La chance il en faut. J'en connais un qui n'en a jamais avec l'Ain. C'est mon copain Fred. Il est venu il y a quelques jours passer le week-end à la maison en famille. Et comme à chaque séjour, la rivière a troublé quelques heures auparavant. Résultat, aucun poisson pris du week-end. il y a eu malgré tout le plaisir de se retrouver, cela faisait plus d'un an que l'on avait pas pêché ensemble. Si je refuse souvent des propositions de parties de pêche, c'est aussi pour ça. J'ai déjà tout juste de le temps de partager des journées avec mes amis proches. 

Mais dès son départ, comme par magie, la rivière s'est éclaircie. Je me suis gardé le lundi pour faire une matinée montage de mouches derrière l'étau, mais toutes les suivantes se sont passées au bord de l'eau, même ce week-end. C'est compliqué de résister lorsque le niveau est parfait.Je vais vous raconter quelques petites histoires à travers les plus belles truites prises lors de cette semaine. Sans oublier, les deux poissons de mon copain, le gaucher aux cuissardes.

  • Tête de dauphin.

Ce matin là, et un peu comme tous les autres durant la semaine, j'ai bien galéré pour trouver du poisson. Les conditions étaient top, mais les truites n'étaient pas forcément de sortie. Il a fallu chercher et bien chercher. Comme les bordures étaient vides, j'ai privilégié les endroits plus profonds. Et c'est dans un creux de 2.50 m que j'ai trouvé mon bonheur. Une truite, vissée au fond en poste. Coup de ligne assez complexe à cause de la distance liée à la profondeur. Je tente quelques passages avec une JFD en 12 mais aucune réaction de la truite. Je passe en taille 10. Pas simple de lancer en fouettant un tel bestiaux de nymphe ! Je pose quelques mètres en amont du poisson et en pensant arriver près de lui, j'anime légèrement. La truite se décale sans que je ne distingue autre chose. Je ferre malgré tout dans un geste très ample. J'avais tellement de mou pour assurer une bonne dérive que je n'avais pas de contact malgré mon ferrage et pourtant ! J'ai vu ma truite se tortiller, elle y était. J'ai repris contact avec deux grandes tirées sur la soie main gauche et c'était parti pour le combat avec tête de dauphin. Un joli poisson aux formes parfaites. Merci Fred d'être parti ! Chat noir va ! ;-)  

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  • Inespérée.

Oui, car j'étais sur le départ et par le fait, ce petit nom lui va très bien. Sur cette sortie, je suis resté 3/4 heure sur le même poste. Un endroit où l'on voit souvent de belles truites. Mais ce matin là, aucune n'est venue se nourir à cet endroit. Je rentrais tranquillement à la voiture lorsqu'un ombre a attiré mon attention. Il picorait en bordure dans très peu d'eau. Incroyable. Il me restait cinq minutes, j'ai donc décidé de prendre le temps de l'observer, c'était sympa. Et puis, assez vite une truite est venue le rejoindre. Je m'en serais presque voulu de les avoir séparé ces deux-la. Mais je n'ai pas pu résister à mettre ma nymphe devant le nez de la truite qui n'a pas su résister elle non plus à la prendre. Du bout des lèvres qui plus est !

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  • Le coup classique

Pas un joli coup de ligne, mais un chouette combat tout en force qui est resté indécit jusqu'au bout. Cette truite se tenait en bordure alors que j'étais sur une berge haute et bien encombrée. J'ai pu faire une approche aisée sans craindre une fuite du poisson. Cette truite devait être pêchée pour la première fois cette année car elle est venue à l'animation de la nymphe comme une mort de faim. Suite au ferrage, la belle est partie comme une furie en aval...Chandelles et plusieurs tentatives pour rejoindre un arbre mort après, j'ai pu la mettre à l'épuisette. Une truite bien en forme.

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  • Le coup tordu.

Ce matin là, une fois de plus comme les autres en fait, j'ai vu très très peu de poisson. Il a fallut vraiment chercher dans les recoins pour capter un poisson actif. C'est comme cela que je me suis retrouvé dans un coin "merdique" sans trop comprendre pourquoi. Des branches de partout, sur la berge et dans l'eau...J'ai attendu là les dix dernières minutes de ma session matinale. Et elle est arrivée ! D'où, je n'en sais rien. Mais je l'ai vu sortir puis longer le tronc immergé devant moi tout en piochant sa nourriture au fond. Elle s'est arrêtée en bout pour ne plus bouger. Pas moyen d'arbalèter, trop de branches. J'ai alors sorti 40cm de fil pour laisser pendre ma cuivre au bout de mon scion. J'ai ensuite guidé ma canne entre les branches pour me retrouver avec l'anneau de pointe au-dessus de mon poisson. C'est pas très technique mais c'est assez rigolo. Le tout sans crocher ma nymphe dans les branches et sans faire fuir la truite. J'ai baissé ma canne, la cuivre à peine sous la surface qu'elle se faisait happer par le poisson. Ferrage délicat dans ces cas là avec si peu de bannière. Coup de ligne marrant qui m'a permis de partir au boulot avec le sourire.

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  • La bronzée.

Comme souvent, je suis arrivé au bord de l'eau tôt le matin. J'ai scruté ainsi entre les saules si une belle boulottait les gammares. J'étais absolument seul sur le spot choisi. J'ai repèré assez vite un poisson magnifique. Le coup semblait facile, truite à deux mètres du bord, dans 30-40 centimètres d'eau. Tellement facile que j'ai trouvé ça louche. C'est le genre de poisson qui ne regarde qu'à un seul endroit...La berge ! Je n'ai pas tenté d'arbalète étant quasiment sur de la faire fuir sur l'approche. Je suis descendu sur la berge durant cent bon mètres...J'ai ensuite traversé la rivière très lentement...Remonté sur la berge opposée...Rentré dans l'eau aussi discrètement que possible en face d'où se tenait le poisson.
J'étais à 10-12 mètres de lui et je le voyais très bien. J'ai pris le temps d'approcher lentement en sortant un peu de soie nymphe en main. La nymphe, une petite cuivre peu lestée, s'est vite envolée dans les airs. J'ai allongé la distance de soie nécessaire. La truite ne se doutait de rien, elle ne surveillait que la berge tout en se nourissant. Le premier poser, le premier passage sera le bon. Elle est venue cueillir ma nymphe comme une truitelle de l'année, et pourtant, elle avait tout de son ainée. Le combat sera rude car la belle est costaud. Malgré tout, la faible hauteur d'eau la pénalisera grandement l'empêchant d'utiliser toute sa puissance. Dame zébrée aura appris aujourd'hui que le danger peut arriver de toutes parts.

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  • Hématome

Une truite prise de façon assez banale cette semaine sans qu'il n'y ait rien de bien interessant à raconter sur la façon dont je l'ai prise. Je vous la montre car on dirait bien que l'hameçon lui a provoqué une sorte d'hématome non ? Si vous avez déjà vu ça ou si un spécialiste en sait plus, je suis preneur, merci.

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  • Comme tous les ans.

Mon copain le gaucher aux cuissardes a profité du beau temps pour poser quelques jours de vacances. Comme tous les ans, notre homme ne fait pas semblant avec les beaux poissons du coin. Voici une très belle truite de 61cm prise avec une cuivre fabriquée par ses soins. A vue, sur notre rivière, cela reste des coups de ligne fantastiques et peu commun. Franck est coutumier du fait, on peu croire que c'est un peu la routine. Mais comme dit plus haut, ça reste exceptionnel et le fait que cela se répète tous les ans ne peut être que félicité. C'est énorme. Bravo Francky !

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  • Plus de cuissardes mais des baskets.

Mon surnom n'a pas dû lui plaire ;-) Voilà qu'il a laissé les cuissardes pour les remplacer par des baskets et parcourir les berges en tenue estivale dès ce début de saison avec une eau autour des 10 degrés. L'homme n'a pas froid aux yeux voir plus ! C'est sa façon à lui de dénicher la perle rare. Et il a trouvé son bonheur. Truite de 67 cm prise toujours à vue qui plus est sur le parcours de Champagnole. Pour celles et ceux qui connaissent la difficulté des truites sur cette AAPPMA, ils comprendront que c'est une fois de plus un coup de ligne énormissime. Notre gaucher a hésité durant 15 minutes pour savoir si ce qu'il voyait au fond de la fosse était une truite ou pas. Il a fallut s'avancer dans l'eau (au mois d'avril en basket ! ) pour se mettre sur un caillou près du bord afin de pouvoir lancer la nymphe. Premier passage avec une cuivre, trop léger...Deuxième passage avec la même mais montée avec une bille tungstène en tête. Cette impression de faire la bonne dérive, d'être au bon endroit mais que rien ne se passe. Tant pis, Franck décide de ferrer quand même et c'est pendu ! Le combat se terminera avec de l'eau jusqu'au nombril et ce joli poisson entre les mains. La grande classe !  

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Maintenant, place à la crue et aux jours pluvieux. Le temps pour moi de faire quelques mouches. En espérant avoir toujours ce petit brin de chance dès que les eaux baisseront de nouveau.

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