucun poisson malade ou mort de rencontré, ce qui est une bonne nouvelle. Je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais qu’est ce que ça fait du bien de voir ça. Que cela fait du bien de vivre un vraie journée de pêche avec autant d'éclosions.

Avec le sourire.

Qu'est ce qu'elles sont belles ces truites de la Loue.

Cerise sur le gâteau, nous avons eu le plaisir là-bas de retrouver mon ami Romain venu de Suisse.  Avec Simon, Thibaut et Lucie nous avons passé autant de temps à pêcher qu’à refaire le monde et casser la croûte sur la table du René.

Le meilleur moment de la journée. 

Pour la pêche proprement dite, cela s’est passé essentiellement en nymphe à vue sur les truites. Une pêche très qualitative en fait avec de jolis coups de ligne à distance sur des poissons déjà bien sélectifs. Il fallait bien faire les choses du début à la fin pour espérer prendre quelques truites. La chance était avec nous car nous avons tous pris plusieurs truites ainsi. Ces truites de la Loue sont vraiment très belles ! Tellement plus « racées » que les nôtres. Et chose qui contrastait avec l’époque, elles étaient plutôt bien en chair et très combatives. Après une ultime pause entre 18h15 et 20h (oui, on a pas fait semblant, mais Romain cause beaucoup ;-) ) , nous avons repris le chemin de la rivière pour le coup du soir. Moi qui ne suis pas du tout un spécialiste de l’exercice, je me suis amusé comme un fou avec plusieurs belles truites en sèche. Avec Simon, nous avons essayé d’éviter les ombres pour mieux cibler les zébrées. J’ai même réussi à prendre une belle truite très loin en utilisant la double traction, un chouette souvenir ! J’avais pourtant rempli les cuissardes comme de tradition là-bas, mais cela ne suffisait pas pour atteindre ce gobage lointain.

Incroyables couleurs !

Belle truite en sèche. 

Quelqu'un sait ce qu'elle a sur la tête ?

D’ailleurs, tous les pêcheurs autour de moi ont pris des poissons sur le coup du soir sans bouger de place. Une sorte de retour à la belle époque qui je l’espère de tout cœur ne sera pas éphémère. Je remercie une nouvelle fois mes compagnons du jour pour celle belle journée. Bizarrement, Thibaut n'a pas voulu conduire pour rentrer ! Il a dormi tout le long !

Le lendemain, je me suis mis en mode repos pour profiter de la famille. Comme j'aime à le rappeler, ma passion c'est la pêche, mais ma vie, c'est ma famille. Et les enfants grandissent tellement vite que je veux en profiter un maximum. Thibaut lui aussi n’est pas allé à la pêche. Par contre, le dimanche, nous y sommes retournés. L’emploi du temps familial a fait que nous ne pouvions pas y aller ensemble. Moi le matin un tout petit coup, lui l’après–midi un peu plus longtemps.

Comme le jeudi précédent, la rivière nous a gâté. Mais quel contraste au niveau des éclosions avec ce que l’on a vécu deux jours auparavant ! Thibaut a réalisé un joli coup de ligne en sèche à vue sur un poisson pas simple à prendre du tout. De mon côté, je suis tombé en autres sur un magnifique poisson en pleine possession de ses moyens. Un combat fabuleux qui s’est bien terminé. 

Très belle truite bien dodue. 

Voilà pour ce week-end de l'ascension. Maintenant, il faut aussi penser à retourner à l'étau car mes clients vont me tirer les oreilles ;-)