Pendant la période de fermeture dans les rivières à truites, on peut voir fleurir bon nombre de sujets sur les forums au sujet de la gestion piscicole, le no-kill etc….
Je participe souvent avec intérêt a ces discussions, parce l’échange d’idées et toujours constructives et que l’information est nécessaire également. Par contre, je n’ai jamais donné un point de vue global de ce que je pense. Bien sur, ce qui va suivre, s’oriente sur une réflexion par rapport à la Haute rivière d’Ain et ses voisines que je connais bien.
Tout d’abords un petit rappel, le Jura est dans un système réciprocitaire, ce qui veut dire que le règlement s’applique sur tous les cours d’eau du département, d’où la difficulté de mettre en place certaines choses.
Lorsque j’ai débuté la pêche à l’âge de douze ans, la carte de pêche du Jura donnait le droit de conserver 8 salmonidés par jour et par pêcheurs dont 5 ombres et ce à une taille légale de capture de 23 cm pour la truite et 30 cm pour l’ombre. De plus les prélèvements étaient illimités sur l’année !! Les parcours No-Kill étaient inexistants sur le département.
A l’heure où je vous parle (alors que j’ai maintenant 34 ans), cette même carte de pêche donne le droit de conserver 5 salmonidés par jour et par pêcheurs dont 0 ombres (protégé par arrêté préfectoral) et ce à une taille légale de capture de 25 cm pour la truite. Malheureusement les prélèvements sont toujours illimités sur l’année !! Il y a maintenant 5 parcours No-Kill sur le département ouvert à toutes les techniques de pêche 8-) .
C’est une avancé non négligeable surtout lorsque l’on voit encore des quotas de 10 par jour dans certains département :-( .
Alors maintenant, ce que je souhaiterai voir appliquer en sachant que cela est difficilement réalisable dans le système qui est le notre…..
•Quota annuel maximum autorisé de 15 à 20 truites par pêcheurs.
•Plus besoin de taille légale (prélèvement sur toutes les classes d’âge et pas uniquement sur les meilleurs géniteurs comme avec un système à grande maille)
•Plus besoin de parcours No-Kill ou autres à règlementations strictes
Pour que cela soit réalisable, il faut un système de garderie autre que celui actuellement en place bien sur. Le quota annuel annule toutes les autres formes de restrictions, car il en faut le moins possible pour rendre la pêche simple et abordable pour tous.
Pour la partie non réglementaire qui elle, est facilement applicable mais qui est loin d’être appliquée ! -Une fédération impliquée dans la défense de la qualité de l’eau, aux respects des variations de débits des ouvrages hydrauliques en particulier pendant les périodes de reproduction, etc….
-Une gestion patrimoniale sur tous les cours d’eau (et ils sont majoritaires dans le Jura) où la reproduction naturelles se fait normalement.
-Un entretien des petits rus parfois laissé à l’abandon pour faciliter la remontée des géniteurs. -Des campagnes d’informations et de sensibilisations par le chargé de mission envers les pêcheurs (Assemblées convoquées par l’aide des AAPPMA locales)
Maintenant et comme je l’ai dis plus haut, les quotas annuel sont applicables dans une AAPPMA indépendante et non dans un système réciprocitaire comme le notre.
Cette année j’ai donc demandé par l’intermédiaire d’un vœu, la baisse du quota journalier à 3 salmonidés par jour et par pêcheur au lieu de 5, ce qui laisse sur une saison de pêche la possibilité de prélever plus de 550 truites par pêcheur !!! Demande qui aurait pu être validée par un arrêté préfectoral, celle-ci a été rejetée sans appel par les membres présents lors d’une AG des présidents d’AAPPMA du Jura.
Il va être très difficile d’améliorer la situation en place (qui est quand même loin d’être catastrophique), mais attendons le printemps 2009 et les nouvelles élections du C.A de la fédération pour voir qui formera la nouvelle équipe.
Je voulais également donner mon point de vue sur un autre point qui m’agace de plus en plus. Il y a de ça quelques dizaine d’années, un bon pêcheur était celui qui ramenait le plus de poissons à la maison, aujourd’hui, c’est l’inverse, c’est celui qui n’en ramène pas !
Je m’explique, on est passé d’un extrême à un autre. De nos jours, un pêcheur qui garde une truite est montré du doigt comme un criminel par les « nokilliste » purs. Cette mentalité à fait un tel chemin que même les revue spécialisées perdent le nord. Effectivement, on a pu voir un sobriquet de couverture de magazine sur le dernier pêche mouche, la truite est morte après sa capture, mais comme ce n’est pas bien de le dire, comme ce n’est pas de le montrer, on fait un montage (aussi bidon soit-il) pour faire croire qu’elle est vivante. Je trouve cela ridicule et grotesque.
J’ai défendu, je défends, et je défendrai encore longtemps la pratique du no kill, mais que diable, un peu plus de tolérance.
Je respecte le fait qu’un pêcheur relâche 100% de ses prises, il met arriver de le faire aussi selon les saisons, mais le fait de mettre de côté en montrant du doigt un pêcheur qui garde quelques truites par an est aussi malsain que celui qui en prélève une centaine pour moi, du moins dans l’attitude.
Alors oui, je trouve anormal et même scandaleux qu’un pêcheur à notre époque ait encore le droit de prélever autant de truites qui le veuille. Oui, je suis en colère quand je vois, comme je l’ai vu cette année, un nympheur vider 5 belles truites sauvages devant moi. Oui cela me révolte de savoir qu’on laisse la possibilité à des pêcheurs de garder et même vendre plusieurs centaines de truites par an, mais il faut bien faire la part des choses et ne pas mettre tout le monde dans le même panier si j’ose dire.
Pour ma part j’ai conservé six truites cette année dont une seule sauvage (la 68 de la fermeture), Est-ce que cela veut dire que je fais du mal au cheptel de la rivière ? Est-ce que cela annule toutes mes actions envers le no kill ?
Je ne le pense pas ;-) . Allez, je vous laisse avec une vidéo que j’ai réalisé cet été, bon visionnage !

Hommage aux truites et aux ombres
Qu'est ce qui est plus beau qu'une zébrée hein? ;-)


Vidéo disponible sur Mouche-Fr