Ce billet pour faire suite à un article de journal parut récemment.

Étant président d'AAPPMA d'un lot unique de 1ère catégorie 100% en No Kill (la seule dans le Jura), je ne pouvais faire autrement que de réagir à ces écrits. D'ailleurs, heureusement que j’étais assis lorsque j’ai lu ces lignes dans l'Hebdo39. Notre président départemental, malgré l'immense respect que j’ai pour lui vis à vis de son exceptionnel investissement personnel pour notre fédération départementale, a fait là une sortie de piste que je qualifierais de maladroite mais qui est avant tout décevante.

On peut lire dans l’article du 15/11/22 de l’hebdo39 que Roland Brunet n’est pas partisan à outrance des parcours no kill. Jusque-là, rien à signaler, chacun est libre de penser ce qu’il veut que l'on soit président ou simple pêcheur. C’est la suite qui me fait réagir aujourd’hui publiquement au même titre que cet article de journal.

Je cite l’article en question qui argumente sur la position présidentielle citée plus haut : En cause, des poissons stressés qui se terrent en journée, ou qui périssent du fait d’infection à cause des piqûres d’hameçons.

L'article en question => https://hebdo39.net/peche-une-saison-epique/

Notre président aurait voulu mettre à mal les fragiles bases du no kill jurassien qu’il ne s’y serait pas pris autrement. C’est aussi une manière involontaire, je l’espère, de décrédibiliser les AAPPMA mettant en place ce genre de parcours.

Permettez-moi de donner mon point de vue en tant qu'homme de terrain. Les pêcheurs de truites fondent comme neige au soleil depuis très longtemps mais plus encore ces 5 dernières années dans le Jura. Les locaux se redirigent sur les lacs à corégones pendant que les touristes pêcheurs, encore présents, choisissent de plus en plus d'autres destinations. Finalement, la pression de pêche n'a jamais été aussi faible sur les truites jurassiennes. Que l'on ne se trompe pas surtout, c'est la mauvaise qualité de l'eau qui stressent les truites, c'est la température de l'eau trop élevée qui stressent les truites, c'est les attaques permanentes des deux espèces d'oiseaux piscivores allochtones qui stressent les truites, c'est les activités aquatiques estivales qui stressent les truites en les empêchant de stationner sur leur froidière, mais sûrement pas en 2022 la pression de pêche.

Cette vidéo a été tournée en 2022 sur le plus célèbre des parcours no kill jurassien. On y voit des truites gober et nympher en pleine eau, en plein découvert, en pleine journée et ce malgré la présence des pêcheurs. Tout sauf stressés ou terrés ces poissons non ?

J'avais comme dernier espoir que la Fédération du Jura en lien avec les AAPPPMA concernées allait profiter de la saison 2023 pour protéger totalement les derniers poissons sauvages des grandes rivières jurassiennes après ce terrible été 2022, mais non. Ceci expliquant sans doute cela.

Ma foi, moi qui me prive depuis bien trop longtemps de prélever une truite sauvage alors que j’adore ça, j’irai sur ces parcours pour prélever mes deux truites de temps à autres afin de les déguster. Après tout, d’après ce que je viens de lire dans la presse, les poissons s'ils ne sont pas stressés, périssent à cause des piqûres d’hameçon. Alors autant que je les mange…avant les cormorans ;-)

Trêve de plaisanterie, si des poissons meurent après remise à l'eau, c'est avant tout la faute de l'égo des pêcheurs qui font trop durer la séance photo. Mais une fois de plus, ce phénomène s'estompe ces dernières années pour quasiment disparaitre. Merci à la Biennoise qui comme Crotenay communique et informe ses pêcheurs depuis des années pour les inciter à des séances photos avec le poisson dans l'eau. Avec le temps, beaucoup ont changé leur habitude. Comme pour la pêche dans une eau trop chaude, ce n'est qu'une histoire de communication en sensibilisant les pêcheurs. 

Voilà encore un exemple de ces satanées infections dues aux piqûres d'hameçons ;-)

Vous pouvez vérifier, c'est bien le même poisson. Capturé 6 fois en 4 ans. 4 hivers de plus à se reproduire. Une croissance de 20 centimètres en 4 ans qui prouve qu'elle se nourrit sans stress aucun. Et aucune infection.

Si ces propos m'ont avant tout déçu, rien d'important, qui plus est quand on voit l'actualité autour de nous. Tous ces écrits et autres avis divergents sur la gestion halieutique de nos rivières ne seront bientôt que souvenirs, à l'instar des truites sauvages jurassiennes.