Ce titre un brin provocateur est, à mon avis, pourtant bien choisi. Attention, je le précise une fois de plus, mes propos concernent la rivière d’Ain. En aucun cas je souhaite généraliser n’ayant aucun vécu identique sur d’autres rivières. Cet article est lié à ce que je vois tous les jours, rien de plus.

Je vais tenter de m’expliquer. Nous subissons un printemps totalement opposé à celui de l’an passé, c’est pourquoi il est assez facile de faire des comparaisons. En 2016, je me suis réjoui comme beaucoup de pêcheurs de voir la pluie présente régulièrement dans notre département durant les mois de Mars- Avril, Mai et jusqu’à mi-Juin. La rivière d’Ain avait alors des niveaux soutenus quasiment quotidiennement. Rares étaient les jours où l’on pouvait pratiquer la nymphe à vue. A mon niveau, c’était une bonne nouvelle que de voir autant d’eau avant l’été. Pourtant, j’ai vite déchanté. Les fonds sont devenus dès la fin Mars tout noirs. Une sorte d’algue brune très foncée avait alors envahie le fond de la rivière. On ne voyait plus les galets. Les invertébrés étaient prisonniers de cette chose. La suite on la connait malheureusement…Des mortalités ici ou là…Les fonds ne se sont jamais nettoyé de l’année jusqu’au mois de novembre 2016 où, de nouvelles pluies ont un peu nettoyé tout ça.

De toute évidence, les pluies du printemps 2016 ont été plus meurtrières que l'inverse. Des pluies très denses tombées durant la période d’épandage du lisier et autre fumier. Un cocktail mortel pour la faune de la rivière d’Ain.

Avril 2016, aval confluence Saine/Lemme.

saine_aval_confluence_lemme.jpg

Et si tant est qu’il fallait des preuves, nous avons tout l’inverse pour 2017. De quoi faire réfléchir…Un printemps très sec, des températures très hautes. Pas ou peu de pluie, rien de suffisant pour drainer les épandages dans les ruisseaux et autres rus. Les épandages ont tout le temps de pénétrer dans le sol. La conséquence est flagrante sur la rivière d’Ain. Les fonds sont impeccables. Des larves qui vont de galets en galets, des truites qui les mangent, pas d’algues brunes…Le contraste visuel est saisissant. J’ai aussi remarqué autre chose. L’an passé, j’ai de suite eu un très mauvais pressentiment. Les quelques poissons que je prenais entre les coups d’eau étaient majoritairement maigres. Cette année, une fois de plus c’est l’inverse. Des truites qui se portent bien. Bien nourries, bien en formes...En tous les cas pour les survivantes de 2016.

Je ne sais pas ce que la suite nous réserve, mais j’ai l’impression que cet étiage printanier est une bénédiction. Une fois de plus, rien de scientifique dans ma conclusion, juste la résultante de mes observations quotidiennes sur la même rivière. Bien sûr, la rivière d'Ain est très basse. Les réserves d’eau au plus bas également avec ce dernier hiver qui compte parmi les plus sec. Mais sincèrement, je suis persuadé qu’à choisir, les truites préfèrent de loin la situation 2017 à celle de 2016. C’est en tous les cas le ressenti que j’ai de ces premières semaines de la saison.

Wait and see...

Avril 2017.

RIMG2935.JPG