Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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mercredi 28 mai 2025

Souvenirs de Bienne.

Aujourd'hui je vous publie un texte qui m'a été envoyé par un lecteur de ce blog. Il m'a beaucoup touché. Bonne lecture.

Je m'appelle Philippe et j'ai 67 ans. Il y a plus de cinquante ans, mon ami Norbert m'a initié à une expérience qui allait marquer ma vie à jamais. J'avais seize ans lorsque nous avons pris la route en direction du Jura français, impatients et curieux. Notre destination : la rivière Bienne, au lieu-dit "La Rixouse". C'était une première pour moi, et je ne savais pas encore que cette journée scellerait un lien indéfectible entre moi et cette rivière.

Nous étions là pour pêcher à la mouche sèche, une technique élégante et délicate, presque un art, technique que je pratiquais déjà depuis 2 ans, mais que je ne maitrisais pas encore. Dès les premiers instants, le spectacle qui s'offrait à nous me coupa le souffle. L'eau cristalline miroitait sous le soleil, serpentant entre des berges verdoyantes, et partout, les poissons bondissaient hors de l'eau pour saisir les mouches en surface. Jamais auparavant je n'avais vu une telle abondance de vie aquatique. Nous avons pêché toute la journée, enchaînant les prises, émerveillés par cette nature généreuse. Chaque lancer, chaque ferrage était une émotion nouvelle, une découverte exaltante.

Cette première expérience n'était que le début d'une longue histoire d'amour avec la Bienne. Année après année, saison après saison, Norbert et moi sommes retournés sur ces berges, partageant des moments de complicité et de passion. Peu importait le temps, qu'il fasse grand soleil ou que la brume matinale flotte sur l'eau, nous retrouvions toujours cette rivière avec le même enthousiasme. La Bienne était un sanctuaire, un refuge où le temps semblait suspendu. Elle nous offrait des instants de plénitude que seule la nature sait offrir. Avec les années, j'appris à en comprendre chaque méandre, à repérer les zones propices à la pêche, et à adapter mes lancers en fonction des courants et des vents. Norbert et moi partagions ces connaissances, perpétuant une tradition que nous avions instaurée depuis notre première sortie.

Hélas, les années ont passé et la rivière a changé. La pollution, insidieuse et implacable, a peu à peu fait son œuvre. Les eaux jadis si pures se sont troublées, la faune s'est raréfiée. Là où autrefois les gobages étaient incessants, seuls quelques rares remous trahissent encore la présence de poissons. Mon cœur se serre à chaque visite, en constatant l'ampleur des dégâts. La Bienne, ma rivière de cœur, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Les causes de ce désastre sont multiples : rejets industriels, pesticides, assèchement des sources. Pourtant, rien ne semble être fait pour enrayer cette catastrophe écologique. Les anciens pêcheurs du coin, ceux qui partageaient avec moi cette passion, se font de plus en plus rares, désabusés par l'état de leur rivière bien-aimée.

Et pourtant, malgré cette désolation, je ne peux me résoudre à l'abandonner. Deux ou trois fois par an, je reviens sur ses rives, comme on rend visite à un vieil ami malade. Je n'y prends plus de poissons, mais ce n'est plus l'essentiel. Ce lieu fait partie de moi, il est ancré dans mon histoire, dans mes souvenirs les plus précieux. Assis sur un rocher, canne en main, je ferme les yeux et j'entends encore le clapotis de l'eau, le bruissement des feuilles, le rire de Norbert quand un poisson trop vif nous échappait. La rivière m'a tant donné qu'il est impensable pour moi de l'oublier.

Ainsi, malgré les blessures qu'elle porte, la Bienne reste ma rivière de cœur. Et tant que je le pourrai, je reviendrai lui rendre hommage, la contempler, et me rappeler ce qu'elle fut, ce qu'elle m'a offert, et ce qu'elle signifie encore aujourd'hui. Peut-être qu’un jour, avec un sursaut de conscience et d’efforts collectifs, elle pourra renaître, retrouver un peu de sa splendeur d’antan. En attendant, je continuerai d’y aller, ne serait-ce que pour écouter le chant du vent dans les feuillages et sentir, ne serait-ce qu’un instant, le lien profond et indéfectible qui me lie à elle.

La Bienne sous Jeurre.

dimanche 25 mai 2025

Plaisir et joie sans cesse renouvelés.

Nous passons tous par de nombreuses étapes dans notre vie de pêcheur. Quelles soient identiques ou pas, il y a obligatoirement de nombreux changements dans nos attitudes ou nos pensées lorsqu'on porte notre regard en arrière.

Cela peut s'étaler sur des thèmes bien différents comme l'évolution de nos boites de mouches à travers le temps, nos choix sur le matériel utilisé ou bien encore notre engagement bénévole. Un jour c'est ainsi et quelques années plus tard c'est autrement. On peut aussi parlé bien entendu de notre relation au poisson ou pour les plus âgés d’entre nous, la pêche a débuté avec des paniers remplis de truites. Aujourd'hui, nous sommes beaucoup à avoir modifié cela en remettant les poissons sauvages à l'eau après capture. Quand je repense à tous ces petits trucs que je trouvais tellement importants selon les époques de ma vie de pêcheur alors qu'aujourd'hui je les voie comme futiles. Cela fait certainement partie du cycle naturel des choses. De leur évolution.

Il y a une chose qui n'a pas bougé pour moi, une. Enfin si, mais...Bref, je m'explique. La prise d'une truite, c'est ce moment que l'on vient chercher en plus de tout ce qu'une rivière et son monde fantastique peut nous apporter en tant que pêcheur et même en tant qu'homme. Les sensations, la joie, les émotions que provoquent la capture d'un poisson sauvage sont à l'identique que mes toutes premières truites capturées au ver de terre avec mon père lorsque j'étais tout môme. J'ai du mal à exprimer à l'écrit exactement ce que je ressens aujourd'hui après quarante saisons à pêcher ces truites sauvages. Je profite de chaque poisson comme si c'était le premier et en pensant que cela pourrait être le dernier. Chaque truite qui vient intercepter ma nymphe entre deux eaux ou ma mouche dans les friselis de la surface est un vrai présent que m'offre la rivière. J'en ai pleine conscience aujourd'hui. Je prends le temps pour admirer ces animaux sauvages lorsqu'ils reprennent leur esprit dans l'épuisette. J'en observe les caractéristiques, je m'offre ces quelques secondes avec les yeux d'un gosse qui découvrirait pour la première fois la beauté de ces poissons. Je me retrouve ces dernières années réellement comme un enfant. Que la truite soit un juvénile, un jeune adulte ou un très beau poisson, je ne fais aucune différence. C'est un moment rare quoi qu'il arrive. Je le sais.

Pourtant, après mes premières années de pratique, j'ai eu un passage en mode compétition où j'ai pratiqué sur tout le territoire français en me confrontant aux meilleurs spécialistes de l'époque. Cette ambiance, mon changement de mentalité, mes objectifs du moment ont fait que je ne regardais plus les truites de la même façon. En tous les cas plus comme elles l'auraient mérité. Elles étaient devenues pour moi un instrument pour atteindre un résultat, pour me comparer aux autres. Je ne regrette aucunement cette période pour de très nombreuses raisons. C'est même tout le contraire. Si c’était à refaire, je le referais. En parallèle, j'ai fait mes premiers pas sur internet. Avant les réseaux sociaux, à l'époque des forums. Là aussi, ma vision de la pêche, ma façon d'apprécier la capture de ces fabuleux poissons sauvages a changé. Une époque où j'étais plus soucieux de faire une belle photo pour la poster que d'apprécier le moment présent. Parce que capturer un poisson sauvage, c'est un moment merveilleux. C'est des instants qui doivent être appréciés à leur juste valeur. J'ai perdu le fil pendant pas mal de temps. Pas si éloigné mais quand même.

Aujourd'hui, je souris à la vue de ces zébrures noires charbon, je m'abandonne à rire tout seul devant un gobage, je parle régulièrement à ces poissons merveilleux dans le filet en les admirant de tous côtés. Parfois, je m'excuse de les avoir embêté en plein festin, parfois je les encourage à devenir plus malins. Lorsque je vais à la pêche aujourd'hui, je n'ai plus aucun objectif, je n'ai pas d'attente particulière. Je suis simplement heureux d'être là. Sur les berges de ma rivière de cœur. Là où avec mon père j'ai fait mes premiers pas. Et si celle-ci m'offre un poisson sauvage de temps à autre, je redeviens cet enfant qui prenait sa première truite avec les yeux remplis de bonheur et de surprise. Je sais que ce temps est compté. J'en profite pleinement aussi souvent que je le peux. Je n'ai jamais autant pêché, je n'ai jamais eu autant envie de pêcher.

La Bossue !

vendredi 23 mai 2025

Appel à succession

Je relaie ici une vidéo faite ce jour en direct sur Facebook pour remercier toutes les personnes qui ont pensé à moi mais surtout pour faire passer un message. Merci.

mercredi 21 mai 2025

Vidéo : truite à lèvres molles.

Découvrez la truite à lèvre molle, une espèce endémique des Baklans. Ce film de 15 minutes met en avant la passion de trois pêcheurs pour ces poissons sauvages et l'importance de leur protection et de leur préservation. Ce film a reçu le prix du public à l'occasion du Rise Festival France 2025. Je tiens à féliciter Eddie, Vincent et Boro pour ce film. J'ai pu participer de très loin puisque ces poissons aiment particulièrement les gammares JFD. Bon visionnage.

dimanche 18 mai 2025

Ferrage en douceur

Une courte vidéo faite lors de la dernière sortie commune avec mon fils. Juste pour vous faire partager sa joie à travers ses cris et ses rires après ce ferrage tout en douceur. Le poisson était vraiment à peine visible au point où je ne l'ai jamais vu. Un sacré coup de ligne. L'élasticité du bas de ligne rouge permet ce genre de ferrage incisif ! Pour rappel, le Fly Shop sera fermé complètement du 20 juin au 7 juillet. Bon visionnage.

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