Une nouvelle interview pour vous faire patienter avant l'ouverture qui approche à grands pas ! C'est Aurélie Badouël qui s'est prêtée cette fois-ci à ce petit jeu. Vous allez découvrir une jeune fille passionnée de pêche à la mouche. Cela fait le plus grand bien de voir que notre passion se féminise petit à petit. Bonne lecture...


Nicolas : Bonjour Aurélie. Pour débuter cette interview, peux- tu s’il te plaît nous faire une petite présentation.

Aurélie : Bonjour Nicolas et bonjour à tous. J’ai donc 26 ans et je vis en Isère dans une petite commune proche de Grenoble. J’exerce la fonction de technicienne de laboratoire. En couple avec Emmanuel Perrin avec qui je partage deux passions, l’escalade et donc la pêche à la mouche.

Mon invitée ! (Photo : Laurent Madelon)

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Nicolas : La pêche à la mouche est une histoire encore toute récente pour toi, comment t’es tu laissée tenter et depuis quand?

Aurélie : Oui, c’est une histoire toute récente puisque je pratique cette discipline depuis 3 ans environ. C’est Manu qui m’a fait découvrir sa passion et initié.Il m'a donc appris les bases puis au fil de nos sorties, la pêche à la mouche est devenue une passion.

Concentrée ! (Photo : Laurent Madelon)

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Nicolas : Entre essayer de pêcher à la mouche et devenir passionnée, il y a un pas. As-tu senti venir assez vite en toi cette passion naissante? Essaies de nous décrire ce qui t’as rendu «accroc».

Aurélie : Mes débuts ont été difficile car cette discipline requière beaucoup de technique et il faut s'accrocher ( pas aux arbres :-) )pour s'améliorer. Puis, à force de persévérance, j'ai progressé et ai pu apprécier véritablement ces moments au bord de l'eau.

Mais ce qui m'a vraiment rendu "accroc" ce sont les rencontres de pêcheuses et pêcheurs passionnés.

Sur l'Arc avec des amis.

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Nicolas : Entre rivière et réservoir, de quel côté ton cœur balance?

Aurélie : Je préfère la rivière car le cadre est très souvent agréable et les poissons magnifiques, une impression d’être dans un autre monde hors du temps ! Le réservoir a aussi ses avantages, surtout la possibilité de pêcher lors de la fermeture de la première catégorie et de perfectionner mon lancer.

En réservoir (Photo : Pauline Espinosa)

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Nicolas : Tu as déjà tenté la compétition, est ce que l’expérience t’as plu et est-ce que tu es prêtes à recommencer?

Aurélie : Oui l’année dernière j’ai tenté et beaucoup apprécié la compétition féminine en réservoir. La très bonne ambiance, la rencontre d’autres femmes pêcheuses, la rigueur nécessaire à cet exercice ce qui permet de s’améliorer forcément, m’ont donné envie de renouveler cette expérience cette année.

Pendue ! (Photo : Laurent Madelon)

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Nicolas : Quel(le)s sont tes compagnons de pêche avec qui tu pratiques le plus souvent? As-tu quelqu'un pour t'aider dans l'apprentissage de cette technique si particulière qu’est la nymphe à vue?

Aurélie : Je pêche très souvent en compagnie de Fabien Caterina et de son père Léo (moucheur 38). Ils nous ont appris à Manu et moi les techniques de la pêche en sèche et de la nymphe au fil ainsi que l'entomologie des rivières. Je pêche également régulièrement avec Pauline Espinosa et son copain Fabien Pecora sur différentes rivières qu'ils nous font découvrir. Depuis peu, je me suis mise à la nymphe à vue avec le roi de cette technique : Tony Ieropoli (dit "la crevette" ;-) ). J'espère que cette année sera encore riche en apprentissage et en rigolade avec ces remarquables pêcheuses et pécheurs.

Sur l'Albarine.

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Nicolas: Es-tu devenue passionnée au point d’avoir parfois envie d’aller pêcher seule ?

Aurélie : Pour moi la pêche, c'est surtout des moments que l'on partage mais il m'est arrivé de me retrouver toute seule au bord de l'eau. J'ai trouvé ces moments agréables et je vais sûrement recommencer cette expérience.

Nicolas : Côté montage de mouches, tu as tenté l’expérience aussi? Cela te plait?

Aurélie : Bien sûr, j'ai tenté cette expérience qui me plaît beaucoup. J'ai appris cet art de monter les mouches au club de mouche du CEA de Grenoble. J'aime cette activité car c'est exceptionnel et grisant de leurrer le poisson grâce à une mouche que l'on a confectionnée soi-même.

En mode noir et blanc (Photo : Pauline Espinosa)

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Nicolas: Revenons à la pêche. Quelles sont tes rivières préférées et pourquoi?

Aurélie : Mes rivières préférées sont:

  • Le Guiers car c'est vraiment une rivière exceptionnelle dans un superbe cadre où on peut pratiquer toutes les techniques de pêche à la mouche.
  • L'Albarine où l'eau est exceptionnellement claire et où il y a une densité incroyable de poissons
  • J'ai eu aussi l'occasion de me confronter aux truites de la Haute Rivière d'Ain, cela a été difficile et j'espère que la prochaine fois, j'aurai des conseils d'une personne qui la connaît très bien ;-)

Une des rivières d'Aurélie (Photo : Pauline Espinosa)

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Nicolas : Toujours dans le même domaine, quelles sont celles que tu souhaiterais pêcher à la venir en France ou ailleurs?

Aurélie : Pour l'instant, je n'ai pas pêché dans beaucoup de rivières mais j'aimerai découvrir prochainement la Bienne, la Loue, la Dordogne...Mais mon rêve serait de pêcher les rivières de Nouvelle Zélande.

Nicolas : Avec quel matériel pêches tu?

Aurélie : J'ai la chance cette année d'être sponsorisée par la marque Thymafly, une société française qui confectionne des cannes d'une excellente qualité. J'ai donc en ma possession une canne de 9 pieds soie de 5, cette canne me permettra de pêcher aussi bien en sèche qu'en nymphe. Mon souhait cette année serait de m’équiper d’un nouveau moulinet pour compléter cette canne.

En eaux rapides (Photo : Laurent Madelon)

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Nicolas : Tu ne pêches pas depuis longtemps, mais tu as déjà fait une émission de télévision, raconte nous un peu cette expérience.

Aurélie : Oui j'ai eu la chance grâce à ma rencontre avec Christine Carbone (organisatrice du championnat de France Féminin) et Pauline Espinosa de participer au documentaire diffusé sur Seasons pour la promotion des féminines . Au début, j'étais réticente car c'est difficile d'être filmée mais après plusieurs jours, je me suis prise au jeu et je trouve l'expérience et le résultat vraiment intéressant. J'ai de bon retour sur le film et les personnes qui l'ont regardé ont été agréablement surprises sur la motivation des pêcheuses. J'espère que ce monde qui semblait réservé aux hommes s'ouvre aux féminines.

Soirée de tournage !

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Nicolas : Est que tu as déjà une petite sélection de mouches ou de nymphes préférées, du genre dont tu ne peux pas te passer à la pêche ?

Aurélie : Oui bien sûr, j'ai déjà ma petite sélection. Je me suis vite rendu compte qu'il ne fallait pas 36000 mouches. Ma sélection est :

  • Ma mouche fétiche l' "Auréfly" fabrication en chevreuil made-in Aurélie (lol)
  • La pheasant Tail tête cuivrée
  • La tabanas
  • Le gammare
  • L'oreille de lièvre

 L'Auréfly

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Nicolas : Avec une canne à mouche, on peut prendre toutes sortes de poissons. Quel est celui que tu préfères leurrer à ce jour? Quel poisson rêves-tu d’attraper avec ta canne à mouche?

Aurélie : Je préfère leurrer la truite, je trouve ce poisson très beau. L'ombre commun m'intéresse aussi car il a un comportement bien à lui. Je voudrais essayer de pécher la carpe à vue car j'aimerais ressentir la puissance de ce poisson. A l'occasion de vacances au soleil, je souhaiterais également me confronter aux poissons de mer comme le bonefish ou le tarpon.

Aurélie avec une belle truite.

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Nicolas : Dans la vie de tous les jours, comment réagissent tes copines non pêcheuses lorsque tu leur dis que tu taquines la truite? Est-ce que tu as l'impression de pratiquer une activité un peu hors norme vu côté féminin ou pas du tout?

Aurélie : Lorsque je dis à des copines que je vais à la pêche, d'abord, elles sont surprises. Je leur explique ma passion, elles s’aperçoivent alors que la pêche n'est pas réservée qu'aux hommes. De plus, je connais maintenant beaucoup de femmes qui pratiquent cette même passion, je ne ressens plus le côté « hors norme ».

Très belle truite pour Aurélie.

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Nicolas : Merci beaucoup Aurélie pour cette interview. Je te souhaite une pleine réussite dans la suite de ton apprentissage. J’espère que l’on aura le loisir de se croiser un jour.

Aurélie : Merci à toi d'avoir pensé à moi pour cette interview, ça me fait très plaisir. Je suis certaine qu'on se croisera tôt ou tard au bord de l'eau.

Vous l'aurez compris, Aurélie a une grande copine que cela soit dans la vie, ou à la pêche. Pour clore cette interview, je laisse donc la parole à Pauline Espinosa que j'ai déjà interviewé par le passé sur ce même blog.

Pauline : Tout d’abord, merci Nico de me laisser dire quelques mots sur ma copine !

J’ai connu Aurélie en 2013 à l’occasion du salon de la pêche à la mouche de Saint-Étienne. Nous avons été présentées par Christine, l’organisatrice des championnats de France féminin. On a tout de suite accroché toutes les deux, en fait nous avons discuté une bonne heure (cela m’a paru très court). Et depuis, nous sommes devenues amies, et nos conjoints s’entendent bien aussi entre eux.

Dans l’année, nous avons tourné un film, fait un championnat de France,des photos pour la fédération faitespar mon ami Laurent Madelon, et bien sûr de nombreuses sorties ensemble.

Aurélie est une battante dans la pêche, elle a un véritable désir de progresser, d’ailleurs, depuis que je la connais, elle a beaucoup évolué. Elle a un fort caractère et cela lui permettra d’avancer, et je suis contente de pouvoir lui donner un petit coup de pouce. Nous partageons beaucoup et avons la même vision des choses, que ce soit dans la pêche ou dans la vie courante.

En un mot, je l’adore ! Et je lui souhaite beaucoup de réussite et de pérennité dans la pêche à la mouche !

A bientôt, Pauline.

Les deux copines (Photo : Laurent Madelon)

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Un grand merci à toutes les deux. Aurélie, tu es entre de très bonnes mains avec mon copain Tony, tu progresseras très vite. Mais si tu souhaites malgré tout venir pêcher la haute rivière d'Ain avec Pauline, je me ferai un plaisir de vous accompagner toutes les deux. Merci les filles et vive la pêche au féminin !